« Impermanence » & « Partir, c’est mourir un peu… »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Impermanence

Que devient l’ombre dans la nuit
quand plus aucun soleil ne luit ?
La vie, jour après jour, nous fuit
car le robinet du temps fuit…

Naître est déjà mourir un peu,
l’âge nous cuit à petit feu…
Bientôt ne demeurent que cendres
qu’un vent disperse sans attendre !

Nos paroles ne sont qu’un bruit
que très vite les gens oublient
et, même notées par écrit,
restent soumises à l’entropie…

Tout ce qui vit a une fin
et nul n’échappe à ce destin.
Bien que ce constat soit amer,
nous sommes des êtres éphémères !

Partir, c’est mourir un peu…

Partir un beau jour comme un nomade,
sans un adieu et sans laisser d’adresse…
Partir sans claquer la porte,
sur la pointe des pieds, sans faire de bruit,
sans le moindre mot ni cri,
sans point d’exclamation,
comme une parenthèse qu’on
aurait oublié volontairement de refermer
sur des points de suspension
et un joli point d’interrogation…
Se fondre dans la brume et disparaître
tel un mystère irrésolu…
N’être plus qu’une absence,
un manque que l’on ressent
un peu, du moins pendant quelques temps
avant de sombrer dans le néant de l’oubli…
Laisser quelques traces éphémères
juste pour donner à penser…
Si la vie n’est pas un long fleuve tranquille
et parfois même un torrent de boue,
tant qu’on le peut il faut rester debout
mais, de toute façon, tout au bout
c’est dans la mer qu’on se perd…
On pourrait aussi bien dire dans la mor(t)
même si l’on n’est pas Breton