BIAC Martinique du 22 novembre 2013 au 15 janvier 2014 : lancement et déroulé

 

biac_martiniqueJeudi 21 novembre. Fort-de-France

  11h00 : Lancement de la BIAC et conférence de presse à l’Hôtel Impératrice

  Vendredi 22 novembre. Fort-de-France

  10h00 – 13h00 : Conférences à l’Hôtel de Région (salle des délibérations plénières)

·         Dialogue entre Ousmane Sow et le Professeur Edward P. Sullivan

·         Pavillon Martinique / In Flux : échanges entre Holly Bynoe, David Gumbs, Bruno Pédurand et Shirley Ruffin

·         Le surréalisme aux Caraïbes, une intervention du Professeur Edward Sullivan

·         L’art de la guérilla, une intervention de Lucie Touya

17h00 : Pré-ouverture du Pavillon Martinique à l’Atrium (VIP et partenaires)

19h30 : Ouverture du Pavillon au grand public

22h00 : Show musical sur le parvis de l’Atrium : carte blanche à Jeff Baillard et ses invités

  Samedi 23 novembre

  Morne Rouge

16h00 : Pré-ouverture du Pavillon International au Morne Rouge

17h00 : Inauguration du Pavillon International au Morne Rouge

  Saint Pierre

19h00 : Concert / performance dans les ruines du théâtre avec Alain Jean-Marie et Isabelle Fruleux – en partenariat avec le Grand Saint Pierre

  Dimanche 24 novembre. Trois-Ilets

  9h00 : Ouverture de l’exposition Khokho René-Corail au marché du Bourg – en partenariat avec la ville des Trois Ilets et l’Embellie des Trois Ilets

18h30 : Concert / performance sur la place du marché avec Alain Jean-Marie et Isabelle Fruleux – en partenariat avec la ville des Trois Ilets et l’Embellie des Trois Ilets« De la résonance du cri littéraire dans les arts visuels »

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Lalla Essaydi. Les Femmes du Maroc : Reclining Odalisque, 2008. Three chromogenic prints mounted to aluminum Courtesy of the artist and Edwynn Houk Gallery

Présentation

— Par Johanna Auguiac-Célénice, directrice du projet BIAC Martinique —

La BIAC MARTINIQUE, impulsée par le Conseil Régional de la Martinique, naît avec le centenaire d’Aimé Césaire et il m’est apparu primordial de lier la littérature aux arts visuels et aux cris du monde. Cette première édition, sous le parrainage de l’artiste et sculpteur sénégalais Ousmane Sow, se déploie autour du rapport intime et inattendu entre la littérature et les arts visuels, entre le texte et l’image, le signifiant et le signifié, pour un dialogue fécond d’oeuvre à oeuvre.
Les possibles entre la littérature et les arts visuels foisonnent d’inventivité. Associer la littérature aux arts visuels, c’est provoquer une rencontre, tenter à partir d’une expérience commune de créer un double cheminement, l’un et l’autre se complétant et se retrouvant. Cette rencontre peut être fulgurante car elle témoigne de l’enrichissement de la grammaire et des codes d’un art à l’autre. C’est ce mouvement de ce qui est perçu-reçu, c’est la résonance du cri littéraire dans les arts visuels, c’est ce tourbillon du sentiment esthétique que nous imprimons dans la thématique de la BIAC MARTINIQUE 2013.
Il y a ainsi un commencement, et la BIAC MARTINIQUE le puise dans ces quelques phrases qu’Aimé Césaire a si superbement écrites :
« Et alors, me dira-t-on, le vrai problème est de revenir [aux vieilles civilisations nègres]. Non, je le répète. Nous ne sommes pas les hommes du « ou ceci ou cela ». Pour nous, le problème n’est pas d’une utopique et stérile tentative de réduplication, mais d’un dépassement. Ce n’est pas une société morte que nous voulons faire revivre. Nous laissons cela aux amateurs d’exotisme. Ce n’est pas davantage la société coloniale actuelle que nous voulons prolonger, la plus carne qui ait jamais pourri sous le soleil. C’est une société nouvelle qu’il nous faut, avec l’aide de tous nos frères esclaves, créer, riche de toute la puissance productive moderne, chaude de toute la fraternité antique. » (Discours sur le Colonialisme, 1950, Aimé Césaire, éd. Présence africaine, 1989, p. 35-36).
C’est ce vers quoi tend la BIAC MARTINIQUE. Rassemblant tous les types de supports – dessin,gravure, peinture, photographie, installation, sculpture, enfin mixte média, la BIAC MARTINIQUE est une manifestation qui propose d’établir des dialogues pluriels, des résonances de lieux, d’oeuvres, d’humanités et de cultures.
Le lieu et l’installation :
Que se joue-t-il dans cet espace ?
Quel est l’apport de l’un vers l’autre ?
Le lieu apporte–t-il quelque chose à l’oeuvre et inversement l’oeuvre/ installation renchérit-elle le lieu de sa présence ?
Ce sont ces suites de questionnements dont la BIAC Martinique est éprise. Que ce soit dans les parcours in Situ, le Pavillon Martinique ou encore le Pavillon International, la BIAC MARTINIQUE cherche à contourner inexorablement la tradition d’un exotisme afin de se construire dans notre pluralité, riche dans cette région du monde. Nous avons une chance immense en Martinique, c’est d’avoir dans une si petite île des verbes « sacrés » tels que Aimé Césaire, Frantz Fanon et Edouard Glissant. Il s’agit de pouvoir se nourrir de leur réflexion et voir comment mettre en oeuvre au mieux, et cela peut se faire dans des domaines différents, leur approche au monde.

