Les Habitations s’ouvrent à la visite – 20 et 21 septembre

Venez découvrir le patrimoine historique de la Martinique avec des visites gratuites de sites emblématiques : Les Habitations!

Anses d’Arlet – Habitation La Sucrerie (Classée Monuments Historiques)

Visite libre : 10h-17h
Visites commentées : 10h, 12h, 14h, 16h
L’ancienne maison principale et ses dépendances, restaurées entre 2004 et 2007 par l’architecte Christophe Charlery, offrent une vue imprenable sur le bourg. Les ruines en contrebas rappellent l’histoire industrielle de l’endroit.

Basse-Pointe – Habitation Pécoul (Classée Monuments Historiques)

Visite libre : 10h-17h
Visites commentées : 10h, 12h, 14h, 16h

Le François – Habitation Clément (Classée Monuments Historiques)

Visite libre : 9h-18h30
Visites guidées du jardin des sculptures : 10h, 16h (1h, limité à 25 pers.)
Visite guidée du site : 15h (2h, limité à 25 pers.)
Visite contée par Nicolas Pierrel : Dimanche à 10h30 (2h, limité à 25 pers.)
Réservation obligatoire pour les visites guidées : Réservez ici

Les habitations dans les anciennes colonies françaises aux Antilles, en Guyane, en Louisiane et aux Mascareignes étaient des exploitations agricoles, principalement des plantations, gérées par des colons ou leurs représentants. Ces exploitations utilisaient initialement la main-d’œuvre esclave. Aujourd’hui, celles qui continuent à fonctionner conservent principalement des activités agricoles comme la production de rhum et de bananes. Le terme « habitation » est celui qui correspond le mieux à « plantation » dans le contexte caribéen.

Histoire

Les débuts de l’exploitation agricole
Au début de la colonisation des Antilles, les concessions étaient accordées aux premiers colons sous la forme de vastes terrains qu’ils devaient défricher et cultiver pour pouvoir y résider. Ces terrains étaient appelés « habitations » et leurs occupants « habitants ».

Typologie

Les exploitations agricoles ne se caractérisaient pas nécessairement par leur taille ou leur nombre d’esclaves. Elles pouvaient se consacrer à différentes cultures, en fonction du lieu et de l’époque. On distingue plusieurs types d’habitations : petites exploitations familiales, plantations de tabac, habitations sucrières esclavagistes, plantations de café ou de cacao, et, plus récemment, des plantations mécanisées de bananes.

L’importation des esclaves

La culture de la canne à sucre, et les besoins de son extraction et transformation, ont progressivement nécessité l’importation d’esclaves, notamment pour la production de sucre.

Organisation de l’espace

Les habitations se composaient généralement de plusieurs éléments :

  • La maison du maître : bâtiment souvent situé en hauteur, permettant une vue d’ensemble sur l’exploitation.

  • Les cases des esclaves : logements souvent en matériaux précaires, organisés autour de rues ou de voies.

  • Les bâtiments d’exploitation : comprenant des sucreries, des moulins et, dans certains cas, des distilleries pour la production de rhum.

Répartition géographique

Les habitations étaient présentes dans toutes les anciennes colonies françaises, aux Antilles, en Guyane, en Louisiane, aux Mascareignes, et dans d’autres régions de plantations tropicales, comme Santiago de Cuba ou Santo Domingo.

Économie

À l’origine, l’économie des habitations reposait sur l’esclavage. Les cultures de canne à sucre, de café, de tabac et d’indigo étaient courantes. Ce système de plantation a perduré jusqu’au XIXe siècle, marquant durablement la structure économique et sociale de la région.

Structure hiérarchique et travail

Les esclaves étaient employés dans différentes fonctions :

  • Travailleurs agricoles : ils cultivaient les champs, récoltaient et transportaient les produits agricoles.

  • Domestiques : souvent des femmes, elles assuraient les tâches ménagères, prenaient soin du linge, de la cuisine, et parfois des enfants des maîtres.

  • Artisans qualifiés : tels que les charpentiers, forgerons ou distillateurs, qui étaient essentiels à l’exploitation.

  • Commandeurs et régisseurs : ils supervisaient le travail des esclaves et la gestion des cultures.

Conditions de vie

Les esclaves vivaient souvent dans des conditions très difficiles. Les cases étaient modestes et devaient être partagées par plusieurs personnes. En cas de maladie, les esclaves les plus âgés ou invalides étaient considérés comme une charge financière pour les maîtres.

Propriétaires

Les propriétaires d’habitations étaient en grande majorité blancs, mais certains noirs ou métis possédaient également des plantations. Dans de nombreux cas, les propriétaires résidaient en métropole et confiaient la gestion de leurs habitations à des gérants ou régisseurs.

Exemples d’habitations préservées

Certaines habitations sont aujourd’hui conservées, et certaines sont classées monuments historiques. Parmi elles, on retrouve :

  • En Martinique : Habitation Clément, Habitation Pécoul, Habitation Gradis, etc.

Les habitations restent des témoins importants de l’histoire coloniale, de la société de plantation et des structures économiques d’antan.