Catégorie : Les chroniques de Jean-Marie Nol

Aux Antilles, une jeunesse désabusée entre ombre et lumière  !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans les Antilles françaises, un malaise profond semble s’installer durablement, prenant racine dans la violence d’une certaine jeunesse en perdition , gangrenant le tissu social et mettant à mal les fondements mêmes de la démocratie locale. A mon avis le pic de la débandade générale n’est pas encore atteint et c’est pourquoi j’enfonce le clou . La violence, désormais quasi quotidienne en Guadeloupe tout comme en Martinique , apparaît comme le symptôme d’une société en décomposition silencieuse, où les repères collectifs s’effritent au même rythme que les espoirs de transformation économique .

Les Antilles françaises ont aujourd’hui mal à une certaine jeunesse à la croisée des chemins, entre désespoir, stigmatisation et potentiel refoulé.

Dans l’imaginaire collectif de l’hexagone, les Antilles françaises évoquent encore des images de plages paradisiaques, de soleil éclatant et de paysages luxuriants. Mais derrière cette carte postale séduisante se cache une réalité bien plus sombre : celle d’une fraction de la jeunesse antillaise en souffrance, en quête de repères et de perspectives, plongée dans un climat d’insécurité grandissante. Cette fraction importante de la jeunesse est à la dérive, et il y a urgence d’un sursaut collectif pour endiguer le phénomène de la violence responsable à coup sûr d’un prochain délitement total de la société antillaise.Ce

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Violence aux Antilles : le cri d’alarme d’une société en crise durable !

— Par Jean-Marie Nol —
Dans les Antilles françaises, un malaise profond semble s’installer durablement, prenant racine dans la violence d’une certaine jeunesse en perdition , gangrenant le tissu social et mettant à mal les fondements mêmes de la démocratie locale. La violence, désormais quasi quotidienne en Guadeloupe tout comme en Martinique , apparaît comme le symptôme d’une société en décomposition silencieuse, où les repères collectifs s’effritent au même rythme que les espoirs de transformation économique . Le premier semestre 2025 témoigne déjà d’un niveau d’insécurité dramatique : 27 homicides volontaires en Guadeloupe et dans les îles du Nord, dont 16 par arme à feu, ainsi que 110 tentatives d’homicide. En Martinique, le 15e meurtre de l’année vient d’avoir lieu, victime d’une balle tirée en pleine rue. Ces chiffres, au-delà de leur brutalité, illustrent une dérive inquiétante, où la banalisation de la mort côtoie l’indifférence citoyenne. Nous sommes confrontés à une faillite collective.
Cette explosion de violence ne peut plus être interprétée comme une succession d’actes isolés. Elle s’inscrit dans une dynamique structurelle, une forme de délitement social irréversible où une partie de la jeunesse, désenchantée, tourne résolument le dos aux institutions.

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Changer de statut ou changer de cap?

Les illusions perdues de l’autonomie face à la réalité implacable du desengagement de l’État !

— Par Jean-Marie Nol —
Alors que la Guadeloupe s’apprête à accueillir, le 17 juin 2025, un nouveau Congrès des élus, une question traverse les esprits, plus lancinante que jamais : où va l’archipel dans un monde en pleine recomposition ? En apparence, le débat portera sur l’autonomie et sur les évolutions statutaires attendues ou redoutées. Mais en profondeur, c’est bien une autre réalité, autrement plus lourde, qui impose son tempo : la mutation inexorable de la société sous l’effet combiné de la crise économique hexagonale et de la révolution technologique mondiale. Et dans cette collision entre aspirations locales et contraintes globales, le rêve d’une autonomie salvatrice se heurte de plus en plus à la dureté des faits. En effet, un statut d’autonomie sans base productive et sans argent c’est à dire en l’absence de marge financière , cela ne peut pas fonctionner normalement , et encore moins répondre aux aspirations concrètes des guadeloupéens .

Depuis le Congrès du 12 juin 2024, les élus guadeloupéens ont exprimé leur volonté d’engager une refondation institutionnelle.

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Un modèle économique et social français en crise – quelles conséquences pour les Antilles ?

