Les formes du désir. Amours fous… Passions fatales.

Jusqu’au 12 mars au Centre d’Activités de Bellevue

Les Formes du désir est une exposition collective regroupant le travail de neuf artistes sur un savoir intime qui prend le visage de la passion.

La vie l’amour, l’érotisme, la sexualité, la perspective, la couleur, le noir le blanc, la forme, la matière, tels sont les mots de la subtile équation que ces artistes ont tenté de résoudre. Ils ont ainsi été les vigiles frénétiques du temps qui passe et aussi les gardiens de la vie livrant sur chaque tableau choisi un véritable exploit du désir sous toutes ses formes.

Lorsqu’.ils tissent cette histoire, cette légende singulière, d’une certaine manière l’amour passion, l’éphémère, le désir le baiser, l’érotisme sont attirés dans des guets-apens qu’ils ont savamment mis en scène, conçus, préparés puis improvisés. Coup de foudre fatal entre œuvres et artistes qui les engagent aussitôt dans une relation d’outils de passage, relevant sans doute d’un hasard arrangé par des évidences cosmiques. Et jusqu’au fantasme des voies de traverse « jouant avec l’allusion et les sous-entendus des jeux amoureux.» Dire cette passion relève tout autant de la fable que de l’ineffable, pour atteindre au plus secret de soi et éclairer au plus près l’essence même de la création. Et c’est comme une évidence foudroyante un travail de solitude délicat et risqué qui peut s’accomplir jusqu’à l’évanescence, jusqu’a l’effacement de soi, Cet amour qui les a possédé est  le ciment de leur performance «la part cachée de l’humaine condition »

Les peintres, les artistes recherchent l’harmonie esthétique qui convient à leur symbolique. Beaucoup d’entre eux allient la précision du dessin à l’égarement coquin du coup de pinceau. La peinture s’enrichit aussi d’expériences variées : le hasard des taches colorés, le flou, les formes vacillantes, la sensualité des tons et de la matière picturale.

Nous voyons  Julie Bessard jouer d’une technique graphique sur papier et sans cesse comme dit le poète voudrait « changer les couleurs du temps changer les couleurs du monde … » le désir semble empreint de douceur apparente avec ses rosés, traversé d’ondes acérées gris foncé et rouge sang qui en évoquent par moment l’infinie violence. Comme un accord, riff de guitare électrique, beau et fort..

Claude Cauquil de l’incertitude des sexes à la maitrise des passions. Dans ses acryliques sur toile perce l’expressivité du noir et blanc à travers des tableaux petit format où le sentiment transpire, l’émotion suinte dans toutes les œuvres au delà du désir simplement physique et ce, sans distinction de sexe de race ou d’âge, comme les différentes saisons de l’amour et du désir.

Bienvenidos Monsieur Luis Pannier artiste Franco Vénézuélien. On suppose des influences visibles, rappels subtils de Picasso, Matisse , voire des femmes bleues de Klein. .Interprétations multiples des différentes formes du désir à travers de belles odalisques alanguies et peut-être une légère allusion au fétichisme par la chaussure féminine rouge a talon qui trône sur la table.

Maure libère des taches de couleurs amassées voire superposées en masses colorées qui s’interpénètrent, avec le rouge en couleur dominante . Parmi le bleu marine le blanc le jaune sur fond d’eau grise voire noire, qui évoque la profondeur et la largeur du désir éprouvé. Comme dans « épousailles du jour et de la nuit ou le désir absolu derrière le silence » 

Hamid dans son tableau restaure l’innocence première du paradis il « donne priorité a l’amour sur le désir » Le point de fuite de la jouissance originelle, pour retrouver le temps de l’amour, l’unité primordiale.

Iskias adopte par endroits des manières du Pop’art. Dans ce style bande dessinée la femme devient l’illustration de l’illusion, du leurre, et du reflet, mais c’est précisément par cela même que l’homme accède au savoir… y faire. Et « plouf ! »

Martine Baker par la sculpture et la photographie relie le sexe féminin dans une logique imparable de la nature des passions à la nature de la femme, de l’organe du désir du plaisir à l’image miracle de la création originelle. Cette Eve vraie, mythique, matricielle et si désirable à la fois.

Mickaël Caruge « dans  Tumbao Urbano  figure des corps débridés et érotisés par les mouvements d’une danse caribéenne endiablée. Et ce baiser échangé et décrié peint par Caruge est en soutient a ce jeune couple mixte qui dénonce le racisme dont il a été victime aux USA »

Voici notre hôtesse Marie Gauthier enfin. Celle qui tricote organise tous les schémas d’une exposition réussie. Celle qui fait que la ponctuation du temps et que les instants qui passent réussissent le climat ambiant dans lequel l’ensemble des œuvres exposées emportent l’adhésion du public. Elle expose aussi une œuvre qu’elle dit petite et la voudrait discrète,. Mais son talent déborde son humilité. Ici, Marie Gauthier «  pousse la passion jusqu’à la Dévoration » et dans « Vanité »  le rideau rouge qui tombe, comme au théâtre semble nous dire «  allez la farce est jouée » nous laissant face à nos fantasmes, aux frémissements de nos lèvres, au trouble de nos regards là où se forment nos désirs silencieux.

Jusqu’au 12 mars 2022

Entre Nous & Co

Au Centre d’activité de Bellevue

Corniche 3 1er étage. Fort de France.

Mercredi 14h30 17h30

Jeudi 13h30 17h30

Vendredi 14h30 17h30

Samedi 10h30 17h30.

Contact : 0696 85 88 77

Du 5 Janvier au 12 mars

Christian Antourel.