Catégorie : Les chroniques de Jean-Marie Nol

Outre-mer : les oubliés du budget 2026

Le krach de l’économie qui vient : « Nous devrions nous en inquiéter sérieusement en Guadeloupe et Martinique « 

— Par Jean Marie Nol —

L’annonce du projet de loi de finances 2026 a résonné comme un coup de tonnerre dans les Outre-mer. Pour la première fois depuis six ans, le budget du ministère qui leur est consacré sera amputé de manière significative. Ce recul symbolise un virage politique clair : celui d’une rigueur assumée, qui privilégie l’orthodoxie budgétaire à la cohésion économique et sociale. Derrière les chiffres, c’est une vision du lien entre la France et ses territoires d’outre-mer qui s’effrite, laissant craindre un basculement silencieux vers le désengagement de la France au profit d’un futur rattachement direct à l’Europe.

En cherchant à réduire un déficit public devenu abyssal, le gouvernement entend économiser 30 milliards d’euros d’ici 2026, en conjuguant hausses de recettes et coupes dans les dépenses. Les Outre-mer figurent parmi les premières victimes de cette cure d’austérité : 160 millions d’euros en moins par rapport à 2025, soit une baisse de près de 6 % des crédits. Le bât blesse d’autant plus que, en plus de la baisse des dépenses, le gouvernement propose de faire 750 millions d’euros d’économies sur le dispositif d’aides aux entreprises ultramarines en coupant notamment dans les exonérations prévues par la loi LODEOM, et en remaniant les dispositifs de défiscalisation de l’investissement productif.

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Outre-mer : Vers un transfert à l’Europe ?

Coup de rabot sur le budget de l’outre-mer : pourquoi autant de manque de discernement des intellectuels et d’aveuglement de nos élus ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le coup de rabot annoncé sur le budget de l’Outre-mer marque sans doute plus qu’une simple inflexion budgétaire : il s’apparente à un tournant historique dans la gouvernance des territoires ultramarins. À travers cette réduction de moyens et la redéfinition progressive des compétences, c’est un véritable basculement stratégique qui se dessine — celui d’un transfert partiel, puis peut-être total, de la gestion politique et surtout économique de l’Outre-mer vers l’Union européenne. Cette hypothèse, encore taboue dans le débat public, prend aujourd’hui une consistance nouvelle à la lumière des signaux faibles envoyés par le gouvernement français et du contexte budgétaire national qui ne laisse plus aucune marge de manœuvre financière aux régions et territoires d’outre-mer.

En effet, la France n’a plus les moyens de financer indéfiniment les 36 milliards d’euros que représente chaque année le coût global de l’Outre-mer pour ses finances publiques. Derrière la rhétorique du « recentrage budgétaire » ou de la « rationalisation de la dépense publique » se profile une réalité plus brutale : l’hexagone , asphyxiée par la dette et contrainte par les règles européennes de discipline budgétaire, prépare une redéfinition profonde de sa relation avec ses territoires éloignés.

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Un territoire sans cap

Mais qui sont les coupables et responsables des maux et de la dérive de la société antillaise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La société guadeloupéenne traverse aujourd’hui une crise multiforme dont les symptômes sont visibles à tous les niveaux de la vie collective : violence aveugle et endémique avec au compteur un 43 ème meurtre par balles depuis le début de l’année , mal-être sociétal, perte de sens et de repères, déliquescence des solidarités familiales, délitement de la famille, éducation nationale dont la mission d’éducation et d’instruction est en perdition, exil massif de la jeunesse faute de perspectives, et crise aiguë des services publics essentiels, à commencer par celui de l’eau. À cette liste de maux s’ajoutent une économie atone et sans croissance , étranglée par la stagnation du BTP et plus largement de l’activité économique , un endettement excessif des ménages et surtout des collectivités locales, et un vieillissement démographique qui fragilise encore davantage le secteur de la santé et le tissu social. Ces phénomènes ne sont pas le fruit du hasard : ils traduisent, au fond, la faillite de la décision publique nationale et locale, le manque de clairvoyance de nos parlementaires et de responsabilité de ceux des élus locaux qui, depuis des décennies, ont eu pour mission de conduire la Guadeloupe vers un avenir plus stable et plus équitable.

