Ben Cohen, cofondateur engagé de la marque américaine de crèmes glacées Ben & Jerry’s, a été arrêté mercredi 14 mai à Washington après une prise de parole coup de poing lors d’une audition parlementaire. Ce militant de longue date, connu pour ses positions progressistes et ses critiques ouvertes envers la politique israélienne, a été escorté hors du Capitole, menotté, après avoir interrompu la séance pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël dans le conflit en cours à Gaza.
Au cours de l’audition, à laquelle assistait Robert Kennedy Jr, actuel ministre de la Santé sous Donald Trump, Cohen a interpellé les élus en lançant : « Le Congrès finance des bombes pour tuer des enfants à Gaza ». Selon lui, ce financement se fait au détriment des Américains les plus vulnérables, notamment par la réduction des budgets alloués à l’assurance-santé.
La scène, filmée par le collectif pacifiste Codepink, montre l’homme de 74 ans conduit hors de la salle par les forces de l’ordre, menottes aux poignets, tout en criant : « Il faut qu’ils laissent entrer la nourriture à Gaza, il faut qu’ils nourrissent les enfants qui meurent de faim ! »
Après sa libération, Cohen a justifié son intervention par l’urgence humanitaire dans l’enclave palestinienne et la responsabilité morale des États-Unis. « On ne peut pas rester les bras croisés. C’est un scandale que notre gouvernement approuve pour 20 milliards de dollars de livraisons de bombes alors qu’on coupe les programmes sociaux chez nous. » Il affirme que « la majorité des Américains rejettent cette politique menée en leur nom. »
Depuis le 2 mars, aucune aide humanitaire n’a pu entrer dans la bande de Gaza, où vivent plus de 2,4 millions de personnes. De nombreuses ONG comme Médecins du Monde, Médecins sans frontières ou Oxfam alertent sur une crise humanitaire imminente, évoquant un risque de « famine de masse » en raison du blocus imposé par l’armée israélienne.
L’intervention de Ben Cohen, bien que controversée, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes autour du rôle des États-Unis dans le conflit israélo-palestinien. « Cautionner et être complice du massacre de dizaines de milliers de personnes nous touche au plus profond de nous-mêmes, en tant qu’êtres humains et citoyens américains », a-t-il conclu.