Aurélie Filippetti : «Le Medef veut tuer la culture»

culture_pcfDans une interview au «Parisien Dimanche» – «Aujourd’hui en France», Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, vient au secours des intermittents du spectacle au lendemain des Victoires de la musique. Alors que les négociations se poursuivent sur l’assurance chômage, le Medef a mis le feu aux poudres en proposant de supprimer le régime des intermittents, critiqué pour son déficit, pour l’aligner sur le régime général.

En réaction, ces derniers appellent à une journée de mobilisation le 27 février. Aurélie Filippetti, elle, accuse le Medef de chercher des boucs émissaires.

Que répondez-vous au Medef qui propose de supprimer le régime des intermittents ?
AURÉLIE FILIPPETTI. Le Medef a une attitude agressive et scandaleuse. Il veut tuer la culture. Je n’accepte pas les attaques de ce type contre des personnes, artistes et techniciens qui apportent cette dimension humaine indispensable à la société et qui contribuent à un secteur représentant 3,2 % du produit intérieur brut. C’est presque 59 Mds€ de valeur ajoutée, de richesse créée dans le pays. Economiquement, on a besoin des intermittents. Quand vous investissez un euro dans un festival ou un établissement culturel, vous avez 4 à 10 € de retombées économiques pour les territoires.

Comment interprétez-vous ces propos ?
Je n’accepte pas que l’on présente les intermittents comme des parasites. Ce ne sont pas des privilégiés. Le Medef s’attaque, au contraire, aux chômeurs les plus précaires et cherche un bouc émissaire, car il est incapable de s’engager sur des contreparties au pacte de responsabilité proposé par le président.

Le régime chômage des intermittents est déficitaire…
Une mission parlementaire a permis de rétablir la vérité sur le chiffre de 1 Md€ avancé par la Cour des comptes. Il faut plutôt parler de 300 M€, car si on supprime ce système, les intermittents rejoindront le régime général. Ceci dit, il est inévitable qu’un régime fait pour des gens plus précaires que les autres soit déficitaire, c’est même sa raison d’être.

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