Rencontre des cinéastes français avec la presse cubaine

— Par Susana Méndez Muñoz —

barratierLa délégation française participant à la 16e édition du Festival du Cinéma Français à Cuba a offert une conférence de presse dans l’hôtel Occidental Miramar, à laquelle ont assisté un important groupe de spécialistes, de critiques et de journalistes.

Christophe Barratier, réalisateur et producteur, l´un des créateurs et organisateurs du Festival du Cinéma Français à Cuba, a présenté les acteurs Pierre Etaix et Sandrine Bonnaire, à qui le rendez-vous cinématographique rend hommage ; Pascal Judelewicz, président et producteur de Acajou Films et les cinéastes Emilio Maillé et Stéphane Gluck.

Avec plus de 30 films à son actif depuis 1983, l’année où elle a commencé sa carrière cinématographique, l´actrice Sandrine Bonnaire présente dans l´événement, aussi bien à La Havane qu’à Santiago de Cuba, son premier film comme réalisatrice, le documentaire Elle s´appelait Sabine.

Elle a commenté que le documentaire n´a été pas conçu pour traiter le sujet de l´autisme, mais pour refléter la situation dans laquelle se trouvent de nombreuses familles confrontés à ce problème ; « J´ai utilisé de nombreux témoignages car il ne s’agit pas seulement l´histoire de Sabine mais de beaucoup, c’est ce qui m’a poussé à réaliser le documentaire. J´ai surtout pensé à transmettre un message et je me suis convertie en porte-parole de cette situation. Je voulais que ce documentaire soit le meilleur pour Sabine, qu’il soit un portrait de la situation, car je crois que Sabine est une héroïne ».

Ensuite, Sandrine Bonnaire a souligné que pour elle, faire du Cinéma c’est raconter une histoire mais être au service de celle-ci ; « être actrice est être comme un clown, on doit s´engager avec le personnage (…) me trouver derrière les caméras m’a beaucoup complété et je crois que c´est une continuation de ma profession d´actrice ».

Les films de l´acteur et réalisateur Pierre Etaix n’ont pas pu être montrés durant des années pour de nombreuses raisons, les droits ont été gelés ; maintenant le problème a été résolu et ils ont pu être présenter en Russie et au Mexique, parmi d´autres pays.

« Je n’ai jamais voulu faire un film qui ressemble à un autre, j’avais à peine conclu la réalisation d´un film que je pensais à une autre, j’ai fait de nombreux virages dans ma vie et je me suis rendu compte combien le cinéma a évolué. Tout ce que je peux dire c´est que je suis un amant perdu du cinéma, plus précisément du cinéma comique, et j´ai simplement voulu partager ceci », a déclaré Pierre Etaix, qui est aussi dessinateur et illustrateur.

Pour sa part, Emilio Maillé, né au Mexique et vivant à Paris depuis quelques années et maintenant de retour dans son pays, a annoncé que son prochain projet cinématographique est étroitement liée à l´île, c’est un long-métrage de fiction, fantastique, inspiré par Dámaso Pérez Prado, « C’est une idée très ancienne, ce n’est pas une biographie de Pérez Prado, c´est un voyage très libre, imaginaire, d’un Dámaso Pérez Prado retournant dans le Mexique d’aujourd´hui à la recherche d´un amour qu´il a laissé dans ce pays dans les années 50. C’est un voyage dans la fantaisie et le personnage apparaît également à Cuba. Ce film comptera beaucoup de musique, on travaille actuellement sur le scénario et on espère le tourner l’année prochaine ».

Pascal Judelewicz a annoncé la prochaine convocation, avec l´ICAIC, d’un concours de courts-métrages et de scenarii de la par de « Sept jours pour un film », une association qui organise cette façon de collaboration entre les pays, ce qu’il a jugé important. « Ce concours est ouvert à toutes les personnes intéressées du pays ; un jury composé de personnalités du cinéma sélectionnera les quinze scenarii qui participeront à un atelier et après celui-ci les participants disposeront d´un mois pour présenter les propositions définitives. Le lauréat du concours sera annoncé lors du premier jour du 17e Festival du Cinéma Français à Cuba, en 2014, et le jour de la cérémonie de clôture sera projeté le film gagnant. L’association Sept jours pour un film se chargera également de la commercialisation du film et envoiera toutes les recettes à l’équipe de réalisation. Il s´agit d´une expérience qui s’est répétée en d´autres occasions et les films primés dans le concours ont participé à d’importantes événements cinématographiques internationaux ».