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Espérer la crise ou bâtir l’avenir ?

Quel futur souhaitable pour la Guadeloupe et la Martinique dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le président Emmanuel Macron a récemment convié les élus ultramarins à l’Élysée pour discuter de l’avenir institutionnel des territoires d’Outre-mer. À l’issue de cette rencontre, des groupes de travail sur l’autonomie seront installés d’ici la fin de l’année afin d’explorer les voies d’une possible évolution statutaire. Mais le chef de l’État, tout en ouvrant cette perspective, a prévenu : « on ne peut sans doute pas demander de nouveaux droits sans en sacrifier d’autres ». Cette formule sibylline , mais lourde de sens, sonne comme un avertissement aux élus dans un contexte où la France, traversée par des crises à répétition, se prépare à affronter des années d’incertitudes financières, économiques, sociales et politiques.

Car 2026 s’annonce déjà comme une année charnière, peut-être celle de tous les dangers : instabilité politique et surtout institutionnelle, menace de récession, faillites d’entreprises en série, plans sociaux et déséquilibres budgétaires accumulés , menaces géopolitiques, laissent présager un avenir sombre. Le pays semble s’être enfoncé dans une spirale d’immobilisme et de défiance, incapable de se réinventer autrement que sous la contrainte d’une catharsis .

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Outre-mer : les sacrifiés du budget

Budget 2026: reculer sur la dette pour mieux plonger à terme dans l’austérité ?

— Par Jean-Marie Nol —

Le budget présenté par le gouvernement de Sébastien Lecornu s’apparente à un exercice d’équilibrisme où la prudence affichée masque difficilement la perspective d’un plongeon inévitable dans l’austérité. En apparence, l’exécutif se veut rassurant : il s’agit d’un plan de redressement budgétaire mesuré, étalé dans le temps, pour ramener le déficit public de 5,4 % du PIB cette année à 4,7 % en 2026. Un effort de 30 milliards d’euros est annoncé, mais il s’agit là d’un premier pas dans une marche beaucoup plus longue et périlleuse, car selon le Conseil d’analyse économique, il faudrait plus de 100 milliards d’euros d’efforts pour stabiliser la dette française, désormais proche de 116 % du PIB. Autrement dit, le gouvernement recule pour mieux plonger, retardant une cure de rigueur dont les contours s’esquissent déjà.

Dans ce contexte de tensions politiques et de défiance généralisée, la scène parlementaire s’enlise dans une opposition stérile où le débat d’idées cède le pas aux postures. Les motions de censure qui ont échoué à faire tomber le gouvernement n’étaient qu’un épisode de plus dans cette guerre d’usure institutionnelle, où chaque camp joue son propre calcul politique plutôt que l’intérêt national.

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Censure et risque politique

Le jeu trouble de démagogie et d’irresponsabilité des députés d’outre-mer qui fait le jeu des extrêmes.

— Par Jean-Marie Nol —

Il est un paradoxe saisissant dans la vie politique française : ceux des députés qui se posent en remparts contre la montée du Rassemblement national en viennent aujourd’hui, par calcul ou inconscience, à lui ouvrir la voie royale du pouvoir . C’est précisément ce que révèle le comportement d’un groupe de députés socialistes d’outre-mer – Christian Baptiste, Béatrice Bellay, Élie Califer, Philippe Naillet et Jiovanny William – qui selon une dépêche de l’AFP ont décidé de voter la motion de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, malgré la consigne claire du Non à la censure du Parti socialiste. En s’associant à un geste politique dont les conséquences pourraient provoquer la chute du gouvernement et, à terme, la dissolution de l’Assemblée nationale, ces élus offrent en fait, à l’insu de leur plein gré, de manière totalement irresponsable un tremplin inattendu à Marine Le Pen et à Jordan Bardella pour une prochaine accession aux responsabilités du pouvoir en France. Force est de souligner qu’ils en seront tous comptables dans le futur.

