« Noukantjè », texte Madjanie Leprix, m.e.s. Rita Ravier

Mardi 4 novembre 2025 T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire), FdF 19h30

Texte de Madjanie Leprix
Mise en scène Rita Ravier
Costumes Lowa Gerce
Dramaturgie Alfred Alexandre
Avec Daniely Francisque, Giovany Germany, Fiona Soutif

Un cri poétique, un miroir tendu à la société

« Noukantjè » — mot inventé qui évoque la douleur, le déchirement et l’amertume — donne son nom à cette pièce bouleversante et profondément humaine. À travers l’histoire d’Éna, une femme rongée par la culpabilité et la perte, l’autrice Madjanie Leprix nous plonge dans un récit intime où la souffrance individuelle devient une question collective. Ce que vit Éna pourrait être vécu par n’importe qui : une fracture intime qui révèle les fêlures d’une société toute entière.

Un drame poétique aux résonances universelles

Entre ombre et lumière, « Noukantjè » explore des thématiques qui nous traversent :

  • la bienveillance et l’empathie,

  • l’homophobie et la question de genre,

  • le poids du non-dit, si présent dans les sociétés caribéennes,

  • la persévérance, l’amour, l’espoir.

La pièce s’ancre dans un contexte culturel profondément ancré dans la Caraïbe, tout en parlant à l’humanité entière. Elle interroge le système de croyances et les structures patriarcales qui façonnent les comportements et la perception de l’altérité.

Un chœur d’enfants, présent tout au long du spectacle, joue un rôle essentiel : poétique, dramaturgique et symbolique. Il est à la fois voix de la conscience, catalyseur de transformation et messager d’une possible rédemption.

L’histoire

Éna, femme blessée, nous livre sa douleur dans une langue enivrée, poétique et crue. Elle est seule face à son fils Atoufy, orphelin de père et prisonnier d’un secret qui pèse sur leurs existences. Pourquoi cet homme aimé est-il parti ? Pourquoi la mère s’effondre-t-elle sous le poids de la culpabilité ?

La lecture d’une lettre posthume révèle une vérité taboue : l’homosexualité du père. Ce secret intime se heurte au mur des croyances, des préjugés et des non-dits. Dans une société marquée par la peur de la différence, comment se reconstruire ? Comment aimer autrement ?

Une langue inventée, une parole libérée

Dans Noukantjè, la langue créole devient un espace de création et de résistance. Madjanie Leprix utilise la graphie 2 du GEREC-F et déploie un riche tissu linguistique :

  • néologismes transparents (comme noukantjè, nonmzel, nonmwazel),

  • jeux sonores, figures poétiques, proverbes revisités,

  • références au carnaval, aux veillées, aux chansons, à la parole détournée.

Cette langue poétique, rythmée et vivante ancre la pièce dans une modernité créole assumée. Elle démontre que le créole est pleinement apte à porter les grands enjeux contemporains.

Une œuvre saluée

Lauréate du Prix Etc Caraïbe 2024 du meilleur texte créolophone, Noukantjè a été récompensée pour la richesse de sa langue, son inventivité dramaturgique et la pertinence de son propos social.
Le jury a salué une œuvre « rythmée, inventive et profondément ancrée dans les réalités caribéennes ».

Informations pratiques

Mardi 4 novembre 2025
Théâtre Aimé Césaire – Fort-de-France
19h30

Une production qui conjugue émotion brute, poésie et engagement.
Une invitation à réfléchir, à ressentir, à écouter autrement.

D’après dossier de presse.