126 search results for " Le Bel Indifférent"

Deux personnages d’immoralistes : « Dom Juan », « Le Bel indifférent »

— Par Selim Lander —

Dom Juan 2.0 Dom Juan 2.0 ou comment combiner l’écriture de plateau avec un texte classique

Molière et Dom Juan. Peut-on imaginer que cette pièce fut écrite dans l’urgence, pour pallier l’interdiction du Tartuffe, une pièce en prose, contredisant la règle des trois unités, qui n’eut que quinze représentations du vivant de Molière, bref rien qui puisse présager qu’elle soit considérée désormais comme l’un des chefs d’œuvre de l’auteur ? Le succès de la pièce est d’autant plus étonnant que si son sujet principal – l’impiété – pouvait faire scandale au XVIIe siècle, au même titre que celui de Tartuffe – la fausse dévotion – il ne peut guère toucher les Français d’aujourd’hui qui n’ont pas la religion comme principale préoccupation (on ne parle pas ici des islamistes qu’on n’imagine pas, au demeurant, en spectateurs de théâtre – ou des chrétiens intégristes qui ont besoin de quelque chose de plus provoquant que Molière pour se mobiliser).

Don Juan ou l’immoraliste. Contrairement à Tartuffe qui ne cesse de tenir des discours moralisateurs, Don Juan professe le rejet de toute morale autre que celle de ses plaisirs immédiats.

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« Le bel indifférent » : pathétique !

— Par Roland Sabra —

le_bel_indifferent-2Un grand fauteuil, incommode sans doute. Une petite table basse avec un téléphone. Elle est déjà là, robe rouge seule sur le plateau noir. Seule c’est ce qui la définit le mieux. Elle attend. Le public entre s’installe, se salue, parle, papote comme si elle n’était pas là. Elle compte pour si peu. On le sait déjà. Imperceptiblement la lumière décline. La frontière entre l’avant et le début du spectacle est brouillée. Cette histoire n’a pas de commencement, ni de fin. Elle est de toujours, de toute éternité, sans époque et sans lieu. Une tragédie. Une tragédie de l’attente, de l’attente de l’autre, de l’amour pour l’autre, de l’amour bafoué, de la jalousie, de la solitude. Elle l’attend. Elle guette les bruits de l’ascenseur, de la cage d’escalier. Il arrive, s’installe dans le fauteuil, lit son journal. Sans un mot. Elle, elle parle, elle parle. Elle soliloque. Elle réclame. Elle menace. Elle dit aussi le mépris, la déchéance, l’obsession, l’argent, la violence et la haine, la mendicité amoureuse. Elle dit : « je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime ».

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« Le bel indifférent » Mise en scène : Aliou Cissé

Vendredi 22 avril à 20h -Tropiques-Atrium

le_bel_indifferent-1D’après l’oeuvre de Jean Cocteau.

Le Bel Indifférent a été écrit pour Edith Piaf et représenté pour la première fois en 1940 au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans le décor de Christian Bérard. Paul Meurice donnait la réplique à Edith Piaf.
Il s’agit d’une courte pièce. Seul le personnage féminin parle. On assiste donc à un monologue. Un second personnage est en scène mais il ne parle pas.
La scène se passe dans une « pauvre chambre d’hôtel ». Une chanteuse de caf’conce, de retour de son tour de chant, attend son homme, Emile, un « gigolo », très beau, qui n’est toujours pas rentré. A son arrivée, elle lui fait une scène de jalousie terrible, lui demande où il était et le couvre de reproches. Pendant toute la scène, l’homme lit son journal et ne répond pas. Tandis qu’elle dévide ce qu’elle a sur le coeur, se décidant enfin à parler, il s’endort. Puis il se lève et s’apprête à partir. Comprenant qu’elle est allée trop loin, elle menace de se tuer et l’assure qu’elle l’attendra toujours.

