Les 9, 10 et 11 octobre à 19h30 au T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire)
Une création théâtrale de l’Association La Servante
En coproduction avec la Régie Autonome du SERMAC (ville de Fort-de-France) et la Compagnie Car’Avan Théâtre BoiKaré
Avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique et la Direction des Affaires Culturelles de Martinique
Un théâtre surréaliste pour marionnettes et comédiennes
« Gabou Léboueur » est une fable théâtrale singulière, mêlant marionnettes, jeu d’actrices, objets animés et poésie visuelle, portée par la plume de Dominique Guesdon et Jean-Claude Leportier, également à la mise en scène. Ce spectacle hybride et métaphorique convie le public à un voyage onirique, où le banal devient magique, et où la ville nocturne devient le théâtre des âmes en quête.
Le propos
Au cœur du récit, Gabou, éboueur solitaire de Fort-de-France, entame une errance nocturne après une rupture soudaine dans sa routine de travail. Fatigué physiquement et intérieurement, il s’arrête, puis quitte le camion-poubelle conduit par Trogne, chauffeur autoritaire et inflexible. Ce geste marque le début d’un voyage initiatique et sensoriel dans la ville endormie, peuplée de souvenirs, de voix oubliées et de rencontres aussi étranges que révélatrices.
Gabou, claudicant, marqué par une prothèse qu’il dissimule, chemine entre ombres et lumières, croisant une galerie de personnages symboliques : le Militant, le Débiellé, Rosalina, Ose-Monde… Chacun agit comme un miroir de ses doutes, de ses blessures et de ses espérances.
Deux comédiennes-destinées et six marionnettes
La narration est portée par deux comédiennes-marionnettistes, figures mystérieuses et omniprésentes, inspirées des Moires de la mythologie grecque. Telles des déesses du destin, elles manipulent le fil de l’histoire, animent les marionnettes, font vivre les objets, et sculptent l’espace scénique à l’image des tourments et des désirs des personnages. Elles questionnent, suggèrent, accompagnent – sans jamais imposer de réponses – l’errance existentielle de Gabou et de ceux qui croisent sa route.
Une scénographie poétique en perpétuelle transformation
Le décor de « Gabou Léboueur » est un personnage à part entière. Construit à partir d’un bric-à-brac récupéré, d’objets détournés et de mécanismes artisanaux, il évolue en fonction du récit. Cette matière visuelle vivante traduit les états intérieurs des personnages et renforce l’atmosphère surréaliste du spectacle. Ce théâtre d’objet, fait de débrouille et d’imaginaire, invite le public à voir au-delà des apparences, à reconnaître la beauté fugace de ce qui est souvent négligé.
Un kaléidoscope de symboles
Dans l’univers de Gabou, les objets prennent une dimension symbolique forte.
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Godillot, vieille chaussure militaire, devient la métaphore d’un passé pesant et d’une promesse de départ.
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La prothèse de Gabou, elle, incarne à la fois le handicap, la résilience et la mémoire du corps meurtri.
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Chaque objet, chaque marionnette, chaque geste, agit comme une clef poétique qui ouvre les portes de l’intime et de l’imaginaire.
Thèmes abordés
« Gabou Léboueur » traite de la solitude, de l’errance, des illusions perdues, mais aussi de l’espérance et du désir d’un ailleurs. À travers la trajectoire de Gabou, le spectacle explore la condition humaine dans toute sa fragilité et sa complexité. Les rencontres, souvent brèves mais profondément marquantes, agissent comme des révélateurs de vérité. Elles interrogent le spectateur sur son propre rapport au monde, au rêve, à la mémoire et au réel.
Une œuvre pour tous les âges
Par son langage visuel fort, son univers onirique et sa sensibilité, « Gabou Léboueur » s’adresse à un public large, enfants comme adultes. Chacun peut y puiser un fragment de sa propre histoire, y reconnaître un questionnement personnel ou se laisser porter par la magie du théâtre d’objet et de marionnettes.
Un regard sur les marges de la ville
« Gabou Léboueur » est une invitation à la poésie, à la contemplation et à la réinvention du réel.
Une œuvre profondément humaine, née d’un regard attentif porté sur les marges de la ville et les bruissements de la nuit.
Un hommage au pouvoir du théâtre de rendre visible l’invisible, de faire parler les objets, et de révéler l’âme à travers le silence, l’errance et le rêve.
De & avec : Catherine Kremer, Rita Ravier, Estelle Butin, Dominique Guesdon