Catégorie : Les chroniques de Jean-Marie Nol

Budget 2026: Quand la classe politique française se tire une balle dans le pied ?

— Par Jean-Marie Nol —

Après le  » bloquons tout » de la rue, voilà la nouvelle probabilité du »lâchons tout » de la classe politique.

Tous les députés Antillo- guyanais ont voté la chute du gouvernement de François Bayrou. En participant à la chute de François Bayrou, alors même que plusieurs projets de loi cruciaux pour les outre-mer — sur la vie chère, la continuité territoriale ou les mesures sur l’insécurité et la lutte contre le narco-traffic — étaient en cours d’examen. En suivant la ligne d’opposition de leurs groupes respectifs, ils ont fait primer la logique nationale partisane sur la défense immédiate des intérêts locaux, au risque de fragiliser les dossiers essentiels à leurs territoires. A notre sens, c’est une démarche politicienne et électoraliste qui va se retourner à terme contre nos populations. Et force est de souligner que nos parlementaires sont tombés à pieds joints dans le piège de la crise de la dette, car ils n’ont rien compris à la nouvelle problématique politique qui se dessine avec l’actuelle crise budgétaire. Il va y avoir un effet boomerang pour la France et un sérieux retour de bâton pour l’outre-mer , car la crise politique ouverte par la chute de François Bayrou et l’arrivée précipitée de Sébastien Lecornu à Matignon survient dans un contexte budgétaire d’une extrême fragilité .

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l’État providence avec son  système de modèle social  n’est plus finançable dans sa forme actuelle.

— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse actuellement une période de crise que ne saurait régler le nouveau premier ministre Sébastien lecornu sans des réformes structurelles profondes. Alors attention aux non dits de la politique française qui menacent directement l’équilibre économique et social de la Guadeloupe et surtout de la Martinique et de la Guyane très engagée dans un processus de changement statutaire . La chute du gouvernement de François Bayrou, emporté par un vote de confiance perdu, a brutalement rappelé à quel point la question du financement du modèle social français est désormais au cœur des fragilités politiques du pays. En réalité, ce revers politique dépasse la seule trajectoire d’un Premier ministre : il symbolise l’incapacité récurrente des gouvernements successifs à affronter de front le problème de la dette publique et à poser la question taboue de la réforme de l’État providence . La crise politique et institutionnelle actuelle  a mis en pleine lumière une vérité que la classe politique française n’ose pas affronter : le modèle social, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, n’est plus finançable. Derrière la récente nomination d’un nouveau premier ministre  se dessine une impasse structurelle qui dépasse les aléas partisans.

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Après le retrait de Bayrou, le piège invisible de la crise se referme d’ores et déjà sur l’État providence !

— Par Jean-Marie Nol —

La chute de François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé sur un vote de confiance, marque un tournant inédit dans l’histoire institutionnelle française. Cet épisode, qui survient après l’éviction de Michel Barnier quelques mois plus tôt, installe le pays dans une spirale d’incertitudes où la stabilité politique paraît hors de portée. En effet , dixit François Bayrou le pronostic vital de la France est engagé en raison de ce «surendettement». « Nous ne pouvons pas accepter la soumission à nos créanciers », affirme François Bayrou, pour qui « ce moment de vérité ne s’effacera pas. Un vote n’efface pas la réalité. », et de marteler au prétoire de l’assemblée nationale à l’adresse des parlementaires que «vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel. Le réel demeurera inexorable. Les dépenses continueront d’augmenter plus encore et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher »

Mais derrière l’apparente improvisation, certains perçoivent une stratégie plus profonde : celle d’un pouvoir qui, conscient des limites de l’État providence avec son cœur du réacteur qui n’est autre que le modèle social français,  et responsable de l’explosion de la dette publique, aurait choisi de pousser la nation au bord de la crise pour provoquer les réformes jugées inéluctables.

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Le malaise social actuel de la Martinique est d’origine politique, identitaire et surtout idéologique.

