Abishag : face 2 face

Une sensibilité vivifiante

— Par Christian Antourel & Ysa deSaint-Auret—

abishagSon prénom est déjà un voyage à l’accent biblique. Son voyage personnel a suivi celui de l’art, pétri de spiritualité. Son père est ingénieur du son, sa mère, chanteuse et comédienne. Il est évident qu’enfant de la balle, elle soit elle-même artiste. Ses nombreuses expositions de par le monde : Canada, Cuba, France, Côte d’Ivoire, Colombie, Sénégal, Barbade, Usa, ne lui ont heureusement pas enlevé de sa spontanéité.

Pour celle dont le projet est « de vivre chaque instant avec le sourire » la vie est un cadeau et elle l’exprime dans ses toiles avec maestria, tout à fait conforme à sa gourmandise de vivre. Et c’est bien la spiritualité qui imprègne son œuvre par le biais de visages, d’expressions, de regards empreints de profondeur de sérénité ou d’étonnement, parfois lointains aériens ou embués de rêves et de nostalgie. Le regard: tout est dit par ce canal au travers duquel elle exprime ses émotions car c’est par la vue qu’elle explore son environnement, et dévoile son univers plastique. Les couleurs y sont prégnantes, juxtaposées, fondues dans l’œil du spectateur. On y sent des influences impressionnistes dans le trait, mais aussi une teinte d’expressionisme çà et là dans la manière de peindre.

L’art, c’est parfois dans son ciel, une rencontre avec une âme

Des détails anatomiques, comme les yeux, envahissent le premier plan et sont agrandis. Son travail la rend libre et l’expédie en elle-même et dans un cosmos où elle navigue et se déploie en silence… L’art, c’est parfois dans son ciel, une rencontre avec une âme. « Des ténèbres a jailli la lumière, entre ces « deux couleurs » noir et blanc, à priori il y a toutes les autres. Dans mes œuvres, elles se retrouvent toutes car justement, je travaille sur l’unicité du monde, malgré les apparences.» Son exposition est ainsi nourrie par tout ce qui la traverse et tache d’élaborer une poétique de la matière, qu’elle présente sur des supports variés, fibres, tissus, étoffes, papiers travaillés, acrylique sur toile. L’artiste dont le désir intime est de se confronter à l’élément comme si elle devait poser l’enjeu de son existence et de sa respiration, s’apparente beaucoup à donner des visions très larges pour que tout le monde s’en empare. Cette posture idéologique est encore plus intéressante, lorsqu’on la transporte dans le contexte de sa part d’origine africaine.

PROCEDE DE CREATION
Abishag laisse entrer le hasard dans sa tête.
« J’ai un flash une sensation ou une inspiration liée à un tissu , une matière, puis je laisse passer la magie de l’invisible, me prêtant volontier comme canal premier, puis la technique, la raison, le regard humain prendra le relais. Chaque tableau à son processus particulier. »

Pratique :

FACE 2 FACE
Galerie André Arsenec
Au CMAC Atrium du 05 au 21 juin 2014
Textes : Malik Duranty
Crédit photos : Jimmy Damase
Entrée gratuite
Tout Public
Contact : 05 96 70 79 29
Christian Antourel & Ysa deSaint-Auret