— Par Jean-Marie Nol —

Nous sommes en présence d’un modèle économique en crise et un modèle social devenu insoutenable financièrement en France avec  la désindustrialisation  , et les conséquences prévisibles pour les Antilles devraient être très dommageables !

Alors que la France s’évertue aujourd’hui à relancer sa souveraineté industrielle à travers des discours politiques volontaristes et des plans de réindustrialisation, une question demeure lancinante : comment le pays en est-il venu à ne plus savoir fabriquer ce qu’il consomme ? Cette interrogation, qui prend tout son sens à la lumière des crises récentes, notamment celle du Covid-19 mais également de la crise de la dette , dépasse le simple constat économique pour interroger les fondements mêmes du modèle social et productif français. Ce modèle, longtemps porté par l’illusion de la croissance tertiaire et par une consommation dopée à la mondialisation, est aujourd’hui au bord de l’épuisement. Et si l’Hexagone en paie déjà le prix, les départements d’outre-mer, au premier rang desquels les Antilles françaises, pourraient bientôt en faire les frais de manière encore plus brutale.

La désindustrialisation française ne relève pas d’un phénomène naturel, d’une fatalité inscrite dans les lois de l’économie moderne.

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La Guadeloupe, pôle émergent d’un tourisme de bien-être et de santé

Pourquoi la Guadeloupe doit dorénavant miser sur le tourisme de santé et de bien-être ?
— Par Jean-Marie Nol —

Le tourisme de bien-être se définit comme un type de voyage mettant l’accent sur l’amélioration ou le maintien de la santé et du bien-être du voyageur. Cela peut prendre la forme d’activités et d’expériences contribuant à la santé physique, mentale et émotionnelle des touristes.Les risques psychosociaux sont devenus un problème central lorsque la vie collective dans les entreprises s’est dégradée. Au travail, comme dans la vie, on ne tient pas debout sans l’existence de lieux naturels et d’espaces de santé médical pour se régénérer au soleil et à la mer.Dans un monde en quête de sens, d’équilibre et de répit face à la frénésie contemporaine, la Guadeloupe a une opportunité historique à saisir : devenir un pôle de référence du tourisme de santé et de bien-être dans la région Caraïbe . Cette île, joyau de biodiversité et de richesses culturelles créoles, se trouve à la croisée des chemins de la refondation de son modèle touristique actuel, entre une crise globale de la santé mentale et un besoin croissant d’évasion thérapeutique.

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« Les Antilles en clair-obscur »

Quand l’identité antillaise vacille : la créolité devient un mirage , et le métissage culturel inopportun de sens !

— Par Jean-Marie Nol —

Les sociétés antillaises sont aujourd’hui traversées par des lignes de fracture identitaires de plus en plus vives, qui remettent en cause leur cohésion et leur capacité à faire société dans un nouveau contexte de créolisation. Parmi ces tensions invisibles mais profondes, une réalité souvent éludée mérite d’être mise en lumière : celle des couples mixtes et des enfants métis, pris dans un entre-deux inconfortable, à la fois révélateurs du potentiel relationnel du monde créole et victimes d’un rejet implicite pour de sombres raisons de pureté identitaire . Dans un contexte marqué par l’angoisse du déclassement culturel, ces familles mixtes, loin d’incarner une synthèse harmonieuse, deviennent parfois le miroir des contradictions non résolues : ils dérangent, car ils bousculent les frontières identitaires figées, remettent en cause les assignations ethniques, et perturbent les grilles de lecture simplistes sur le “nou” et le “yo ”. Plutôt que d’être accueillis comme les vecteurs d’une société réconciliée, ils deviennent le symptôme d’un malaise collectif, celui d’une Antillanité en quête de pureté imaginaire, prise de vertige face à la fluidité de la créolisation.

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La mémoire du futur comme levier d’avenir économique pour la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe est à un tournant mémoriel . Entre le poids d’une mémoire historique encore vive surtout en ce mois de mai, et les secousses d’un présent économique en crise, l’île se cherche un futur. Mais c’est précisément dans cette tension identitaire , dans cet entrelacement entre mémoire, crise et perspective, que peut émerger une nouvelle stratégie de développement économique audacieuse et salutaire.

