L’éphéméride du 21 mars

Début de la 3ème marche de Martin Luther King le 21 mars 1965

À Selma, Alabama, début de la 3ème marche de cinq jours de Martin Luther King et de huit mille militants des droits des Noirs, vers Birmingham, le 21 mars 1965..

Les Marches de Selma à Montgomery désignent trois marches de protestation, menées en Alabama en 1965 (les 7, 9 et 25 mars), qui ont marqué la lutte des droits civiques des Afro-Américains aux États-Unis. Elles furent le point culminant du mouvement pour le droit de vote, lancé par Amelia Boynton Robinson et son mari Samuel W. Boynton, à Selma dans l’Alabama.

Histoire

Des policiers de l’Alabama attendent les manifestants au pont Edmund Pettus.
Malgré le Civil Rights Act de 1964, l’inscription sur les listes électorales était rendue très difficiles (voire impossibles) pour les électeurs afro-américains dans de nombreux États du sud, dont l’Alabama du fait de l’opposition des autorités comme celle du gouverneur George Wallace et d’associations racistes comme le Ku Klux Klan.

Le 26 février 1965, dans le cadre d’une manifestation pacifique contre les obstacles mis à l’inscription sur les listes électorales à Marion (Alabama), le militant Jimmie Lee Jackson est abattu par un policie. En réponse à cet événement, il est décidé de lancer une marche entre Selma et Montgome.

Amelia Boynton Robinso5 (dont la famille était en pointe sur la question du droit de vote depuis les années 19506, qui fut avec son mari à l’initiative de la marche, a par la suite reçu le soutien de nombreux représentants du mouvement afro-américain des droits civiques à Selma, y compris Martin Luther King Jr., James Bevel et Hosea William7.

Première marche
Le Bloody Sunday (« dimanche sanglant ») s’est produit le 7 mars 1965 lors de la première de ces marches, menée par Hosea Williams et John Lewis, en l’absence de Martin Luther King Jr.. 600 manifestants pour les droits civiques quittent Selma pour tenter de rejoindre Montgomery, la capitale de l’État, afin de présenter leurs doléances au moyen d’une marche pacifique. Ils sont arrêtés au bout de quelques kilomètres au pont Edmund Pettus par la police locale, sous les ordres du shérif Jim Clark (sheriff) (en) et une foule hostile qui les repoussent violemment à coup de matraques et de gaz lacrymogène. Près de 84 blessés ont été dénombrés.

Les images d’Amelia Boynton Robinson, tombée sous les coups des policiers, et inanimée sur le pont Edmund Pettus, feront le tour du monde à la suite de leur publication par la presse nationale.

Deuxième marche
La deuxième marche18 a eu lieu le mardi 9 mars 1965, en présence cette fois de Martin Luther King. Elle a été qualifiée de « turnaround Tuesday », car le cortège a fait demi-tour en arrivant sur le pont Edmund-Pettus.

À la suite de la seconde marche, trois pasteurs unitariens blancs, qui avaient répondu à l’appel de Martin Luther King, furent attaqués en pleine rue à Selma par des membres du Ku Klux Klan. Le pasteur James Reeb23, originaire de Boston, est le plus sévèrement blessé des trois, et décédera deux jours plus tard de ses blessures à l’hôpital de Birmingham.

Troisième marche
Seule la dernière marche est arrivée avec succès à Montgomery. 3 200 marcheurs partent de Selma le dimanche 21 mars parcourant 20 km par jour et dormant dans les champs. Au moment où ils atteignent le capitole de Montgomery, le jeudi 25 mars, les marcheurs sont 25 000. Martin Luther King prononce alors le discours « How Long, Not Long (en) » (Combien de Temps, Peu de Temps).

Dans la nuit, Viola Liuzzo, militante blanche des droits civiques, est assassinée par le Ku Klux Klan alors qu’elle ramenait des marcheurs dans sa voiture. Elle avait assisté le 18 mars à une manifestation dans son université et avait appelé son mari pour lui dire qu’elle irait à Selma, car « c’est le combat de tout le monde ».

Conclusion
Moins de cinq mois plus tard, le président Lyndon B. Johnson signe le Voting Rights Act de 1965 interdisant les discriminations raciales dans l’exercice du droit de vote.

Source : Wikipedia