Dana Lixenberg. Imperial Courts 1993-2015

Avril 1992 : Los Angeles s’enflamme à l’annonce de l’acquittement des policiers blancs ayant passé à tabac le jeune Noir Rodney King. Un an plus tard, la photographe néerlandaise Dana Lixenberg se rend dans le quartier d’Imperial Courts, en plein South Central – épicentre des émeutes. Elle y noue des liens de confiance avec les habitants, qu’elle ne cessera de photographier, vingt-deux ans durant. Ses portraits, s’ils parlent de pauvreté, parfois de vie brisée, reflètent avant tout la puissante dignité de la communauté et la solidarité qui y règne. De cet -engagement, elle a tiré un livre et une installation vidéo. Son -travail est exposé à Rouen jusqu’au 27 janvier 2018, et à Paris Photo à  du 9 au 12 novembre 2017.

Le Centre photographique présente la première exposition française d’Imperial Courts, projet pour lequel Dana Lixenberg s’est vu décerner le prestigieux prix Deutsche Börse en 2017.

Mené de 1993 à 2015, Imperial Courts a été réalisé dans le lotissement du même nom, situé dans le quartier de Watts à Los Angeles. C’est en 1993 que Dana Lixenberg part à la rencontre de ses résidents. Ce quartier, majoritairement habité par une population afro-américaine démunie et stigmatisée, est alors encore marqué par les émeutes qui ont violemment secoué la ville, et plus largement le pays, en 1992, suite à l’acquittement de quatre officiers de la police de Los Angeles qui avaient été filmés passant à tabac un chauffeur de taxi afro-américain du nom de Rodney King. Ce nom deviendra internationalement célèbre et ravivera la conscience des mauvais traitements encore infligés aux minorités aux États-Unis. C’est dans ce contexte que ce projet photographique, qui s’étendra sur plus de vingt ans, est initié. La stigmatisation de la communauté d’Imperial Courts se nourrit de l’image caricaturale qui colle à la peau de ses habitants. A contrario, Dana Lixenberg, tout en sophistication et subtilité et munie de sa chambre photographique, de son trépied et du cérémonial qui les accompagne, choisit un noir et blanc aussi rigoureux que somptueux.

Derrière le voile noir de son appareil, Dana Lixenberg scrute un monde qui n’est pas coutumier de cette attention bienveillante et parvient à faire affleurer une humanité vaillante malgré l’adversité, faite de regards croisés et de gestes délicats, loin de l’imagerie bruyante dans laquelle la culture médiatique et populaire les encapsule.

La photographe a récemment exposé au Huis Marseille (Amsterdam), à la Photographers’ Gallery (Londres) et à la Fondation Aperture (New York). Un ouvrage éponyme a paru aux éditions Roma en 2015.

 

photos dana lixenberg

 » Dana Lixenberg Imperial Courts 1993-2015 « , Centre photographique Rouen-Normandie, Pôle image Haute-Normandie, 15, rue de la Chaîne, Rouen, jusqu’au 27 janvier 2018, www.poleimagehn.com. Paris Photo, GRIMM, Grand Palais, Paris, du 9 au 12 novembre, www.parisphoto.com. Dana Lixenberg Imperial Courts 1993-2015, Roma Publications, 2015.

 

 
 
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