L’histoire de la Guadeloupe est marquée par des ruptures et des traumatismes. Esclavage, colonisation, dépendance institutionnelle : autant de strates mémorielles qui façonnent encore aujourd’hui les comportements individuels, les représentations collectives et les choix économiques. Pourtant, cette mémoire ne doit pas rester un fardeau. Elle peut devenir une force de résilience , un socle, un levier de transformation. Non pas en se limitant à la réparation du passé, mais en ouvrant un espace de projection, une mémoire du futur. Penser cette mémoire du futur, c’est assumer une posture de construction plutôt que de réclamation, c’est se donner le droit d’imaginer un avenir qui ne soit plus écrit à Paris mais pensé et bâti à Pointe-à-Pitre, à Basse-Terre, dans chaque commune, chaque quartier.

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Guyane : l’ombre du bagne

Bagne ou prison de haute sécurité en Guyane : un débat idéologique biaisé révélateur d’émotions, de stratégies politiques et d’un malaise persistant sur la question statutaire !

Par Jean-Marie Nol —

L’annonce de la construction d’une prison de haute sécurité en Guyane a suscité une vive émotion dans l’opinion publique, principalement en raison des propos tenus par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. En évoquant une structure destinée à accueillir des criminels Antillo-guyanais mais également des « gros narco-trafiquants » et des « jihadistes radicalisés », le ministre a jeté de l’huile sur un feu déjà latent et qui couve sous  la question statutaire de la Guyane , déclenchant un tollé parmi de nombreux habitants d’outre-mer. Mais au-delà des réactions immédiates et passionnées, il convient de prendre du recul et de questionner la nature même de cette affaire : s’agit-il réellement d’un scandale sécuritaire ou bien d’une manipulation politique savamment orchestrée pour faire les loups sortir du bois ?

Il faut d’abord reconnaître que la question de la sécurité en Guyane, comme dans d’autres territoires ultramarins, est bien réelle. Le trafic de drogue, la violence endémique, l’insécurité migratoire, l’orpaillage illégal et les réseaux criminels minent depuis des années la stabilité sociale de la région Guyane qui s’avère être le département le plus criminogène de France .

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Monoparentalité, fracture antillaise

Monoparentalité et femmes seules : la bombe économique et sociale qui menace la cohésion sociale  des Antilles !

— Par Jean-Marie Nol —

Les territoires de la Guadeloupe et de la Martinique, déjà fragilisés par une économie insulaire structurellement instable et une démographie en mutation accélérée  , sont confrontés à une menace silencieuse mais profonde : la dislocation des couples et la forte progression continue des familles monoparentales. En Guadeloupe et en Martinique, plus d’un tiers des familles sont aujourd’hui monoparentales, et dans 82 % des cas, ce sont des femmes qui sont à l’origine des séparations et qui élèvent seules leurs enfants. Ce n’est plus un simple fait social, mais une faille structurelle dans notre modèle de société. Derrière ce chiffre se cachent des vies entières marquées par la précarité, l’épuisement et la solitude. Ces familles cumulent les fragilités : souvent faibles revenus, accès limité à l’emploi, logements inadaptés, dépendance aux aides sociales.

Le plus grave est que cette situation pénalise d’abord les enfants. Ils grandissent dans un environnement où les conditions d’apprentissage, de stabilité et de projection sont réduites.

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Antilles : Fuite des cerveaux, perte de sens…

Face au  manque d’attractivité de nos territoires insulaires , comment enrayer l’exode ?

— Par Jean-Marie Nol —

Depuis plusieurs années, la Guadeloupe et la Martinique font face à une crise silencieuse mais profonde : l’exode massif de leurs jeunes diplômés ou non . Une fois leur bac en poche, ils quittent leur territoire pour poursuivre leurs études en métropole, et ne reviennent que très rarement. Si la tendance n’est pas nouvelle, elle s’accélère corrélée avec un fait nouveau qui est le départ des retraités, et tout cela alarme désormais les décideurs locaux comme les acteurs économiques. Car ce départ est plus qu’un simple phénomène migratoire : il traduit un malaise systémique, et annonce une rupture générationnelle aux conséquences économiques et sociétales redoutables pour l’avenir de ces territoires.

