«Frère d’âme» de David Diop récompensé par le prestigieux Booker Prize

C’est la première fois qu’un Français remporte ce prix, décerné aux livres étrangers traduits et publiés dans l’année au Royaume-Uni ou en Irlande.  David Diop a 55 ans. Né à Paris, il a grandi au Sénégal. Il est actuellement maître de conférence à l’université de Pau.

Frère d’âme est le récit du parcours d’un tirailleur sénégalais de la Première Guerre Mondiale, Alfa Ndiaye. Lors d’un assaut plus absurde et plus dangereux qu’un autre, l’ami d’enfance d’Alfa, Mademba, est blessé. Mourant, Mademba supplie son frère d’âme, son frère d’arme de l’achever. Mais Alfa ne peut s’y résoudre. 

Le livre de David Diop est paru en France, il y a trois ans et a déjà remporté le Prix Goncourt des Lycéens ainsi que le prix suisse Ahmadou Kourouma.

Pour David Diop, l’attribution du Booker Prize, l’un des plus prestigieux prix littéraires du monde, montre que « la littérature n’a pas de frontière ». Ni de couleur serait-on tenté d’ajouter. Dans sa version anglaise, le titre du roman se traduit en effet ainsi : « La nuit tous les sangs sont noirs ».

La traductrice Anna Moschovakis, par ailleurs poétesse reconnue, partage avec David Diop les 58 000 euros de ce prix, l’un des seuls à récompenser le rôle majeur des traducteurs.

Source:  Rfi

David Diop

EAN : 9782021398243
176 pages
Éditeur : SEUIL (16/08/2018)
   Existe en édition audio

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★★★★★Résumé :

Un matin de la Grande Guerre, le capitaine Armand siffle l’attaque contre l’ennemi allemand. Les soldats s’élancent. Dans leurs rangs, Alfa Ndiaye et Mademba Diop, deux tirailleurs sénégalais parmi tous ceux qui se battent sous le drapeau français. Quelques mètres après avoir jailli de la tranchée, Mademba tombe, blessé à mort, sous les yeux d’Alfa, son ami d’enfance, son plus que frère. Alfa se retrouve seul dans la folie du grand massacre, sa raison s’enfuit. Lui, le paysan d’Afrique, va distribuer la mort sur cette terre sans nom. Détaché de tout, y compris de lui-même, il répand sa propre violence, sème l’effroi. Au point d’effrayer ses camarades. Son évacuation à l’Arrière est le prélude à une remémoration de son passé en Afrique, tout un monde à la fois perdu et ressuscité dont la convocation fait figure d’ultime et splendide résistance à la première boucherie de l’ère moderne.