Ribote culturelle et boucans de la baie

Le 30 décembre 2019 à Fort-de-France

Ribote: nom féminin, (ancien français ribauder, paillarder, de ribaud)
(Populaire) (Vieilli) Débauche, excès de table ou de boisson.
Dehors, le froid, la faim, l’homme en ribote :
C’est bon. Encore une heure ; après, les maux sans noms ! — (Arthur Rimbaud, Les Pauvres à l’église, 1871)
Un vigneron de l’endroit, nommé Garrigue, sans doute un descendant de Garrigou, m’a affirmé qu’un soir de Noël, se trouvant un peu en ribote, il s’était perdu dans la montagne du côté de Trinquelage. — (Alphonse Daudet, Les trois messes basses, dans Contes du lundi, 1873, Fasquelle, collection Le Livre de Poche, 1974, page 203.)
Réunion, fête mondaine avec épouse ou amis dans le monde des officiers de Marine.
Pendant que le reste de l’équipage s’égaillait dans la ville pour faire ribote, Jaromir avait mis Pfefferkorn dans un taxi et l’avait accompagné à l’hôpital le plus proche, où il se fit enregistrer sous un faux nom. — (Jesse Kellerman, Best-seller, traduit de l’anglais américain par Julie Sibony, Éditions du Masque, 2017, page 371)
(France) (Marine) Sortie des membres d’un carré.
(Agriculture) (Désuet) Fête de fin de travaux des champs.
ribote, n.f. repas de fin des foins et moissons — (Mario Rossi, Dictionnaire étymologique et ethnologique des parlers brionnais: Bourgogne, 2004)

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Boucan
Étymologie

(Nom 1) Du tupi mokaém ou bokaém, « gril de bois » sur lequel les Caraïbes faisaient fumer viandes et poissons. Par métonymie, le mot a désigné la cabane dans laquelle on procédait à cette opération (1666).
(Nom 2) De l’ancien verbe boucaner, « imiter le cri du bouc », boucan étant l’équivalent dialectal de bouc et symbole de la débauche. D’où le sens de vacarme, les lieux de débauche étant souvent bruyants, « cf. les sens figurés de bordel » (Robert historique), ou de l’occitan bocan (« tapage », « vacarme », « lieu de débauche »)[1] (Nom 3) Peut-être du Nom 1 par analogie avec la fumée qui en sortait.

Nom commun 1
Singulier Pluriel : boucan boucans \bu.kɑ̃\

Lieu où les Amérindiens fument leurs viandes et poissons ou gril de bois sur lequel ils les fument et les font sécher.
On avait rempli ce trou de bois, que l’on y avait laissé consumer jusqu’à ce qu’il fût en charbon, afin de bien échauffer toute la concavité de ce trou. On avait ensuite retiré le charbon, et la tortue avait été couchée sur le dos dans le fond, couverte de trois ou quatre pouces de sable chaud des environs, et puis du charbon que l’on avait retiré, avec un peu de sable par-dessus. Ce fut ainsi que ce pâté naturel demeura dans cette espèce de four l’espace d’environ quatre heures, et qu’il se cuisit beaucoup mieux qu’il n’aurait fait dans un four ordinaire. Voilà ce qu’on appelle un boucan de tortue. — (Jean-Baptiste Labat, Voyage aux îles, 1722, reédition Phebus)
(Désuet) Viande séchée à la fumée, viande boucanée.
(Désuet) Lieu où les boucaniers fumaient la viande. [2] (Désuet) Gril pour boucaner. [2] (Désuet) Bâti en claie où l’on fumait la cassave. [2]

