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À Cuba deux artistes contestataires du régime emprisonnés

Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo seront jugés les 30 et 31 mai pour incitation à la révolte. Washington et plusieurs ONG réclament leur libération.

Les artistes dissidents cubains Luis Manuel Otero Alcantara et Maykel Osorbo, dont Washington réclame la libération, seront jugés les 30 et 31 mai, des peines de sept et 10 ans étant requises notamment pour désordre public. «L’information est vraie», a déclaré à l’AFP Claudia Genlui, conservatrice d’art et petite amie d’Otero Alcantara, confirmant que les avocats des deux artistes avaient reçu la notification officielle d’un tribunal de La Havane.

Selon un enregistrement audio d’Otero Alcantara, diffusé lundi via les réseaux sociaux par plusieurs activistes, les autorités lui ont proposé de quitter Cuba en échange de sa liberté. «Ces derniers mois le régime m’a donné comme unique sortie de prison l’exil de Cuba, sinon je passerai sept ans en prison», déclare l’artiste de 34 ans, qui se dit «prêt à sacrifier ma chair d’artiste, mon esprit amoureux de la liberté».

Le mois dernier, la justice leur avait communiqué les réquisitions.

Luis Manuel Otero Alcantara, arrêté le 11 juillet 2021 quand des milliers de Cubains manifestaient dans les rues de l’île aux cris de «Nous avons faim» et «Liberté», est un des meneurs du collectif d’artistes contestataires San Isidro lancé en 2018.

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Cuba: un nouveau Code pénal affûté contre toute opposition

La Havane – Punir les délits sur internet, les manifestations et le financement étranger de certaines activités: le nouveau Code pénal cubain, qui doit être approuvé samedi par le Parlement, vise à « protéger » le système socialiste après les révoltes de juillet 2021.

L’objectif, selon ses propres auteurs? « Protéger le système politique et étatique socialiste face à l’ensemble d’actions et d’activités commises contre l’ordre constitutionnel et visant à créer un climat d’instabilité sociale et d’incapacité à gouverner« .

A peine publié sur le site du parquet général en mars, le projet a suscité le rejet chez l’opposition au gouvernement communiste. 

« Le nouveau Code pénal est un nouveau tour de vis du régime pour intensifier la répression contre les citoyens« , estime René Gomez Manzano, président de Corriente Agramontista, plus ancienne organisation d’avocats dissidents cubains. 

Ce texte fait partie d’une série de lois, comme celles de la souveraineté alimentaire, du Code des familles et des données personnelles, destinées à compléter la nouvelle Constitution approuvée en 2019. 

Lors d’une séance parlementaire extraordinaire prévue samedi, plusieurs de ces projets seront présentés aux députés, le code pénal devant être approuvé le jour même. 

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Cuba: 6 à 30 ans de prison pour 128 manifestants du 11 juillet

Un groupe de 128 Cubains ayant participé aux manifestations des 11 et 12 juillet 2021 dans deux quartiers de La Havane, considérées comme les plus violentes ces jours-là, ont été condamnés à des peines allant de 6 à 30 ans d’incarcération, a annoncé mercredi 16 mars la Cour suprême de l’île.

Au cours de procès s’étant déroulés entre le 14 décembre et le 3 février, 129 Cubains ont été jugés pour «avoir commis et provoqué des troubles graves et des actes de vandalisme» lors des manifestations dans les quartiers de Diez de Octubre et de La Guinera, a indiqué la Cour suprême (TSP) dans un communiqué publié sur son site Internet.

Sur les 129 accusés, 128 ont été reconnus coupables de sédition et de vol, et deux d’entre eux – Dayron Martin Rodriguez et Miguel Paez Estiven – ont été condamnés à trente ans de prison, a précisé la TSP, sans préciser l’âge des condamnés. Selon le communiqué, les manifestants ont renversé des véhicules, notamment des voitures de patrouille des forces de l’ordre et ont lancé des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov sur les installations de la police et les agents du ministère de l’Intérieur, causant «des blessures (…) et des dégâts matériels importants».

