Listériose, salmonelle, intoxications alimentaires : retrouver le bons sens !

— Par Yvon Joseph-Henri, Président de l’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C) —

Depuis quelques mois, les problèmes de contamination de consommateurs – enfants et adultes – semblent soudain se multiplier de manière étonnante.

L’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe souhaite que la lumière soit faite à travers des enquêtes diligentées auprès de chaque fabriquant de ces produits contaminés. S’agit-il en effet d’un manque de soin, d’entretien du matériel, ou d’une défaillance dans la vérification du bon état sanitaire de ces produits particulièrement répandus en Europe ? Il appartiendra aux enquêteurs de le déterminer et de le faire savoir. Mais d’ores et déjà, nous pouvons nous interroger sur les capacités des services de l’Etat à pouvoir contrôler rigoureusement les productions alimentaires en particulier. Ainsi, l’affaire d’Orpea par exemple et dans un tout autre domaine (maltraitance dans les Ehpad) révèle des contrôles insuffisants voire inexistants !

En Martinique, chaque consommateur est en mesure de constater que dans le seul domaine – élémentaire – de vérification du bon étiquetage des produits dans les grandes surfaces, les choses laissent à désirer. Et ce n’est pas faute du sérieux des agents de la DGCCRF qui n’ont pas hésité, en plein covid à faire leur travail au risque d’être contaminés à leur tour ! Depuis Edouard Balladur premier ministre, les gouvernements rognent sur les dépenses institutionnelles qui incombent à l’Etat préférant « faire confiance » aux fabricants privés, tout en imposant des cadences infernales à ses fonctionnaires ! Rien d’étonnant au fait que nous en arrivions à une généralisation des épidémies dues à des contaminations qui ne devraient pas exister avec une surveillance de qualité.

Qui d’autre que les associations de consommateurs peuvent lever les lièvres et exiger des gouvernements qu’ils répondent à leurs obligations ? C’est en particulier ce que fait l’Association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe.

Pourtant, plus proche de nous, il y a un scandale dans la manière dont on prétend gérer le problème des produits Buitoni, ou Ferrero, ou encore les fromages. Demander aux consommateurs de jeter un aliment qu’ils ont acheté, sans remboursement, est inique. La solution existe, et selon plusieurs modalités. Soit les vendeurs de ces produits – mais principalement on peut le demander aux Grandes Surfaces – reçoivent la charge de les collecter, de les rembourser aux consommateurs au prix de vente le plus élevé sur l’île, pour se faire ensuite rembourser par les marques mises en cause ; soit c’est à l’ARS de se charger de cette récupération pour négocier ensuite l’indemnisation des consommateurs. Certes, c’est un gros travail ; mais après tout, les associations de consommateurs qui sont représentées au CESECEM et qui perçoivent des subventions peuvent bien rendre ce service aux consommateurs.

En tout cas, nous interpellons sur ce coup le préfet pour lui demander d’obtenir de ses services que force reste à la légalité : les fabricants défaillants doivent rembourser les consommateurs de leurs achats d’aliments inconsommables. Et les vendeurs de ces aliments ont l’obligation de participer à leur collecte et à leur remboursement.

Yvon JOSEPH-HENRI

Président de l’association des Consommateurs et des Citoyens de la Caraïbe (A3C)

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