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Exposition, théâtre : L’Art Gonds Tout à Bellefontaine le 12 mars

L’association L’Art Gonds Tout organise deux manifestations dans le cadre de la 4e édition bellifontaine d' »A la rencontre de l’artiste » : , l’exposition des œuvres de cinq plasticiennes et la pièce de théâtre, Femmes influentes, femmes combattantes. Ces deux événements sont présentés ci-dessous.

Exposition Avec Ailes de 10h à 17 h

Les artistes de l’exposition éphémère ont choisi la force émancipatrice de l’art pour explorer les thématiques du corps, de la souffrance, de la représentation de soi …à travers la peinture, la sculpture, les installations et le théâtre.

Des plasticiennes des associations l’art Gonds Tout et PABE renforcées par la peintre Lee mettent en scène leur univers artistique dans une balade immersive intitulée « Avec Ailes ».

Les visiteurs et visiteuses seront accueilli-e-s à l’entrée de l’exposition par « Les gardiennes », installation des artistes Isabelle PIN et Garance VENNAT RAGOT.

« Tu me pulvérises, me submerges, m’humilies… et tu dis que tu m’aimes ! ». A ce leitmotiv des hommes violents répondra l’écho des femmes résistantes et combatives « Je suis la femme de ma vie » : Femme eau, femme bois, femme végétale, femme résiliente…Je m’aime telle que je suis.

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12 mars – « Avec Ailes » : des femmes artistes s’exposent à Bellefontaine

Pour la seconde année consécutive la Maison des Associations et de la Vie Culturelle de Bellefontaine réitère son exposition éphémère « A la rencontre de l’artiste ».

Cette première édition se tiendra le 12 mars 2022, en prolongement de la journée internationale des droits des femmes du mardi 08 mars.

Il s’agit ainsi pour la ville de Bellefontaine de montrer, au gré des différents évènements proposés, les créations de plusieurs femmes artistes engagées dont les œuvres présentent des esthétiques diverses mais dont le sujet prend racine dans une quête identique : questionner, dénoncer si nécessaire la situation de la femme dans nos sociétés.

« Toutes les actions qui font avancer les Droits des femmes sont bonnes à prendre » déclarait Françoise Héritier, anthropologue et militante féministe.

Les artistes de l’exposition éphémère ont choisi la force émancipatrice de l’art pour explorer les thématiques du corps, de la souffrance, de la représentation de soi …à travers la peinture, la sculpture, les installations et le théâtre.

Des plasticiennes des associations l’art Gonds Tout et PABE renforcées par la peintre Lee mettent en scène leur univers artistique dans une balade immersive intitulée « Avec Ailes ».

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« On a oublié le rôle de l’humiliation dans l’Histoire », par Olivier Abel

TRIBUNE. Pour le philosophe, « en sacralisant les caricatures, nous sommes devenus incapables de percevoir ce que les Grecs anciens désignaient par le tragique ».

— Par Olivier Abel (Philosophe) —

(Arrestations à Mantes-la-Jolie, face au lycée Saint-Exupéry (DR))

Quel rapport entre les crimes abjects des djihadistes, le danger que représentent à certains égards les « réseaux sociaux » pour la démocratie et la civilité, la question de la liberté d’expression et du blasphème, le durcissement quasi-guerrier de la laïcité, les gilets jaunes, les majorités dangereuses qui ont porté Trump ou Erdogan au pouvoir, et qui poussent à nos portes ? Nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, ces colères qui montent en miroir sans plus rien chercher à comprendre, nous ne savons et sentons plus ce que nous faisons. Je voudrais proposer ici une hypothèse.

Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux violences, comme aux inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne.

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FIAP 2019 : B.B Beloved Baby, de Annabel Guérédrat  

— par Janine Bailly —

Parce que je suis « fan » de son travail et de ses propositions artistiques, que je la sais en attente d’un — comme l’on dit — « heureux événement », je m’interrogeais : Annabel serait-elle là, présente aux côtés d’Henri Tauliaut non pas seulement en tant qu’organisatrice de la deuxième édition du Fiap, mais aussi en tant que performeuse ? Réponse me fut heureusement donnée, ce lundi 11 novembre, au cœur d’une ville que la célébration d’une fin de guerre lointaine avait désertifiée, dans une rue Lamartine aux rideaux de fer obstinément baissés. Seule la Station culturelle de la Coursive, au numéro 118, donnait en ce début d’après-midi signe de vie, et loin de lui ôter quelque force, le lieu paisible s’est fait cadre intime, accueillant à la performance inédite et si personnelle d’Annabel Guérédrat. 