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60 ans d’embargo américain contre Cuba : cinq choses à savoir

La Havane – Décrété en février 1962 et toujours en vigueur: l’embargo américain contre Cuba, l’un des plus longs régimes au monde de sanctions unilatérales, empoisonne depuis 60 ans les relations diplomatiques entre les deux pays.

Voici cinq choses à savoir sur ce système de sanctions: 

1 – L’objectif: changer le régime 

L’ordre exécutif présidentiel 3447, signé le 3 février 1962 par le président John Fitzgerald Kennedy, décrète un « embargo sur tout commerce avec Cuba« . La veille de son entrée en vigueur le 7, il commande 1.200 cigares cubains pour son usage personnel… un bien depuis interdit aux citoyens américains. 

Avec le temps, « le but officiel (de l’embargo) a évolué« , note John Kavulich, président du Conseil économique cubano-américain. « De manière générale, le but non-officiel a été d’obtenir un changement de régime, et publiquement d’obtenir un changement d’attitude du régime« .  

Ces dernières années, le gouvernement américain a justifié son embargo autour de deux questions: les droits de l’homme et le soutien de La Havane au gouvernement de Nicolas Maduro au Venezuela. Sans obtenir de concessions cubaines sur ces points. 

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A Cuba, les artistes à la pointe de la contestation

Plusieurs marches sont attendues lundi pour exiger la libération des personnes arrêtées le 11 juillet

Par Sandrine Morel — MADRID – correspondante du journal Le Monde —

Convocations par la police, coupures ciblées d’Internet et campagnes de diffamation contre les organisateurs, menaces de poursuites pénales pour sédition envers ceux qui oseraient participer, et contre-manifestations du régime : les réactions du gouvernement cubain en réponse à la grande marche de protestation prévue lundi 15 novembre dans une soixantaine de villes trahissent sa crainte face à la montée de la grogne sociale et des revendications démocratiques sur l’île.

« Nous ne permettrons d’aucune manière l’agression permanente du gouvernement des Etats-Unis, et ses tentatives constantes et soutenues (…)de créer les conditions d’une déstabilisation intérieure », a prévenu le ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodriguez Parrilla, le 10 novembre, face au corps diplomatique accrédité à Cuba – le gouvernement accusant depuis des semaines Washington d’être derrière une tentative de « coup d’Etat » pour justifier l’interdiction de la manifestation.

Quatre mois après les mobilisations du 11 juillet, lors desquelles des milliers de personnes ont défié le régime en criant ou et qui se sont soldées par un mort, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations, les tensions restent fortes sur l’île.

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Deux artistes dissidents cubains contraints à l’exil

L’artiste cubain Hamlet Lavastida a été libéré ce week-end après trois mois de détention pour être directement conduit à l’aéroport et contraint de prendre un vol pour l’Europe avec interdiction d’un retour à Cuba. L’artiste et sa compagne, la poétesse cubaine Katherine Bisquet, elle aussi forcée à l’exile, sont arrivés dimanche soir en Pologne.

Le régime communiste reprend les expulsions de dissidents. Samedi 25 septembre, en fin de journée, Hamlet Lavastida est amené à l’aéroport international de La Havane, entouré de 20 agents des services secrets cubains. Une autre escorte amène sa compagne, l’auteure Katherine Bisquet. Les agents leur font savoir que leur voyage vers l’Europe se fera sans possibilité de retour.

« La police politique nous a imposé l’exil à tous les deux comme seule manière d’obtenir la libération d’Hamlet », dénonce la poétesse cubaine sur son compte Facebook

« Incitation à la délinquance »

L’artiste de 38 ans a passé ces trois derniers mois à la Villa Marista, la tristement célèbre prison de haute sécurité. Il avait été arrêté le 26 juin à La Havane alors qu’il venait tout juste de rentrer de plusieurs mois passés dans une résidence d’artistes en Allemagne.