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Guadeloupe : autonomie ou statu quo ?

Autonomie ou nouvel acte de décentralisation pour la Guadeloupe , telle est la question posée avec Naïma Moutchou au ministère des outres-mers ?

— Par Jean-Marie Nol —
Avec la nomination de Naïma Moutchou au ministère des Outre-mer, c’est un signal fort qu’envoie Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu : celui de l’ouverture d’un processus inédit, celui de l’autonomie de la Guadeloupe. Dans un contexte politique explosif, où le nouveau Premier ministre peine déjà à éviter une censure parlementaire synonyme de dissolution, cette décision s’inscrit dans une recomposition politique incertaine, mais aussi dans une stratégie de rupture avec le vieux modèle institutionnel de la départementalisation. Après les épisodes fugaces de Michel Barnier, François Bayrou et Sébastien Lecornu, c’est un pouvoir à bout de souffle qui tente de se réinventer. Ce Sébastien Lecornu bis, installé à Matignon, incarne moins un souffle nouveau qu’une continuité contrainte, dans un moment où l’État central vacille sous la pression conjuguée d’une gauche revancharde, d’une droite fracturée et d’un centre sans repères.

Dans la France d’aujourd’hui, la fracture entre les élites mondialisées et les classes moyennes reléguées s’est muée en abîme social et culturel.

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Guadeloupe : Un capital sans développement

À la racine du mal- développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local 

— Par Jean-Marie Nol —

Le mal-développement de la Guadeloupe ne peut se comprendre sans remonter à la racine profonde de son déséquilibre économique : la mauvaise formation du capital.La formation de capital est essentielle au développement économique, car elle améliore la capacité productive et l’efficacité d’une économie. Toutefois, la formation de capital n’est pas un processus simple ou automatique. Cela dépend de divers facteurs tels que la disponibilité de l’épargne, la répartition de l’épargne, la qualité de l’investissement, l’environnement institutionnel et politique, ainsi que les facteurs sociaux et culturels qui influencent le comportement d’épargne et d’investissement. Sous des apparences de prospérité relative entretenue par la consommation et la fonction publique qui sont les principaux facteurs de croissance , l’archipel souffre d’un désordre structurel qui empêche la transformation de son épargne en moteur de croissance. En d’autres termes, le capital existe, mais il ne circule pas là où il devrait ; il s’accumule sans produire, il s’épargne sans investir. Cette déconnexion entre richesse disponible et création productive constitue le nœud gordien du problème de la structure déséquilibrée de l’économie guadeloupéenne .

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Guadeloupe : L’érosion silencieuse de la classe moyenne

— Par Jean-Marie Nol —

Pourquoi le risque de disparition de la classe moyenne en Guadeloupe n’a jamais été aussi élevé ?

La question de la paupérisation voire même de la disparition dans un proche avenir de la classe moyenne en Guadeloupe s’inscrit dans un contexte beaucoup plus large, marqué par l’émergence de l’intelligence artificielle et ses conséquences redoutées sur l’emploi, notamment dans le secteur public. Selon une étude relayée par les médias et publiée le 30 septembre , 427.500 fonctionnaires français pourraient être remplacés à moyen terme par des systèmes automatisés, ce qui représenterait près de 8 % des effectifs de la fonction publique. Ce chiffre, vertigineux, illustre la profondeur de la transformation en cours : l’IA n’est plus seulement un outil, elle s’impose désormais comme un acteur à part entière de l’organisation des sociétés modernes. Si certains métiers liés au traitement administratif, à la gestion documentaire ou à la comptabilité sont en première ligne, cette lame de fond ne laisse personne totalement indemne. Même les professions où la dimension humaine reste centrale, comme la santé, l’éducation ou la sécurité, voient apparaître des applications d’assistance qui redéfinissent peu à peu les contours du travail.

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La surprenante stratégie secrète du pas de deux d’Emmanuel Macron avec le R.N.

