« L’urne meurtrière » : une fresque théâtrale sur la Guerre du Diamant

Vendredi 23 mai à 19h Place de l’église – Le Diamant

La ville du Diamant vous invite à découvrir « L’urne meurtrière », une fresque théâtrale poignante mise en scène par Marie-Line Ampigny. Ce spectacle, présenté dans le cadre de l’événement « Mé : mwa listwa », vous replongera dans les années 1920, au cœur des violentes émeutes électorales du 24 mai 1925.

Interprété par les comédiens bénévoles de l’atelier théâtre de L’Éclat des Raisiniers, ce récit vivant et immersif retrace un épisode tragique de l’histoire martiniquaise. À travers des tableaux puissants, la pièce fait revivre les tensions, les espoirs, et la brutalité d’une époque marquée par l’injustice.

Lors des élections cantonales de 1925, une tentative de fraude électorale orchestrée par le pouvoir en place provoque la colère de la population. L’urne, destinée à être transportée à Fort-de-France pour un dépouillement à huis clos, soulève l’indignation. La foule proteste, et les forces de l’ordre ouvrent le feu : dix morts et plusieurs blessés. Longtemps qualifiées de fauteurs de troubles, les victimes seront réhabilitées grâce aux recherches d’historiens, dont l’Américain Richard Price.

La fresque théâtrale met en lumière cette mémoire douloureuse, avec des scènes de foule, des discours engagés et des moments de tension portés par des monologues vibrants.

Tout commence le 23 mai 1925, à 16 heures, lorsque Joseph Lagrosillière, maire de Sainte-Marie et député socialiste, s’adresse aux habitants du Diamant, fervents soutiens de Hilarion Giscon. Il dénonce les fraudes, le bourrage d’urnes et les intimidations. À ses côtés, Philibert Larcher, blessé, témoigne :
« Nous apportons un vent de dignité, de respect et de fraternité à une population qui en est fortement privée. »
Le peuple entonne l’Internationale, le tambour résonne, on danse le
bèlè, le danmiè.

Face à eux, Maurice Coppens, colonel à la retraite, industriel influent et représentant du pouvoir, proclame :
« Nous sommes et resterons les garants de votre liberté et de la paix dans la ville. »
Ses partisans chantent la Marseillaise, convaincus qu’un pouvoir de droite ramènera l’ordre.

Le dimanche 24 mai, jour du scrutin, l’église est pleine, les marchandes occupent la place, les cavaliers paradent. Le colonel Coppens arrive en Fiat, acclamé…

Un drame est sur le point de se jouer.

Venez nombreux vivre ce moment fort de notre histoire collective.
Rendez-vous vendredi 23 mai à 19h, place de l’église du Diamant.