— Par Jean-Marie Nol —

Le projet de budget 2026 du gouvernement de François Bayrou arrive dans un climat tendu tant en France hexagonale que dans les DROM : l’État, accablé par une dette publique de 113 % du PIB et un déficit de près de 6%, exige 43,8 milliards d’euros d’économies, dont 5,3 milliards prélevés sur les collectivités locales. En Martinique, l’équation semble implacable : une collectivité unique, déjà fragilisée par une démographie en recul et une économie dépendante des importations, doit financer à la fois l’urgence sociale – environ 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté – et les investissements vitaux en eau, transport, logement, énergie, transition écologique ou infrastructures scolaires, mais également satisfaire les exigences des acteurs économiques en matière d’augmentation de la commande publique . Aujourd’hui, force est de souligner que le malaise social est palpable dans l’île. Et pourtant, dans le même temps, force est de constater que les prix sont majoritairement plus élevés en Guadeloupe,en Guyane , à la Réunion qu’en Martinique. Par ailleurs, La Martinique, dispute à l’île de la Réunion, la première place aux différents classements des départements d’Outre-mer.

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Pourquoi les élus locaux de la Martinique seront bientôt sur des charbons ardents ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Martinique vit à nouveau des heures troublées, marquées par des violences urbaines, des blocages et des tensions qui semblent s’installer de nouveau peut-être durablement dans le paysage social et politique de l’île. Le mouvement RPPRAC, initialement perçu comme une expression populaire de rejet de la vie chère et des inégalités persistantes, a franchi une nouvelle étape en plaçant désormais les élus locaux, et plus particulièrement ceux de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), au centre de la cible de sa contestation. Les récents affrontements, qui ont conduit à l’envoi en urgence de gendarmes mobiles par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, témoignent d’une escalade préoccupante. Le fait que des tirs aient visé les forces de l’ordre à Fort-de-France illustre une radicalisation croissante qui dépasse le simple cadre de revendications économiques et traduit une défiance profonde vis-à-vis des institutions.

Si les barrages dressés dans la nuit ont pu être levés par les forces de sécurité, leur réapparition constante traduit un climat de confrontation qui n’est plus uniquement dirigé contre l’État français, mais bel et bien de contestation larvée contre la représentation politique martiniquaise.

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Péril en la demeure France et avis de tempête sur les Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

L’analyse de la société antillaise ne peut se concevoir qu’en relation directe avec celle de la France hexagonale, tant les deux réalités sociétales sont liées par l’histoire, l’économie, la politique et les représentations collectives. Isoler les Antilles dans une lecture analytique strictement locale reviendrait à ignorer que leur trajectoire est inséparable de la dynamique nationale : les choix budgétaires, les politiques sociales, la gestion des crises ou encore les orientations économiques prises à Paris ont des conséquences importantes aux Antilles et déterminent largement le quotidien des territoires ultramarins. En réalité la seule lecture de la situation de la société antillaise à partir du prisme uniquement local est inopérant pour un bon entendement d’une vision des choses , et s’avère souvent être une erreur d’appréciation pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la crise actuelle . L’évolution démographique, marquée par l’exode vers l’Hexagone, est elle-même le reflet d’inégalités persistantes, renforçant le sentiment d’écart entre centre et périphérie. Inversement, comprendre les fragilités de la société française dans son ensemble exige d’intégrer la question ultramarine, car les Antilles en sont une composante à part entière, révélatrice des tensions coloniales non résolues et des contradictions d’un modèle républicain qui se veut universel mais se heurte à des réalités particulières.

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Macron, l’architecte du chaos ?

La stratégie secrète du chaos financier de Emmanuel Macron pour redresser la France.

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est imposé comme un président dont la pensée intrigue, fascine ou agace, tant sa manière de gouverner semble s’écarter des sentiers battus de la politique française. Ses adversaires le voient tour à tour comme un stratège machiavélique, un joueur de poker imprudent ou un réformateur visionnaire mais en échec . Sa trajectoire brouille les repères classiques gauche-droite et alimente une théorie persistante : celle d’une stratégie secrète, construite autour de la mise en tension volontaire du système politique et financier français, pour provoquer un choc et donc une catharsis dont l’objectif serait, à terme, le redressement de la nation.