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Covid-19: Cuba prévoit une réouverture aux touristes le 15 novembre

Alors que le pays a connu une forte recrudescence des cas de Covid-19 ces derniers mois et une crise économique toujours plus profonde, Cuba annonce déjà sa réouverture aux voyageurs étrangers pour dans deux mois. L’île, dont l’économie dépend essentiellement du tourisme, parie sur ce secteur pour se relancer et surtout sur une amélioration très prochaine de la situation sanitaire.

Cet appel du pied a été publié par le ministère du Tourisme cubain : l’île rouvrira progressivement ses frontières le 15 novembre. Les autorités du pays n’exigeront plus de test PCR ni de semaine de quarantaine à l’arrivée des voyageurs d’ici à deux mois. La surveillance des touristes pour le Covid-19 sera aléatoire.

Alors que le pays est à court de devises et que le tourisme est quasi à l’arrêt depuis avril 2020, Cuba a cruellement besoin de ce retour des touristes pour sa survie économique. La crise provoque des pénuries alimentaires et des difficultés dans la lutte contre le coronavirus. Relancer le secteur touristique est donc une priorité.

Objectif : 90% de vaccinés

Quand l’île avait décidé une première fois de rouvrir ses frontières, en octobre 2020, elle l’avait payé cher, avec une forte hausse de cas dès décembre.

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Cuba : l’explosion des cas de Covid-19 déstabilise l’île

Malgré le développement de deux vaccins localement, le taux de vaccination parmi la population reste faible et le pays connaît une vague épidémique record depuis juillet. L’arrêt du tourisme et l’embargo imposé par les États-Unis depuis 1962 compliquent la donne pour l’économie et le peuple cubain.

À Cuba, les écoles ne rouvriront pas leurs portes avant que les enfants âgés de 2 à 18 ans ne soient vaccinés. Cette décision des autorités cubaines révèle le contexte actuel dramatique vécu sur l’île depuis juillet avec un nombre record de cas positifs de Covid-19 et de décès liés au virus. Le pays avait été relativement épargné jusqu’ici par la pandémie.

Le nouveau volet de la campagne de vaccination à destination des plus jeunes a commencé le 3 septembre alors que Cuba a pris un retard dans ses objectifs. En effet, le gouvernement avait annoncé vouloir atteindre 70 % de sa population vaccinée pour la fin du mois d’août. Mais ce taux atteint à peine environ 34 %. Soit plus de 3 millions de personnes pour près de 11 millions d’habitants.

Deux vaccins locaux

Au contraire de la France, Cuba peut se targuer d’avoir développé deux vaccins contre le virus du Covid-19 : Abdala et Soberana.

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Après les manifestations, la peur à Cuba, « pays de douleur »

Les arrestations et procès se multiplient, alors que le quotidien reprend son cours après les marches de protestation du 11 juillet.

— Par Lydia Corso(La Havane, envoyée spéciale) —

« Nous allons devenir un peuple de migrants et de prisonniers. Mais, au moins, on ne pourra plus dire que les Cubains n’ont rien fait pour se libérer de ce régime. » La voix chevrotante et les yeux humides, Lucia (le nom a été changé), productrice artistique de 29 ans, enchaîne les cigarettes avec nervosité sur sa terrasse du quartier du Vedado à La Havane, dans la chaleur moite et écrasante de ce lundi 19 juillet. Depuis des jours, dans la capitale cubaine, les opposants au régime vivent la peur au ventre.

Les manifestations inédites du dimanche 11 juillet, qui ont vu sortir spontanément des milliers de personnes dans les rues de l’île au cri de « Nous avons faim » et « A bas la dictature », ont été suivies d’une vague de répression. Si le président communiste, Miguel Diaz-Canel, a reconnu un mort et des dizaines de blessés parmi les manifestants, l’ONG de défense des droits de l’homme Cubalex a recensé de son côté plus de 600 arrestations et disparitions, lors des protestations puis les jours suivants, la police allant chercher à leur domicile des dissidents supposés.

