L’Opéra, documentaire de Jean-Stéphane Bron

« J’ai filmé une utopie. »

Le documentaire de Jean-Stéphane Bron, à l’affiche depuis une semaine, vous plonge dans les coulisses de l’Opéra de Paris. Récit d’une saison, récits de vie, genèses de spectacles s’entrecroisent dans ce film joyeux, où le collectif et la pulsion vitale de la musique tiennent une grande place.

« Une réussite totale, un documentaire qui devrait être montré à
tous ! »
Opera-Online

« Attention, documentaire exceptionnel, une merveille pas moins »
Le Parisien magazine

« À ne rater sous aucun prétexte »
Les Echos

« Une immersion toute en grâce et en musique. »
Le Figaro

« On aimerait que le film continue et dure… L’Opéra est Un chef-d’œuvre ! »
Toutelaculture.com

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« J’ai filmé une utopie. » Entretien avec Jean-Stéphane Bron

.Entretien avec Jean-Stéphane Bron, réalisateur de « L’Opéra » — Par Sarah Barbedette

Pendant seize mois, le réalisateur Jean-Stéphane Bron a baladé sa caméra et son regard aiguisé dans les couloirs et les coulisses de l’Opéra Bastille et du Palais Garnier. Le résultat ? Un documentaire-monde qui saisit la pulsion vitale d’une institution. Alors que le film sort en salle le 5 avril, il nous a accordé un entretien-bilan de cette expérience.
À quel moment franchissez-vous les portes de l’Opéra pour la première fois ?
Jean-Stéphane Bron : Je les ai d’abord franchies dans ma tête le jour où mon producteur Philippe Martin m’a parlé de l’idée de faire un film sur l’Opéra. Il n’avait pas terminé sa phrase que j’ai eu le désir de ce film, une intuition de ce qu’il pouvait être. Je voulais filmer l’Opéra comme on filmerait une société, en essayant de comprendre ce qu’elle est. Concrètement, le point de départ était de suivre la première saison de la nouvelle direction. Cette idée ouvrait un espace de possibles en termes de dramaturgie. Mais avant d’entrer physiquement dans le théâtre, il fallait convaincre Stéphane Lissner. Sa première saison était pleine d’enjeux artistiques mais aussi politiques. L’idée qu’une caméra soit présente à ce moment-là n’allait pas de soi, mais il a fini par se laisser convaincre. Une relation de confiance s’est nouée. Elle était nécessaire pour que je puisse être libre.

Vous êtes passé par l’entrée des artistes ?
J-S.B. : Oui car, aussi paradoxal que cela puisse paraître, je n’avais jamais vu de spectacle d’opéra de ma vie. Découvrir un monde à la hauteur du regard d’un profane, c’était aussi le pari du film.

À quel moment la caméra intervient-elle ?

J-S.B. : J’ai passé beaucoup de temps à l’Opéra avant de commencer à filmer, j’ai vu des spectacles, pour essayer de trouver une forme, un dispositif, qui dans mes films précèdent toujours le temps du tournage. Ici, le parti pris est de faire de la coulisse le spectacle lui-même. Et de suivre des personnages, auxquels le spectateur pourrait s’identifier.

Ma quête s’arrêtait là où le spectacle commençait.

Comment inscrire sa démarche au sein de celle de l’Opéra ?
J-S.B. : L’Opéra de Paris est un lieu d’excellence où tout converge vers un résultat final, c’est-à-dire la représentation, ce qui va être vu et entendu par le public. Bien sûr, ce n’est pas ce qui m’intéressait. Moi, je voulais montrer le travail, ce moment où s’expriment la difficulté et parfois les conflits. Au fond, ma quête s’arrêtait là où le spectacle commençait. Ma chance est que le tournage s’est étalé sur plus de seize mois, cela a permis de nouer des liens de confiance avec tous les protagonistes, ce qui est un élément essentiel de toute démarche documentaire. 

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