Frantz Fanon : cent ans de combat vivant

Jusqu’au 20 juillet jour anniversaire de la naissance de Fanon,

À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, le Cercle Frantz Fanon Martinique organise jusqu’au 20 juillet une Rencontre internationale autour des damnés de la terre, déployée dans plusieurs communes de l’île. À travers cette semaine de réflexions, d’hommages et de créations, la Martinique rend justice à l’un de ses plus grands penseurs, psychiatre, militant et écrivain, dont les analyses sur la colonisation, l’aliénation et la libération résonnent toujours avec force.

Une semaine de mémoire active et de solidarité militante

Sous la présidence d’honneur d’Alice Cherki (psychiatre et biographe de Fanon), de Daniel Boukman (écrivain et dramaturge) et d’Olivier Fanon (fils de Frantz Fanon), cette rencontre est dédiée aux peuples haïtien, kanak et palestinien — trois peuples dont les luttes pour la dignité et l’autodétermination réactivent la pensée fanonienne dans toute sa portée universelle.

Les temps forts sont multiples :

  • Mercredi 16 juillet, à Tropiques Atrium, projection du film-documentaire Frantz Fanon, une vie, un combat, une œuvre, réalisé par Cheïk Djemaï, pour découvrir ou redécouvrir l’homme derrière le mythe.

  • Jeudi 17 juillet, à l’Université des Antilles (campus de Schoelcher), la journée d’ouverture propose des ateliers sur des axes essentiels : colonisation et psychanalyse, formes de résistance dans les mondes africain et caribéen.

  • Vendredi 18 juillet, toujours à l’université, les échanges porteront sur le destin collectif martiniquais, l’humanité solidaire et l’anthropologie fanonienne. Le soir, à Tropiques Atrium, la scène s’ouvre à la parole poétique et artistique : Joby Bernabé, Papa Slam, Nicole Cage, Kendjy Diony, les élèves du collège Georges Celma et bien d’autres célèbrent Fanon sous la direction de Kolo Barst.

Paroles, langues et luttes : Fanon en partage

Le samedi 19 juillet, la journée se déploie en divers lieux et registres :

  • Au Morne Rouge, une dikté kréyol d’un texte de Fanon.

  • À la mairie de Schoelcher, une table-ronde sur la parole des dominés et des exclus.

  • À Saint-Pierre, discussions autour des guerres coloniales et de leurs séquelles psychiques, dans l’esprit du célèbre chapitre 5 des Damnés de la terre.

  • À Fort-de-France, au Téat’ Otonom Mawon, une réunion publique pour continuer à relier passé et présent.

Un acte solennel pour l’anniversaire

Le dimanche 20 juillet, jour anniversaire de la naissance de Fanon, un acte solennel sera célébré dès 8 h 30 sur l’esplanade de Tropiques Atrium. Témoignages, prises de parole et présentation d’une œuvre-hommage de Victor Permal ponctueront cette matinée. Elle se poursuivra, salle Frantz-Fanon, avec la projection du film Sur les traces de Fanon, de Mehdi Lallaoui, et de nouveaux échanges.

Penser Fanon, penser le monde

Dans une époque où les fractures coloniales persistent sous de nouveaux visages, où les peuples luttent encore pour leur souveraineté, cette rencontre est bien plus qu’un hommage. C’est une invitation à repenser la dignité, la violence structurelle, les résistances et les utopies. Une semaine pour redonner voix aux damnés et, peut-être, retrouver l’audace de transformer le monde.