Nom commun 2
(Familier) Bruit, tapage, vacarme.
On a beau faire un boucan d’enfer, à coups de poing sur la porte, personne ne vient vous ouvrir… — (Eugène Chavette, La Chambre du crime, 1875)
Le chic n’était plus d’aller faire du boucan à Bullier, de rouler les café-concerts pour y siffler les chanteuses laides. — (Émile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883)
Tout ce boucan, ça vous porte sur les nerfs, à la fin !… On dirait une foule qui crie…, on dirait des gens qui trépignent… — (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 339 de l’éd. de 1921)
Nous menions grand boucan de roues derrière ce cheval tout en sabots, de caniveaux en passerelles. — (Louis-Ferdinand Céline [Louis Ferdinand Destouches], Voyage au bout de la nuit, Denoël et Steele, Paris, 1932)
Des fois c’était le silence complet, enfin notre silence à nous parce qu’il y avait toujours le boucan des machines. — (Jean Meckert, Les Coups, Gallimard, Paris, 1941)
Pas plus tard qu’avant-hier, elle avait fait tout un boucan parce qu’elle entendait des messieurs et dames faire l’amour dans l’appartement voisin et qu’elle prétendait que ça la gênait. — (Raymond Guérin, L’Apprenti, Gallimard, Paris, 1946)
Tout à coup d’un salon voisin, fusa un boucan assourdissant, suivi d’un brouhaha confus : fracas d’un miroir, combat corps à corps, bruits assourdis. — (Georges Perec, La Disparition, Gallimard, Paris, 1969)
(Désuet) Lieu de débauche, bordel de bas étage. [2] Avec Gaudet, j’allais crapuleusement, les dimanches et fêtes, de boucans en boucans, cherchant quelque fille plus fraîche que les misérables paillasses que nous avions ordinairement. — (Nicolas Rétif de la Bretonne, Monsieur Nicolas, 1796), Bibliothèque de la Pléiade, Tome 1, p. 953.
Avec moi, c’est le verre jamais vide, c’est le boucan perpétuel, c’est la bombance à tour de mâchoires. — (Joris-Karl Huysmans, Marthe, histoire d’une fille, 1877)

Dérivés : boucaner, boucanier, boucanière

Nom commun 3
(Charente) Fumée.Synonymes : boucane

16h-20h : ribote culturelle

Bibliothèque Schoelcher Horaires :
13h – 20h. Expo : « Mille éclats de pierres » de Jean-Camille Elisabeth. À 18h30 : conte par Dédé Duguet. Gratuit. Contact : 0596.55.68.30.> Cathédrale Saint-louis Horaires : 16h – 19h. Gratuit. Contact : 0596.60.59.00.
> Musée d’Archéologie Horaires : 16h – 19h. Visite libre. Expo : « Archéologie de la période amérindienne à la Martinique ces 10 dernières années ». Tarif : 1. Contact : 0596.71.57.05.> Musée d’histoire Horaires : 16h – 19h . Visite libre des expositions : « Les objets et figures de l’esclavage et de la discrimination »et « La reproduction d’un intérieur bourgeois du XIXe siècle ». Contact : 0596.72.81.87.

> Théâtre Aimé-Césaire (ex-hôtel de ville) – Hall : exposition Tras, chapitre III « Bètafé, traces de lumière » de Christophe Mert. Contact : 0696.23.38.50.- Jardin : le banc Aimé-Césaire, hommage aux luttes des peuples noirs par la Fondation Toni-Morrison. – Grilles : « Nos Centenaires » : de l’exposition photographique à la réalité augmentée/Photographies : Benny, Fernand Bibas, Frantz Ventura. – Espace muséal Aimé-Césaire (photo) : Horaires : 16h – 19h.  Contact : 0596.59.61.33

19h : dîner en ville dans les restaurants partenaires
19h : Before/Avant-feu avec D. Dream & DJ Payou sur le dancefloor de la place de la Savane

20h30 : show pyrotechnique tiré depuis le fort Saint-Louis

20h45 : concert de Ralph Thamar, Tony Chasseur, Pipo Gertrude et les Dames « de Choeur », Claudine Pennont et Raymonia Moco