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A Cuba, le calvaire des familles des manifestants emprisonnés

La Havane – Manuel Diaz est emprisonné depuis douze jours à Cuba et a besoin que trois personnes témoignent qu’il a bien manifesté pacifiquement le 11 juillet au moment d’une mobilisation sociale inédite sur l’île, pour espérer au moins comparaître libre à son procès.

Cet employé d’une pâtisserie de 59 ans, qui a manifesté dans son village de Bauta, à 25 kilomètres au sud-ouest de La Havane, fait partie des Cubains arrêtés parmi les milliers de protestataires qui avaient alors envahi les rues aux cris de « A bas la dictature !« , « On a faim !« . 

Les détenus sont accusés d’outrage, de désordre public, d’actes de vandalisme ou encore de propagation de l’épidémie pour s’être rendus dans ces rassemblements sans masque alors que l’épidémie de Covid-19 est en forte progression. 

« Pour l’instant, personne n’a voulu témoigner et Manuel est toujours en détention préventive, accusé de désordre public. Il est à la prison de Caimito, (ouest), nous sommes désespérés« , explique de Miami au téléphone à l’AFP son frère Roberto.  

Plus de dix jours après ce mouvement de contestation, le gouvernement n’a pas donné le nombre officiel des arrestations.

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Après les manifestations, Cuba nie toute « explosion sociale »

La Havane – Un homme est mort et plus d’une centaine de personnes restaient détenues mardi à Cuba, où le réseau internet mobile est coupé deux jours après des manifestations contre le gouvernement communiste qui nie une « explosion sociale » sous les critiques de Washington.

L’homme, âgé de 36 ans, est décédé alors qu’il participait à une manifestation lundi dans le quartier de La Güinera, en banlieue de La Havane, où des affrontements ont opposé manifestants et policiers. Le ministère de l’Intérieur a déclaré qu’il « regrettait ce décès« . Plusieurs personnes ont été blessées.

« Le 11 juillet, il n’y a pas eu une explosion sociale à Cuba, il n’y en a pas eu en raison de la volonté de notre peuple et du soutien de notre peuple à la Révolution et à son gouvernement« , a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez en conférence de presse.  

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Un rappeur contestataire cubain placé en détention et poursuivi

L’artiste cubain Maykel Osorbo, co-auteur de la chanson contestataire «Patria y vida» qui détourne le slogan révolutionnaire «Patria o muerte», a été placé en détention provisoire pour résistance, outrage à la justice et agression, a confirmé jeudi à l’AFP une source proche de l’artiste.

Le rappeur de 37 ans «est à la prison de 5 y Medio, il n’a pu appeler qu’au bout de 14 jours», a déclaré Camila Lobon, une amie proche, via un message audio dans lequel elle indique que son avocat examine les accusations portées contre lui. Citant des sources du ministère de l’Intérieur, le portail officiel d’informations Cubadebate avait indiqué mercredi que le chanteur était «accusé de délits (…) auxquels il a participé le 4 avril 2021».

L’ambassade des Etats-Unis à Cuba a retweeté jeudi un message de l’administratrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, dans lequel elle appelle à «mettre fin à cette tentative infâme de réduire au silence la liberté de pensée et de débat», et reprochait à Cuba d’«emprisonner Maykel Castillo et d’autres artistes qui osent réclamer des droits de l’homme».

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Cuba : sorti d’hôpital, l’opposant Alcantara veut « continuer le combat »

La Havane – L’artiste cubain dissident Luis Manuel Otero Alcantara a promis lundi de « continuer le combat » après 29 jours à l’hôpital où il dit avoir été privé de communication avec l’extérieur, ce qui a suscité un mouvement de solidarité d’autres artistes.

« Après un mois entre les mains de la bête, on va voir comment les choses vont dans la rue, pour continuer le combat« , a-t-il déclaré peu après sa sortie, dans une vidéo diffusée par le média d’opposition Cubanet. 

« Je n’ai pas (mon) téléphone, c’est la sécurité de l’Etat qui l’a, (j’ai été) un mois littéralement sans communications et avec peu d’accès à ma famille« , a-t-il dit dans une autre vidéo, promettant de bientôt « raconter tout ce qui m’est arrivé« . 

