L’échec de nos politiques sur l’EAU !!!

— Par Florent Grabin, président de l’association écologique P.U.M.A. —

Comment expliquer que nos élus se complaisent à nager en eau trouble ? Dans la question de l’eau l’échec est total ! Et la première victime est le consommateur. Cela fait près d’un demi-siècle que nous travaillons sur ce sujet. C’est pourquoi nous nous autorisons à en parler en toute quiétude. Indépendamment de l’organisation du service public de l’eau potable, le Maire détient les compétences qui font de lui le garant de la salubrité publique de l’eau sur sa commune. De plus, c’est lui qui en fixe le prix.

La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (ou DDASS) était une administration française départementale déconcentrée de l’État. A cette époque, sous son contrôle, nous consommions massivement de la matière fécale. Avec feu Pierre DAVIDAS, il nous a fallu une forte mobilisation pour mettre un terme à cette tromperie.

Puis les Agences Régionales de Santé (ARS) sont instaurées par la ‘’loi Hôpital, patients, santé et territoires’’ du 21 juillet 2009 (« Loi HPST »). Le premier Directeur de cette agence actuellement à la retraite, a été Mr Christian URSULET. Il nous a auditionnés sur la problématique de la présence de pesticides dans l’eau du robinet et, en conclusion de notre échange, il a acté qu’il fallait impérativement changer de laboratoire d’analyses. C’est ainsi que celui de Lille a été remplacé par celui de Valence, dans la Drôme que nous avions visité grâce aux Scientifiques qui nous accompagnent.

Il nous a adressé les résultats du 21 juillet 2008 (cliquez ici pour voir la pièce jointe) qui ont confirmé notre inquiétude sur la présence des différents pesticides en cocktail dans l’eau du robinet que nous consommons. Forts de ces éléments, nous PUMA avons contacté l’ensemble des Maires de la Martinique afin qu’ils prennent toutes les dispositions pour garantir à la population une eau en quantité et de bonne qualité. Constatant que ce n’était pas leur priorité première, nous avons saisi les Services de l’État et mis en place une pression médiatique pour faire bouger les lignes.

Le constat que nous pouvons faire en 2025 c’est que nos politiques, toutes tendances confondues, sont complètement empêtrés dans un bourbier avec pour seule boussole l’assemblée unique de l’eau. Vaste sujet ! Le quarteron de quelques cadres territoriaux grassement payés et rêvant de notoriété alors qu’ils ont une lourde responsabilité dans l’accompagnement de ceux qui, en responsabilité, ne font que mettre en cessation de paiement nos différentes collectivités.

Le Général de GAULLE disait : ‘’la compétence sans autorité est aussi impuissante que l’autorité sans compétence.’’ C’est ainsi que la population découvre dans les médias les différents scandales dans la gestion de l’eau : SAUR Cap Nord, ODYSSI qui ne paye pas l’eau que lui a vendu la SME, et aussi, les responsables de la communication de l’Espace Sud qui refusent de communiquer sur les différents comportements de la SAUR et des instances politiques.

En novembre 2025, la SAUR accuse publiquement la SME de ne pas lui avoir remis le fichier complet des abonnés du secteur qu’elle gère depuis le 1er janvier 2025 : quelle personne de bien structurée ne peut accepter ce piteux euphémisme ? Où a-t-elle pris les noms de ceux qui ont été facturés avec des volumes dépassant tout entendement ? Pourquoi l’Espace Sud se refuse de communiquer sur ce comportement, d’autant qu’il est victime des manœuvres inacceptables venant de la SAUR et de Cap Nord ? Suite à notre tapage médiatique, selon le France Antilles du samedi 8/11/2025, ‘’le Président de Cap Nord vient d’embaucher un agent chargé de contrôler la délégation attribuée à la SAUR’’. À ce propos, nous soulignons que le poste de cet agent existe depuis 2003 au SICSM devenu Espace Sud.

Le corporatisme dominant ne peut pas nous faire oublier qu’en politique la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés. On peut tromper certains, on peut tromper certains pour toujours, mais on ne peut pas tromper éternellement. Gageons que les prochaines élections feront le ménage.