La première raison de cette fuite est économique. Le marché de l’emploi local est trop étroit, peu dynamique, et souvent mal ajusté aux compétences acquises par les jeunes Antillais. Les fonctions stratégiques sont rares, les salaires peu attractifs, les débouchés limités. Ceux qui reviennent au pays après des études supérieures découvrent rapidement un mur d’inadéquation entre leurs qualifications et les postes disponibles.

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Entre mémoire et chaos

La violence actuelle aux Antilles n’est pas seulement liée à un phénomène de rupture sociologique , mais à une continuité historique !

— Par Jean-Marie Nol —

Dans un monde en crise de sens, la pensée d’Édouard Glissant apparaît comme un phare dans la nuit, particulièrement pour les sociétés antillaises, aux prises avec une violence endémique sur fond de profondes tensions identitaires. En Guadeloupe et en Martinique, la montée des violences urbaines, des désordres sociaux et de la défiance généralisée à l’égard des institutions ne peut se comprendre sans remonter à une question essentielle : celle de l’identité, de sa construction, de sa déchirure. À cet égard, le legs intellectuel de Glissant, notamment à travers ses concepts de créolisation et de relation, offre une grille de lecture d’une actualité brûlante.

Né dans une société marquée par le traumatisme de l’esclavage et le silence colonial, Édouard Glissant n’a cessé de dénoncer les effets persistants d’une histoire amputée, tronquée, refoulée. Il s’est élevé contre les tentatives d’enfermer les Antilles dans une identité figée, imposée de l’extérieur, que ce soit par l’assimilation française ou par une quête identitaire nostalgique de pureté.

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Le grand paradoxe antillais : entre insécurité croissante et effondrement économique !

— Par Jean-Marie Nol —

Les Antilles françaises vont bientôt vivre une mutation dramatique , si rien ne change à bien des égards. Depuis plusieurs années, un climat de violence délétère s’installe et se renforce, nourri par la violence, l’insécurité routière , la paupérisation et le délitement du tissu économique local. Ce cocktail explosif semble plonger la Guadeloupe et la Martinique dans une spirale infernale. Et pourtant, pendant longtemps, l’illusion du « tout va bien » a prévalu. Jusqu’à ce que le réel, brutal, rattrape les consciences.La Guadeloupe et la Martinique, sont sur la corde raide à la recherche désormais d’une cohérence sociétale et en quête de stabilité économique et politique, face aux difficultés actuelles et défis de demain. En ce mois de mai, temps de mémoire et de luttes, les Antilles françaises apparaissent plus que jamais à la croisée des chemins avec une succession de drames et son lot de jeunes victimes . Confrontées à une succession de crises économiques, sociales, sanitaires et institutionnelles, elles semblent glisser vers une forme de déséquilibre structurel.

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Les roches gravées étaient des lieux sacrés awaraks d’accouchements aquatiques en Guadeloupe.

— Par Jean-Marie Nol —

L’histoire des peuples amérindiens est souvent abordée sous l’angle des grandes migrations, des cosmogonies ou des résistances culturelles face aux colonisations. Mais il est une dimension de cette histoire encore trop peu connue et pourtant révélatrice de la relation intime entre ces peuples et leur environnement : celle de l’accouchement dans l’eau. Des forêts amazoniennes aux rives du Pacifique, en passant par les hauts plateaux andins ou les archipels caraïbes, de nombreux témoignages oraux, récits d’explorateurs et études anthropologiques confirment que la naissance dans l’eau faisait partie des pratiques traditionnelles chez certaines communautés amérindiennes.

Plus qu’un simple fait culturel, l’accouchement dans l’eau est, pour ces peuples, l’expression d’un lien ancestral avec la nature. Chez les peuples autochtones d’Amazonie, par exemple, plusieurs ethnologues ayant travaillé avec les Shipibo-Conibo (Pérou), les Yawanawa (Brésil), ou encore les Achuar (Équateur) rapportent que certaines femmes préféraient mettre au monde leur enfant dans des criques calmes, à l’abri des regards, immergées jusqu’à la taille ou accroupies dans l’eau tiède de la forêt. Dans le livre Birth in Four Cultures de Brigitte Jordan (1978), pionnière de l’anthropologie obstétricale, bien que l’Amérique du Sud n’y soit pas largement représentée, les témoignages qu’elle recueille ailleurs dans le monde laissent entendre que des pratiques similaires, observées ailleurs, résonnent fortement avec des récits amérindiens restés oraux.