Soulignant le « rétablissement complet » de cet homme, accusé par le gouvernement d’être financé par les Etats-Unis et qualifié de « prisonnier de conscience » par Amnesty International, l’hôpital Calixto Garcia de La Havane avait annoncé un peu plus tôt l’avoir « autoris(é) à sortir« . 

« A chaque moment, il a réitéré sa gratitude envers le personnel qui s’est occupé de lui, qui a respecté la volonté du patient (…), ce qui est attesté par sa signature dans le dossier médical« , a assuré l’hôpital. 

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À Cuba, des artistes soutiennent un opposant hospitalisé

Les artistes cubains Tania Bruguera, Sandra Ceballos et Tomas Sanchez ont demandé, lundi 24 mai, le retrait de leurs œuvres du musée national des Beaux-Arts, en solidarité avec un dissident hospitalisé depuis trois semaines dans un hôpital de La Havane, sans communication avec l’extérieur. Dans une lettre ouverte adressée au directeur du musée et publiée sur Facebook, ils se disent «motivés par un véritable sentiment d’inquiétude et de solidarité avec le jeune artiste cubain et collègue Luis Manuel Otero Alcantara», âgé de 33 ans.

«Il se trouve depuis le 2 mai à l’hôpital universitaire Calixto Garcia, séquestré et maintenu sans communication par la sécurité de l’État», dénoncent-ils, demandant que leurs œuvres présentes au musée «soient couvertes de telle manière que l’on empêche leur « communication » avec le public», racontent-ils. Les artistes exigent aussi que soient «retirées de la page web du musée celles qui ne sont pas exposées mais qui font partie de la collection», tant que le dissident ne sera pas libéré, avec la possibilité pour ses proches de lui rendre visite.

Vendredi, l’ambassade des États-Unis à La Havane avait demandé, via Twitter, «que Luis Manuel Otero Alcantara et tous les Cubains soient respectés et traités avec dignité», tandis qu’Amnesty International l’a déclaré «prisonnier de conscience».

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Cuba: hospitalisation d’un artiste en grève de la faim

La Havane – L’artiste dissident cubain Luis Manuel Otero Alcantara a été hospitalisé dimanche à la Havane au huitième jour de sa grève de la faim, ont annoncé les autorités sanitaires de la capitale.

« Le citoyen Luis Manuel Otero Alcantara a été admis au service des urgences de l’hôpital universitaire Calixto Garcia, avec un diagnostic d’inanition volontaire« , a annoncé la direction de la Santé. 

L’artiste de 33 ans, dirigeant du collectif contestataire Mouvement San Isidro (MSI) que les autorités accusent d’être financé par les Etats-Unis, s’est déclaré en grève de la faim pour dénoncer la saisie de plusieurs de ses oeuvres par les forces de l’ordre. 

Il observait cette grève à son domicile, dans le quartier pauvre de San Isidro, à La Havane. 

« Luis Manuel n’arrive plus à tenir debout, il a la peau et la bouche gercées, il n’urine et ne parle plus. La gorge enflammée« , avait indiqué samedi sur Twitter Amaury Pacheco, poète et membre du MSI. 

Selon les médias d’Etat, ce collectif vise la déstabilisation politique et est financé par l’Institut national démocrate aux Etats-Unis, groupe de réflexion dirigé par l’ex-secrétaire d’Etat Madeleine Albright. 

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« Rien à attendre »: les Cubains désabusés avant la relève à la tête du parti

La Havane – Une grande casserole vide dans les bras, Sergio dit n’avoir « rien à attendre » du congrès du parti communiste, où Raul Castro passera le relais à Miguel Diaz-Canel: comme lui, de nombreux Cubains sont juste fatigués des files d’attente et de la pandémie.

« Le salaire pose problème, il n’est pas suffisant. La nourriture pose problème, plein de gens font la queue« , soupire ce cuisinier de 44 ans, croisé dans le quartier historique de La Havane, désespérément vidé de ses touristes. 

