L’éphéméride du 15 février

À Londres les suffragettes radicalisent leurs actions le 15 février 1914.

Un incendie détruit 14 maisons au Robert le 15 février 1952

Emmeline Pankhurst est libérée après avoir entamé une grève de la faim et de la soif, tandis que Mary Richardson reste en prison, où elle est nourrie de force.

Histoire
Contexte historique
Avant la Première Guerre mondiale, les femmes n’ont pas le droit de vote.

Au cours du xixe siècle, quelques lentes avancées dans les droits de femmes avaient été gagnées : le droit des femmes mariées de disposer de leurs biens propres, le droit de vote dans certaines élections mineures, le droit de faire partie du conseil d’administration d’une école.

Premiers combats

Suffragettes brandissant à New York des pancartes demandant au Président Wilson de favoriser le vote des femmes, en 1916, en pleine Première Guerre mondiale.
En 1832, en Grande-Bretagne est lancée la première pétition féministe présentée au Parlement en 1851 demandant le droit de vote des femmes.

En 1876 en France, Hubertine Auclert fonde la société Le droit des femmes qui soutient le droit de vote pour les femmes et qui devient en 1883 Le suffrage des femmes.

Au Royaume-Uni, en 1897, Millicent Fawcett fonda la National Union of Women’s Suffrage Societies, pour obtenir le droit de vote pour les femmes. Espérant y parvenir par des moyens pacifiques, Fawcett donna des arguments pour convaincre les hommes, seuls à avoir le pouvoir de donner le droit de vote aux femmes. Elle mit en évidence par exemple que les femmes devaient obéir aux lois et donc devraient avoir le droit de participer à leur création.

En 1903, Emmeline Pankhurst fonda la Women’s Social and Political Union (WSPU) et avec ses trois filles Christabel, Sylvia et Adela ainsi qu’un groupe de femmes britanniques rapidement nommées suffragettes, commença une bataille plus violente pour obtenir l’égalité entre hommes et femmes.

En 1905, Christabel et Annie Kenney furent arrêtées pour avoir crié des slogans en faveur du vote féminin lors d’une réunion politique du parti libéral. Elles choisirent l’incarcération plutôt que de payer l’amende. Ce fut le début d’une suite d’arrestations suscitant la sympathie du public pour les suffragettes. Celles-ci se mirent à brûler des institutions symboles de la suprématie masculine qu’elles contestaient, tels qu’une église ou un terrain de golf réservé aux hommes. Winston Churchill, alors ministre de l’Intérieur (1910-1911) se proclamait favorable au droit de vote des femmes tout en refusant de céder aux actions illégales, et il ne s’opposa pas à la multiplication des arrestations.

Des grèves de la faim s’ensuivirent dans les prisons. La police tenta de les obliger à manger et le gouvernement répondit, sans succès, avec la loi Cat and Mouse Act, officiellement The Prisoners (Temporary Discharge for Ill Health) Act 1913) : lorsqu’une gréviste de la faim devenait trop faible, elle était relâchée, puis réincarcérée une fois sa vie hors de danger.

Les suffragettes eurent ce qu’elles considérèrent comme leur première martyre en 1913 quand Emily Davison fut tuée en tentant d’accrocher une écharpe, en signe de protestation, autour du cou du cheval du roi George V, qui participait à un derby.

Pause et victoire
La Première Guerre mondiale eut pour conséquence une importante pénurie de main-d’œuvre masculine liée à la mobilisation et amena les femmes à occuper des emplois traditionnellement masculins. Cela provoqua une remise en question des capacités des femmes au travail. La guerre causa une rupture au sein du mouvement des suffragettes. D’une part, le courant dominant représenté par le WSPU d’Emmeline et Christabel Pankhurst appela à un « cessez-le-feu » dans leur campagne tant que durait la guerre et d’autre part des suffragettes plus radicales, représentées par le Women’s Suffrage Federation de Sylvia Pankhurst, proche des marxistes, appelèrent à la poursuite des hostilités. Le courant majoritaire participa avec enthousiasme aux campagnes de recrutement pour l’armée, et mena une campagne de distribution de fleurs, symboles de couardise, dans la rue, à des hommes en âge de se battre qui ne s’étaient pas engagés.

En 1918, le Parlement du Royaume-Uni vota une loi (the Representation of the People Act 1918) accordant le droit de vote aux femmes de plus de 30 ans propriétaires terriennes ou locataires – ou dont le conjoint l’est – ayant un loyer annuel supérieur à 5 £, ainsi que les diplômées d’universités britanniques. Elles obtinrent en 1928 leur statut d’électrice selon les mêmes termes que les hommes.

Le Royaume-Uni est le huitième pays à octroyer le droit de vote aux femmes. Le premier est la Nouvelle-Zélande (1893), grâce à une pionnière mondiale, Kate Sheppard, née Catherine Malcolm (Liverpool, Angleterre 1847 Christchurch, Nouvelle-Zélande 1934). Ce fut ensuite au tour de l’Australie (1902) et de la Finlande (1906). Les États-Unis, sur le plan fédéral, l’adoptent en 1919. En France, les femmes n’eurent ce droit qu’en 1944, après la Seconde Guerre mondiale.

