Déboulonnage des statues : le ministère public fait appel

Les peines prononcées le 17 novembre 2025 dans l’affaire du déboulonnage de plusieurs statues en Martinique — celles de Victor Schœlcher, de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc, démontées en 2020 — ne satisfont pas le ministère public, qui a décidé de faire appel.

Les 5, 6 et 7 novembre 2025, onze personnes avaient comparu devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France pour répondre de faits de dégradation de biens publics. À l’issue des audiences, le tribunal avait relaxé neuf d’entre elles. Deux prévenus avaient été reconnus coupables, mais dispensés de peine. Aucun des onze mis en cause n’avait donc été condamné.

Dans sa décision, le tribunal avait notamment estimé que « l’action poursuivie n’était pas mue par une volonté de porter atteinte aux biens d’autrui » et qu’elle s’inscrivait dans « une action politique et militante ».

Le ministère public a toutefois choisi d’interjeter appel, bien qu’aucune peine n’ait été requise lors du réquisitoire. La procureure avait alors qualifié l’affaire de dossier de droit commun, évoquant des faits de destruction aggravée, d’outrage à l’autorité judiciaire, d’obstruction et de refus de se soumettre aux prélèvements, laissant au tribunal le soin d’évaluer d’éventuelles sanctions.

Selon Me Eddy Arneton, avocat de la défense, cette décision d’appel constitue « un acharnement judiciaire ».

Un nouveau procès aura donc lieu devant la cour d’appel, à une date qui reste à déterminer.