Du 16 au 19 avril, des centaines de délégués du parti communiste de Cuba (PCC, unique) seront réunis dans la capitale pour le dernier congrès présidé par le premier secrétaire Raul Castro, bientôt 90 ans, qui prend sa retraite pour laisser place au président du pays Miguel Diaz-Canel, 60 ans. 

L’évènement, à portes fermées, devrait être retransmis à la télévision d’Etat. 

Pour Carlos, informaticien de 33 ans qui comme Sergio ne donne pas son nom de famille, c’est une simple formalité. « Cela fait plusieurs années que notre président, c’est Diaz-Canel« , désigné par les députés en avril 2018. 

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Cuba à l’aube d’une nouvelle ère, sans Fidel ni Raul Castro

La Havane – L’heure de la retraite a sonné pour Raul Castro: l’ex-président de Cuba lâchera les rênes du Parti communiste lors du congrès d’avril, quittant le devant de la scène comme avant lui son frère Fidel, décédé en 2016.

S’ouvrira alors une nouvelle ère pour l’île, gouvernée depuis 1959 par la célèbre fratrie et désormais menée par une génération plus jeune et devant à la fois perpétuer cet héritage et tracer sa voie. 

La nouvelle équipe « aura pour tâche de construire sa légitimité, qui ne pourra émaner que d’un projet politique propre qui apporte prospérité économique et justice sociale à Cuba« , estime Michael Shifter, président du think tank Dialogue Interaméricain, basé à Washington. 

Le parti unique tiendra son congrès quinquennal du 16 au 19 avril. 

A cette occasion, Miguel Diaz-Canel, 60 ans, président depuis 2018, devrait succéder à Raul Castro, 89 ans, comme premier secrétaire du parti, dont le bureau politique – le coeur du pouvoir à Cuba – sera aussi renouvelé avec des hommes et des femmes trop jeunes pour avoir participé à la révolution. 

Une chose est sûre: le pays restera sur la même ligne politique, la nouvelle Constitution adoptée en mai 2019 ayant gravé dans le marbre le caractère « irréversible » du socialisme. 

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Cuba: de nouvelles mesures face au regain de cas de coronavirus

La Havane – Une application plus stricte des sanctions et une campagne pour inciter la population à être plus vigilante: Cuba a décidé d’appliquer de nouvelles mesures pour lutter contre la hausse des cas de coronavirus, avec des chiffres records ces derniers jours.

« La direction du pays a annoncé un renforcement des mesures destinées au contrôle de la situation épidémiologique actuelle, avec des actions de promotion et d’éducation à la santé et des décisions concrètes à adopter par les organismes et le système national de Santé« , selon le quotidien Tribuna de La Habana. 

Les patrouilles de police seront plus nombreuses pour garantir l’isolement des quartiers en quarantaine et l’application d’amendes à ceux qui ne portent pas le masque ou ne respectent pas les mesures d’isolement. 

Le pays de 11,2 millions d’habitants était parvenu à un contrôle de la pandémie sur son territoire, avec quelques dizaines de cas par jour, mais depuis le début de l’année les chiffres repartent à la hausse, avec des records quotidiens de plus de 1.000 cas au cours de la semaine dernière. 

« Depuis la dernière semaine de janvier, l’épidémie a évolué avec plus de 5.000 cas confirmés par semaine, ce qui a augmenté la transmission dans des régions (de Cuba) où la maladie avait été contrôlée« , a indiqué le ministre de la Santé José Angel Miranda. 

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À Cuba, un gigantesque drapeau en béton défie l’ambassade américaine

La Havane – Un immense drapeau cubain en béton juste en face de l’ambassade américaine à La Havane: le nouveau projet de construction du gouvernement communiste, qui reflète les tensions persistantes entre les deux pays, a déclenché des moqueries sur internet.

Le chantier se déroule sur la Tribune anti-impérialiste, vaste esplanade située face à l’ambassade, sur le boulevard côtier du Malecon, un lieu de grande importance symbolique à Cuba. 

