Étiquette : dette publique

L’avenir de la monnaie européenne 

Les recettes du bon professeur Stiglitz

-— Par Michel Herland—

Les fédéralistes sont partisans de l’euro qui constitue une avancée majeure vers l’intégration économique et politique qu’ils appellent de leurs vœux. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à se montrer attachés à cette monnaie dont l’attractivité se mesure aisément par l’augmentation du nombre de pays qui sont entrés dans l’union monétaire. Les particuliers comme les entreprises apprécient à leur juste valeur les facilités apportées par la monnaie commune  dans leurs relations avec les autres pays de l’eurozone.

Impossible, cependant, de ne pas percevoir le désenchantement qui se manifeste par ailleurs. En dehors des quelques pays qui tirent plus ou moins leur épingle du jeu, l’Europe ne tient plus ses promesses aux yeux de bien des citoyens et l’euro est désormais pris bien souvent comme le bouc émissaire. 

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La dette publique et la croissance – le cas de la France

— Par Michel Herland —

Palais-de-lÉlyséeAu-delà du cas grec, qui est en quelque sorte caricatural, l’exemple français mérite réflexions. En 2013, dernière année pour laquelle on dispose de chiffres quasi-définitifs, les dépenses de l’État se sont élevées à 373 milliard d’euros et les recettes (hors emprunt) à 302 milliards. Plutôt que de présenter le déficit de 70 milliards environ en pourcentage du PIB, chiffre passablement abstrait, il est plus parlant de le rapporter aux dépenses de l’État. Le calcul est vite fait : l’État français s’avère incapable – et ce de manière récurrente – de financer un cinquième de ses dépenses, parfois davantage, autrement qu’en recourant à l’emprunt. Quelle entreprise, quel ménage, pourrait vivre indéfiniment sur un tel pied ? Autre chiffre à retenir : en 2013, toujours, alors que les prélèvements obligatoires atteignaient 46% du PIB, les dépenses publiques s’élevaient, elles, à 57% du PIB.

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2000 milliards d’euros de dette publique… et après ?

—Par Benjamin Lemoine (Chercheur en science politique, CNRS/Université Paris Dauphine) —

la_dette« Triste record », « franchissement de cap », « explosion du plancher »… Une litanie de commentaires alarmistes a suivi la notification usuelle des chiffres de dette publique par l’Institut national de la statistique (Insee).

Ce dernier faisait état des 2 023,7 milliards d’euros de dettes contractées par l’État. Livré de façon brute, et ce afin de ne pas atténuer son caractère terrifiant, ce chiffre a colonisé les colonnes des journaux et envahi les plateaux de télévisions pour constituer un « scoop », un « événement » médiatique et politique.

La plupart du temps le chiffre parlait de lui-même : la faillite de l’État est proche et désormais tangible ; le politique est à la fois coupable d’avoir laissé filer cette dette et complètement impuissant ; l’État est obèse et les services publics trop abondants; les générations futures (les désormais célèbres « berceaux » endettés) seront lourdement handicapées par ce fardeau ; et, enfin, la contrainte des marchés financiers matérialisée par le niveau des taux d’emprunts d’État constitue l’incarnation ultime du « mur » indépassable des réalités.

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