Les Suffragettes, un film historique britannique de Sarah Gavron

Mercredi 6 mars à 20h55 sur Arte
De Sarah Gavron | Par Abi Morgan
Avec Carey Mulligan, Helena Bonham Carter, Meryl Streep
Titre original Suffragette
18 novembre 2015 en salle | 1h 47min | Drame, Historique
Les Suffragettes (Suffragette) est sorti en 2015. Il s’agit de l’histoire, se déroulant en 1912-1913, centrée autour des militantes du mouvement britannique pour le droit de vote des femmes, les suffragettes1, et du premier film dans l’histoire qui a pu être tourné dans l’enceinte du parlement anglais.

Synopsis :
Au début du xxe siècle, une organisation de femmes britanniques souhaite obtenir le droit de vote pour les femmes. Elles appartiennent à des classes sociales différentes, mais ensemble, elles se livrent au même combat : ne plus être considérées comme le sexe faible et obtenir les mêmes droits que les hommes. Elles multiplient les manifestations pacifiques. Mais le gouvernement se montre de plus en plus violent. Contraintes à la clandestinité, ces femmes optent pour la violence afin de faire entendre leurs revendications. Elles sont conscientes des enjeux : elles risquent de perdre leur emploi, leur famille, leur vie. Mais rien ne les arrête. Maud Watts, le personnage principal, s’allie à cette cause. Jamais elle n’aurait imaginé de telles conséquences.

La presse en parle :
20 Minutes par Caroline Vié
Carey Mulligan et Meryl Streep entourent Helena Bonham-Carter dans cet hommage vibrant à une poignée de sacrées bonnes femmes qui ont bravé idées reçues et répression pour faire entendre leurs voix et les placer dans les urnes.

Elle par Françoise Delbecq
Sans artifice, grâce à une mise en scène sobre, un montage bien articulé et surtout l’interprétation exceptionnelle de Carey Mulligan, tout en sensibilité et en énergie, « Les Suffragettes » conjugue avec succès portrait intimiste et fresque historique.

La Croix par Corinne Renou-Nativel
Un film superbe dont on espère qu’il rencontrera un très large public à l’heure où le féminisme est trop souvent perçu comme négatif et que, sur bien des plans, l’égalité homme-femme n’est toujours pas d’actualité.

Le Dauphiné Libéré par Jean Serroy
Un scénario solide, une reconstitution parfaite et une interprétation haut de gamme : du cinéma à l’anglaise, comme on l’aime.

Studio Ciné Live par Thierry Cheze
Le scénario d’Abi Morgan évite le piège de personnages trop archétypaux et l’interprétation tout en finesse de Carey Mulligan éloignent ce film du pensum trop correct.

TF1 News par La Rédaction
Un mélodrame historique nécessaire qui parle d’hier pour mieux parler d’aujourd’hui. Les comédiennes sont toutes épatantes.

Franceinfo Culture par Boris Courret
Un film d’époque intense mais qui ne parvient jamais à sortir du mélodrame social attendu.

L’Obs par La Rédaction
La qualité de la reconstitution et l’éclat de la distribution, dominée par la touchante Carey Mulligan, font oublier ce que l’ensemble peut avoir d’un peu raide et convenu.

Le Monde par Thomas Sotinel
Passionné et violent, parfois émouvant, « Suffragettes » pose crûment la question de la fin et des moyens, et montre qu’il n’y a pas d’avancées sans que le prix en soit payé.

Le Point par Phalène de La Valette
S’il ne brille pas par sa forme, très classique, « Les Suffragettes » a au moins le mérite de faire connaître cette version des faits et bénéficie du jeu tout en nuances de l’excellente Carey Mulligan, déjà pressentie aux Oscars. Meryl Streep y fait aussi une apparition, ce qui est une caution suffisante.

 

Résumé détaillé
Depuis ses sept ans, Maud Watts (Carey Mulligan) travaille au sein d’une blanchisserie. À vingt-quatre ans, elle est une jeune femme sans histoire, discrète et investie dans son travail au sein de l’établissement.
Un jour, son employeur lui donne l’ordre de livrer un colis, même si cela ne fait pas partie de ses attributions habituelles. Lors de son escale, Maud se retrouve au cœur d’une émeute impliquant les suffragettes. Effectivement, celles-ci lancent des projectiles sur les vitrines des magasins des beaux quartiers. Parmi elles, Maud reconnaît l’une de ses collègues, Violet Miller (Anne-Marie Duff).