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« Réinventer l’avenir des Antilles »

— Par Jean-Marie Nol —

Se libérer des chaînes du passé et s’émanciper des difficultés du présent pour mieux penser l’avenir !

En ce mois de mai, empreint de mémoire et d’histoire, la Guadeloupe et la Martinique se trouvent à un tournant de leur destin. Leurs territoires portent en eux les stigmates d’un passé colonial douloureux et les incertitudes d’un présent fragilisé. Pourtant, dans cette tension permanente entre mémoire et actualité, se dessine la possibilité d’une réinvention. Se libérer des chaînes du passé, non pour l’oublier, mais pour le comprendre et l’intégrer pleinement. S’émanciper des difficultés du présent, non pour les nier, mais pour les dépasser. Tel est le chemin exigeant mais nécessaire pour que ces sociétés insulaires puissent enfin penser un avenir à la hauteur de leurs aspirations.

Le mois de mai, dans les Antilles françaises, résonne avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Chaque année, les cérémonies officielles tentent de rendre hommage aux victimes de cette histoire, mais elles peinent à contenir les interrogations persistantes qui traversent les consciences : le passé continue-t-il de peser sur le présent ?

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Intelligence artificielle : menace ou opportunité pour la Guadeloupe et la Martinique ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’intelligence artificielle s’invite aujourd’hui dans notre quotidien avec une rapidité vertigineuse, bouleversant les repères les plus établis et soulevant une question cruciale : sommes-nous véritablement prêts en Guadeloupe et Martinique à faire face à cette révolution technologique qui fascine autant qu’elle inquiète ?
Si certains y voient un progrès salutaire, d’autres redoutent ses effets délétères, notamment dans des territoires à l’économie fragile et aux équilibres sociaux sensibles, comme la Guadeloupe et la Martinique. L’irruption de l’intelligence artificielle dans l’économie mondiale bouleverse en profondeur les équilibres établis, et nos territoires ultramarin dont le tissu économique repose très majoritairement sur le secteur tertiaire, ne saurait y échapper. Depuis l’arrivée de ChatGPT, l’inquiétude se fait sentir : allons-nous être remplacés par des robots ? L’intelligence artificielle (IA) s’intègre progressivement dans les services publics guadeloupéens et martiniquais , amorçant une transformation significative des tâches administratives. Cette évolution vise à automatiser les processus répétitifs, tels que la saisie de données, la gestion de dossiers ou la rédaction de courriers, grâce à des outils comme les agents conversationnels et les systèmes de traitement automatisé .

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Pour un grand musée de l’histoire de la Guadeloupe

De la nécessité d’un grand musée de l’histoire de la Guadeloupe pour la transmission de la mémoire et la thérapie des traumatismes passés et actuels .

— Par Jean-Marie Nol —

Le mois de mai en Guadeloupe n’est pas seulement une étape de la transmission de l’histoire de l’esclavage dans le calendrier ; il est un moment chargé de mémoire. Commémorations de l’abolition de l’esclavage, réflexions sur l’identité, questionnements sur les réparations : autant de manifestations d’un passé qui ne cesse de résonner dans le présent. Mais au-delà des cérémonies et des discours officiels, une interrogation plus profonde traverse aujourd’hui les consciences : le traumatisme de l’esclavage, tel qu’il a été vécu par les ancêtres, se transmet-il biologiquement et psychiquement à leurs descendants ? C’est dans ce sillage que se déploie une réflexion renouvelée, à la croisée de la science et de la mémoire, entre épigénétique et psychogénéalogie.
Transmission des traumatismes : possible héritage biologique (épigénétique) et psychique (psychogénéalogie) des souffrances de l’esclavage.
Selon une experte en la matière originaire de la Guadeloupe, le taux de maladies mentales est élevé environ 30%+, plusieurs facteurs sont à prendre en compte: les causes historiques sont très importantes, il n’y a qu’à observer les personnes qui vont en prison ,se droguent, sont violentes , alors cherchez leur origine ethnique et regardez le film zion,vous aurez quelques reponses à cette interrogation de l’origine de nos traumatismes.