Dès son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron avait posé son diagnostic : la France est prisonnière d’un modèle socio-économique devenu insoutenable. Son livre Révolution publié en 2016 annonçait déjà la couleur, fustigeant trente années d’inaction et de lâcheté politique où l’endettement avait remplacé la croissance. Pourtant, ironie de l’histoire, son premier mandat et la crise du Covid ont accéléré ce qu’il dénonçait : la dette est passée de 97 % à 116 % du PIB, soit aujourd’hui une dette de l’ordre de près de 3350 milliards d’euros, aggravant une dépendance vis-à-vis des marchés financiers et des institutions européennes.

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Guadeloupe : du nationalisme au patriotisme économique

De la nécessité de rebattre les cartes de la pensée intellectuelle et du positionnement idéologique en Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

En 2021, j’écrivais l’amère vérité dans une tribune qui s’intitulait  « L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe [et dans une moindre mesure de la Martinique] » et qui a été publié le 19 septembre 2021 sur le site de madinin’art .

Dans ce texte, je me suis livré à une critique sévère du déclin des élites intellectuelles locales, de la médiocrité croissante du débat public et de la perte de légitimité des élites face à la montée du populisme identitaire et syndical. Par ailleurs, j’y déplorait une jeune génération trop souvent dépolitisée, détachée du futur, vulnérable aux discours creux des réseaux sociaux , et en perte de repères pour imaginer l’avenir collectivement.  Le constat était clair : la pensée antillaise se délite, le débat public s’appauvrit, les élites s’éclipsent. Quatre ans plus tard, tout cela s’est accéléré. Les défis climatiques, technologiques, économiques nous frappent déjà. Reste-t-il un horizon d’espérance ? Cette contribution actualisée est un appel : éveillez-vous, résistez, inventez.

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Le prix du désengagement

Restauration de la sécurité et de l’autorité : La Guadeloupe et la Martinique condamnées au désenchantement et à l’impuissance face à la mutation sociétale  ?

— Par Jean-Marie Nol —

Dans les Antilles françaises, le sentiment d’un désordre social qui s’installe durablement ne relève plus du simple ressenti, il s’appuie sur des chiffres et des réalités tangibles. La Guadeloupe et la Martinique, jadis perçues comme des laboratoires de l’intégration républicaine, se trouvent aujourd’hui confrontées à une crise multidimensionnelle : explosion de la violence, perte de confiance dans les institutions, désenchantement de la jeunesse et essoufflement économique. Face à ce tableau préoccupant, deux urgences s’imposent : instaurer la sécurité tout en restaurant l’autorité de l’État et exiger des élites économiques et politiques un sens accru de la responsabilité collective.

Les homicides, les tentatives de meurtre, la banalisation de l’usage des armes à feu donnent à voir une société où la mort se mêle à une certaine impuissance des autorités et à une véritable poussée de la peur citoyenne. La violence juvénile n’est pas un accident conjoncturel mais le symptôme d’un malaise sociétal profond.

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 Défi : relancer l’économie guadeloupéenne‑martiniquaise 

Le compte à rebours de la mutation de la Guadeloupe  et de la Martinique prise dans un champ de forces politiques et économiques contradictoires.

— ParJean-Marie Nol —

Dans un contexte budgétaire très dégradé, tous les acteurs de l’économie française , à tous les niveaux, attendent à la prochaine rentrée un serrage de vis de la part du gouvernement et gèlent toute initiative. Cette situation crée de l’attentisme, tant de la part des ménages en termes de consommation que des entreprises en termes d’investissements. Aujourd’hui l’économie française est amorphe. Dans le même temps, pour les mêmes raisons de précaution, le taux d’épargne des Français reste très élevé (environ 18% des revenus disponibles), essentiellement entretenu par les retraités.