Il y a d’abord son apparition, devant laquelle nous nous écartons, femme statue épanouie dans sa future maternité, l’éclat de sa peau brune à peine contenue par la fine lingerie — peau pleine qui illumine l’espace  ; il y  la rondeur douce et fière de son ventre que ne masque nul vêtement incongru ; la concentration un peu inquiète que laisse transparaître son visage ; et l’auréole de sa chevelure dénouée, qui coule abondante sur son visage, sombre source à bientôt discipliner.

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Les prix Nobel de littérature 2018 et 2019 attribués à Olga Tokarczuk et Peter Handke

Pour l’année 2018, le jury a distingué l’autrice polonaise Olga Tokarczuk, née en 1962. 15e femme seulement à recevoir le Graal des écrivains depuis sa création en 1901, Olga Tokarczuk est récompensée pour « une imagination narrative qui, avec une passion encyclopédique, symbolise le dépassement des frontières comme forme de vie », a déclaré le secrétaire perpétuel de l’Académie suédoise, Mats Malm, à Stockholm.
Le Nobel de cette année a été attribué à l’écrivain autrichien Peter Handke. Peter Handke est distingué pour une œuvre qui « forte d’ingénuité linguistique, a exploré la périphérie et la singularité de l’expérience humaine », a-t-il ajouté.

Tous deux succèdent au palmarès Nobel au romancier britannique d’origine japonaise Kazuo Ishiguro, auteur des « Vestiges du jour », consacré en 2017.
Olga Tokarczuk, 57 ans, est considérée comme la plus douée des romanciers de sa génération en Pologne.
Son oeuvre, qui compte une douzaine d’opus traduits dans plus de 25 langues, va d’un conte philosophique, « Les Enfants verts » (2016), à un roman policier écologiste engagé et métaphysique « Sur les ossements des morts » (2010), et à un roman historique de 900 pages « Les livres de Jakob (2014) ».

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Du 2 au 30 juin, « Le moi(s) laminaire » à Tropiques-Atrium

Théâtre – Danse – Arts de la parole – Témoignages

Parce que la parole du poète doit, plus que jamais, être entendue et résonner au cœur de nos sociétés,
Parce que nous œuvrons, aux côtés des artistes, au développement culturel d’une société, tout en considérant que le développement de celle-ci passe par la culture,
Parce que nous refusons l’acceptation d’une morosité enrobée de fatalisme,
Parce que nous refusons d’être les spectateurs d’un lendemain à construire,
Parce que nous croyons que notre résistance et notre créativité sont l’humus culturel de notre histoire, de nos cicatrices accoucheuses de génie, de l’expression décomplexée de nos particularismes,
Parce que nous tenons à être activement à vos côtés, au cœur de cette communauté culturelle que nous formons, que nous animons ensemble,
Nous vous proposons de célébrer la pensée, l’œuvre et la personnalité d’Aimé Césaire, durant le mois de Juin : « Le Moi(s) Laminaire ».

Manuel Césaire, directeur de Tropiques Atrium Scène Nationale

 

Le projet

Le 26 Juin 1913,  à Basse-Pointe, naissait Aimé Césaire. Afin de célébrer l’anniversaire de sa naissance, Tropiques Atrium Scène Nationale de Martinique vous propose un mois entier autour de son œuvre, de sa vie.

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Dom JUAN 2.0 : Pétillant pour de vrai, oui !