— Par Jean-Marie Nol —

La politique en France est un théâtre d’ombres chinoises, mais au bout du compte, c’est l’économie du pays qui est en souffrance. Depuis son arrivée au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron a façonné une image déroutante qui oscille entre l’habileté stratégique et l’imprudence politique notamment avec ses petites phrases à l’emporte pièce . Ses partisans louent sa capacité à dépasser les clivages traditionnels, ses détracteurs le décrivent comme un joueur de poker menteur cynique qui n’hésite pas à précipiter le pays dans la crise économique et financière et le désordre pour forcer les évolutions qu’il estime nécessaires. Cette ambiguïté nourrit une théorie persistante : loin d’être le fruit d’erreurs ou de maladresses, le chaos actuel résulterait d’un plan prémédité, une stratégie du choc visant à provoquer une catharsis nationale en laissant le rassemblement national accéder au pouvoir dans l’objectif de l’user ,avant la présidentielle de 2027, dans l’exercice des responsabilités en pleine crise de la dette .

Dès son essai Révolution publié en 2016, Macron dénonçait trois décennies d’inaction, accusant les gouvernements successifs d’avoir remplacé la croissance par la dette publique.

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La société antillaise doit penser l’avenir et agir autrement à l’aide d’une vision prospective !

— Par Jean-Marie Nol —

L’avenir de la société antillaise ne se dessine pas dans un futur lointain: il est déjà là en creux dans la trajectoire budgétaire de la France hexagonale qui fait face à des mutations et des problématiques quasi insolubles à régler dans l’immédiat.

Instabilité politique, montée du RN, finances publiques dégradées… Les guadeloupéens sont particulièrement préoccupés par la situation délétère qui a cours dans l’Hexagone. Ceux parmi les responsables économiques et politiques qui sauront anticiper ces mutations et s’y adapter activement ne se contenteront pas de suivre le changement, ils en seront les acteurs. Et s’ils en sont les précurseurs, ils sauront comment minimiser les risques notamment qui résident dans le futur recul de l’investissement public et privé,et donc bénéficieront d’un avantage concurrentiel décisif avec le concours de la démarche prospective. La prospective est une démarche de réflexion sur l’avenir et d’exploration des futurs possibles , qui vise à éclairer les décisions et les actions collectives en intégrant les enjeux du temps long.. Le monde connaît une transformation sans précédent, et la Guadeloupe ne fait pas exception.

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Crise : la France ne serait donc qu’une « vallée de larmes » ?

— Par Jean-Marie Nol —

La France donne aujourd’hui l’image d’une vallée de larmes, tant les tensions sociales, politiques et économiques s’y superposent en un enchaînement presque ininterrompu de crises. Les mouvements de grève, les blocages annoncés et les manifestations massives, qui marqueront une nouvelle étape ce 18 septembre, traduisent une colère et une profonde lassitude du pays face aux mesures d’austérité et à un modèle social fragilisé. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, à peine nommé, se retrouve déjà confronté à une épreuve de force avec les forces politiques de l’opposition et avec une rue qui refuse de céder sur des revendications essentielles : salaires, pouvoir d’achat, justice sociale et fiscale. Cette colère, nourrie par des années de frustrations accumulées, s’exprime désormais à une échelle nationale, avec des perturbations prévues dans l’ensemble du quotidien des Français, des transports à l’éducation en passant par la santé et l’énergie. Les syndicats veulent démontrer que l’arme du blocage reste encore l’ultime moyen de se faire entendre face à un pouvoir jugé sourd aux attentes populaires en raison de la problématique de la dette .

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Budget 2026: Quand la classe politique française se tire une balle dans le pied ?

— Par Jean-Marie Nol —

Après le  » bloquons tout » de la rue, voilà la nouvelle probabilité du »lâchons tout » de la classe politique.