Indépendamment des tensions internationales, le déficit public, accompagné du surendettement de l’État et des incertitudes qu’ils entraînent, est bien l’une des principales causes de la léthargie de l’économie française que l’on retrouve dans les dernières prévisions de l’Insee pour cette année 2025. Mais par ailleurs, dans le même ordre d’idée,  la dégradation des signaux de l’économie de la Guadeloupe et surtout de la Martinique nous envoie aujourd’hui un vrai signal d’alerte sur les velléités d’autonomie à l’heure où les finances publiques sont  chamboulées en France.Cela

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Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen

La Guadeloupe résiste bien mieux à la crise que ses voisines caribéennes .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe se trouve aujourd’hui en ligne de mire de la crise et à la croisée des chemins, ballottée entre stagnation économique, cherté de la vie et dépendance alimentaire persistante. Mais force est de souligner qu’il existe un gap avec les autres îles de la caraïbe qui s’avèrent beaucoup plus fragiles que la Guadeloupe sur le plan économique et social , mais que l’actuel brouillard politique identitaire et surtout idéologique empêche de voir dans sa complexité .

Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen .

L’archipel, dont l’économie repose encore largement sur le tourisme, l’agriculture, l’industrie légère et les services, doit sa relative stabilité au lien avec la France, dont les subventions et les importations soutiennent les équilibres fragiles. En 2025 pourtant, la croissance est en panne et le PIB par habitant recule depuis 2023, accentuant la fracture avec la moyenne nationale. Avec 27 400 euros par habitant, la Guadeloupe se situe désormais derrière la Martinique, et bien loin des 41 100 euros constatés en métropole.

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Autonomie sans moyens : le piège ultramarin

De la question paradoxole des réparations et du principe de précaution appliqué à la réflexion sur l’autonomie ?

— Par Jean-MarieNol —

Dans le débat actuel sur l’autonomie des territoires ultramarins, la question des réparations liées à l’esclavage et à la colonisation s’entrelace avec une problématique identitaire , juridique et politique plus vaste : celle du principe de précaution appliqué à une responsabilité locale accrue. Cette combinaison peut, si elle est mal pensée, se transformer en un piège redoutable : transférer aux collectivités ultramarines la charge morale et juridique de réparer des injustices historiques responsables de l’actuel mal développement tout en les privant des moyens financiers et institutionnels nécessaires pour y parvenir.

L’idée de réparation, dans son sens le plus noble, vise à reconnaître un tort, à en évaluer les conséquences et à mettre en œuvre des mesures de compensation. Or, dans le cas de l’esclavage et de la colonisation, la complexité historique et juridique rend cette démarche particulièrement délicate. Bien que la loi Taubira de 2001 ait reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité, aucune procédure claire de réparation matérielle n’a été instituée, et les demandes financières, comme celle des 200 milliards d’euros réclamés par le Mouvement international des réparations en 2005, se sont heurtées à l’impossibilité d’établir avec précision les préjudices subis.

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Guadeloupe : crise climatique, enjeu d’autonomie

Les impacts prévisibles du changement climatique sur l’économie de la Guadeloupe : alors à quoi nous attendre dans les prochaines années ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, déjà vulnérable en raison de son insularité, de sa dépendance aux importations et de la fragilité de ses infrastructures, se trouve aujourd’hui interrogée de façon pressante à l’heure de la revendication d’autonomie face à la révolution technologique de l’intelligence artificielle et surtout au changement climatique. Les projections scientifiques sont claires : la région Caraïbe est un « hot-spot » du réchauffement planétaire, subissant des effets plus rapides et plus intenses que la moyenne mondiale. En Guadeloupe, la hausse des températures a déjà atteint +1,82 °C entre 2000-2024, dépassant largement la moyenne mondiale de +1,59 °C. Si la tendance se poursuit, les prévisions annoncent une augmentation supplémentaire de +1,5 à +2 °C d’ici 2050. Ces bouleversements thermiques s’accompagnent de phénomènes extrêmes plus fréquents : vagues de chaleur multipliées par quatre depuis 1950, cyclones plus violents, sécheresses prolongées et inondations destructrices.

