Georges Dandin, le mari que l’on ne plaint pas…

— Par Gérald Rossi —

dandin_mariage_forceEn adaptant deux des pièces de Molière pour n’en faire plus qu’une les jeunes comédiens de la compagnie du Homard Bleu proposent un tour de passe passe drôle et futé.

Plateau nu. Pour leur adaptation du « Mariage forcé » et de « Georges Dandin », deux pièces ici combinées dans un récit unique, les jeunes comédiens de la compagnie étrangement nommée du Homard Bleu ont choisi de ne pas s’encombrer du moindre élément de décor et c’est un bon choix. Les mots ne prennent que plus de sens. Ils ont aussi choisi d’inscrire l’action dans les années 1930, quand la crise faire rage aux Amériques. Ce qui n’apporte une coloration inattendue à l’intrigue, avec des incrustations bienvenues, comme la présence d’un bondissant crieur de journaux, ou encore une fête foraine survitaminée, avec jongleurs, magicien, etc. Et le tout avec un parti-pris assumé : de faire rire.

Mais pas seulement. Les Sotenville aristocrates fauchés, ont tout intérêt à ce que leur fille Angélique épouse le riche propriétaire terrien Georges Dandin. Que leur importe que la demoiselle en aime un autre. Il s’agit de renflouer les caisses de la famille. Et Dandin, lui, accède ou croit accéder à une certaine notoriété. Dans « Le Mariage forcé », le mari a plus de cinquante ans, ce qui n’est pas le cas ici. Il n’en est que plus pitoyable.

Pas très sympathiques

D’ailleurs, en posant des question d’une actualité présente, comme le respect de la femme alors considérée comme un objet transactionnel, ou encore la morgue d’une caste en dépit de ses déboires financiers ce « Mariage forcé de Georges Dandin » parvient à ne rendre aucun des protagonistes très sympathiques. Même lorsque pleuvent les coups, les insultes, personne n’est tout blanc ou tout noir. Et quand Angélique trompe son pitoyable époux, elle ne gagne pas non plus en sympathie, ni en excuses…
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Au Ciné XIII Théâtre ; 1, av. Junot, Paris 18e ; jusqu’au 31 décembre ; tél. : 01 42 54 15 12.

Photo :Stanislas Libanje