« Les petites histoires de » avec Kettly Noël

Le 4 mai 2019 à 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis

Spectacle jeune public inspiré de l’univers fantastique de Tim Burton, « Les petites histoires de » rassemble quatre solos conçus par des chorégraphes d’horizons divers : Emilio Calcagno, Anthony Egea, Kaori Ito et Kettly Noël. K. Noël vit au Mali où elle dirige le festival Dense Bamako Danse et le centre culturel Donko Seko.

A 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis.

Note d’intention
La triste fin du petit enfant huître et autres histoires de Tim Burton me fascine depuis toujours. Il interpelle notre mémoire collective et nous laisse un champ d’ouverture à la réflexion que l’on soit enfant ou adulte.
Chacune de ces histoires, pas plus longues qu’une dizaine de vers, est écrite de manière monstrueuse, presque triste mais avec une bonne dose d’humour noir.
Les personnages sont presque tous des figures enfantines ou assez minuscules et minimalistes qui nous rappellent le monde de l’enfance. Ce monde de l’enfance ici n’est pas monochrome mais polymorphe, le monde adulte n’est jamais loin.
Ce travestissement – car il s’agit de cela- est justement le propre de l’univers de Tim Burton, où tout est échangé, déplacé et où se mêle en même temps et sur le même plan le noir et la couleur, la cruauté et la tendresse, le goût du macabre et de la poésie, à tel point que l’on ne sait plus les dissocier, ce qui fait la beauté de ces histoires.
Toutes ces histoires abordent le monde de l’enfance, par exemple parle biais de la relation (difficile) avec les parents, des premiers amours, de la cruauté des enfants entre eux ou de la différence et tout cela est vu sous un mode cynique, voire cruel, mais paradoxalement drôle.
Les histoires sont celles d’enfants tristes, différents, solitaires.
Ces petits contes aigres doux, nous plongent dans un monde complètement déjanté. Mais derrière les histoires surréalistes de l’enfant momie ou de l’enfant huître se cache souvent une piquante critique de nos travers d’êtres humains.
Le fil conducteur de ces poèmes est l’évocation d’une marginalité qui commence dès le plus jeune âge. Que l’on soit un enfant huitre, que l’on ait un brie de chèvre à la place de la tête, des clous dans les yeux ou des ordures en guise de chair, le mal s ’incarne tout le temps au même endroit: dans le regard des autres.
Et c’est bien cela qui m’intéresse. Aborder ces thématiques auprès d’un public jeune. Leur ouvrir un chant de réflexion sur la diversité. Je souhaite m’emparer de ces codes pour les détourner sur un plateau. Mettre en mouvement ces personnages, leur donner une vie en prenant l’essence de cette critique pour en faire une résonance dans le quotidien.
Chaque personnage aura sa propre gestuelle, avec une véritable esthétique qui va au-delà du conte. Il ne s’agit pas de recréer l’univers de Tim Burton sur un plateau mais de prendre l’essence même de ces contes pour en faire une œuvre contemporaine en tant que telle.
Pas de dessins sur le plateau ni d’extraits de film, mais un corps, celui du danseur qui racontera le malaise et le fait d’être différent dans un monde où cette différence a du mal à cohabiter. Car dans le monde de Tim Burton il s’agit bien de cela.
Pour ce premier volet qui seracrééenjanvier2019,j’ai décidé de partager cette aventure avec les artistes KaoriIto, Anthony Egéa et KettlyNoël. 4 solos écrits par 4 chorégraphes. Chaque conte aura une durée de 10 mn donnant vie à des miniatures chorégraphiques, comme les lignes poétiques de chaque histoire de ce recueil. Le résultat sera celui d’un éventail avec des écritures chorégraphiques aux couleurs très différentes.
Dans un univers décalé, cynique, ironique, poétique, chaque solo mêlera cruauté et tendresse, macabre et poésie.
Nous donnerons vie, à cette étonnante famille d’enfants solitaires, étranges et différents, exclus de tous et proches de nous, qui ne tarderont pas à nous horrifier et à nous attendrir, à nous émouvoir et à nous faire rire.

Emilio Calcagno