— RS n° 410 lundi 1er septembre 2025 —
On peut se dire que les crises sociales et politiques sont souvent le prélude aux soulèvements qui éclaircissent l’horizon, et amènent les solutions. On peut aussi penser qu’après les vagues poussant vers l’extrême droite fascisante, le balancier ramène souvent à des retours à gauche toute. Soit ! Mais ces visions, somme toute rassurantes, ne doivent pas conduire à ignorer deux éléments majeurs de la situation.
Le premier est une donnée, si on peut dire, permanente. C’est que les fascistes, lorsqu’ils se hissent au pouvoir en exploitant habilement les circonstances, ne le lâchent pas facilement. Les coups avortés de Trump 1 et de Bolsonaro sont dans les mémoires.
Le second est plus spécifique aux temps que nous vivons. La conjugaison de la crise sociale (explosion mondiale des inégalités), de la crise politique (discrédit des institutions, rejet des « politiques », faillite morale du système), et de la colossale crise environnementale, nous plonge dans l’inédit : l’espèce humaine n’a plus tout son temps devant elle. À tous les échelons, l’urgence est là : à l’échelle des dernières colonies de la France, à l’échelle de la France, à l’échelle du monde.
Chez nous, une génération s’en va. (pensée émue pour le frère Félix Zaïre. Une dernière trop brève conversation avec lui, lors de la rencontre Frantz Fanon sur le campus, nous a rappelé sa fidélité à une certaine idée de l’unité anticolonialiste). Les nouvelles générations doivent affronter les temps nouveaux, les basculements du monde avec un droit à l’erreur dont malheureusement, elles ne pourront abuser.
Le temps est bien court pour dispenser des leçons réciproques, et parvenir à une vision homogène de l’histoire du capitalisme, de l’impérialisme, et des expériences tentées pour les renverser. L’action commune redoutée par nos ennemis, rêvée malheureusement de moins en moins, par les masses, suppose un programme de revendications et de luttes au-delà des balbutiements aussi insuffisants que jalousement défendus par les un·e·s et les autres.
Bête blessée à mort, l’impérialisme trumpien nargue le monde entier: génocide ouvertement exécuté à Gaza! guerre barbare en Ukraine! et le chef yankee s’affirme capable du pire, n’importe où dans le monde. Les gesticulations macroniennes, même en fin de règne, traduisent une volonté farouche d’écraser encore plus les plus écrasé·e·s.
Il est urgent et indispensable que surgisse chez les « anciens » comme chez les « nouveaux », une volonté de surmonter les éparpillements, pour donner la priorité, sans que personne n’y perde son âme, à une conjugaison vraie des efforts et des sacrifices.
Chlordécone, vie chère, misère sociale, trafics en tous genres, exil des jeunes, vols de terres, dépendance alimentaire et énergétique, impuissance politique, corruptions diverses, captation de la justice, répression à répétition sur fond de montée mondiale d’une extrême droite génocidaire : ce ne sont pas les sujets qui manquent.
Palestine : Ne pas lâcher au moment crucial !
L’ONU a déclaré l’état de famine à Gaza. 500 000 personnes (soit presque un quart de la population), sont menacées de mort de famine. Sur les assassinés, 80% sont des civils (enfants, femmes, personnes immobilisées par l’âge, le handicap, les blessures, la maladie…). Et maintenant les génocidaires de Netanyahou veulent achever leur œuvre d’extermination et d’expulsion de l’ensemble des Palestinien.nes de Gaza et de Cisjordanie.
Que vaudront les reconnaissances successives de l’État de Palestine par les États du monde, s’il ne reste plus de Palestinien·ne·s ?
C’est la conscience de cette horrible course de vitesse qui amène quelques dizaines de solidaires à se rassembler chaque samedi du mois d’août à Fort-de-France pour réclamer des sanctions contre Israël pour que cesse le génocide. Fin juillet, deux manifestations avaient marqué de façon visible la finale du tour des yoles. Ce 30 août, plus de 80 personnes ont marché à partir de la rue piétonne de Fort-de-France, pour dire non au génocide.
Jeudi 4 août, toutes les organisations volontaires sont invitées à se rencontrer à 18 h, à la maison des syndicats. Le lendemain, vendredi 5, nouvelle action publique. Ce n’est pas le moment de modérer les efforts de solidarité.
Pour la libération immédiate de Mumia Abu Jamal
À Philadelphie, à l’occasion de la fête nationale des États-Unis du 4 juillet, un rassemblement a été organisé pour la libération de Mumia, dénonçant l’acharnement politico-judiciaire atteignant 43 années d’incarcération et exigeant sa libération immédiate et sans condition …
Concernant ses problèmes de vue, ses avocats ont informé que le principe d’une intervention était acté et font pression pour un traitement curatif complet lui rétablissant sa vue.
À un moment donné du rassemblement, le prisonnier politique de Philadelphie Mumia Abu-Jamal, via son téléphone portable a dit quelques mots en direct de la prison SCI Mahanoy. « J’adore …quand les gens se rassemblent pour défendre le travail et soutenir la classe ouvrière. J’adore quand les syndicats s’unissent pour défendre leurs droits ». « Je vous félicite…Continuez à vous mobiliser ! Continuez à vous battre pour vos droits ! » . Et Mumia a terminé en chantant Bob Marley « Get up! Stand up for yours rights! Debout!, lève-toi pour tes droits ! »