Tous les députés Antillo- guyanais ont voté la chute du gouvernement de François Bayrou. En participant à la chute de François Bayrou, alors même que plusieurs projets de loi cruciaux pour les outre-mer — sur la vie chère, la continuité territoriale ou les mesures sur l’insécurité et la lutte contre le narco-traffic — étaient en cours d’examen. En suivant la ligne d’opposition de leurs groupes respectifs, ils ont fait primer la logique nationale partisane sur la défense immédiate des intérêts locaux, au risque de fragiliser les dossiers essentiels à leurs territoires. A notre sens, c’est une démarche politicienne et électoraliste qui va se retourner à terme contre nos populations. Et force est de souligner que nos parlementaires sont tombés à pieds joints dans le piège de la crise de la dette, car ils n’ont rien compris à la nouvelle problématique politique qui se dessine avec l’actuelle crise budgétaire. Il va y avoir un effet boomerang pour la France et un sérieux retour de bâton pour l’outre-mer , car la crise politique ouverte par la chute de François Bayrou et l’arrivée précipitée de Sébastien Lecornu à Matignon survient dans un contexte budgétaire d’une extrême fragilité .

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l’État providence avec son  système de modèle social  n’est plus finançable dans sa forme actuelle.

— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse actuellement une période de crise que ne saurait régler le nouveau premier ministre Sébastien lecornu sans des réformes structurelles profondes. Alors attention aux non dits de la politique française qui menacent directement l’équilibre économique et social de la Guadeloupe et surtout de la Martinique et de la Guyane très engagée dans un processus de changement statutaire . La chute du gouvernement de François Bayrou, emporté par un vote de confiance perdu, a brutalement rappelé à quel point la question du financement du modèle social français est désormais au cœur des fragilités politiques du pays. En réalité, ce revers politique dépasse la seule trajectoire d’un Premier ministre : il symbolise l’incapacité récurrente des gouvernements successifs à affronter de front le problème de la dette publique et à poser la question taboue de la réforme de l’État providence . La crise politique et institutionnelle actuelle  a mis en pleine lumière une vérité que la classe politique française n’ose pas affronter : le modèle social, tel qu’il fonctionne aujourd’hui, n’est plus finançable. Derrière la récente nomination d’un nouveau premier ministre  se dessine une impasse structurelle qui dépasse les aléas partisans.

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Après le retrait de Bayrou, le piège invisible de la crise se referme d’ores et déjà sur l’État providence !

— Par Jean-Marie Nol —

La chute de François Bayrou, premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé sur un vote de confiance, marque un tournant inédit dans l’histoire institutionnelle française. Cet épisode, qui survient après l’éviction de Michel Barnier quelques mois plus tôt, installe le pays dans une spirale d’incertitudes où la stabilité politique paraît hors de portée. En effet , dixit François Bayrou le pronostic vital de la France est engagé en raison de ce «surendettement». « Nous ne pouvons pas accepter la soumission à nos créanciers », affirme François Bayrou, pour qui « ce moment de vérité ne s’effacera pas. Un vote n’efface pas la réalité. », et de marteler au prétoire de l’assemblée nationale à l’adresse des parlementaires que «vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n’avez pas le pouvoir d’effacer le réel. Le réel demeurera inexorable. Les dépenses continueront d’augmenter plus encore et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd et de plus en plus cher »

Mais derrière l’apparente improvisation, certains perçoivent une stratégie plus profonde : celle d’un pouvoir qui, conscient des limites de l’État providence avec son cœur du réacteur qui n’est autre que le modèle social français,  et responsable de l’explosion de la dette publique, aurait choisi de pousser la nation au bord de la crise pour provoquer les réformes jugées inéluctables.

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Le malaise social actuel de la Martinique est d’origine politique, identitaire et surtout idéologique.

