L’avion toujours plus cher malgré la reprise du transport aérien et du tourisme

Joli printemps pour le secteur du tourisme en France, des records de fréquentation en Espagne pour le mois d’avril… Les chiffres du début de saison confirment la reprise. Les prévisions des compagnies aériennes dévoilées cette semaine ne le démentent pas, le nombre de passagers devraient se rapprocher du record de 2019. Mais voyager en avion coûte toujours plus cher qu’avant la pandémie de Covid-19.

Beaucoup plus cher même, en France en tous cas. Selon la Direction générale de l’aviation civile, les voyageurs ont dû débourser en avril, 33 % de plus qu’en 2019 pour le même trajet en avion… et même 51 % selon la destination. Plus modérée, aux Etats-Unis, l’inflation sur les billets est aussi sensible : +11 % entre avril 2019 et avril 2023. 

Pourtant, la reprise est là et le cours du kérosène a connu une accalmie par rapport à l’an dernier. Or, le prix du carburant, un poste de dépense très important pour les compagnies, a normalement une incidence sur celui des billets.

Pour Vik Krishnan, spécialiste du secteur aérien au sein du cabinet de conseil en stratégie McKinsey cité par l’AFP, le sujet principal réside désormais « moins dans les prix du pétrole que dans le fait qu’il n’y a pas assez de sièges d’avions disponibles, et trop de monde qui veut s’y asseoir » : le point clef ce ne serait pas le plein de kérosène mais le trop plein de passagers. Les avionneurs peinent à atteindre leurs objectifs de livraison en raison de pénuries…  

Autre poids dans la balance : l’augmentation du coût de la main d’oeuvre… L’Iata, l’association du transport aérien international, justifie : il faut « couvrir ces coûts »… d’autant que les compagnies doivent rembourser les dettes colossales contractées pendant la pandémie de Covid-19 : 190 milliards de dollars. Avec le tourisme, le transport aérien est l’un des secteurs de l’économie qui a le plus souffert des restrictions liées à la crise sanitaire. 

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Colossaux également, les investissements que devra engager le secteur pour se décarboner. L’Iata s’attend donc à ce que les prix augmentent sur le long terme. De là à dissuader les consommateurs ? Pas sûr. Le cabinet de conseil Oliver Wyman prévoit une hausse continue du nombre de passagers jusqu’à au moins 2033.

Source : AFP & Rfi