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Les guadeloupéens inquiets face à l’avenir : l’économie vacille, et la santé s’épuise !

— Par Jean-Marie Nol —

En Guadeloupe comme dans l’ensemble du territoire français, les signaux d’alerte s’accumulent. À l’heure où les projecteurs se braquent sur les grands indicateurs économiques, une angoisse sourde et profonde traverse la société en cette date symbolique du premier mai pour l’ensemble des travailleurs . L’économie vacille dangereusement , la consommation ralentit, et derrière les chiffres, une réalité humaine plus inquiétante se dessine : celle d’une population fragilisée mentalement, écartelée entre incertitudes économiques et détresse psychique.Sur le plan professionnel, les conséquences sont tout aussi alarmantes. Le burn-out, les troubles anxieux et dépressifs explosent, notamment chez les jeunes salariés. 44 % des actifs seraient aujourd’hui en détresse psychologique, et les troubles mentaux constituent désormais la première cause d’arrêts de travail longue durée. Dans certaines entreprises, le désengagement professionnel devient un réflexe de défense face à une pression devenue insoutenable. Le coût pour les entreprises et les finances publiques est colossal. D’ici 2027, les arrêts maladie devraient représenter plus de 23 milliards d’euros par an. Cette spirale ne peut être brisée que par une reconnaissance politique claire de l’enjeu.

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Un vent mauvais d’anarchie et de populisme souffle sur la Martinique

À qui la faute ?

— Par Jean-Marie Nol —

Un vent d’anarchie et de populisme souffle aujourd’hui sur la Martinique, nourri par un climat social délétère, une défiance croissante envers les institutions, et un profond sentiment de méfiance et d’abandon. À l’origine, la cause semblait claire et légitime : le coût de la vie, exorbitant, insupportable pour une majorité de foyers martiniquais. Mais ce qui aurait pu rester un combat structuré et solidaire tend désormais à glisser dangereusement vers des formes d’expressions radicales, dominées par la pression populaire, la remise en cause de l’ordre républicain et l’instrumentalisation d’une souffrance réelle par des courants plus radicaux. À qui la faute alors ? À l’État ? Aux élus locaux ? Ou bien à une société qui, lasse d’attendre une diminution du coût de la vie chère , a décidé de prendre les choses en main, quitte à remettre en cause les fondements démocratiques ?

Le paradoxe est criant. Tandis que l’État, en lien avec les collectivités et les acteurs économiques, se félicite d’un premier bilan encourageant du protocole contre la vie chère – une baisse moyenne des prix de 8,4 % constatée fin janvier 2025, avec plus de 81 % des références en diminution – la rue pourtant gronde , portée par des mouvements de plus en plus déterminés .

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Quand les élites antillaises naviguent en eaux troubles…

— Par Jean-Marie Nol —

L’indigence et la décadence intellectuelle qui touche aujourd’hui à la marge les Antilles, notamment la Guadeloupe , est un phénomène préoccupant qui s’inscrit dans une tendance plus large affectant l’ensemble de l’humanité. Plusieurs études récentes menées dans les pays développés, notamment ceux de l’OCDE, révèlent que l’intelligence humaine est en déclin. Depuis une dizaine d’années, les capacités de compréhension, de raisonnement et de résolution de problèmes nouveaux diminuent sensiblement. Ce constat dépasse de loin les fluctuations politiques ou économiques : il reflète une transformation profonde du rapport au savoir, à l’éducation et à l’information. Les Antilles, bien que périphériques à la scène de la révolution technologique mondiale, ne sont pas épargnées par cette évolution inquiétante.

La transformation radicale des modes d’apprentissage, induite par la révolution numérique, la banalisation des réseaux sociaux et la perte de prestige des institutions éducatives, a altéré en profondeur le processus de construction intellectuelle. Le raisonnement structuré, pierre angulaire de toute pensée critique, est aujourd’hui en voie de disparition. Dans un tel contexte, les sociétés qui, comme la Guadeloupe et la Martinique, ne repensent pas leurs modèles éducatifs risquent l’effondrement intellectuel à moyen terme.