— Par Jean-Marie Nol —

Le projet de budget 2026 du gouvernement de François Bayrou arrive dans un climat tendu tant en France hexagonale que dans les DROM : l’État, accablé par une dette publique de 113 % du PIB et un déficit de près de 6%, exige 43,8 milliards d’euros d’économies, dont 5,3 milliards prélevés sur les collectivités locales. En Martinique, l’équation semble implacable : une collectivité unique, déjà fragilisée par une démographie en recul et une économie dépendante des importations, doit financer à la fois l’urgence sociale – environ 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté – et les investissements vitaux en eau, transport, logement, énergie, transition écologique ou infrastructures scolaires, mais également satisfaire les exigences des acteurs économiques en matière d’augmentation de la commande publique . Aujourd’hui, force est de souligner que le malaise social est palpable dans l’île. Et pourtant, dans le même temps, force est de constater que les prix sont majoritairement plus élevés en Guadeloupe,en Guyane , à la Réunion qu’en Martinique. Par ailleurs, La Martinique, dispute à l’île de la Réunion, la première place aux différents classements des départements d’Outre-mer.

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Pourquoi les élus locaux de la Martinique seront bientôt sur des charbons ardents ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Martinique vit à nouveau des heures troublées, marquées par des violences urbaines, des blocages et des tensions qui semblent s’installer de nouveau peut-être durablement dans le paysage social et politique de l’île. Le mouvement RPPRAC, initialement perçu comme une expression populaire de rejet de la vie chère et des inégalités persistantes, a franchi une nouvelle étape en plaçant désormais les élus locaux, et plus particulièrement ceux de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), au centre de la cible de sa contestation. Les récents affrontements, qui ont conduit à l’envoi en urgence de gendarmes mobiles par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, témoignent d’une escalade préoccupante. Le fait que des tirs aient visé les forces de l’ordre à Fort-de-France illustre une radicalisation croissante qui dépasse le simple cadre de revendications économiques et traduit une défiance profonde vis-à-vis des institutions.

Si les barrages dressés dans la nuit ont pu être levés par les forces de sécurité, leur réapparition constante traduit un climat de confrontation qui n’est plus uniquement dirigé contre l’État français, mais bel et bien de contestation larvée contre la représentation politique martiniquaise.

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Péril en la demeure France et avis de tempête sur les Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

L’analyse de la société antillaise ne peut se concevoir qu’en relation directe avec celle de la France hexagonale, tant les deux réalités sociétales sont liées par l’histoire, l’économie, la politique et les représentations collectives. Isoler les Antilles dans une lecture analytique strictement locale reviendrait à ignorer que leur trajectoire est inséparable de la dynamique nationale : les choix budgétaires, les politiques sociales, la gestion des crises ou encore les orientations économiques prises à Paris ont des conséquences importantes aux Antilles et déterminent largement le quotidien des territoires ultramarins. En réalité la seule lecture de la situation de la société antillaise à partir du prisme uniquement local est inopérant pour un bon entendement d’une vision des choses , et s’avère souvent être une erreur d’appréciation pour bien comprendre les tenants et aboutissants de la crise actuelle . L’évolution démographique, marquée par l’exode vers l’Hexagone, est elle-même le reflet d’inégalités persistantes, renforçant le sentiment d’écart entre centre et périphérie. Inversement, comprendre les fragilités de la société française dans son ensemble exige d’intégrer la question ultramarine, car les Antilles en sont une composante à part entière, révélatrice des tensions coloniales non résolues et des contradictions d’un modèle républicain qui se veut universel mais se heurte à des réalités particulières.

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Macron, l’architecte du chaos ?

La stratégie secrète du chaos financier de Emmanuel Macron pour redresser la France.

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis 2017, Emmanuel Macron s’est imposé comme un président dont la pensée intrigue, fascine ou agace, tant sa manière de gouverner semble s’écarter des sentiers battus de la politique française. Ses adversaires le voient tour à tour comme un stratège machiavélique, un joueur de poker imprudent ou un réformateur visionnaire mais en échec . Sa trajectoire brouille les repères classiques gauche-droite et alimente une théorie persistante : celle d’une stratégie secrète, construite autour de la mise en tension volontaire du système politique et financier français, pour provoquer un choc et donc une catharsis dont l’objectif serait, à terme, le redressement de la nation.

