Un jour sans viande ni poisson : 500 personnalités lancent un appel pour un « lundi vert »

Il existe aujourd’hui des raisons impératives de diminuer collectivement notre consommation de chair animale en France. Nous pensons que chaque personne peut faire un pas significatif dans ce sens pour l’un ou l’autre des motifs suivants : la sauvegarde de la planète, la santé des personnes, le respect de la vie animale. Nous nous engageons à titre personnel à remplacer la viande et le poisson chaque lundi (ou à aller plus loin dans ce sens). Voici les arguments qui nous semblent décisifs.

La production de viande est l’une des activités humaines ayant les conséquences les plus néfastes pour l’environnement. Elle constitue un gaspillage des ressources naturelles. Selon l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, produire une seule calorie de viande nécessite 4 à 11 calories végétales.
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S’alimenter avec des végétaux plutôt qu’alimenter des animaux avec des végétaux pour ensuite les consommer permettrait de dégager de 2 à 20 fois plus de protéines par hectare cultivé, et par conséquent de répondre de manière plus rationnelle aux défis alimentaires de la planète dans un contexte de population croissante. L’élevage représente aussi une cause principale de déforestation et de perte de biodiversité. Par exemple, 85 % des surfaces déboisées de la forêt d’Amérique du Sud ont été dédiées à l’élevage.

De plus, il contribue selon les Nations unies à 14,5 % des émissions totales des gaz à effet de serre. Il est donc possible de considérer, comme le fait le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qu’« une journée sans viande peut aider à lutter contre le changement climatique ».
Une cause certaine de cancer

Enfin, l’élevage consomme une quantité très importante d’eau potable. L’empreinte eau du bœuf par calorie est environ vingt fois supérieure à celle des céréales ou des féculents. L’élevage contribue aussi à la pollution de l’air. Par exemple, en France, environ 70 % des émissions d’ammoniaque, un des principaux précurseurs de particules fines PM25, sont issues de l’élevage. Les dégâts environnementaux de la consommation de chair animale sont également constatés en mer, où la surpêche représente une cause massive de destruction des écosystèmes et d’extinction écologique.
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La santé humaine est la deuxième raison objective de limiter la consommation de chair animale. L’intérêt que les êtres humains ont développé pour la viande ne présente plus aujourd’hui les mêmes bénéfices que durant d’autres périodes de l’évolution humaine. Selon les autorités scientifiques, la viande n’est absolument pas indispensable à l’équilibre alimentaire : dans tous les pays développés, elle peut être remplacée par des végétaux, lesquels fournissent des protéines et des nutriments que l’organisme peut assimiler. Manger moins de viande serait même favorable à la santé en contribuant à atténuer le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et d’obésité.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a établi que la viande rouge transformée était en effet une cause certaine de cancer, tandis que la viande rouge non transformée en était une cause probable. Aujourd’hui, les Français consommant près de 100 g de viande chaque jour augmentent de 30 % leur probabilité de développer un cancer en comparaison à ceux qui se limitent à 40 g en moyenne….
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