Face à l’augmentation constante des infections sexuellement transmissibles en France, l’Assurance Maladie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de prévention. Depuis le 1er juillet 2025, le dispositif « Mon test IST », initialement lancé en septembre 2024, s’enrichit d’une nouvelle fonctionnalité permettant aux femmes de 18 à 25 ans de réaliser un dépistage à domicile.
Un contexte épidémiologique préoccupant
Les données de Santé publique France révèlent une progression alarmante des infections sexuellement transmissibles depuis le début des années 2000. Cette tendance s’est particulièrement accentuée ces dernières années, avec une augmentation de 10 % des cas de chlamydioses chez les hommes entre 2021 et 2023. Plus inquiétant encore, les cas de gonorrhées ont littéralement explosé, enregistrant une hausse de 59 % chez les hommes et de 46 % chez les femmes sur la même période.
Cette recrudescence des IST souligne l’importance cruciale du dépistage précoce, d’autant plus que ces infections peuvent être asymptomatiques tout en demeurant hautement transmissibles. Comme le rappelle la Caisse Primaire d’Assurance Maladie : « Une infection sexuellement transmissible, ça ne se voit pas toujours. Même sans symptôme, vous pouvez être porteur d’une IST, et la transmettre. »
Une innovation au service de l’accessibilité
La nouvelle fonctionnalité d’auto-dépistage répond à un double objectif : faciliter l’accès au dépistage et lever les barrières psychologiques qui peuvent freiner les jeunes dans leurs démarches de santé. Le processus se veut simple et discret. Les femmes concernées peuvent désormais commander gratuitement leur kit d’auto-prélèvement directement sur le site mon-test-ist.ameli.fr, après avoir complété un questionnaire rapide de dix questions.
Le kit, livré à l’adresse de leur choix, permet de dépister deux infections parmi les plus fréquentes : la chlamydia trachomatis et le gonocoque. Une fois l’auto-prélèvement vaginal effectué à domicile, il suffit d’envoyer le tube au laboratoire partenaire. Les résultats sont ensuite transmis par SMS dans un délai de cinq jours ouvrés, garantissant ainsi confidentialité et rapidité.
Un dispositif en cours d’extension
Cette première phase d’extension du service ne concerne pour l’instant que les femmes de 18 à 25 ans. Les hommes de la même tranche d’âge devront encore patienter jusqu’au second semestre 2025 pour bénéficier des kits d’auto-prélèvement urinaire. Cette approche progressive permet à l’Assurance Maladie de tester et d’optimiser le dispositif avant son déploiement complet.
Il convient de rappeler que le programme « Mon test IST » initial offre déjà aux moins de 26 ans la possibilité de se faire dépister gratuitement et sans ordonnance pour quatre infections : chlamydia trachomatis, gonocoque, syphilis et hépatite B. Cette nouvelle option d’auto-dépistage à domicile constitue donc un complément précieux à l’arsenal existant.
Un enjeu de santé publique majeur
Cette initiative s’inscrit dans une démarche globale de prévention et de lutte contre la diffusion des IST. En facilitant l’accès au dépistage, particulièrement pour une population jeune parfois réticente à consulter, l’Assurance Maladie mise sur la détection précoce comme levier de protection individuelle et collective.
L’extension du dispositif « Mon test IST » illustre l’évolution des politiques de santé publique vers plus d’accessibilité et d’adaptation aux modes de vie contemporains. En permettant aux jeunes femmes de prendre en charge leur santé sexuelle de manière autonome et confidentielle, cette mesure pourrait contribuer significativement à enrayer la progression des IST en France.