Quelques jours plus tard, Maud et Violet assistent au discours d’Alice Haughton (Romola Garai), l’épouse d’un député. Cette dernière incite les femmes à témoigner devant le Parlement, afin d’obtenir le droit de vote des femmes. Sans hésitation, Violet se porte volontaire. Mais son mari n’est pas du même avis, et n’hésite pas à rouer sa femme de coups pour montrer son désaccord. Violet est donc contrainte d’abandonner son initiative : elle est incapable de se présenter devant le parlement pour y lire son témoignage. Influencée par Violet, Maud accepte de parler à sa place. Elle ne s’attendait certainement pas à ce que le juge lui demande de raconter sa propre expérience. Exploitée depuis sa jeune enfance, il n’est pas difficile pour elle de trouver les mots adéquats. L’entretien prend fin. Devant le Parlement, les femmes attendent impatiemment le verdict. Lorsqu’elles apprennent que la réponse est négative, les esprits s’échauffent, la foule s’agite et crie des insultes. La police encercle et matraque la foule non violente et paniquée. Maud est arrêtée et incarcérée pendant une semaine.

Emmeline Pankhurst s’adressant à la foule.
Lors de son retour au domicile familial, son mari, Sonny (Ben Whishaw) exprime sa colère, et surtout la honte face aux conventions sociales. Il est vrai qu’un homme doit être capable de contrôler sa femme. Or, Maud n’en fait qu’à sa tête. Que vont penser les voisins, les collègues, etc. ? Elle tente de le rassurer et lui promet de ne plus fréquenter les Suffragettes. Mais rien n’y fait. Quelques jours plus tard, Maud est invitée à un rassemblement tenu secret et assiste au discours d’Emmeline Pankhurst (Meryl Streep), leader du mouvement Women’s Social and Political Union. Les policiers, préalablement informés, s’empressent d’arriver sur les lieux, leur principal objectif étant d’arrêter Emmeline Pankhurst. Une nouvelle fois, Maud est arrêtée. Mais cette fois, son mari n’est plus aussi compréhensif. Il refuse de la laisser entrer, et lui interdit de voir son fils.

Maud, malgré toute cette agitation, continue de travailler à la blanchisserie. Jusqu’au jour où son image apparaît dans le journal et la déclare officiellement Suffragette. Dévisagée, elle quitte l’établissement. Mais elle ne compte pas partir sans faire payer à son employeur tous ces abus sexuels, aussi bien sur elle que sur les autres filles de la blanchisserie. Volontairement, elle brûle la main de son patron, qui n’hésite pas à appeler la police.

La sachant fragile, l’inspecteur Arthur Steed (Brendan Gleeson) tente de lui soutirer des informations sur les projets du mouvement. Mais Maud refuse.

Sonny, son mari, ne parvient plus à élever leur fils, et prend la décision de le faire adopter. Détachée de tous liens affectifs, Maud n’a plus rien à perdre et devient de plus en plus radicale. Elle s’implique davantage dans les actes militants du mouvement et participe à la destruction par explosifs de plusieurs boîtes-aux-lettres, et à l’explosion d’une résidence parlementaire, heureusement vide.

L’accident de 1913, à la suite duquel Emily Davison trouva la mort.
Pour être entendues, les Suffragettes frappent encore plus fort et se rendent au Derby d’Epsom, afin de rencontrer le roi George V. Dans l’impossibilité de l’approcher, Emily Davison (Natalie Press), l’une des Suffragettes, passe outre les barrières de sécurité et pénètre directement sur la piste où une course hippique a lieu. Elle finit piétinée par le cheval de course de George V, une banderole évoquant ses convictions dans les mains. Cet incident tragique a permis aux Suffragettes d’apparaître à la une du journal et, enfin, de se faire entendre. Les femmes de plus de 30 ans obtiendront le droit de vote en 1918 (contre 21 ans pour les hommes). Les femmes eurent les mêmes droits de vote que les hommes en 1928.