« Moi, ma vie, ma chatte », l’auteure Isabelle Dailly est l’invitée de l’UFM

Mercredi 31 mars au théâtre Aimé Césaire à 18h00.

L’Union des Femmes de Martinique recevra Isabelle Dailly, auteure de « Moi, ma vie, ma chatte » à l’occasion de la sortie de son nouveau livre, le mercredi 31 mars au théâtre Aimé Césaire à 18h00.
Briser les tabous et rompre les clichés
Les règles, la contraception, l’IVG, la ménopause, la dépression post-partum… l’intimité des femmes sera discutée sans tabou ! L’UFM invite toutes et tous à échanger et partager sur le sujet avec Isabelle Dailly qui présentera son nouveau livre « Moi, ma vie, ma chatte » paru aux Éditions Nouvelles Sources en janvier 2021.
La vie des femmes est jalonnée d’événements auxquels elles ne sont pas forcément préparées. Le milieu social, l’éducation, la timidité personnelle tout comme les sentiments d’incompréhension (les menstruations), de solitude (l’IVG), de culpabilité (la dépression post-partum à ne pas confondre avec le baby blues), de détresse (la ménopause) rendent la parole compliquée.
Le clef est l’information, la communication et l’échange avec ses parents, son conjoint, ses enfants, ses amis, le milieu médical… et des espaces dédiés comme à l’UFM !
Tarif
Entrée libre et gratuite. Une participation solidaire sera la bienvenue pour aider l’UFM dans ses actions sociétales.

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Isabelle Dailly appelle un chat un chat, comme l’indique le titre de son ouvrage qui paraît aux éditions Nouvelles Sources, « Moi, ma vie, ma chatte ». Mais elle donne surtout la parole à des hommes et des femmes de tout âge, qui se confient sur le corps féminin, des règles à la contraception, en passant par le post-partum ou le délicat sujet de l’avortement.

Réalisatrice, photographe et journaliste, Isabelle Dailly avorte à l’âge de 33 ans. Nous sommes alors en 2015. Un « parcours du combattant », explique-t-elle, qui lui inspire le présent livre, publié en janvier 2021, « Moi, ma vie, ma chatte » (éditions Nouvelles Sources). Son objectif ? Partager son expérience pour libérer la parole et informer. Mais pour multiplier les chances de taper fort, Isabelle Dailly a décidé d’interroger dix-neuf personnes, de 16 à 56 ans, sur leur intimité.

Dans « Moi, ma vie, ma chatte », il n’est donc pas seulement question d’Isabelle Dailly, de sa vie et de sa chatte. Il est question de Thomas, 30 ans, de Jeanne, 53 ans, ou encore de Charlotte, 16 ans. Tous les interrogés au micro se prononcent et se confient sur les grands sujets féminins perçus, encore aujourd’hui, comme tabous : menstruations, désir d’enfant, fausse couche, interruption de grossesse, accouchement… etc. Chacun y va de son regard, de son vécu, partage ce qu’il a pu entendre, ce qui le choque ou encore ce qu’il espère, en révélant parfois des anecdotes ou secrets jamais formulés.

PEUR DE L’ACCOUCHEMENT, VASECTOMIE, POINT DU MARI… TOUT EST DIT
« Je ne veux pas porter d’enfant parce que j’ai peur de l’accouchement. L’accouchement me semble quelque chose d’assez terrible », confie par exemple Emilie, 24 ans. Thomas lui, revient sur sa vasectomie, et partage certaines remarques subies telle que « la vasectomie, c’est comme si on émasculait l’homme ». Quant à Sarah, elle se livre sur le retour à la sexualité en période de post-partum : « Avec l’épisiotomie, je le sentais moyen. Tant que j’avais ce corps, qui était celui de la fin de ma grossesse, je me sentais moche. Mes sensations ont changé et je me suis toujours demandé si je n’avais pas eu le fameux point du mari », dit-elle. Le point du mari est une violence obstétricale de moins en moins répandue, qui consiste à recoudre de quelques points supplémentaires l’épisiotomie dans l’objectif d’accroître le plaisir sexuel du mari une fois le retour à la vie intime.

En tout et dans cette veine, ce sont près de trois cents pages sans filtre qui nous emportent et nous font du bien : à découvrir les mots posés par les uns et les autres, mais aussi par Isabelle Dailly qui intervient et ne se cache pas, on découvre combien nos expériences et nos pensées sont légitimes. Une lecture qui nous enveloppe et nous rassure, du même coup qu’elle éveille les consciences grâce à une franchise rafraîchissante et le talent de cette journaliste qui a su libérer la parole de ses interlocuteurs et pourrait bien, du même coup, libérer la nôtre.

Briser les tabous est une affaire collective, comme le raconte Sarah, qui, dans les heures suivant son accouchement, attrape son bébé alors perfusé et se fait rabrouer par un membre de l’équipe hospitalière : « Mais vous avez demandé à qui avant de prendre cette enfant ? » C’est grâce à la présence de sa mère qu’elle a su se défendre : « Elle n’aurait pas été là, je ne sais pas si j’aurais eu la ressource de m’opposer. Parce qu’on t’infantilise complètement. Ce n’est pas ton môme, ce n’est pas ton corps, pas tes décisions », détaille-t-elle. Un documentaire est en cours de préparation, qui cette fois sera titré « Ma vie, ma chatte, mes emmerdes ».

« Moi, ma vie, ma chatte », d’Isabelle Dailly, éditions Nouvelles Sources

Source : Elle