—Vu par José Alpha—

dom_juan-2_0-cDire que ce spectacle de la Cie des Asphodèles atteste de cette saine agilité et de cette intelligence vivace du jeu théâtral solaire, qui disparait malheureusement aux Antilles et singulièrement en Martinique, sous le poids de « pesantes et savantes préoccupations « sociopolitico scéniques et émotionnelles », est une vérité.

Voici développée là sous nos yeux, une belle leçon de jeux, de mise en scène de comédiens musiciens, chanteurs et « cabotins », issus des imaginaires de Lucas Franceschi, adaptateur et metteur en scène de ce Molière atypique traité au rythme de la rigueur de la Commedia del Arte. Ce metteur en scène comédien ne nous est pas inconnu puisque Michele Césaire, la directrice du Théâtre Aimé Césaire, nous l’avait fait connaitre avec « les Irrévérencieux » au mois de janvier dernier.

Sept comédiens (cinq hommes et deux femmes) tiennent une vingtaine de personnages tous plus « saltimbanques » les uns des autres, « prennent possession du plateau » équipé sur trois niveaux, d’échelles, de zones d’ombre et de plans inclinés, « pour créer un véritable dialogue avec le public. 

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Petites réflexions sans prétention

— par Janine Bailly—

Phedre(s) de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M. Coetzee mise en scene de Krzysztof Warlikowski au theatre de l'odeon du 17 mars au 13 mai 2016. Avec: Isabelle Huppert, Agata Buzek, Andrzej Chyra, Alex Descas, Gael Kamilindi, Norah Krief, Rosalba Torres Guerrero. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Il semblerait qu’une mode sévisse actuellement au théâtre, comme si l’on était en manque d’œuvres originales à mettre en scène. Avec plus ou moins de bonheur, on « revisite » les œuvres du répertoire — sous certaines plumes il m’a même été donné de lire ce vilain verbe  de « dépoussiérer » —, on les adapte, on les change d’époques et de costumes, de lieux et de langages, on les résume et les allège ou les surcharge, on leur fait dire ce qu’au grand jamais elles n’auraient cru dire, irai-je jusqu’à écrire qu’on les triture et les tord et les malaxe en tous sens ? C’est là donc que se serait réfugiée une part essentielle de la créativité ? Ne boudons pas notre plaisir, ces manipulations font partie du jeu, et il est bel et bon que le metteur en scène prenne un point de vue qui lui soit propre, qu’il nous donne à voir le texte sous un angle singulier, et sous un éclairage qu’il aura privilégié, ceci à la condition que ce texte ne devienne pas qu’un simple prétexte.

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« Dom Juan 2.0 », un parcours plaisant de la comédie à la farce

— Par Roland Sabra —

dom_juan-2_0-bLa pièce a été créée il y 9 ans et profilée de nouveau en 2014. Elle a son compteur un nombre respectable et enviable de représentations. Sa longévité est gage de qualité. C’est une adaptation réussie du Dom Juan ou le festin de pierre de Molière. La pièce on le sait a un statut d’hybridité. Elle ne respecte pas la règle des trois unités chère au théâtre classique. On ne sait pas toujours à quelle catégorie l’affecter. On l’évoque  donc quelques fois comme une tragi-comédie. Tous les metteurs en scène qui ont voulu ne s’en tenir qu’au texte rien qu’au texte ont été confrontés à cette hybridité, valorisant selon le cas tel ou tel aspect. Toute liberté prise avec le texte ne fait qu’amplifier, voire démultiplier ce questionnement.  Adaptation et / ou réécriture ? Le Robert définit l’une comme la « traduction très libre d’une pièce de théâtre comportant des modifications nombreuses qui la mettent au goût du jour ou la rajeunissent ». On peut l’entendre comme une tentative de réappropriation culturelle d’une œuvre culturelle ayant déjà une identité qui lui est propre.

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Les parutions de fin février 2024

– Album illustré MOI AUSSI JE DANSE LE QUADRILLE de la journaliste et auteure Isabelle Calabre et de l’illustratrice Colombine Majou.

– Roman LE BAL DES CLOCHARDS CÉLESTES de l’écrivain Ernest Pépin.