L’impact économique de cette dérive climatique se lit déjà dans les bilans financiers mondiaux.

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La Guadeloupe comme symptôme d’une montée de l’autoritarisme ?

Violence et ensauvagement de la société : les prémisses d’un régime autoritaire se profilent de façon inéluctable en France !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans une France traversée par des vagues d’insécurité toujours plus intenses, dans une société qui semble se déliter à grande vitesse, avec une violence indicible et un développement irrépressible du narco-traffic, l’hypothèse de l’instauration d’un régime autoritaire n’est plus seulement une crainte lointaine, mais un scénario de plus en plus évoqué, parfois même souhaité, comme une réponse radicale à un chaos politique et sociétal perçu comme incontrôlable. L’actualité de la Guadeloupe offre un miroir grossissant de cette tendance. Là où la violence s’exprime avec une brutalité sans filtre, où la jeunesse bascule massivement dans la délinquance et la criminalité , où les institutions perdent pied, se lit en filigrane l’effondrement d’un modèle républicain fondé sur la médiation, la prévention et la cohésion sociale. Le cas guadeloupéen, loin d’être une singularité périphérique, apparaît désormais comme une illustration avancée de ce qui guette la France dans son ensemble.

Les chiffres sont glaçants et les faits s’enchaînent sans relâche : plus de trente homicides en Guadeloupe et vingt en Martinique depuis le début de l’année, des fusillades quasi quotidiennes, des règlements de comptes impliquant de très jeunes individus, et la présence inquiétante de dizaines de milliers d’armes à feu en circulation.

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L’IA en Guadeloupe : Menace ou Opportunité ?

La mutation sociétale de la Guadeloupe est en marche avec les enjeux économiques de l’intelligence artificielle et de la robotisation.
—Par Jean-Marie Nol —
« D’ici 5 ans, 30 % des employés de la Guadeloupe seront remplacés par des IA » et cela devrait susciter la frayeur des travailleurs inquiets pour leur avenir et l’inquiétude des acteurs économiques et sociaux sur les conséquences du climat social avec la dégradation du tissu sociétal.
Alors que l’intelligence artificielle s’immisce dans tous les secteurs, les entreprises dans le monde se préparent à une transformation radicale de leurs effectifs, remplaçant progressivement les employés humains par des systèmes automatisés.Dans un monde en perpétuelle mutation, où la vitesse des bouleversements technologiques dépasse notre capacité d’adaptation, la Guadeloupe risque de se retrouver face à une rupture économique majeure. Et force est de souligner que l’une des seules parade envisageable est la mise en œuvre immédiate de la création par l’État et le conseil régional d’un réseau d’entreprises de transformation de type agroalimentaire. À l’intersection de la révolution numérique, de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation, l’archipel voit se dessiner un avenir incertain, porteur autant de risques que d’opportunités.

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Outre-mer : vers une autonomie à crédit

D’ici 2030 , l’autonomie à l’épreuve du grand dessèchement monétaire et de la rigueur budgétaire.

— Par Jean-Marie Nol —

L’évolution institutionnelle des territoires d’outre-mer vers davantage d’autonomie semble désormais une trajectoire inévitable. Elle s’inscrit dans un mouvement global de l’ensemble des territoires d’outre-mer, alimenté par une montée en puissance du sentiment identitaire, largement relayé par les élus et de plus en plus accepté, voire encouragé, par l’État français. Toutefois, derrière les discours en apparence favorables à cette autonomie se cache une réalité beaucoup plus prosaïque, marquée par une logique d’ajustement budgétaire. En effet, l’autonomie n’est pas seulement envisagée comme une avancée démocratique ou identitaire, mais aussi, et surtout, comme une solution économique à court et moyen terme pour l’État, qui y voit une opportunité de réduire la charge budgétaire que représentent les outre-mer. Dans ce contexte, un phénomène préoccupant est appelé à s’intensifier d’ici 2030 : la diminution progressive de la masse monétaire en circulation dans ces territoires. Et avec elle, les conséquences économiques et sociales risquent d’être profondes. La masse monétaire d’un pays ou d’une zone monétaire permet de connaitre la quantité de monnaie en circulation entre agents économiques.

