L’éphéméride du 8 février

Fondation de l’ANC (African National Congress), parti politique d’Afrique du Sud le 8 février 1912.

8 février 1843 : un tremblement de terre en Guadeloupe provoque la mort de 3000 personnes.
8 février 1959 : Charles de Gaulle devient le premier président de la Cinquième République française.
8 février 1959 : Fidel Castro entre à La Havane.

Congrès national africain
Le Congrès national africain (en anglais : African National Congress, abrégé en ANC) est un parti politique d’Afrique du Sud membre de l’Internationale socialiste. Fondé en 1912 à Bloemfontein pour défendre les intérêts de la majorité noire contre la minorité blanche, il fut déclaré hors-la-loi par le Parti national pendant l’apartheid en 1960. Il est à nouveau légalisé le 2 février 1990 alors que l’apartheid est aboli en juin 1991. Il aura également été classé comme organisation terroriste par les États-Unis de 1986 à 2008.

En 1994, les premières élections législatives multiraciales au suffrage universel sans restriction permettent à l’ANC de conquérir le pouvoir et à Nelson Mandela, président de l’ANC, d’être ensuite élu président de la République sud-africaine. Depuis lors, L’ANC domine la vie politique sud-africaine (60-70 % des voix aux différentes élections générales de 1994, 1999, 2004, 2009 et 2014).

Son président actuel est Cyril Ramaphosa et son quartier général est installé dans la Chief Albert Luthuli House, immeuble de vingt-deux étages situé à Johannesbourg et qui portait auparavant le nom de Shell House.

Organisation interne, idéologie et alliés
Charte de l’ANC
Les statuts de l’ANC sont décrits dans le document présentant la Constitution de l’ANC, réactualisée tous les cinq ans à l’occasion du congrès du parti. Cette constitution fait notamment référence à la Charte de la liberté (Freedom Charter), texte fondateur de la lutte contre l’apartheid (1955).

La direction exécutive du Congrès national africain (ANC) se compose d’un président, d’un vice-président, d’un secrétaire général, d’un secrétaire général adjoint et d’un trésorier général. Il est assisté d’un Comité exécutif national (NEC) de quatre-vingts membres et qui est consulté pour les questions importantes. Au sein de ce NEC, un comité national de vingt-six membres est chargé de l’administration interne du parti, de ses départements fonctionnels et supervise le suivi des prises de décision. Un comité présidentiel, composé de sept membres nommés, constitue un conseil consultatif et d’assistance auprès du président du parti.

Au niveau opérationnel, le parti est organisé en neuf départements nationaux (information et recherche, personnel et développement, affaires étrangères, jeunesse, éducation politique, information et publicité, finances, affaires religieuses, femmes) et dispose de filiales dans chacune des neuf provinces.

L’ANC dispose de branches catégorielles affiliées comme la Ligue de jeunesse du Congrès national africain et la ligue de ses femmes (Women’s League) qui travaillent en coopération étroite avec les services correspondants au sein du parti.

Le calendrier de l’ANC se structure autour d’une conférence nationale annuelle rassemblant plus de 1 300 membres, chargée d’élire les membres du NEC et de désigner les délégués à l’assemblée nationale du parti qui se réunit tous les cinq ans.

Idéologie de l’ANC
Lors de sa fondation, l’ANC se conçoit comme un mouvement assimilationniste africain, influencé par le christianisme et le parlementarisme britannique, dont l’objectif est de créer une nation détribalisée et des droits égaux au sein d’un régime démocratique et non-racial. À partir des années 1940, l’ANC évolue sous la pression de sa ligue de jeunesse vers un mouvement nationaliste africain de libération nationale (adhésion à l’africanisme).

En 1955, la Charte de la liberté à laquelle elle adhère entérine l’objectif de créer une Afrique du Sud unie et non-raciale. Lors de sa conférence nationale à Morogoro en Tanzanie en 1969, l’ANC renonce à son exclusivité africaniste et ouvre ses rangs à toutes les catégories raciales d’Afrique du Sud. En même temps, formalisant son alliance avec le Parti communiste sud-africain (SACP), le parti imprègne son idéologie nationaliste de nombreuses références au marxisme (matérialisme historique et lutte des classes comme grille de lecture de la société et de l’histoire sud-africaine)9. Dorénavant, la première étape du combat de l’alliance ANC/SACP sera de lutter contre l’apartheid pour aboutir à une société non-raciale et démocratique (objectif principal de l’ANC). Puis dans la nouvelle société mise en place, une seconde étape consistera à libérer les dynamiques de classe afin d’établir un régime socialiste et la dictature du prolétariat (objectif du SACP). C’est la théorie de la « Révolution en deux étapes ».