Avec ODYSSI n’aurions-nous pas affaire au champion toutes catégories dans le mensonge politique ? Voilà son Président qui laisserait entendre qu’il est l’héritier de toute la gestion des années précédentes, donc ce ne serait pas lui le responsable de la situation, ce serait l’autre !!! Serait-ce son clone qui siégeait dans la précédente mandature ? (Sic). Aujourd’hui c’est la Cour Régionale des Comptes qui a épinglé les résultats comptables d’ODYSSI,

Cette collectivité a acheté de l’eau à la SME pour 0.43 € le m3 afin de la revendre au consommateur à 2,75 € le m3, dégageant ainsi un bénéfice de 2,32 € équivalant à plus de 5 fois son prix d’achat, pour finalement devoir plus de six millions à la SME. Pourtant ODYSSI se fait condamner par les Tribunaux à s’acquitter de cette créance, sans oublier les différents débets (sommes qui restent dues après l’arrêté d’un compte) aux autres organismes.

Malgré le financement à 100 % par l’ODE et d’autres organismes publics, ODYSSI est en grande difficulté pour réaliser les travaux de modernisation de son réseau. Dans ces conditions, où passe l’argent versé par le consommateur ? Avec toutes ces incompétences ce dirigeant poursuit dans la gesticulation. Il persiste et signe qu’il est l’exemple même de la bonne gestion d’une structure et qu’aussi, seulement la régie des eaux est la solution en accentuant le passage en assemblée unique de l’eau.

La question de l’eau en Martinique est véritablement le musée des horreurs. Nous mettons en garde la population sur cette gestion de l’eau où il est constant de voir qu’il n’existe pas une instance publique gérant l’eau qui ne soit pas dans le rouge ; déficits financiers, défauts de programmation de la modernisation du réseau eau et assainissement, train de vie débordant des services !!! Ce manque constant général de sérieux génère des dégradations des réseaux, l’absence d’eau au robinet, le non-paiement des fournisseurs, ainsi que des entreprises ayant effectué des travaux pour ces collectivités. Notons que les entreprises privées avec ce même mode opératoire se retrouvent devant les Tribunaux afin d’être mise en liquidation judiciaire.

Tout n’est pas perdu pour que les choses aillent mieux. À nous citoyens d’œuvrer pour cela, d’où l’intérêt de changer par notre vote tous ceux qui ont prouvé leurs incompétences. La politique n’étant qu’un enchaînement de conséquences : toute vérité isolée devient un mensonge dans l’ordre social ; il suffit d’observer certains des politiques qui interviennent sur ce dossier.

Concernant nos cadres, ils gagneraient à justifier leur important salaire en mettant à disposition des élus les éléments factuels et documentés en termes techniques, scientifiques et financiers afin de préserver la santé de notre population. Est-il normal de faire dépenser à nos collectivités des sommes exorbitantes pour payer des bureaux d’études extérieurs concernant les offres de distribution de l’eau et autres ?

Dans le cas contraire, cela signifierait-il que malgré toutes leurs formations ils ne parviennent pas à avoir le niveau requis ??? Cette réalité a pour conséquence le très mauvais choix de l’exploitant retenu par Cap Nord pour le renouvellement des marchés de d’exploitation et de distribution de l’eau. Pour l’instant, l’absence régulière d’eau dans les tuyaux génère deux phénomènes : quand il y a de la pression, l’eau s’en va par les cassures et quand il n’y a pas de pression tout le parasitage environnant est aspiré et revient dans nos robinets avec toute la pollution qui n’est pas traitée dans les usines de production. C’est là qu’est créée la mise en danger sanitaire de toute la population y compris celle de ces cadres et de ces politiques.

Nous, PUMA, avons toujours milité pour un OFICE TERRITORIAL DE L’EAU avec comme directoire un collège composé de collectivités, de la société civile et de l’État. Celui-ci aurait pour mission toute la gestion de la ressource. La distribution, la production resteraient inchangées et seraient à la charge des fermiers et autres EPCI.

Nous ne sommes en compétition avec personne. Nous n’avons aucune envie de jouer le jeu d’être mieux que quiconque. Nous essayons seulement d’être meilleurs que les personnes que nous étions hier, Pour Une Martinique Autrement

Pour l’association écologique PUMA

Le Président

Florent GRABIN