Ni Granma, le journal du Parti communiste au pouvoir, ni le portail officiel Cubadebate, qui annoncent habituellement en grandes pompes ce genre d’initiatives, n’ont écrit une ligne sur la nouvelle structure de béton non peint pour le moment, qui représente un drapeau cubain stylisé à la verticale de 12 mètres de haut. 

Seul le groupe d’Etat Entreprise de construction et maintenance (Ecom) a donné quelques indices sur sa page Facebook: « Sur notre Tribune anti-impérialiste s’élève déjà cette oeuvre monumentale: notre drapeau, qui n’a jamais été mercenaire et sur lequel resplendit une étoile plus lumineuse quand elle est solitaire« . 

Cette Tribune a été construite en 2000 en pleine bataille légale et politique à Cuba pour le retour du petit Elian Gonzalez, dont la mère était décédée en traversant avec lui le détroit de Floride pour rejoindre Miami, dans le sud-est des Etats-Unis. 

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Plus de 300 Cubains exigent la fin de la répression avant tout geste de Washington

— Par Jean-Claude Samyde —

Plus de 300 Cubains ont réclamé, lundi 15 février 2021, dans une lettre ouverte aux gouvernements américain et cubain qu’avant toute normalisation des relations entre les deux pays, La Havane « cesse la répression politique » et libère « les prisonniers politiques ».

Plus de 300 Cubains ont réclamé lundi dans une lettre ouverte aux gouvernements américain et cubain qu’avant toute normalisation des relations entre les deux pays, La Havane « cesse la répression politique » et libère « les prisonniers politiques ».

Parmi les signataires se trouvent des Cubains vivant sur l’île ou ayant émigré à l’étranger, dont plusieurs dissidents et des membres du mouvement 27N, du nom de la mobilisation historique d’artistes survenue le 27 novembre dernier pour demander plus de liberté d’expression.

Amorcer un nouveau dégel

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L’ « embargo interne », l’autre grand ennemi de l’économie cubaine

La Havane – Tout le monde le sait bien à Cuba : l’île ne souffre pas d’un mais de deux embargos, celui des États-Unis depuis 1962, mais aussi l' »embargo interne », série de dysfonctionnements que le gouvernement promet de combattre pour relancer l’économie.

Pour la première fois en 60 ans de révolution, un président cubain, Miguel Diaz-Canel, a dit tout haut ce que beaucoup pensent dans le pays.

Le 13 juillet face au Parlement, il a exigé des députés une « attitude proactive, intelligente, engagée et collective » afin de « briser l’embargo interne ».

L’expression n’est pas nouvelle à Cuba, elle est même fréquemment utilisée dans les rues, les magasins et les foyers, pour désigner pêle-mêle la bureaucratie excessive, qui décourage les investissements, la corruption, qui empêche un fonctionnement optimal de l’économie, et le recours compulsif aux importations, qui creuse le déficit.

Mais jusqu’à présent, elle restait tabou au plus haut niveau du gouvernement communiste.

« Cela me semble très sain que le président appelle les choses par leur nom et ne mâche pas ses mots dans l’analyse des problèmes », estime l’économiste Pavel Vidal, ex-analyste de la Banque centrale cubaine.

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L’art cubain contemporain à la Fondation Clément

—Par Selim Lander —

Grâce à une politique de formation très active, avec des écoles d’art disséminées dans les provinces, dont les meilleurs éléments se retrouvent ensuite à l’Institut Supérieur des Arts de La Havane, Cuba est une pépinière de plasticiens de grand talent. Aussi n’était-ce que justice, de la part de la Fondation Clément, que de faire connaître quelques-uns d’entre eux à son public. C’est chose faite avec l’exposition Buena Vista – art contemporain de Cuba qui présente les œuvres de dix-huit créateurs en mettant l’accent sur leur diversité, de l’abstraction à la vidéo d’animation. Notons que certains d’entre eux (Abel Barroso, Sandra Ramos, Lazaro Saavedra, Toirac) étaient déjà regroupés lors de la 12e Biennale d’art contemporain de la Havane, en mai-juin 2015, dans l’exposition intitulée El pendulo de Foucault[i] et qu’Abel Barroso avait en outre été le sujet d’une exposition individuelle à la Fondation Clément au tout début 2015.