Dès son accession à l’Élysée, Emmanuel Macron avait posé son diagnostic : la France est prisonnière d’un modèle socio-économique devenu insoutenable. Son livre Révolution publié en 2016 annonçait déjà la couleur, fustigeant trente années d’inaction et de lâcheté politique où l’endettement avait remplacé la croissance. Pourtant, ironie de l’histoire, son premier mandat et la crise du Covid ont accéléré ce qu’il dénonçait : la dette est passée de 97 % à 116 % du PIB, soit aujourd’hui une dette de l’ordre de près de 3350 milliards d’euros, aggravant une dépendance vis-à-vis des marchés financiers et des institutions européennes.

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Guadeloupe : du nationalisme au patriotisme économique

De la nécessité de rebattre les cartes de la pensée intellectuelle et du positionnement idéologique en Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

En 2021, j’écrivais l’amère vérité dans une tribune qui s’intitulait  « L’intolérable appauvrissement intellectuel et culturel de la Guadeloupe [et dans une moindre mesure de la Martinique] » et qui a été publié le 19 septembre 2021 sur le site de madinin’art .

Dans ce texte, je me suis livré à une critique sévère du déclin des élites intellectuelles locales, de la médiocrité croissante du débat public et de la perte de légitimité des élites face à la montée du populisme identitaire et syndical. Par ailleurs, j’y déplorait une jeune génération trop souvent dépolitisée, détachée du futur, vulnérable aux discours creux des réseaux sociaux , et en perte de repères pour imaginer l’avenir collectivement.  Le constat était clair : la pensée antillaise se délite, le débat public s’appauvrit, les élites s’éclipsent. Quatre ans plus tard, tout cela s’est accéléré. Les défis climatiques, technologiques, économiques nous frappent déjà. Reste-t-il un horizon d’espérance ? Cette contribution actualisée est un appel : éveillez-vous, résistez, inventez.

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Le prix du désengagement

Restauration de la sécurité et de l’autorité : La Guadeloupe et la Martinique condamnées au désenchantement et à l’impuissance face à la mutation sociétale  ?

— Par Jean-Marie Nol —

Dans les Antilles françaises, le sentiment d’un désordre social qui s’installe durablement ne relève plus du simple ressenti, il s’appuie sur des chiffres et des réalités tangibles. La Guadeloupe et la Martinique, jadis perçues comme des laboratoires de l’intégration républicaine, se trouvent aujourd’hui confrontées à une crise multidimensionnelle : explosion de la violence, perte de confiance dans les institutions, désenchantement de la jeunesse et essoufflement économique. Face à ce tableau préoccupant, deux urgences s’imposent : instaurer la sécurité tout en restaurant l’autorité de l’État et exiger des élites économiques et politiques un sens accru de la responsabilité collective.

Les homicides, les tentatives de meurtre, la banalisation de l’usage des armes à feu donnent à voir une société où la mort se mêle à une certaine impuissance des autorités et à une véritable poussée de la peur citoyenne. La violence juvénile n’est pas un accident conjoncturel mais le symptôme d’un malaise sociétal profond.

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 Défi : relancer l’économie guadeloupéenne‑martiniquaise 

Le compte à rebours de la mutation de la Guadeloupe  et de la Martinique prise dans un champ de forces politiques et économiques contradictoires.

— ParJean-Marie Nol —

Dans un contexte budgétaire très dégradé, tous les acteurs de l’économie française , à tous les niveaux, attendent à la prochaine rentrée un serrage de vis de la part du gouvernement et gèlent toute initiative. Cette situation crée de l’attentisme, tant de la part des ménages en termes de consommation que des entreprises en termes d’investissements. Aujourd’hui l’économie française est amorphe. Dans le même temps, pour les mêmes raisons de précaution, le taux d’épargne des Français reste très élevé (environ 18% des revenus disponibles), essentiellement entretenu par les retraités.

