Grève des bus. Les femmes payent encore le prix fort !

— Par L’Association féministe martiniquaise Culture Égalité —

Les femmes, c’est 80% des travailleurs pauvres, 85% des chefs de famille monoparentale, 70% des personnes qui font les courses, 70 à 80% des personnes âgées, et 70% des usagers et usagères des transports en commun ! Pas besoin de grandes investigations pour savoir que ces chiffres qui concernent la France sont encore aggravés sur notre territoire colonial.

Or, pendant 15 jours (du 10 au 25/11), sur le secteur de la CACEM (Fort-de-France, Saint-Joseph, Lamentin, Schœlcher), les transports collectifs ont été à l’arrêt : aucun bus du réseau Mozaïk n’a circulé ni non plus aucun Bus à Haut Niveau de Service du TCSP – cette réalisation qui devait résoudre tous nos problèmes de transport, que nous avons tant attendue et qui nous coûte si cher !

Pour les femmes et pour toute la population modeste, ce fut encore plus de difficultés pour aller travailler, pour se soigner, pour s’approvisionner, et pour que les enfants aillent étudier… Ce fut plus de marche à pied, des attentes plus longues, des trajets plus compliqués et plus onéreux ; plus de stops à quémander…

Mais ce n’est pas fini ! Certes, un accord a été signé le dimanche 25/11, mais un préavis de grève a été tout de suite annoncé pour une quinzaine de jours plus tard. Et effectivement, dès le lundi 10/12, les perturbations ont recommencé. Depuis le début de l’année, cela fait plus d’une cinquantaine de jours de perturbations auxquelles s’ajoutent des désordres quotidiens sur plusieurs lignes. ASSEZ DE CETTE SITUATION INTENABLE !

Certes, chaque travailleur et travailleuse a le droit et même le devoir de défendre ses conditions de travail et de vie. Mais la liberté de circulation est un droit inscrit dans la Déclaration des droits de 1948, et qui conditionne tous les autres : celui de travailler, d’acquérir une formation, de prendre part à la culture, d’assumer des responsabilités sociales ou politiques dans la cité, de se distraire… bref, d’embrasser, sans distinction de fortune et de SEXE « la forme entière de l’humaine une condition ».

Aussi, NOUS APPELONS TOUS CEUX ET TOUTES CELLES QUI ONT LE POUVOIR d’intervenir dans cette situation, , À FAIRE EN SORTE QUE LES FEMMES RECOUVRENT le plus rapidement et le plus durablement possible L’EXERCICE DE LEURS DROITS de citoyennes et d’êtres humains.

Et au-delà, à prendre les mesures pour doter tout le territoire de la Martinique d’un véritable service public de transport sans lequel la démocratie n’est qu’un vain mot.

Association féministe martiniquaise Culture Egalité.

Le 17 décembre 2018