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La Révolution cubaine à ses débuts et l’opinion publique en Martinique

— Par Gilbert Pago —
cuba_revolutionEn 1958, quelques enjeux politiques tant intérieurs (autonomisme, indépendance, construction fédéraliste) que caribéens (émergence politique d’afro-descendants à la direction d’états en pleine décolonisation), se font jour.
Tant le le Parti Communiste Martiniquais (P.C.M), que le Parti Progressiste Martiniquais (P.P.M) de Césaire rejettent la politique de départementalisation et revendiquent leur anticolonialisme. C’est aussi le cas du Groupe de la Gauche Socialiste (futur P.S.U).
Les autres membres des élites politiques et administratives de l’île pour des raisons différentes et contradictoires ont un œil ouvert sur ce qui se passe dans le bassin Caribéen et ses abords continentaux. Ce milieu restreint suit depuis longtemps les travaux de la Commission des Caraïbes. L’Information, deux à trois fois par semaine, suit quelques actualités des îles mais surtout argumente avec permanence sur la construction de la Fédération des Antilles Anglaises, prélude à l’indépendance de cette nouvelle nation avec des dirigeants comme Grantley Adams, Norman Manley et Eric Williams.
Les planteurs martiniquais vont piocher dans les petites îles voisines, la main d’œuvre agricole à très bon marché pour leurs champs de canne à sucre.

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Quand les Rolling Stones ne pensaient pas venir à Cuba

— Par Guille Vilar —

rolling_stones_logoBien sûr que tout genre a une matrice, il a une source d’où coule l’ambiance sonore d’un univers musical qui continue son évolution. Par conséquent, on ne peut pas parler du rock britannique et des Rolling Stones si nous ne parlons pas avant du rock and roll né aux États-Unis.

Depuis l’époque lointaine où proliféraient les plantations de coton étasuniennes soutenues par le travail des esclaves noirs en même temps que l’arrivée des colons européens, les conditions préalables sont nées pour que chaque groupe social ajoute les condiments pertinents à sa propre structure culturelle sans prendre en compte qu’un jour ils seront fusionnés dans un courant musical qui transformera, dans l’avenir, la jeunesse de la nation étasunienne.

Les appelées « chansons de travail » ont résultées emblématique pour atteindre cette évolution. Elles étaient interprétées par les esclaves noirs lors de récolte du coton ou dans les chorales de gospel dans les églises pour les Noirs. De nombreuses figures telles que Sonny Boy Williamson, Clarence Gatemouth Brown et l’appelé Père du Blues W.C. Handy, proviennent de cette culture opprimée qui, depuis la musique, défend son droit à une vie pleine comme citoyens libres.

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Mick Jagger révolutionne le monde depuis Cuba

— Par Michel Hernández —
Traduit par Alain de Cullant.
La présence de Mick à La Havane transcende la simple note de couleur et se convertit en fait culturel qui ouvre un nouveau chapitre dans l’héritage émotionnel des Cubains leur permettant de rêver à un grand concert des Rolling Stones dans l’Île.

Mick Jagger a volé les titres dans les journaux et les chaînes de télévision de la moitié du monde. Le leader et chanteur des Rolling Stones a été nouvellement à la une, non pas pour un de ses concerts avec les mythiques Rolling, ni pour ses shows explosifs dans lesquels, à 72 ans, il bouge comme un jeune de 15 ans tandis qu’il semble qu’on lui parle à l’oreille de l’esprit de James Brown ou d’Elvis Presley.

Mick Jagger a été nouvelle ni plus ni moins que pour sa première visite à La Havane, qui a été publiée dans l’édition numérique du journal Granma, faisant le tour du monde et pour les milliers de fans cubains des Stones qui, depuis des décennies, se couchent en rêvant d’un concert dans l’Île de la bande commandée depuis 50 ans par Mick et le guitariste Keith Richards.

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