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Congrès sur l’autonomie : dire la vérité au peuple sans fard ni détours !

— Par Jean-MArie Nol —

Les dernières discussions au Congrès des élus  guadeloupéens ont remis sur la table la question de l’autonomie, avec une volonté affichée d’explorer l’application de l’article 74 de la Constitution, sur le modèle de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.

Et c’est dans ce contexte qu’il faut s’interroger sur l’évolution de l’autonomie comme étant une première étape irrépressible vers un statut d’indépendance. Et force est de souligner que tout cela va dans le sens de l’histoire de la décolonisation , mais encore faut-il dire la vérité au peuple et ne pas avancer masqué comme le fait le président du conseil départemental . Cette perspective, présentée par certains comme une solution miracle , mais qui quoiqu’il en soit in fine dépendra de la volonté du peuple , est pourtant loin d’être une évidence , mais tenons l’hypothèse pour vraisemblable compte tenu du caractère inaliénable de l’autodétermination des peuples colonisés. Ce débat a déjà eu lieu et a tourné à l’affrontement doctrinal entre communistes et indépendantistes. La question de la ligne idéologique n’est pourtant toujours pas tranché entre autonomie et indépendance, et pourtant avec le recul, force est de constater que ce sont les communistes qui avaient raison à l’époque au niveau de la doctrine politique et de la ligne idéologique en posant comme postulat l’autonomie étape vers l’indépendance, notamment avec la convention de Morne rouge.

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Guadeloupe à la croisée des chemins

Le déni collectif de réalité économique et les non dits sur la question identitaire et raciale ne sont-ils pas les principaux freins au développement harmonieux de la Guadeloupe ?
— Par Jean-Marie Nol —
La Guadeloupe traverse une période charnière de son histoire institutionnelle et économique, mais au lieu d’affronter lucidement les réalités, elle semble souvent s’enfermer dans un déni collectif nourri de non‑dits identitaires et raciaux. Le récent congrès des élus sur l’autonomie a été un révélateur brutal de cette fracture : alors qu’il était question de l’évolution statutaire du territoire, aucun dialogue préalable n’avait été engagé avec les acteurs économiques et sociaux par le président du conseil départemental , comme si le monde de l’entreprise ne méritait pas voix au chapitre. Un forum citoyen ultérieur, organisé en urgence par le président du conseil régional, a tenté de corriger le tir, mais le mal était fait. Cette omission volontaire illustre la persistance d’un vieux réflexe idéologique où l’économie réelle est tenue à distance, comme contaminée par une histoire coloniale douloureuse et par le fait que, dans l’imaginaire collectif, la majorité des chefs d’entreprise seraient extérieurs à l’identité antillaise.

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Évolution statutaire versus développement économique de la Guadeloupe

— Par Jean-Marie Nol —

Une fois refermée, la « parenthèse enchantée » du Congrès sur l’autonomie,  a laissé la place à des responsables publics jugés déprimants par les Guadeloupéens, eux-mêmes pas franchement optimistes. Tous les élus locaux s’entendent sur la nécessité d’apporter de l’espoir dans le débat, mais le peuvent-ils ?

Non, car à notre sens, ils en sont incapables tant l’axiome de départ est faussé par l’idéologie et est grande l’anomie de l’économie . En Guadeloupe, la formule créole « Ou ni espwa a mal papay » revient souvent dans les conversations, comme un adage lucide sur l’état du territoire. L’image est parlante : le papayer mâle fleurit mais ne porte jamais de fruits. C’est l’espoir vain, celui qui nourrit les discours mais jamais les lendemains. Et c’est précisément ce sentiment qui traverse aujourd’hui le débat public autour de l’avenir économique de l’archipel. Après la clôture également de la « parenthèse tout aussi enchantée » des forums citoyens faisant suite au Congrès sur l’autonomie, les illusions d’un bouleversement salvateur se sont vite dissipées, laissant place à une morosité que les élus, jugés eux-mêmes désabusés, ne parviennent plus à dissiper.