– Recueil de peintures CASES CARAÏBES. CARIBBEAN CABINS du peintre Paul Elliott Thuleau (ouvrage en français et anglais).

Florent Charbonnier
Éditeur Guadeloupe – Martinique – Guyane – La Réunion
0690 12 12 12 / 07 60 24 48 96
Caraïbéditions Guadeloupe : BP 110  – 97112 Grand-Bourg – Guadeloupe
Caraïbéditions Martinique : MBE 212 – Mangot-Vulcin – 97288 Le Lamentin -Martinique

– Titre : Moi aussi je danse le quadrille
– Auteures : Isabelle Calabre et Colombine Majou
– Date de sortie en librairie : 1er février 2024
– Collection : Moi aussi je danse…
– ISBN : 9782373111767
– Prix TTC métropole : 14,70  €
– Public : Tout public
– Format : 200 X 200 mm
– Paginations : 32 pages
– Résumé : Un beau soir, Anita découvre les quadrilles créoles.
Et avec ces danses, tout un pan de l’histoire des Antilles et de la Guyane…
Une nouvelle collection d’albums jeunesse, qui raconte en images toutes les danses pour les enfants d’aujourd’hui.

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« Immanence : dans l’intensité de la vibration d’Aimé Césaire », de Michèle Charles-Nicolas

—-Par Fernand Tiburce Fortuné —

Cet article se veut davantage comme une présentation de l’artiste Michèle Charles-Nicolas (MC-N) de ses œuvres, de ses réflexions sur son esthétique, qu’une analyse complète, approfondie de ses productions plastiques elles-mêmes.

Au sein même du livre, Michèle Charles-Nicolas, des Critiques d’art de qualité, éminents spécialistes font ce travail de décryptage sur lequel je me suis appuyé.

« Le travail de critique littéraire est insuffisant, car il ne parvient pas
à percer tous les mystères d’une création poétique »

R.M RILKE

1 –La pensée créatrice de Michèle Charles-Nicolas

Il est toujours passionnant de découvrir une artiste, un livre d’art, des œuvres avec un mélange de crainte et de curiosité esthétique. Ce livre, parrainé par la Fondation Clément, offre à notre lecture critique, d’une part une appréciation de l’artiste sur son travail et ses motivations profondes, d’autre part une longue interview de l’artiste par Patrick Chamoiseau, enfin des jugements de qualité portés par des critiques d’art sur ses œuvres et son parcours.

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L’éphéméride du 9 décembre

Adoption de la Loi de séparation des Églises et de l’État le 9 décembre 1905

La loi concernant la séparation des Églises et de l’État1 est une loi française codifiant la laïcité. Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, elle est un des actes fondateurs de la sécularisation de l’État, concluant un affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans.

Elle abroge le régime du concordat de 1801, qui est cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d’acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière).

Elle fut complétée en 1924 par l’autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser, 18 ans plus tard, la situation du culte catholique.

Contexte : une séparation douloureuse
Genèse
À la suite de John Locke, les philosophes des Lumières relancent à travers l’Europe du xviiie siècle la question de la séparation de l’Église et de l’État.

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Jean-Claude Bonne : Anlasman

— Par Fernand Tiburce Fortuné —
Le lieu, La Fontane des distingués bals Ti-Tane des Mardi-Gras, somptueux, magique et accueillant était idéal pour organiser ce que Jean-Claude Bonne préfère appeler une réunion d’amis qu’une exposition, qui viendra plus tard.
Il y avait du beau monde pour admirer les nombreuses figurines qui illustraient le retour aux « Anlasman ». Ils étaient là aussi pour admirer cette autre facette de la créativité de JCB, qui pour l’occasion s’et transformé en potier.
JCB continue tranquillement son travail d’artiste. Il est passionné par la création artistique, il est plongé corps et âme dans une recherche esthétique personnelle et son œuvre, déjà importante ne laisse pas indifférente une bonne partie des amateurs d’arts martiniquais ou d’autres qui vivent en Martinique. Même si JCB n’est pas toujours mis en valeur dans la presse diverse et les institutions idoines, son œuvre n’est pas pour autant confidentielle.

