Étiquette : Aurélie Dalmat

Créon le pouvoir, Antigone la révolte

Séance supplémentaire le Dimanche 18 Octobre – 14h Salle Aimé Césaire du Tropiques-Atrium

antigone2— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

L’intrigue de la pièce s’enracine dans un autre feuilleton la guerre qui passe et d’antiques orgueils et théories politico-religieuses. Créon, roi de Thèbes décrète que Polynice qu’il considère comme traitre contrairement à Etéocle ne recevra pas de sépulture. Antigone leur sœur brave l’interdiction royale en tentant d’ensevelir son frère et encourt la mort.

Quoi de plus moderne ou à tout le moins intemporel que le mythe d’Antigone ? Au delà de la trame assez simple résumée en trois lignes des détails historiques attachés à l’époque et au lieu (Grèce, période hellénistique) et du contexte plus religieux d’alors. Le message de large portée reste universel quelque soit l’auditeur et aisément transposable à plus forte raison ici en Martinique et maintenant, en 2015. Tout ceci participe de l’enrichissement de la pièce parce que modernité et tradition se côtoient heureusement par l’apport délicieusement subjectif du parlér typiquement créole de Georges Mauvois à la langue de Molière.

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Antigone contre la folie du pouvoir

— Vue par José Alpha —

alpha_antigoneLa récréation d’Antigone de Sophocle par Aurélie Dalmat (Théâtre Tam) qui a associé au projet, la plume du Théâtre en langue créole de G.E. Mauvois, raconte avec les dispositifs du Théâtre antique grec fidèlement reconstitués, les conséquences néfastes de l’exercice d’un pouvoir absolu incarné par le Roi Créon.

Celui-ci refuse net toute égalité de traitement aux sépultures de ses deux neveux, Etéocle et Polynice, victimes d’un duel fratricide dont l’enjeu politique était l’héritage du trône de leur père Œdipe. A la disparition de ses deux neveux, Créon a donc succédé à Œdipe et règne en maitre absolu sur Thèbes. Mais, Antigone fille d’Œdipe et de Jocaste, se révolte contre la décision de son oncle Créon, celui qui incarne le pouvoir et l’exerce avec tyrannie. Il a en effet décrété de ne donner une sépulture décente qu’à Etéocle, refusant la mise en terre de Polynice. Pourquoi ?

Les multiples adaptations de cette tragédie politique écrite par Sophocle en 441 avant J-C, qui suscitent encore de nombreuses analyses, ont pourtant un point commun qui nous interpellera toujours : celui de la lutte contre le despotisme, de la résistance à la tyrannie, « du contrôle du tyran à qui, pourtant, on confie le pouvoir ».

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« Antigone », dans une mise en scène d’Aurélie Dalmat

antigone-dalmatVendredi 16 octobre
Samedi 17 octobre

Scolaires le 8, 9, 12, 13 & 15 à 9H
Jean-José Pellan – 0596 70 79 37
Lynda Voltat – 0596 70 79 29
20H – salle Aimé Césaire & Frantz Fanon

Antigone est la fille d’OEdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Ses deux frères, Étéocle et Polynice se sont entretués pour leur succéder. Créon, frère de Jocaste est -à ce titre- le nouveau roi, décide de n’offrir de sépulture qu’à Étéocle. Celui qui désobéira, sera puni de mort. Personne n’ose braver l’interdit, sauf Antigone, qui sera jugée et condamnée à être enterrée vivante…
« Parce qu’Antigone est une grande tragédie. Parce qu’Antigone est le drame qui met en scène le sentiment de l’injustice face aux règles établies, Antigone nous interroge… Et pour plus de vérité dans la catharsis, nous avons choisi de mêler le souffle de Sophocle au nôtre, à notre langue, à celle de Georges Mauvois, le créole, pour un aller-retour constitutif de notre « oraliture ».

Aurélie Dalmat
Comédienne et metteur en scène expérimentée, elle crée le TAM Théâtre en 2006.

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« Un petit déjeuner » : Aurélie Dalmat en représentation

un_petit_dejeuner— Par Roland Sabra —

« Un petit déjeuner »

Ecriture, mise en scène et scénographie: François Raffenaud

avec Aurélie Dalmat, les 24 et 25 juillet au T.A.C de Fort-de-france

 

Lui, Alfred de Clairie, fils pour toujours de béké  , éternellement en conflit avec la figure du père. Elle, Marie-Juliette, belle négresse interdite. Il l’épouse, non pas tant pour ce qu’elle est que pour continument s’opposer au père. Un enfant mulâtre donc, Jean-Daniel ramené au domaine comme un défi. Le grand-père adopte l’enfant de la mésalliance, en fait son fils, par dessus son propre fils. Et la mort qui survient, provoquant la liquidation de l’habitation endettée qui n’a pas su prendre le tournant de l’ananas et de la banane. Elle, persuadée d’avoir épousé, un noble, un chef en devenir, découvre n’avoir été mariée qu’à un éternel enfant qui désormais vit à ses crochets. Duperie partagée du mariage. Elle croyait prendre un ascenseur social, elle se retrouve au fond de la cave. Il croyait se poser en s’opposant il se décompose au rang de déchet. A minuit quand tombent les masques : Oh !

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Un petit déjeuner

un_petit_dejeuner24 & 25 juillet 2014 au T.A.C.