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La violence en Guadeloupe : Symptôme d’une déliaison sociale

La flambée  des violences en Guadeloupe est l’indice d’un affaissement de l’autorité et non plus d’une fracturation sociale .

— Par Jean-Marie Nol —

La flambée de violences que connaît actuellement la Guadeloupe ne peut se comprendre uniquement comme le symptôme d’une fracture sociétale classique comme en France hexagonale. Elle apparaît d’abord comme le signe inquiétant d’un affaissement général de l’autorité , d’un délitement de la valeur travail, et d’une perte de repères collectifs qui laissent la société guadeloupéenne livrée à elle-même. Penser qu’une société réputée pacifiée par le progrès social et l’existence d’un certain niveau de vie d’une importante classe moyenne serait à l’abri d’un basculement dans la violence extrême est une illusion dangereuse. L’histoire locale, marquée par l’esclavage, la période coloniale et des épisodes de guerres meurtrières, démontre que les sociétés créoles n’ont jamais été totalement éloignées de la brutalité. En analysant les choses sous cet angle de vue, faudrait -il alors se référer à l’épigénétique ou encore à la neuro -psycho généalogie ? Quoiqu’il en soit, la violence à laquelle nous assistons en Guadeloupe interpelle jusqu’à la sidération.

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Quand l’IA pousse les banques hors d’Afrique

Les dessous inavouables de la recolonisation de l’Afrique et les raisons du départ accéléré des banques françaises du continent Africain !

— Par Jean-Marie Nol —

Les banques jouent un rôle crucial dans l’économie d’un pays. Alors se pose la question de savoir pourquoi et comment les banques françaises accélèrent leur départ du continent africain , notamment sous la pression de l’intelligence artificielle ? 

Les grandes banques françaises, longtemps perçues comme des piliers incontournables du financement en Afrique, amorcent depuis quelques années un retrait accéléré du continent. Ce mouvement, loin d’être anecdotique, s’inscrit dans un bouleversement profond du secteur bancaire mondial sous l’effet de l’intelligence artificielle et de la transformation numérique. Alors que les banques jouent traditionnellement un rôle de premier plan dans la collecte de l’épargne, l’octroi de crédits, la création de monnaie et la stabilité financière, leur désengagement en Afrique surprend et suscite de vives interrogations. Pendant des décennies, elles ont permis le financement d’entreprises locales, soutenu des investissements structurants et contribué à la bancarisation progressive des populations. Pourtant, malgré la vitalité démographique et les perspectives de croissance du continent, les grandes institutions françaises choisissent de quitter l’Afrique en cédant leurs filiales ou en réduisant drastiquement leurs opérations.Ce

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Nouvelle Caledonie :  » Imité ka détenn… »

— Par Jean-Marie Nol —

Il aura fallu dix jours et une nuit entière pour sceller un accord politique historique entre les représentants calédoniens et l’État français, donnant naissance à un texte qui, s’il ne met pas fin aux incertitudes, ouvre résolument une nouvelle ère institutionnelle. Derrière le titre consensuel de « Projet d’accord sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie » se dessine une architecture complexe, mêlant souveraineté partielle, reconnaissance identitaire, révision du partage des compétences et projection économique. Le fondement du texte repose sur la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie », inscrit dans la Constitution française, disposant d’une nationalité propre, d’une Loi fondamentale, et susceptible d’être reconnu par la communauté internationale. Une avancée considérable qui marque une rupture avec le modèle colonialiste implicite de la dépendance, mais qui, à bien des égards, pose aussi les jalons d’un futur incertain, traversé de ressentiments toujours présents, de tensions latentes et de défis économiques colossaux.