Son travail actuel est une confession intime. Il nous exprime la douleur vécue pendant la pandémie. La distanciation lui a paru insupportable en ce qu’elle éloignait les corps, supprimait le toucher, l’essentiel de la relation, nous faisait oublier que les corps sont présence et amour.

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Au TNB : « Encantado », de Lia Rodrigues, ou la magie sur scène

–– Par Janine Bailly ––

Encantado, que créa la chorégraphe brésilienne Lia Rodrigues alors que dans son pays sévissaient au même temps le Covid-19 et un certain Jair Bolsonaro, je ne saurais le comparer à aucun des spectacles de danse qu’il m’a déjà été donné de voir. C’est par les yeux et le cœur qu’il faut d’abord recevoir Encantado, se laisser charmer, au sens premier du terme, avant d’essayer d’en percer le sens. Se laisser, avant que de penser, émerveiller par la beauté des corps, la puissance et la singularité des figures imaginées, l’énergie que déploient ces onze danseurs, garçons et filles comme soutenus d’une force vitale, animés d’une étonnante pulsion de vie.

Le spectateur n’est pas sans remarquer un épais et long rouleau de tissu, posé au fond d’un plateau par ailleurs entièrement vide. Alors, dans un calme absolu, dans un mouvement d’une lenteur étirée, les onze corps, laissés dans l’ombre accroupis, déroulent jusqu’au bord de scène, comme en un rituel, ce qui se révèlera être un patchwork de tissus multicolores. Et ce sont ici non pas les voix, non pas une bande-son, mais les couleurs vives qui les premières hurlent, déchirant l’espace, éveillant la curiosité d’une salle comble – hélas troublée d’importuns bruits de gorge, comme si d’aucuns exprimaient ainsi un malaise lié au silence qui nous était donné.

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« Nothing but a man », un film de Michael Roemer

Lundi 27 novembre 2023 / 18h / Tropiques-Atrium
Par Michael Roemer, Robert M. Young
Avec Ivan Dixon, Abbey Lincoln, Julius Harris
Date de reprise 15 mars 2023

Nothing But a Man est un drame américain réalisé par Michael Roemer, sorti en 1964.
Il est considéré comme l’un des meilleurs films sur la condition des Afro-Américains.

Nothing but a Man est un film dramatique indépendant américain de 1964 mettant en vedette Ivan Dixon et Abbey Lincoln , et réalisé par Michael Roemer, qui a également co-écrit le film avec Robert M. Young .

Bien qu’il n’ait pas été largement vu lors de sa sortie en raison de difficultés à trouver une distribution, le film est désormais généralement considéré comme un exemple important du cinéma américain néoréaliste. En 1993, il a été sélectionné pour être conservé dans le National Film Registry des États-Unis par la Bibliothèque du Congrès comme étant « culturellement, historiquement ou esthétiquement significatif ».

Synopsis :
Duff Anderson travaille dans une équipe de cheminots près de Birmingham, en Alabama , gagnant un bon salaire et menant une vie itinérante avec ses collègues noirs.

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L’éphéméride du 22 novembre

Le Boléro de Maurice Ravel est créé à l’Opéra de Paris le 22 novembre 1928

« Je n’ai écrit qu’un seul chef d’œuvre dans ma vie, et il n’y a pas de musique dedans » ironisait Ravel à propos de son Bolero.

Le Boléro de Maurice Ravel est une musique de ballet pour orchestre en ut majeur composée en 1928 et créée le 22 novembre de la même année à l’Opéra Garnier par sa dédicataire, la danseuse russe Ida Rubinstein. Mouvement de danse au rythme et au tempo invariables, à la mélodie uniforme et répétitive, le Boléro de Ravel tire ses seuls éléments de variation des effets d’orchestration, d’un lent crescendo et, in extremis, d’une courte modulation en mi majeur.