Méthodes terroristes ?
Les suffragettes ont parfois eu recours à des méthodes assimilées par certains historiens à du terrorisme. Si certains réfutent ce terme et lui préfèrent le qualificatif de « vandalisme », arguant du fait que les propriétés et bâtiments que des suffragettes ont détruits ou incendiés étaient vides (il y en eut 250 en 6 mois en 1913 ), l’historien Simon Webb rappelle que Mary Leigh (en) et d’autres suffragettes ont mis le feu à un théâtre, avant d’y faire exploser une bombe, alors que des gens étaient à l’intérieur. Elles ne furent cependant pas accusées de terrorisme, car ce crime n’existait pas à l’époque, et furent poursuivies pour avoir « causé une explosion de nature à mettre en danger la vie d’autrui ». Les suffragettes placèrent une série de bombes (la plupart explosant avec succès, certaines parfois défectueuses) au travers du Royaume-Uni, notamment dans l’ Abbaye de Westminster, la cathédrale St Paul, la banque d’Angleterre, la National Gallery, des gares, ou encore au domicile du chancelier David Lloyd George. Celle-ci fut placée par la militante Emily Davison. La bombe ayant soufflé les vitraux de la cathédrale de Lisburn en 1914, attribuée aux suffragettes, représente à la fois la première explosion de bombe du XXe siècle en Irlande, précédent celles de l’IRA, et la dernière bombe posée par les suffragettes : elle explosa le jour de l’entrée en guerre du Royaume-Uni, et les suffragettes stoppèrent leurs activités et s’impliquèrent dans l’effort de guerre10.

L’historienne Fern Riddell découvrit qu’en plus des bombes, les suffragettes envoyèrent des courriers piégés (méthode dont elles sont les inventrices selon Simon Webb) contenant des flacons de phosphore qui se brisaient lorsqu’ils étaient manipulés, occasionnant de sévères brûlures chez les postiers. Riddell affirme qu’en 1913, les suffragettes étaient un « groupe terroriste très organisé », et selon elle « il ne fait aucun doute que tout ceci a toutes les caractéristiques de ce qu’on définirait aujourd’hui comme du terrorisme ». Elle cite aussi les propos de la police et des suffragettes, employant tous deux l’expression de « Règne de Terreur » pour qualifier la campagne menée par les suffragettes, ou les journaux de l’époque titrant sur le « Terrorisme Suffragette ». Pour Riddell, certains détails indiqueraient qu’au cours des dernières années, il y eut une tentative coordonnée des suffragettes pour effacer leurs actions les plus violentes des mémoires publiés.

Source : Wikipedia

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15 février 1952 : un incendie détruit 14 maisons au Robert

Extraits du journal La Paix du mercredi 20 février 1952 : « Dans la nuit de jeudi à vendredi 15 février, un grave incendie jetait dans la consternation la population du Robert. Au cours de la journée de vendredi, des rumeurs circulaient à Fort-de-France à ce sujet, mais on hésitait à croire à des nouvelles aussi graves. La radio, en diffusant le lendemain le communiqué de l’inspection départementale des services d’incendie, mit la population au courant du désastre ». « Le feu se déclara vers minuit 45 au deuxième étage d’un immeuble de la rue Vincent-Allègre, tout près du poste de police. Mme Bonaro, locataire de l’immeuble, donna aussitôt l’alarme. Les pompiers du Robert se mirent immédiatement à l’œuvre sous la direction du sous-lieutenant Victoire Stéphanie; mais le matériel à leur disposition s’avéra nettement insuffisant, et l’incendie, sous l’action d’un fort vent venant du Nord, se propagea rapidement aux maisons voisines construites en bois (…) ». « Vers 1h40 arrivèrent les pompiers de Trinité (…). Grâce à leur intervention, le feu ne put franchir la rue du Père Labat, et, de ce fait, une dizaine de maisons également construites en bois furent épargnées ».

« Les pompiers du Lamentin (…) conjuguèrent leurs efforts, et, un peu après 2 heures, le feu était circonscrit, puis maîtrisé, et enfin éteint définitivement vers 5h30 ». « (…) Tout se déroula dans le calme et la discipline. On imagine cependant ce que dut être l’affolement de ces pauvres gens surpris en pleine nuit, obligés de fuir en emportant ce qu’ils pouvaient, dans l’obscurité que n’éclairait que la sinistre lueur de l’incendie. Heureusement, il n’y eut aucune victime à déplorer (…).

Le nombre des immeubles totalement détruits s’élève à 14, dont la Gendarmerie; et celui des sinistrés à 64. La mairie a été épargnée de justesse. Quant à la cause de l’incendie, elle reste encore indéterminée (…). Le sénateur Symphor, maire du Robert, qui se trouvait à bord du paquebot “Colombie” arrivé ce matin, fut prévenu en mer et répondit aussitôt par un message de sympathie ».