Samedi 4 octobre – 19h30 Salle Aimé Césaire – Tropiques-Atrium
Conception & chorégraphie : Salia Sanou
Avec : Ema Bertaud, Dalila Cortes, Ida Faho, Awa Joannais, Elithia Rabenjamina, Alina Tskhovryebova
Lumière : Sylvie Mélis
Costumes : Mathilde Possoz
Régie lumière : Nathalie De Rosa
Régie son : Delphine Foussat
Musiques : Jean-Sébastien Bach, Marin Cardoze, Aly Keita, Guem, Toumani Diabaté, Ballaké Sissoko
Un hymne à la liberté, à la féminité et à la musique universelle
Avec De Fugues… en Suites…, le chorégraphe burkinabé Salia Sanou, figure majeure de la danse contemporaine franco-africaine, nous convie à un moment suspendu : une échappée chorégraphique entre rigueur et liberté, ancrée dans l’univers musical de Jean-Sébastien Bach, réinventé au contact des sonorités africaines de la kora et du balafon.
Une conversation entre les mondes
À travers cette création pour six danseuses virtuoses, issues d’horizons aussi divers que le ballet classique, le hip-hop, la danse africaine, jazz ou contemporaine, Sanou explore la rencontre entre les cultures, les langages et les émotions. Il rend hommage aux féminités plurielles, donnant à chacune des interprètes l’espace d’exprimer son individualité, son histoire, sa mémoire, dans un dialogue vibrant avec la musique de Bach – cette œuvre universelle, complexe et ouverte.
La fugue musicale devient ici métaphore du monde : comment s’entendre dans un univers saturé de bruit, de tensions, de chaos ? En réponse, Salia Sanou compose une partition chorégraphique tout en finesse, en variations et en contrepoints, offrant un refuge de beauté, de sensualité et de liberté.
La musique, comme un refuge commun
L’Art de la fugue, cette œuvre ultime et inachevée de Bach, s’impose à Sanou comme une évidence. Sa structure ouverte et sa richesse polyphonique permettent toutes les traversées : les envolées électro de Marin Cardoze, les percussions organiques de Guem, les improvisations profondes des maîtres Toumani Diabaté et Ballaké Sissoko, ou encore les interprétations sensibles des pianistes Zhu Xiao Mei, Célimène Daudet et Bruce Liu.
Ces mondes sonores se rejoignent pour faire dialoguer les corps et les cultures, dans une partition dansée d’une grande exigence formelle, mais toujours habitée par une grâce lumineuse.
Une pièce pour aujourd’hui
« Aujourd’hui nous nous parlons, certes… mais est-ce que nous nous entendons ? »
Cette question résonne comme le fil rouge de la pièce. Dans une époque marquée par la crise, le bruit et l’oubli de soi, De Fugues… en Suites… invite à un retour à l’intime, à l’essentiel. Par la danse, par l’écoute, par la sensation, Salia Sanou réarme le désir : celui d’exister, de se relier, de retrouver la beauté dans la complexité du monde.
Le chorégraphe : Salia Sanou
Né en 1969 au Burkina Faso, formé auprès de Drissa Sanon, Irène Tassembedo et Germaine Acogny, Salia Sanou rejoint en 1993 la Cie de Mathilde Monnier au CCN de Montpellier. Il cofonde ensuite la Cie Salia nï Seydou, dirige les Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien, puis fonde sa propre compagnie, Mouvements perpétuels, aujourd’hui incontournable sur la scène chorégraphique internationale.
Artiste aux collaborations prestigieuses (Boris Charmatz, Benjamin Millepied, Abd el Malik, Dimitri Chamblas…), il développe un travail sensible sur les identités, les frontières, et les langages du corps.
Un rendez-vous à ne pas manquer
De Fugues… en Suites… est une célébration de la diversité des corps et des voix, un hommage à la musique comme lien universel, et un manifeste poétique face au vacarme du monde.
Une œuvre lumineuse, essentielle, portée par six interprètes d’exception et la vision d’un chorégraphe humaniste.
Samedi 4 octobre – 19h30
Salle Aimé Césaire – Tropiques-Atrium