(Théâtre Aimé Césaire)

En 2008, la comédienne martiniquaise Aurélie Dalmat commande à François Raffenaud l’écriture d’un monologue inspiré d’une  très courte pièce d’après « Before breakfast » d’Eugène O’Neill d’Eugène O’Neill. Ce sera Un Petit Déjeuner, spectacle marquant que François mettra pour la troisième fois en scène en juillet 2014 dans le cadre du Festival de Fort de France.
Dans les années 50, aux Antilles.
Un matin, au petit déjeuner, une femme prend la parole. Elle s’adresse, au soleil, au public, à l’univers et surtout à Alfred ; son homme encore couché.

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Man-Chomil au Madinina du Rire

— Par Jean-José Alpha —

La Man-Chomil de Georges Mauvois, portée à la scène théâtrale par Aurélie Dalmat du Tam Théatre, a été jouée pour le Madinina du Rire (mdr), devant un important parterre de séniors acquis à la Comédie créole, dans la salle Aimé Césaire de l’Atrium à Fort de France.

Il est vrai que du lever de rideau au dénouement final, le public rit à gorge déployé des personnages qu’il reconnait aisément. Les situations subies par les usagers du bureau postal communal où se déroule l’action, sont rythmées par les crises d’hystérie de dame Chomul (Aurélie Dalmat), postière et petite nièce du sénateur. Quant à la receveuse du bureau de poste (Suzy Singa), pendue au téléphone et débordée par ses affaires personnelles, par la balourdise de la dame Dagobert, standardiste de son état (Sarah-Corine Emmanuel), par les erreurs de comptabilité de la dame Chomul qui n’en démord pas de hardiesse, de mépris et de profitations à l’égard des usagers, elle entretient les cancans et la division entre les deux comparses pour sauvegarder son autorité, et protéger, du même coup, ses relations adultérines avec Monsieur l’inspecteur des postes Macaron (Jean Emmanuel Emile).

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« De maux tus en mots dits » Une idée originale d’Orélie Dalmat

— Par Roland Sabra —

Il s’agit d’une reprise d’un spectacle de pas tout à fait dix ans mais presque. Un exercice difficile et en partie réussi. Dalmat Aurélie, pardon Orélie Dalmat, coquetterie graphique de l’artiste, est la maitresse d’œuvre de ce travail qui raconte, mais y-a-t-il vraiment un fil conducteur? L’éternelle et triste histoire de l’arrachement des terres originelles vers des terres d’asservissement. Les textes proviennent de plusieurs sources, notamment d’auteurs de la diaspora « noire ».

Cette démarche, on le sait n’est pas des plus facile. Quid de la cohérence, de l’homogénéité du propos? Cet écueil est évité par la forme musicale et chantée retenue par le metteur en scène. C’était sans doute là que résidant la véritable difficulté : faire travailler ensemble, des musiciens, des chanteurs, des danseurs et des comédiens martiniquais. Aurélie, pardon, Orélie Dalmat remporte ce pari audacieux. La partition musicale est la grande réussite de cette soirée et l’ajustement des voix se fait sans trop de problèmes. Même Amel Aïdoudi, dont les qualités de chanteuse ne sont pas de celles qui sautent à l’oreille, se tire de cet exercice avec les honneurs.

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« Phèdre » de Philippe Adrien : un metteur en scène mercenaire, un spectacle bon pour les antillais, pas pour les parisiens.

— Par Roland Sabra —

dalmat_phedreLe ciel est vide et les dieux sont morts de n’avoir jamais existé ou de s’être mêles d’un peu trop près à la vie des hommes. L’existence des hommes, ces êtres pour la mort, en est irrémédiablement perdue. Descendantes des dieux les lignées sont maudites. C’est sans doute là le ressort du tragique dans la Phèdre de Racine. Les personnages sont traversés par la démesure, la fatalité et la culpabilité dans une construction racinienne méthodique.

La démesure en fait les sujets d’un ordre qui les dépasse. Phèdre aime, malgré elle, d’un amour incestueux Hippolyte ce beau fils (!) de Thèsée son époux. L’absence du Père, voire sa mort annoncée, provoque l’aveu de cet amour au beau-fils épouvanté par la nudité violente de ce désir féminin. Mais le Père mort bouge encore. Il revient. Il revient pour juger, pour condamner l’inceste, anéantir le fils. Phèdre est fille de Pasiphaé dont les amoures monstrueuses avec un taureau donnèrent naissance au Minotaure. Thésée, élevé par sa mère et son grand-père dans l’ignorance de sa filiation paternelle, massacre ses cousins, débarrasse Athènes du Minotaure et se fait reconnaître par ses mérites, fils d’Egée.

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Tempêtes et naufrages en Martinique

—Par Roland Sabra —

Il est des signifiants dont les effets sont quelques fois dévastateurs. Ainsi « tempête » est d’un maniement risqué. Jean-Paul Césaire et Aurélie Dalmat en ont fait la démonstration à divers degrés cette année. On se souvient du travail du premier, présenté en début de saison à l’Atrium, à partir de la pièce d’Aimé Césaire « Une tempête ». On s’en souvient car rarement un travail avait été aussi mauvais. Tout d’abord, il y avait cette tentative affligeante de « moderniser » le texte en remplaçant le vecteur du naufrage, le navire, par un avion. On reste confondu par une telle avancée qui permet de remplacer les chevaux et autres carrosses des pièces de Shakespeare et Molière par « Twingo » Megane, et autres C4. Comment les professeurs de lettres françaises et anglaises n’y ont-ils pas pensé plus tôt? Voilà le moyen radical pour inciter les jeunes à découvrir les classiques. Ensuite il y avait, autre modernité, ces écrans de veille d’ordinateurs utilisés comme décor, mais aussi cette absence de sens du plateau, ce jeu statique des comédiens embarqués dans cette galère, et puis surtout une lecture qui décentrait le texte en faveur de Caliban.

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