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Face aux grands défis de demain, quel sera le tissu économique de la Guadeloupe ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’économie guadeloupéenne, déjà marquée par des fragilités structurelles et une forte dépendance à la fonction publique, s’apprête à affronter une révolution d’ampleur inédite. Avec le développement technologique actuel, l’intelligence artificielle est de plus en plus présente dans nos vies. Son impact se ressent particulièrement dans le secteur économique à travers l’innovation, la croissance de la productivité et l’aide à la prise de décision.

Toutefois, à l’instar de toute nouvelle technologie, l’utilisation de l’IA dans l’économie présente des limites et de gros défis restent encore à relever. Qu’est-ce que l’IA nous réserve dans l’économie  de la Guadeloupe à horizon 2035 ?

Que nous réserve l’emploi dans le secteur public dans les prochaines décennies ?

L’irruption de l’intelligence artificielle (IA) et de l’automatisation dans tous les secteurs de l’activité humaine annonce une transformation profonde du tissu économique de l’archipel guadeloupéen à l’horizon 2035. Cette transformation du marché du travail s’annonce comme l’une des plus importantes depuis la fin de l’ère esclavagiste et l’avènement de la première révolution industrielle .

Plusieurs tendances technologiques alimentent cette mutation. L’IA générative en est un moteur récent : depuis l’apparition de modèles comme ChatGPT fin 2022, les investissements dans l’IA générative ont été multipliés par huit et améliorent sans cesse les capacités d’automatisation.

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Une vision prospective de la Guadeloupe en 2035 : L’avenir s’invente aujourd’hui !

— Par Jean-Marie Nol —

Nous ne pouvons pas prévoir l’avenir, mais nous pouvons – et devons – nous y préparer. Telle est la conviction qui anime désormais nombre d’économistes, de responsables élus et de citoyens face à l’accélération des mutations sociétales , économiques, sociales, technologiques, climatiques, environnementales et géopolitiques. Dans ce monde en perpétuelle transformation, où l’interconnexion est devenue la norme, aucune région, aussi petite soit-elle sur la carte mondiale, ne peut se permettre l’inaction. En ce sens, la Guadeloupe, archipel caribéen tourmenté par une identité fracturée et complexe parce que plurielle , est appelée à prendre part pleinement à ce mouvement de préparation stratégique. Penser l’horizon 2035, ce n’est pas céder à l’utopie, mais au contraire se donner les moyens d’une résilience organisée, lucide, tournée vers des futurs souhaitables. C’est le postulat de l’irréversibilité du changement démographique qui sert de fil directeur à la corrélation entre les faits économiques et la mutation démographique de la société antillaise.

La démographie est l’étude des populations et de leurs évolutions. De nombreux indicateurs sont définis et utilisés par les démographes leur permettant cette étude qui porte à la fois sur le passé des populations, leur présent mais aussi et surtout leur futur.

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Les Antilles hors du champ de la nouvelle politique géostratégique de la France ?

— Par Jean-Marie Nol —

La réorientation stratégique de la France vers l’espace indopacifique constitue un virage géopolitique majeur, aux conséquences profondes, notamment pour les régions et collectivités d’outre-mer historiquement ancrées dans l’espace caraïbéen, telles que la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin ou Saint-Barthélemy. Oui, les régions d’outre-mer de la zone Antilles risquent un déclassement économique et financier au profit des collectivités du Pacifique et de l’océan Indien. Ce recentrage stratégique de la France vers l’axe indopacifique, motivé par des enjeux de souveraineté, de rivalités internationales et d’accès aux ressources, entraîne une redistribution des priorités politiques, diplomatiques et budgétaires. Les Antilles, moins exposées aux tensions géostratégiques, pourraient voir diminuer l’attention et les investissements de l’État, au bénéfice de territoires considérés comme plus sensibles ou stratégiques. Cela pourrait accentuer les fragilités économiques déjà présentes aux Antilles et alimenter un sentiment de relégation, voire de rupture, avec le centre décisionnel hexagonal.

