Jour : 7 décembre 2017

« Le Monstre » piégé dans sa « monstration »

— Par Roland Sabra —

J’attendais beaucoup du travail de Guillaume Malasné sur le texte d’Agota Kristof. Dans ces mises en scènes précédentes qu’il s’agisse des deux Pommerat, La réunification des deux Corées  et  Cet Enfant  ou de la pièce « Festen » de Thomas Vinterberg il a toujours eu le souci d’être au plus près de l’auteur ou du texte. Et à mille lieues de tout esprit servile il sait rendre hommage à un dramaturge avec une sensibilité, la sienne, toujours un peu décalée mais sincère et authentique.

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La lecture qu’il fait du « Monstre », ou du moins ce qui en est restituée sur scène, ne s’inscrit pas dans cette ligne. L’écriture de la dramaturge helvético-hongroise est une écriture minimaliste bannissant toute fioriture. Elle disait réécrire sans cesse ses phrases, pour les vider de toute description inutile, pour assembler les mots au plus juste dans une épure propre à un théâtre qui doit juste permettre de poser face à un nom un texte bref. Son style —elle détestait ce mot— relève d’une éthique celle de la recherche de l’objectivité la plus proche des faits.

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Lecture scolaire et culture de la communication …

— Par Roland Tell —

La mentalité du passé à l’école primaire n’était-elle pas imposée par la lecture et par l’écriture ? Dans l’univers scolaire de tradition, l’esprit enfantin n’était-il pas habitué à voir des lignes, sur lesquelles étaient inscrits des signes codés, orientés de gauche à droite, dans l’ensemble, que constituait alors la page de lecture ? L’élève apprenait le décodage de ces signes par la bouche des maîtres, et des maîtresses d’école. C’est ainsi que s’inscrivait, dans l’esprit de l’élève, l’unique et nécessaire infrastructure linéaire.
En est-il de même avec la situation des enfants d’aujourd’hui ? Avant même l’admission en école maternelle, la première appréhension qu’ils ont de la réalité extérieure, c’est l’écran de télévision. Avant qu’ils n’aillent au Cycle Préparatoire, pour apprendre à lire et à écrire, le rythme et l’impact des images télévisées construisent en chacun d’eux une structure mentale. A supposer, par exemple, que deux images seulement défilent à la seconde, une heure par jour, eh bien ! l’esprit de l’enfant aura été impressionné par des milliers d’images, avant l’entrée au C.P. De la sorte, la télévision forme ainsi un esprit, qui n’est point linéaire, continu, suivi, cohérent, homogène.

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Les raisons cachées du retard de l’organigramme de la CTM .

— Par Pierre Alex Marie-Anne — 

Il y a deux explications possibles à ce qui apparaît à tous comme une incurie :

La première, la plus évidente, l’incapacité des dirigeants actuels de la Collectivité Territoriale de la Martinique, comme dans la plupart des domaines, d’agir efficacement avec célérité .

La justification du retard dans la réalisation de cet acte fondamental, qui conditionne l’efficience de son fonctionnement, par la nécessité du renouvellement préalable des instances syndicales dont l’avis était requis ne tient pas la route, car rien n’a véritablement changé depuis que ce dernier est intervenu.

La réalité est que les conseillers territoriaux sont dénués de toute capacité d’initiative et d’influence sur les décisions, celles-ci étant l’apanage exclusif et discrétionnaire du ″maître des ordonnancements″

Leur rôle se limite à défendre avec zèle les options prises par ce dernier, à l’instar de ses laudateurs attitrés sévissant dans les médias.

C’est à qui de ces deux espèces d’affidés vantera avec le plus d’emphase le sens de la stratégie et l’habileté tactique et manœuvrière du guide suprême ,du leader maximo.

Voilà la triste réalité où en sont réduits en ce début de XXI°siècle , les descendants des esclaves affranchis de la Martinique, par la grâce d’une réforme statutaire improbable qui, sur la base d’ une expression populaire délibérément faussée, aboutit à l’hyper-concentration des pouvoirs entre les mains d’une même personne, dépourvue par ailleurs de tout véritable contrôle.

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L’empire des signatures

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Jonone fait resonner les dernières retombées de sa rage hallucinée de vaincre ; né à Harlem New Work, tenace il a dû batailler ferme pour sortir de l’ombre. Ecartelé par des mouvements dans la peinture tels qu’Action painting, tag graffiti art et par des fictions potentielles, les icônes et les purs tours de force visuels il a trouvé son école buissonnière Exister, résister, transgresser et inventer l’esprit le style, puzzle zébré de ruptures spatiales et temporelles qui entrecroise la vie intime de l’artiste et l’existence collective de l’actualité. Et finalement éclate sa joie extravertie dont il situe le centre névralgique dans le regard au monde

L’artiste pousse la dite obsession bien au-delà, faisant de la continuité son grand sujet et tient cependant la cohérence par son propre questionnement. Plus qu’un journal intime pictural il cherche dans sa complaisance visuelle et ses ritournelles agitées détournées un état de saveur sinon la description minutieuse de sensations et réflexions contradictoires. Point de départ de cette odyssée : L’hôpital éphémère (hôpital Bretonneau désaffecté un temps de 1990 à 1995) s’en suivirent une kyrielle d’œuvres et d’expositions à travers le monde, Hong Kong, Paris,
Miami, Bruxelles, Tokyo.

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La Martinique se meurt…

— Par Yvon Joseph-Henry, président de A3C

La Martinique va mal et chaque jour qui passe nous en fournit une preuve supplémentaire. Nos maux, nous les connaissons tous :

  • Incompétence
  • Son corollaire, le copinage car sans copinage, l’incompétence est mise à nu et dénoncée ;
  • Le Je-m’en-foutisme ou le « y bon kon sa », conséquence de l’inconséquence et du copinage : pourquoi m’en faire en effet puisque je ne serai jamais inquiété ?

  • L’appât du gain par tous les moyens, sans doute l’élément le plus destructeur de notre île puisqu’il prospère dans le terreau des défauts qui précèdent.

 

Pour l’habitant du Robert par exemple, ces maux sont perceptibles à l’œil nu. Ainsi, la grande double voie qui traverse maintenant le Robert de Trinité au Lamentin est inondée dès qu’il pleut un peu fort, quand la voie précédente, avec tous ses défauts ne l’était pas. La route du bourg à Pointe Savane est un gymkhana permanent du fait des trous quasi permanents de la route, et malgré l’habileté des conducteurs, ceux-ci massacrent pneus et jantes quand ce ne sont pas les amortisseurs et les cardans…. Une route qui n’a pas été refaite depuis 15 ans au moins ne peut pas être autre chose que le brise-voiture qu’elle est devenue.

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