A travers sa programmation, et en accordant une place importante aux artistes émergents, la BIAC poursuit cette idée qu’il faut sortir de l’emprise des maîtres à penser dominants et chercher ce qui se cache et bouleverse les périphéries. Il faut déjà être aujourd’hui et demain !
Les artistes des pavillons Martinique et International ont été sélectionnés par leurs curateurs respectifs, Holly Bynoe et Tumelo Mosaka. Pour le parcours In situ que nous pourrions appeler aussi parcours nomade (puisque nous traversons l’île du sud / Trois Ilets, au centre / Fort de France, du centre au grand nord / St. Pierre et Morne Rouge), nous avons fait un appel à participation pour les plasticiens. Des projets mettant en lumière la thématique nous ont été soumis et 6 ont été sélectionnés. En ce qui concerne les artistes invités, c’est à la connaissance de leur travail et de leur potentiel à répondre à la thématique qu’ils ont été invités en résidence.
C’est un défi pour certains qui par exemple travaillent davantage en 2D, de se dépasser pour se projeter dans cet ailleurs. Les plasticiens invités ont eux aussi proposé des esquisses de leurs installations monumentales.
Aussi nous souhaitions, c’est le cas pour la plupart, que les oeuvres qu’ils montrent soient une première en Martinique, et une découverte de ces plasticiens par le public martiniquais.
Un des défis auquel répond la BIAC MARTINIQUE est celui d’arriver à créer une unité avec d’autres acteurs culturels. Certains ont été des moteurs pour la BIAC Martinique comme le Projet Grand St. Pierre et Embellie Trois Ilets mené par Patrick Chamoiseau et son équipe. C’est très important d’avoir des relais, de tisser des toiles de complémentarité et de rêves.
Avec le GIP II de Fort de France aussi, nous avons pu étendre la visibilité du street art dans la ville de Fort de France. L’ATRIUM (Centre Culturel Départemental) et le CMAC (Centre Martiniquais d’Action Culturelle) qui nous accueillent dans leurs locaux, nous prêtent main forte sur l’évènementiel, occupent une place privilégiée. Avec cette même ambition sociétale, nous mettons en place des partenariats : avec les écoles primaires, par exemple, à travers des workshops animés par l’artiste d’origine cubaine Carlos Estevez, avec le rectorat afin de sensibiliser les collèges et lycées, avec les enseignements supérieurs d’art et de linguistique tel que le Campus Caraïbéen des Arts, avec le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) afin de former des modérateurs…
Sans oublier les ateliers pour enfants et d’autres lieux d’apprentissage comme l’école de la 2ème chance…
Nous avons aussi un cycle de conférences qui se dérouleront de 10H00 à 12H00 le vendredi 22 et le samedi 23 novembre, ouvert à tout public bien sûr. C’est ainsi que nous arriverons à
construire ; la notion de créer en collectif est une « arme miraculeuse ».
Sillonner, cheminer, faire, errer, c’est cela qui nous est précieux. Cette biennale se déploie dans la notion de la Relation d’Edouard Glissant, « L’Autre que je suis est impliqué (en la totalité) au Je de cet Autre ». S’impliquer avec l’autre et se faire carrefour d’échanges au point d’intervenir l’un dans l’autre sans se perdre, écouter le mouvement de ce monde, c’est de cela que la biennale rêve : créer en présence de toutes les cultures du monde et ainsi, terre de nouvelles expériences que nous sommes, innover constamment, ouvrir des champs de possibles, allant jusqu’à caresser ce dépassement, inattendu et si palpable.

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INFORMATIONS PRATIQUES :
Jeudi 21 novembre. Fort-de-France
11h00 : Lancement de la BIAC et inauguration à l’Hôtel Impératrice,
conférence de presse suivie d’un cocktail
16h00 – 20h00 : Ouverture du parcours in situ et visite
Vendredi 22 novembre. Fort-de-France
10h00 – 12h00 : Conférences, interventions de Messieurs Sullivan, William, Mosaka et Saw
17h00 : Pré-ouverture du Pavillon Martinique à l’Atrium (VIP et partenaires)
19h30 : Ouverture du Pavillon au grand public
22h00 : Show musical sur le parvis de l’Atrium
(carte blanche à Jeff Baillard + slam, hip hop et graffiteurs)
Samedi 23 novembre. Fort-de-France
10h00 – 12h00 : Conférences, interventions de Mesdames Bynoe et Touya
et de Monsieur Chamoiseau – Morne-Rouge
16h00 : Inauguration du Pavillon International à Socomor – Saint Pierre
18h00 : Ouverture du parcours in situ et visite
19h00 : Concert / performance dans les ruines du théâtre avec Alain Jean-Marie
et Isabelle Fruleux
Dimanche 24 novembre. Trois Ilets
9h00 : Ouverture de l’exposition Khokho René-Corail au marché du Bourg
16h00 : Ouverture du parcours in situ et visite
18h30 : Concert / performance sur la place du marché avec Alain Jean-Marie et Isabelle Fruleux