Si la France affiche désormais une ambition claire de puissance régionale dans l’océan Indien, en réponse à la montée des rivalités internationales, cette nouvelle priorité semble reléguer les Antilles françaises à la périphérie des préoccupations de l’État, au profit d’un arc géostratégique s’étendant de Mayotte à La Réunion, en passant par la Nouvelle Calédonie et la Polynésie .La

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Guadeloupe, Martinique : le malaise méritocratique face à la crise

De la nécessité , par des temps incertains, d’une nouvelle réflexion sur les enjeux politiques et économiques de demain .
— Par Jean-Marie Nol —

La France traverse une période de vérité budgétaire. François Bayrou, Premier ministre, l’a affirmé avec gravité lors de sa dernière conférence de presse : « La France ne produit pas assez et ne travaille pas assez. » Dans le constat qu’il a dressé des finances du pays, François Bayrou estime que si la France « manque de moyens » pour financer ses politiques notamment sociales , et que si la production par habitant de la France était dans la même gamme que celle de nos voisins européens, nous n’aurions pas de déficit budgétaire ».Pour répondre à l’enjeu du déficit public, attendu à 5,4% du PIB en 2025 et prévu à 4,6% en 2026, la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – est « un piège dangereux, potentiellement irréversible », « inacceptable parce que nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge » qui pourrait « atteindre 100 milliards d’euros en 2029 », a déclaré François Bayrou.

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L’avenir incertain du modèle départemental : autonomie ou déclin ?

Peut – on encore sauver le système social de la départementalisation aux Antilles ?
— Par Jean-Marie Nol —
Le modèle départemental, jadis symbole d’égalité républicaine et de continuité territoriale entre l’Hexagone et les Antilles, vacille aujourd’hui sous le poids des contradictions politiques, des réalités économiques et des nouvelles aspirations sociales. Plus d’un demi-siècle après la départementalisation, son avenir paraît plus incertain que jamais, menacé par un faisceau de tensions et de mutations profondes qui forment, pour reprendre l’expression imagée, un véritable triangle des Bermudes institutionnel. Dans cet espace tourmenté, les élus ultramarins se débattent avec l’idée d’autonomie, sans jamais parvenir à concilier les exigences du développement local avec les contraintes d’un État central de plus en plus désengagé. Et d’ailleurs, c’est sur cette volonté de désengagement  que repose la bienveillance de l’État français à l’égard du processus d’évolution statutaire aux Antilles. Cette spirale de déconstruction du modèle départemental, bien plus qu’un simple débat technocratique, incarne l’un des défis majeurs de notre époque : comment repenser l’action publique avec la mise en œuvre de l’autonomie dans des territoires insulaires frappés de plein fouet par la crise, sans rompre les liens fragiles qui les unissent à la République ?

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Réduire la dépense publique : les collectivités locales en ligne de mire

40 milliards d’économies à trouver pour le budget 2026 : l’État coupe dans la dépense publique , les territoires d’outre-mer vont trinquer !

— Par Jean-Marie Nol —

Le gouvernement français s’apprête à lancer l’un des chantiers budgétaires les plus ambitieux de ces dernières années. Objectif : réduire le déficit public à 4,6 % du PIB d’ici 2026. Vers une cure d’austérité dans le projet de budget 2026 ?
Une trajectoire de redressement imposante, qui exigera, selon le ministre de l’Économie Eric Lombard, pas moins de 40 milliards d’euros d’efforts supplémentaires. Cet effort de réduction de la dépense publique «très considérable» reposera «essentiellement sur des économies» selon le ministre. Eric Lombard, qui est l’ancien directeur de la Caisse des dépôts se refuse à qualifier ces 40 milliards d’euros d’efforts de «cure d’austérité». «Ce n’est pas le bon mot, car la réalité est que nous dépensons en dépenses publiques 57% de la richesse nationale. C’est 10% supérieur à la moyenne européenne, affirme-t-il. Nous dépensons beaucoup et nous pensons que nous pouvons dépenser mieux.» Le gouvernement entend toujours ramener le déficit public à 5,4% du PIB cette année, un objectif «tenable car nous avons décidé la semaine dernière de diminuer de 5 milliards d’euros les dépenses».

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