Une célébration vivante de la transmission
Le samedi 29 novembre 2025, de 10 h à 23 h, le Domaine de Fonds Saint-Jacques vibrera au rythme du Bèlè Djoubà, grand rendez-vous annuel dédié à l’héritage culturel martiniquais. La Coordination Lawonn Bèlè invite le public — curieux, passionnés, familles et pratiquants — à rejoindre cette vaste ronde de partage où s’exprime l’âme profonde de la Martinique.
Un village bèlè ouvert à tous
Pour cette édition, un véritable village bèlè prendra forme au cœur du Domaine. On y retrouvera des stands d’associations, d’artisans et de producteurs locaux, ainsi que de nombreux ateliers d’initiation : danse, chant, tambour, ti-bwa… autant de portes d’entrée pour découvrir ou approfondir cette pratique qui mêle rythme, corps et mémoire.
Espaces de restauration, produits locaux et ambiance conviviale accompagneront cette journée qui se veut aussi chaleureuse qu’accessible.
L’entrée est gratuite.
Tenue conseillée : jupe ample, jupon et haut simple pour les femmes ; pantalon ou jean pour les hommes.
Une édition placée sous le signe de l’hommage
Cette année marque un moment fort : l’ensemble des vingt-quatre associations membres de la Coordination se rassembleront pour mettre à l’honneur près de 200 figures du monde bèlè.
La célébration repose sur une classification traditionnelle issue de la communauté elle-même :
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Les Grands Anciens : dépositaires des origines, ceux qui ont façonné les premiers pas du mouvement.
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Les Anciens : héritiers directs des Grands Anciens, qui ont perpétué la voie tracée.
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Les Djoubatè : celles et ceux qui, aujourd’hui, poursuivent l’œuvre, transmettent, enseignent et font vivre le bèlè.
Ces distinctions n’ont aucun caractère hiérarchique : elles représentent des reconnaissances collectives, validées au sein du monde bèlè, et témoignent de la continuité d’une tradition qui se transmet de génération en génération.
Le bèlè : un langage, un lien, une mémoire
Plus qu’une pratique artistique, le bèlè est une expression de l’humanité martiniquaise, née de l’expérience de l’esclavage. Les ancêtres y ont inscrit leur résistance, leur dignité et leur manière de transformer la souffrance en force créatrice.
Sa philosophie repose sur un principe simple et puissant :
ceux qui savent transmettent à ceux qui apprennent.
C’est un système d’entraide, de solidarité et de don réciproque où chacun s’enrichit du savoir de l’autre. Dans la ronde, il n’y a ni chef ni hiérarchie : seulement des poto mitan, gardiens bienveillants d’un esprit collectif fondé sur le respect et le partage.
Le bèlè a survécu aux interdictions, traversé les récupérations, et demeure aujourd’hui une prière vivante, indépendante de toute influence politique ou religieuse. Il affirme l’identité martiniquaise dans toute sa profondeur.
Une dynamique tournée vers l’avenir
Le renouveau bélè repose largement sur l’engagement des jeunes générations, très présentes dans les associations. Leur énergie confirme que cette culture n’est pas un vestige, mais un souffle en mouvement, reliant la Martinique d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Le Bèlè Djoubà 2025 ambitionne ainsi d’être un moment unique : un temps de rassemblement, de mémoire, de transmission et de célébration.
Un rendez-vous où le monde bèlè se célèbre lui-même, dans la continuité des racines africaines, de l’enseignement des anciens et de la vitalité de ceux qui portent aujourd’hui cette tradition.

