« Âmes en Mutation »
Exposition d’arts plastiques
Du 28 juin au 13 septembre 2025
Cabinet médical Etang Z’Abricots – Port de plaisance –
Bat. Perle 1er étage – porte 4 – interphone 4 – 97200 Fort de France
Organisée par Muryelle MOULFERDI, et Marie GAUTHIER, sous l’égide des médecins mécènes, Docteurs Charlie et Medhi JEAN-LAURENT, l’exposition dans la salle d’attente du cabinet médical, rassemble une trentaine d’œuvres (cyanotypies et sculptures) de l’artiste plasticien Jérémie PRIAM, intitulée ÂMES en MUTATION.
A l’heure des intelligences artificielles, il est bon de se questionner sur la nature du vivant. C’est ce que fait le plasticien martiniquais Jérémie PRIAM, qui par le biais des cyanotypies, scrute et révèle cette particularité que sont les champs énergétiques des organismes, notamment dans ses œuvres ici présentées à partir d’images de végétaux et d’animaux. Certains rangeraient dédaigneusement ces phénomènes du côté de l’animisme. En dévoilant à nos yeux l’invisible, l’artiste nous permet de regarder plus consciemment la nature, et nous offre l’occasion et la nécessité de changer nos regards et surtout nos attitudes, face à cette dimension sacrée du vivant.
Jérémie PRIAM associe cette technique ancienne de photographie à l’infographie qui lui offre les internégatifs à partir desquels il fabrique ses cyanotypies. Il choisit dans son environnement, des formes organiques (animales, végétales) et des composants électroniques. Il les organise selon des combinatoires variées, par juxtaposition, superposition, souvent selon un axe central vertical qui assure l’équilibre des compositions. La construction en empilement des images, toute baignée d’un bleu cosmique, évoque le sens ascensionnel de la transformation dans le processus alchimique : mutation du minéral en végétal, de l’animal à l’humain, dans l’alliance de fonctions différenciées. Ses œuvres semblent des apparitions fragiles surgies d’un monde à la fois réel et imaginaire.
Il en résulte des œuvres composées selon un principe d’hybridation, mêlant l’organique à l’objet fabriqué, ici des circuits électroniques qui représentent les nouvelles interconnexions de notre époque contemporaine. Selon ses mots, Jérémie PRIAM tente de réconcilier le vivant avec l’inanimé, en reconnaissant l’âme cachée derrière chaque chose. L’artiste imagine une réorganisation du monde où le vivant s’hybriderait sans danger avec les nouvelles technologies, se nourrissant l’un l’autre. Donnant une âme aux objets, il crée ainsi un nouvel animisme par l’union d’éléments opposés.
De même, ses sculptures font cohabiter les objets de la nature (bois flottés, calebasses) et les objets fabriqués de notre culture technologique contemporaine. L’hybridation opère par assemblage sur le même support, d’objets naturels et manufacturés. Les sculptures représentent des masques et des sceptres, objets rituels et incantatoires liés à des pratiques magico-religieuses.
Interrogeant le vivant dans ses mémoires et ses métamorphoses, ainsi que la vanité dans l’art, Jérémie PRIAM établit des liens entre matière et conscience. Il réalise dans sa pratique une poétique de la transformation, jusqu’au-delà du visible.
Qui est Jérémie PRIAM ?
A l’issue de ses études au Campus Caribéen des Arts de Fort de France, il obtient en 2013, son diplôme DNAT avec félicitations du jury. De 2013 à aujourd’hui, il participe à de nombreuses expositions collectives remarquables en Martinique et Guadeloupe (Tropiques Atrium, Fondation Clément, Galerie 14n61w, Médiathèque de Lamentin), et à l’international (OFF de la Biennale de Dakar, Royaume Uni, Festival à Brooklyn, Los Angeles, Taïwan.
Il réalise aussi des expositions personnelles dans des lieux de l’art, en Martinique, à Tropiques Atrium, et à la Galerie 14N61W. Il est accueilli dans des résidences d’artistes à Paris, au Sénégal, en Martinique.
Marie GAUTHIER 10 juin 2025. ADAGP