Du 7 au 14 novembre 2025, l’île de Sainte-Lucie accueillera une résidence artistique sans précédent : An Ba Lanmè, une initiative collaborative réunissant cinq organisations culturelles de la Martinique, de la Dominique et de Sainte-Lucie autour d’un thème fédérateur — la mer, espace commun et symbole des circulations culturelles dans la Caraïbe.
Pendant une semaine, artistes et acteurs culturels exploreront les savoirs traditionnels et la pharmacopée caribéenne à travers la création contemporaine. Au programme : ateliers gratuits pour les écoles et les communautés locales, œuvres collectives et temps d’échange autour du patrimoine immatériel des îles.
Cette résidence invite à relier art, mémoire et nature, à revisiter les traditions pour mieux imaginer l’avenir.
Une alliance créative entre trois îles
Cinq artistes incarneront cette traversée collective :
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Jenae Bell (Dominique, arts visuels),
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Jean-Marc Bullet (Martinique, design artistique),
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Armanie Mathurin (Sainte-Lucie, écriture),
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Mehdi Michalon (Martinique, art sensoriel).
Ensemble, ils questionneront la mer comme lieu d’échanges, de circulation des récits et de transmission des savoirs.
Un atelier de deux jours se tiendra au Mount Kailash Rejuvenation Centre, haut lieu sainte-lucien du bien-être et des soins à base de plantes. Le public y redécouvrira la richesse des pratiques médicinales et spirituelles issues du patrimoine caribéen.
Une coopération artistique au long cours
Porté par un consortium trinational, An Ba Lanmè fédère cinq structures engagées dans la transmission et la création :
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ZOFI (Martinique), initiatrice du projet, dédiée au développement culturel caribéen ;
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La Station Culturelle (Martinique), qui soutient la diffusion de la création contemporaine ;
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Le Labo des Histoires Martinique, qui favorise la pratique de l’écriture auprès des jeunes ;
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Waitukubuli Artist Association (Dominique), collectif d’artistes promouvant la richesse culturelle dominicaise ;
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Twossaints (Sainte-Lucie), plateforme éducative reliant la diaspora et les identités créoles par la langue et l’art.
À travers cette alliance, An Ba Lanmè affirme la nécessité de construire un réseau culturel durable, où artistes, chercheurs et communautés œuvrent ensemble à la préservation des savoirs et à l’émergence de nouveaux talents.
Vers un écosystème créatif caribéen
Soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Fondation de France, le projet s’inscrit dans une démarche de coopération culturelle et durable, en écho aux Objectifs de développement durable des Nations Unies. Il vise à renforcer les capacités locales, stimuler l’économie créative et promouvoir une vision solidaire de la culture.
« L’histoire nous a appris à détourner le regard de nos propres richesses. À travers ce projet, nous voulons recréer les conditions d’une reconnexion au vivant, à la terre et à l’invisible », souligne Nicolas Derné, directeur artistique de ZOFI.
Pour Indira Toussaint, cofondatrice de Twossaints, An Ba Lanmè « incarne le pont entre les îles, les langues et les générations », célébrant « la créativité partagée qui relie notre région au reste du monde ».
Michael Lees, président de la Waitukubuli Artist Association, ajoute : « Ce nouvel écosystème collaboratif nous permet de revisiter nos récits et nos traditions avec un regard neuf, en phase avec les enjeux contemporains de nos sociétés. »
Une mer qui relie plus qu’elle ne sépare
An Ba Lanmè — « sous la mer », en créole — symbolise ces courants invisibles qui unissent les îles caribéennes par-delà les frontières. Après une première résidence en Dominique en août 2025, centrée sur le langage comme outil d’émancipation, l’aventure se poursuit à Sainte-Lucie pour approfondir la création et les échanges.
En associant culture, éducation et développement durable, le projet propose une vision sensible et collective de l’avenir caribéen — un avenir porté par les arts, la mémoire et la mer.
Suivez le projet sur Instagram : @anbalanme