Cette œuvre singulière, que Ravel disait considérer comme une simple étude d’orchestration, a connu en quelques mois un succès planétaire qui en a fait son œuvre la plus célèbre et, de nos jours encore, une des pages de musique savante les plus jouées dans le monde. Mais l’immense popularité du Boléro tend à masquer l’ampleur de son originalité et les véritables desseins de son auteur.

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L’éphéméride du 3 juillet

Vote par la Chambre des députés de la loi de séparation des Églises et de l’État le 3 juillet 1905

La loi concernant la séparation des Églises et de l’État est une loi française codifiant la laïcité. Adoptée le 9 décembre 1905 à l’initiative du député républicain-socialiste Aristide Briand, Elle est un des actes fondateurs de la sécularisation de l’État, concluant un affrontement violent qui a opposé deux conceptions sur la place des Églises dans la société française pendant presque vingt-cinq ans.

Elle abroge le régime du concordat de 1801, qui est cependant resté en vigueur en Alsace-Moselle pour des raisons historiques (les élus alsaciens en faisaient une des trois conditions d’acceptation de leur rattachement à la France en 1919, sans quoi ils demandaient un référendum, que la France ne pouvait prendre le risque de perdre après une guerre si meurtrière).

Elle fut complétée en 1924 par l’autorisation des associations diocésaines, qui permit de régulariser, 18 ans plus tard, la situation du culte catholique.

Genèse
À la suite de John Locke, les philosophes des Lumières relancent à travers l’Europe du xviiie siècle la question de la séparation de l’Église et de l’État.

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Haïti : L’actualité d’un « dap piyanp » politique à la question sociale haïtienne

— Par Renel Exentus —

Le gouvernement et le Haut Conseil de Transition (HCT)1 ont réuni leurs partisans dans le luxueux hôtel Karibe dans les hauteurs de Pétion-ville dans le cadre d’un forum politique le 23 et 24 mai 2023. Il a été question de discuter de la gouvernance, de l’insécurité et les changements constitutionnels. L’ambiance s’apparentait à une stratégie de gestion d’un « dap piyanp » politique. Le terme « dap piyanp » exprime en créole haïtien l’action d’usurper ou d’accaparer quelque chose. Sur le plan politique, c’est l’idée de vol et de confiscation du pouvoir politique. Les classes populaires et la paysannerie haïtiennes demeurent les traditionnelles victimes de ce « dap piyanp » politique dans la mesure où elles sont exclues de tout processus de prise de décision sur la gestion politique et économique du pays2. Cette exclusion a été une constante de l’histoire nationale mais elle a pris une proportion beaucoup plus importante au cours des cinq dernières décennies3. Dans ce texte, l’accent va être mis sur l’interprétation du Forum politique des 23 et 24 mai 2023 comme une tentative de consolidation du dernier « dap piyanp » politique en date.

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« Murs des Martyrs » : pour déchirer le voile du silence

Une exposition de photos en hommage aux personnes assassinées en Haïti

— Par Renel Exentus —

En partenariat avec le centre d’éducation et d’action des femmes de Montréal (CEAF), la coalition haïtienne contre la dictature en Haïti (CHCDH) a organisé une exposition de photos en hommage à plusieurs milliers de personnes violemment assassinées depuis le mois de novembre 2018 en Haïti. L’exposition a eu lieu dans la grande salle de CEAF le jeudi 25 mai 2023 entre 17h et 19h située au 2422 Boulevard Maisonneuve à Montréal. Ayant pour titre « Murs des Martyrs », l’exposition consiste essentiellement à revêtir les murs de la salle de plusieurs dizaines de photos de personnes assassinées, de croix portant le nom des victimes et de textes poétiques adaptés à la circonstance. Fixées dans un encadrement noir, les photos sont toutes en noir et blanc.

Photo : Une vue de la salle de l’exposition. Crédit photo :Renel Exentus

Chaque regroupement de photos est séparé par une gerbe de fleurs mauves sur fond noir. Le choix des couleurs ne relève pas du hasard. Au contraire, il témoigne de l’ambiance de recueillement et de deuil qui constituent la thématique centrale de l’événement.