Membre de l’Internationale socialiste, le programme de l’ANC, qui était ainsi devenue fortement teinté d’étatisme et de dirigisme économique, évolue à partir des années 1990 vers la social-démocratie et l’acceptation du libéralisme économique. Sous les mandats de Nelson Mandela et de Thabo Mbeki, l’ANC se positionne au centre-gauche de l’échiquier politique sud-africain, en menant notamment des privatisations et des politiques de réduction des déficits budgétaires.

Avec Jacob Zuma, l’ANC entame en 2008 un « coup de barre à gauche » sous l’impulsion de ses alliés du Congrès des syndicats sud-africains (COSATU), du Parti communiste sud-africain (SACP) et de la ligue de jeunesse de l’ANC. Le parti s’engage à accélérer la réforme agraire et le processus de redistribution de terres appartenant aux fermiers blancs (1 % des terres arables ayant été redistribués entre 1994 et 2008) ainsi qu’à augmenter la redistributivité du système économique et fiscal en développant le Black Economic Empowerment.

Alliances et scissions
Si l’ANC représente historiquement et principalement les intérêts de la population noire, majoritaire en Afrique du Sud, le parti s’est ouvert aux autres catégories de population en 1969. Durant les années 1970, des Blancs, des Métis et des Asiatiques (en) ont ainsi rejoint directement l’ANC sans passer par une organisation sœur (SACP, congrès indien). Le parti compte ses premiers députés à partir de 1992 après que cinq membres du Parlement aient fait défection de leurs formations respectives pour rejoindre l’ANC.

Depuis mai 1994, l’ANC est le parti majoritaire au Parlement. Il est engagé dans une alliance tripartite avec le Parti communiste sud-africain (SACP) et le COSATU. Dans le cadre de cette alliance, le SACP ne présente pas de candidats spécifiques lors des élections générales hors le cas de candidats bénéficiant de la double appartenance ANC/SACP. Grâce à cette double appartenance, les membres du parti communiste votent lors des congrès de l’ANC comme les membres ordinaires et sont en outre représentés par un contingent spécifiques de délégués réservés au Parti communiste (limité à un peu plus de 1 % des droits de vote). Les membres de la ligue de jeunes, de la ligue des femmes et du COSATU sont également représentés au sein de l’ANC selon le même mécanisme.

En 2001, l’ANC s’est allié au Nouveau Parti national (NNP), l’ancien parti blanc au pouvoir à fort électorat coloured, ce qui lui a permis alors de prendre le contrôle de la province du Cap-Occidental. En 2005, le groupusculaire NNP s’est dissous, tandis que ses principaux dirigeants ralliaient l’ANC.

En 2008, l’ANC a connu une scission interne. Une faction libérale, proche de l’ancien président Thabo Mbeki, a créé le Congrès du peuple. Une autre scission est intervenue en 2013 quand des membres radicaux de l’ANC et des anciens membres de la ligue de jeunesse se sont regroupés pour former les Economic Freedom Fighters. Il fut suivi le 20 décembre 2013 par l’Union nationale des métallurgistes d’Afrique du Sud (NUMSA), le plus grand syndicat du pays avec 338 000 membres, qui refusa d’apporter son soutien à l’alliance tripartite et à l’ANC pour les élections générales sud-africaines de 2014. En novembre 2014, le schisme est entériné avec l’exclusion du NUMSA de la COSATU.

Historique
Fondation
En 1911, l’Afrique du Sud compte 4 millions de Noirs, 1,3 million de Blancs, 525 000 Métis et 150 000 Indiens12. Le pays s’est constitué le 31 mai 1910 à partir d’anciennes républiques boers annexées et de colonies britanniques sous le nom d’Union d’Afrique du Sud constituant un dominion du Royaume-Uni (South Africa Act). La vie politique de l’Union sud-africaine est dans un premier temps dominée par les conflits politiques entre Afrikaners et Blancs anglophones avant de l’être entre la minorité blanche et les hommes de couleurs (Noirs, Métis, Indiens). Les problèmes économiques et sociaux auxquels le nouveau dominion doit faire face en 1910 sont multiples et complexes. L’organisation industrielle, la prolétarisation d’une partie des Afrikaners et le surpeuplement des terres africaines constituent les dossiers vitaux du premier gouvernement sud-africain dirigé par le général boer Louis Botha….

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