Indépendamment des tensions internationales, le déficit public, accompagné du surendettement de l’État et des incertitudes qu’ils entraînent, est bien l’une des principales causes de la léthargie de l’économie française que l’on retrouve dans les dernières prévisions de l’Insee pour cette année 2025. Mais par ailleurs, dans le même ordre d’idée,  la dégradation des signaux de l’économie de la Guadeloupe et surtout de la Martinique nous envoie aujourd’hui un vrai signal d’alerte sur les velléités d’autonomie à l’heure où les finances publiques sont  chamboulées en France.Cela

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Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen

La Guadeloupe résiste bien mieux à la crise que ses voisines caribéennes .

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe se trouve aujourd’hui en ligne de mire de la crise et à la croisée des chemins, ballottée entre stagnation économique, cherté de la vie et dépendance alimentaire persistante. Mais force est de souligner qu’il existe un gap avec les autres îles de la caraïbe qui s’avèrent beaucoup plus fragiles que la Guadeloupe sur le plan économique et social , mais que l’actuel brouillard politique identitaire et surtout idéologique empêche de voir dans sa complexité .

Asé pléwé , davwa fo nou gadé pli lwen .

L’archipel, dont l’économie repose encore largement sur le tourisme, l’agriculture, l’industrie légère et les services, doit sa relative stabilité au lien avec la France, dont les subventions et les importations soutiennent les équilibres fragiles. En 2025 pourtant, la croissance est en panne et le PIB par habitant recule depuis 2023, accentuant la fracture avec la moyenne nationale. Avec 27 400 euros par habitant, la Guadeloupe se situe désormais derrière la Martinique, et bien loin des 41 100 euros constatés en métropole.

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Autonomie sans moyens : le piège ultramarin

De la question paradoxole des réparations et du principe de précaution appliqué à la réflexion sur l’autonomie ?

— Par Jean-MarieNol —

Dans le débat actuel sur l’autonomie des territoires ultramarins, la question des réparations liées à l’esclavage et à la colonisation s’entrelace avec une problématique identitaire , juridique et politique plus vaste : celle du principe de précaution appliqué à une responsabilité locale accrue. Cette combinaison peut, si elle est mal pensée, se transformer en un piège redoutable : transférer aux collectivités ultramarines la charge morale et juridique de réparer des injustices historiques responsables de l’actuel mal développement tout en les privant des moyens financiers et institutionnels nécessaires pour y parvenir.

L’idée de réparation, dans son sens le plus noble, vise à reconnaître un tort, à en évaluer les conséquences et à mettre en œuvre des mesures de compensation. Or, dans le cas de l’esclavage et de la colonisation, la complexité historique et juridique rend cette démarche particulièrement délicate. Bien que la loi Taubira de 2001 ait reconnu l’esclavage comme crime contre l’humanité, aucune procédure claire de réparation matérielle n’a été instituée, et les demandes financières, comme celle des 200 milliards d’euros réclamés par le Mouvement international des réparations en 2005, se sont heurtées à l’impossibilité d’établir avec précision les préjudices subis.

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Guadeloupe : crise climatique, enjeu d’autonomie

Les impacts prévisibles du changement climatique sur l’économie de la Guadeloupe : alors à quoi nous attendre dans les prochaines années ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, déjà vulnérable en raison de son insularité, de sa dépendance aux importations et de la fragilité de ses infrastructures, se trouve aujourd’hui interrogée de façon pressante à l’heure de la revendication d’autonomie face à la révolution technologique de l’intelligence artificielle et surtout au changement climatique. Les projections scientifiques sont claires : la région Caraïbe est un « hot-spot » du réchauffement planétaire, subissant des effets plus rapides et plus intenses que la moyenne mondiale. En Guadeloupe, la hausse des températures a déjà atteint +1,82 °C entre 2000-2024, dépassant largement la moyenne mondiale de +1,59 °C. Si la tendance se poursuit, les prévisions annoncent une augmentation supplémentaire de +1,5 à +2 °C d’ici 2050. Ces bouleversements thermiques s’accompagnent de phénomènes extrêmes plus fréquents : vagues de chaleur multipliées par quatre depuis 1950, cyclones plus violents, sécheresses prolongées et inondations destructrices.

L’impact économique de cette dérive climatique se lit déjà dans les bilans financiers mondiaux.

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