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2023, une politique culturelle à la hauteur des exigences de l’art et des talents de la Guadeloupe ?

— Par Richard-Viktor Sainsily Cayol, Artiste visual multimedia —

Au vu du nombre d’événements artistiques organisés au cours de l’année 2022 sur notre territoire, nous pourrions croire que la Guadeloupe est un pays souverain, structuré avec une politique culturelle cohérente, une stratégie et une méthode clairement définie. Il n’en est rien.

Au lendemain de la sortie de la crise sanitaire, les manifestations artistiques se sont multipliées à grande vitesse dans le monde mais aussi en Guadeloupe, faisant de notre territoire une des îles les plus prolifiques de la Caraïbe en matière d’expression et de révélation de talents artistiques. Ce sont pour la plupart des événements d’initiatives privées, parfois innovantes, accompagnées de résultats heureux et bien accueillis. Notamment en ce qui concerne les actions audacieuses, risquées, subversives, rebelles. Avec ces initiatives, il y a eu aussi en cette année 2022 – comme partout ailleurs – une émergence protéiforme de « bienfaiteurs de l’art » qui ont vu dans ce foisonnement, une aubaine, des ressources nouvelles à exploiter, une manne à capter. Une production artistique confisquée par un milieu où la connaissance véritable des arts n’a pas élu domicile.

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Qu’est-ce à dire ?! 

— Par Culture Égalité —

Que disent les femmes de la Martinique, de Guadeloupe, de Guyane de cette année 2022 ?

Oui, une année après pandémie qui n’a fait que rendre plus dure une vie déjà bien difficile, nombreuses sont celles dont le quotidien ne cesse d’être un cauchemar.

Nous avons perdu notre travail, ou notre job, ou bien nous avons été mises à temps partiel. Souvent, nous avons entendu :

« Vous voyez la situation, nous sommes obligé.es de vous passer à mi-temps pour l’instant »

« Vous savez, nous devons vous licencier. Pas d’autres solutions »

Oui des centaines et des centaines d’entre nous sont venues grossir les rangs des demandeuses d’emploi. 

Ce travail nous manque car, même précaire, dur et mal payé, il nous permettait de prendre soin de nos enfants et un peu (si peu !) de nous-mêmes, mais aussi de sortir de nos murs, de rencontrer des personnes avec qui échanger sur nos souffrances communes ou rire à propos de la vie… 

Des rires vite enterrés par nos journées, nos semaines ponctuées, entre autres, par les « droits de retrait » des employés du transport… Les mots ne sont pas assez forts pour raconter nos journées sur les bords des routes à attendre un éventuel stop.

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Avignon 2022-1 : « Glob », « Hidden Paradise », « Arletty » (OFF)

— Par Selim Lander —

Ouverture bien tardive de cette chronique alors que le festival est déjà en son mitan. Pour débuter, deux pièces québécoises et, pour finir, Arletty, la nouvelle pièce du dramaturge Koffi Kwahulé consacrée à la star qui a traversé presque tout le XXe siècle.

Glob par les Foutoukours

Jean-Félix Bélanger et Rémi Jacques sont deux clowns à nez rouge mais qui ne font pas dans la pantalonnade. Chez eux tout est douceur, grâce, élégance. Ils nous font rire mais à peine. Ils nous enchantent, ils nous ravissent dans leur monde où rien ne semble avoir d’importance, où tout s’arrange avec un (tout) petit peu d’astuce et beaucoup de bonne volonté. S’ils font mine, parfois, de se fâcher, leur complicité ne faillit jamais. Pas besoin de mots pour se comprendre, quelques onomatopées suffisent. Les outils pour nous séduire se résument à peu de choses : une « échelle d’acrobate » inventée pour la circonstance, des balles de jonglage, des boules lumineuses qui ont tendance à changer de couleur,… ce qui n’est pas sans poser à nos deux comparses les problèmes qu’on imagine facilement.

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