Le 17 octobre est la journée mondiale du refus de la misère

— Par Culture Égalité —

Le nombre croissant des sans-abris, des mendiant.es devant les supermarchés et les boulangeries, le nombre de sollicitations pour nos paniers solidaires nous a toutes et tous interpellé.es et touché.es.

Le nombre de jeunes ayant décroché du système scolaire faute de moyens informatiques et de motivation face à ces outils impersonnels ne favorise pas l’égalité des chances mais au contraire accentue le cycle de la pauvreté.

Le nombre incommensurable de femmes en situation d’exclusion numérique, ne pouvant effectuer leurs démarches en ligne et se retrouvant devant les guichets administratifs fermés, sans pouvoir faire valoir leurs maigres droits, nous a alertées

Quand on entend « pauvreté » on pense évidemment « moyens financiers » : se nourrir, se loger, se former… C’est ce que semble faire l’État, dans ses 5 engagements. Mais la pauvreté, à notre sens, ne s’arrête pas qu’à cela.

Les 5 engagements de l’État dans sa lutte contre la pauvreté ne sont que des « blabla » qui, quand on analyse, ne sont aucunement mis en application.

Engagement N°1 : L’égalité des chances dès les premiers pas pour rompre la reproduction de la pauvreté

Engagement N°2 : Garantir au quotidien les droits fondamentaux des enfants

Engagement N°3 : Un parcours de formation garanti pour tous les jeunes

Engagement N°4 : Des droits sociaux plus accessibles, plus équitables

Engagements N°5 : Investir pour l’accompagnement de tous vers l’emploi.

AUCUN de ces engagements n’est tenu et RIEN, ABSOLUMENT RIEN n’est mis en place pour y arriver.

Les pauvres sont de plus en plus pauvres et les riches, qui représentent 2% de la population, sont de plus en plus riches. La répartition des richesses dans le système capitaliste, basée sur le profit, induit des inégalités de plus en plus importantes et une paupérisation des peuples.

En Martinique, cette pauvreté est exacerbée par différents facteurs. L’éloignement des lieux de décision et de production, la dépendance alimentaire à la France, la multitude de taxes imposées entraînent des prix à la consommation inacceptables. Le soulèvement de 2009 n’a pas suffi à inverser cet état de fait.

La crise sanitaire qui sévit depuis mars 2020 a aggravé la situation en Martinique. Bien des secteurs pourvoyeurs de travail pour les « Jobeurs et jobeuses » sont fermés et les familles en majorité monoparentales sont en grande souffrance. Une souffrance et un dénuement souvent cachés par fierté, honte ou orgueil.

L’aide apportée, lors des différents confinements, par les associations comme Culture Egalité, ne sont que des gouttelettes d’eau, une bouffée d’air éphémère.

Il faut, aujourd’hui, prendre conscience que c’est ce système capitaliste basé sur le profit et la compétition qui est la cause de ce fléau qu’est la pauvreté.

Comme dit le célèbre scientifique Albert JACQUARD : « La compétition ne peut être le bon moteur … C’est forcément un poison.. » On cherche à détruire l’autre, mais on se détruit soi-même, et toute la société.

D’autres voies, d’autres systèmes économiques mettant au centre l’humanité sont possibles. Il ne faut pas seulement se mettre en résistance, car cela ne suffit pas, mais se mettre en lutte collective afin de remettre les droits humains au cœur de la vie en société.

A Culture égalité, nous savons que ce sont les femmes qui ont le plus à souffrir de la misère, mais aussi qu’elles sont en première ligne pour l’affronter et la gérer. Aussi, nous les appelons à prendre toute leur place dans ce combat pour construire une société plus juste et plus égalitaire.

Le 14 octobre 2021

Maguy