Schwartz-Bart : création au CNRS-ENS d’un groupe de travail sur leurs œuvres

— Par Jean-Pierre Orban —

L’équipe Manuscrits francophones au sein de l’ITEM (Institut des textes et manuscrits modernes, CNRS-ENS) a le plaisir (et l’honneur) de créer un Groupe de travail sur les oeuvres d’André (1928-2006) et Simone SCHWARZ-BART (1938).

Inutile de souligner l’importance et la valeur de ces oeuvres, depuis Le Dernier des Justes (1959) jusqu’à la publication d’Adieu Bogota en mai dernier, en passant par les romans co-signés par André et Simone (cycle antillais), L’Etoile du matin d’André seul et les romans et la pièce de théâtre de Simone seule.

 

Les thèmes, facettes, questions abordés et soulevés dans et par l’oeuvre des Schwarz-Bart sont multiples et passionnants. Ils touchent à des domaines plus vastes qu’elles-mêmes et creusent en même temps au plus profond des interrogations sur le processus « existentiel » (et, en écho, miroir ou opposition, social, culturel, « politique ») de l’écriture.

Je ne cite que quelques-unes des pistes, sur lesquelles se sont déjà avancés plusieurs d’entre vous :

– littérature de/sur la Shoah, le destin juif et la place du juif dans l’occident,
– question de la légitimité des écritures sur la Shoah
– question de la légitimité d’un écrivain « autodidacte » tel qu’était présenté ASB et question de sa place dans la littérature « française »/francophone?: études de la réception de l’oeuvre
– littérature de/sur l’esclavage noir, de l’Afrique aux Antilles,
– questions de la légitimité (et de la possibilité) de l’écriture sur l’esclavage par tout auteur/autrice,
position de Simone Schwartz-Bart par rapport à cette question, position d’André, non Antillais
– question de la réception de l’oeuvre/des oeuvres d’André et Simone SB
– intrication, processus/effet de réversibilité (F. Kaufmann) entre les deux dimensions juive et antillaise chez les SB
– écriture du cycle, construction et variantes possibles
– écriture à quatre mains
– écriture féminine, écritures féminines antillaises
– sources des oeuvres: politiques, culturelles, religieuses, littéraires,
– étude du travail de documentation en amont de l’écriture
– étude de la dimension anthropologique d’André SB (Casamance, Guyane entre autres) et son impact sur l’écriture
– les langues (français, créole, yiddish, hébreux…) des /dans les oeuvres: sources, présences et fonction
etc

Voici quelques pistes qui devraient permettre, une fois ou au fur et à mesure de son établissement, d’étudier le dossier génétique de l’/des oeuvre(s) et de générer de nouvelles études autant que d’amplifier celles déjà établies.

Je vous propose de nous réunir en septembre pour en parler et jeter les bases du groupe de travail.
Pour cette première rencontre de « déblayage », il serait précieux que nous soyons le plus nombreux possible parmi les personnes intéressées.
Par la suite, nous pourrons parfois travailler à distance ou avec l’aide d’outils tels que skype.

Je vous propose donc de nous réunir le vendredi 8 septembre de 10h30 à 12h30 à l’ITEM, CNRS, Salle 159, 61 Rue Pouchet Paris 17 (ligne 13, métro Brochant ou Guy Môquet).

Nous déblaierons le terrain en vue d’éventuels prochains travaux, nous écouterons les possibilités et propositions de chacun.e, nous étudierons la possibilité de constituer une entité en ligne qui rassemblerait les travaux existants et à venir, une bibliographie, des articles et émissions de presse, etc., nous étudierons la perspective d’un séminaire en 2018-19, nous tâcherons de différencier les champs d’étude de chacun.e et de répartir les charges éventuelles.