Étiquette : Assemblée du peuple des Caraïbes

Appel aux peuples des Caraïbes

Nous devons rester fermes : les Caraïbes doivent rester une zone de paix ! Non à l’intervention des États-Unis.

L’Assemblée du peuple des Caraïbes :

Consciente de l’histoire des interventions coloniales et impériales des États-Unis dans les Caraïbes et en Amérique latine, qui ont notamment pris la forme d’invasions militaires, de coups d’État, d’assassinats, de blocus commerciaux, financiers et économiques illégaux et illégitimes, d’ingérences politiques visant à créer l’instabilité et le chaos afin de provoquer des changements de régime, et d’autres formes de menaces, d’intimidations et de pressions économiques, politiques et diplomatiques ;

Précisant qu’il y a eu des interventions militaires et des occupations dans certains pays (certains à plusieurs reprises), notamment au Guatemala, en Haïti, en République dominicaine, à Cuba, au Chili et à Grenade, ainsi que l’organisation ou le parrainage et/ou le soutien de coups d’État au Chili, en Bolivie, en République dominicaine, en Haïti, au Honduras, au Venezuela, au Brésil et en Argentine, et l’encouragement de guerres civiles au Salvador et au Nicaragua ;

Conscients que les États-Unis sont une puissance coloniale qui refuse au peuple portoricain le droit à l’autodétermination ;

Rappelant le rôle joué par les États-Unis dans la déstabilisation de gouvernements démocratiquement élus afin de créer les conditions propices à l’instauration d’un gouvernement favorable à leurs intérêts, comme cela s’est produit en Jamaïque à la fin des années 1970 ;

Conscients du blocus illégal, illégitime et criminel imposé unilatéralement par les États-Unis à Cuba, soutenu par tous les pays sauf deux (les États-Unis et Israël), et de la crise humanitaire que cela a provoquée pour le peuple cubain, blocus qui s’est intensifié lorsque les États-Unis ont unilatéralement inscrit Cuba, sans la moindre preuve, sur la liste des pays qui soutiennent le terrorisme ; et du fait que les États-Unis utilisent leur puissance impériale pour sanctionner et bloquer unilatéralement le Venezuela et le Nicaragua ; et à un moment donné, pour imposer illégalement un blocus naval au Nicaragua ;

Comprenant que les États-Unis agissent dans cet hémisphère sur la base de la doctrine Monroe discréditée, vieille de plus de 200 ans, que les gouvernements américains successifs ont utilisée pour justifier leurs interventions en alléguant qu’elles répondaient aux « intérêts nationaux (de sécurité) des États-Unis », sans tenir compte ni respecter le droit international, la Charte des Nations unies et les principes établis des relations internationales, tels que la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un autre pays et le respect de la souveraineté des États ;

Conscients de l’importance des processus d’intégration régionale et de l’unité des petits États pour faire face au pouvoir et à l’agenda de la puissance impériale ;

Analysant le contexte mondial dans lequel : les accords conclus après la Seconde Guerre mondiale touchent à leur fin et/ou se sont effondrés ; le système capitaliste néolibéral a échoué et est en crise ; les États-Unis ne sont plus la seule puissance hégémonique, car nous sommes passés à un ordre multipolaire avec l’essor d’organismes tels que les BRICS + et une plus grande appréciation de la part des pays du Sud pour participer à de nouveaux accords économiques et commerciaux (Sud-Sud) ;

Conscients de la montée du néofascisme et de la suprématie blanche dans les pays du Nord, qui cherchent à maintenir leur domination et leur contrôle colonial et impérial historique sur le Sud et, au niveau interne, à réprimer la dissidence et à revenir sur les acquis obtenus après de dures luttes menées par des mouvements sociaux tels que ceux des droits civiques et, plus tard, Black Lives Matter ; les femmes ; syndicats, jeunes et étudiants, justice climatique et solidarité internationale (Palestine, anti-apartheid) ;

Conscients que l’hégémonie impérialiste des États-Unis et l’échec de l’ordre capitaliste néolibéral, ainsi que le contrôle de l’État américain par le néofascisme, constituent une grave menace pour l’humanité et pour la paix et le bien-être de la majorité des peuples du monde, en particulier dans les Caraïbes et en Amérique latine ;

Considérant le soutien apporté par le gouvernement des États-Unis à plusieurs coups d’État violents contre le processus démocratique en Haïti, notamment en septembre 1991 et février 2004.

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