Cette évolution calédonienne, si elle réussit à franchir l’étape référendaire de 2026, pourrait constituer un précédent majeur pour l’ensemble des territoires ultramarins. L’instauration d’une double nationalité – française et calédonienne – est une innovation institutionnelle d’ampleur jusque là absente du droit français .

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Guadeloupe : le choc des réalités

Le temps presse et l’immobilisme  n’est plus une option crédible pour la Guadeloupe !

— Par Jean Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe  —

Avant de penser pouvoir régler les fractures profondes et les dysfonctionnements récurrents  qui minent la Guadeloupe avec un changement statutaire, chose qui s’avère illusoire , il est indispensable d’affronter d’abord le choc des réalités et ne plus faire preuve de naïveté coupable . Car les discours idéologiques et politiques, les incantations électoralistes ou les fuites en avant institutionnelles ne suffisent plus face à l’épreuve du réel. C’est à une mise à nu brutale mais nécessaire de la situation que nous invite ce temps de crise multiforme. Une crise qui, si elle n’est pas regardée en face, risque de précipiter notre territoire dans une forme d’implosion silencieuse. La lucidité est douloureuse, mais elle est le seul point de départ crédible vers une reconstruction économique, sociale et culturelle. Et cette reconstruction suppose, en premier lieu, une prise de conscience collective des chocs qui s’annoncent.

Le premier de ces chocs est climatique. Il n’est plus théorique, il est déjà à l’œuvre.

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Une île, deux fidélités

Pourquoi en l’absence de fibre patriotique, c’est désormais l’économie qui doit primer en matière de catalyseur du développement de la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe —

L’histoire de la Guadeloupe, tissée de conquêtes, d’appropriations, d’esclavage et d’assimilation, n’a pas encore permis l’émergence d’une nation avec un sentiment patriotique au sens classique du terme. Ce constat, loin d’être une opinion isolée, plonge ses racines dans un héritage colonial profondément ancré et toujours perceptible dans les structures économiques et sociales de l’île. Depuis le 28 juin 1635, date de la prise de possession de la Guadeloupe par la France, la construction identitaire du territoire s’est faite sous le sceau de la domination. Après l’extinction du peuple premier, la Guadeloupe est née colonie. Cette naissance brutale, marquée par l’extermination des populations autochtones Kalinagos, la traite négrière et la mise en esclavage de milliers d’Africains, a laissé en héritage une société fragmentée, dépendante financièrement et économiquement , assistée socialement où l’idée de nation n’a jamais réellement pu émerger jusqu’à aujourd’hui et a fortiori s’imposer au peuple .

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Le temps économique n’est pas celui de l’idéologie politique !

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que la Guadeloupe s’interroge sur son avenir institutionnel, une dissonance de plus en plus manifeste s’impose entre les discours politiques et les réalités économiques. Le débat sur l’autonomie, relancé par une majorité d’élus locaux en quête de différenciation, masque une réalité bien plus urgente : celle d’un modèle économique et social à bout de souffle, pris en tenaille entre les impératifs budgétaires de l’État et l’effondrement progressif des équilibres sociaux locaux . Car le temps politique, dicté par les échéances électorales et les stratégies de communication, entre en collision frontale avec le temps économique, lent, exigeant, structurel. Cette fracture n’est pas théorique : elle se traduit, au quotidien, par l’incapacité de la Guadeloupe à initier les transformations nécessaires à sa résilience, et par la surdité croissante d’un État centralisé, plus préoccupé par la réduction de son déficit que par la reconstruction d’un projet économique partagé avec ses territoires d’Outre-mer.

Le contraste est d’autant plus frappant que le gouvernement s’engage désormais dans une austérité affirmée. « On est en situation de danger extrême. Ça ne rend pas populaire de dire ça, ce n’est pas agréable… Un très grand nombre de Français l’ont entendu mais un grand nombre ne croit pas que ça les concerne », a déclaré le locataire de Matignon.

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