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La pensée en mouvement d’un « marxiste noir » du XXe siècle

clr_jamesC. L. R.  James. La vie révolutionnaire d’un « Platon noir » Matthieu Renault. Éditions la Découverte, 232 pages,  19,50 euros.

C’est une figure méconnue en France que le philosophe Matthieu Renault nous fait découvrir au travers de cette « biographie intellectuelle » de C. L. R James, historien et militant caribéen mort à Londres en 1989 et inhumé dans son île natale de Trinidad. Des sociétés antillaises façonnées par l’héritage esclavagiste à l’exil londonien, avec la découverte de la classe ouvrière anglaise, le cheminement de James est celui d’un penseur et d’un révolutionnaire noir qui s’est attaché à repenser les rapports entre les luttes de décolonisation et la révolution socialiste pour dessiner une nouvelle géographie du marxisme. Inspiré par le combat des Noirs américains autant que par le panafricanisme du Ghanéen Kwame Nkrumah, James est, à l’instar de W. E. B. Du Bois, un acteur majeur de la « désoccidentalisation » de la pensée critique, mu par la volonté de « replacer les Noirs dans l’histoire du monde ». Une pensée du mouvement, du « décentrement », toujours indispensable pour repenser les conditions de l’émancipation humaine.

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Programme des Concerts du festival des Nuits Caraïbes 2016

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Quels que soient les styles musicaux, les instruments utilisés ou les lieux des concerts, la programmation des Nuits Caraïbes 2016 a été guidée par le souci de procurer de grands moments d’émotion avec des artistes aimant faire partager leur passion. Pour la première fois, trois univers musicaux seront explorés conjointement :

1 – Du gospel au classique en passant par le jazz

Les voix des chanteuses d’origine antillaise Dominique Magloire et Betty Famibelle se marieront à celle du violoncelle d’Aurélie Allexandre d’Albronn, accompagnées par le pianiste Jean-Baptiste Doulcet pour une expérience nouvelle intitulée « Le violoncelle sur la voix » qui sera déclinée à trois reprises : en ouverture des Nuits Caraïbes le vendredi 19 février à 20h au Théâtre Aimé Césaire à Fort de France, le jeudi 25 février à la Salle George Tarer à Bergevin et enfin en clôture des Nuits Caraïbes 2016 à l’habitation Ermitage à Bouillante le dimanche 28 février à 17h.

2 – L’univers de la chanson

Le spectacle « Brel en 1000 Temps », créé spécialement pour les Nuits Caraïbes 2016 par le comédien Alain Carré et le pianiste Yves Henry, vous entraînera sur les pas du grand chanteur, au travers des plus beaux textes de ses chansons et les musiques de Beethoven, Mozart, Debussy et Ravel qui ont nourri son inspiration.

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XXVIème édition du Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde

Du mardi 19 au samedi 23 janvier 2016

institut_tout-monde_logoGuadeloupe
EN PRÉSENCE DE
Ernest Pépin (Président du jury), Sylvie Glissant (Institut du Tout-monde), J. Michael Dash, Miguel Duplan, Romuald Fonkoua,
Lise Gauvin et Evelyne Trouillot

« Ce qui paraissait constituer une faiblesse des réalités caraïbes, le caractère composite de ces sociétés, leur évident multilinguisme, leur dispersion en îles dans une mer ouverte, est cela même qui aujourd’hui dessine en perspective à la fois leur solidarité de fait et leur présence au monde.
Dans une époque où le savoir humain hésite au bord de techniques vertigineuses, qui ne sont pas sans poser de dramatiques problèmes de culture et d’éthique, les pays de la Caraïbe ont nécessairement besoin de conjoindre cette connaissance de leurs origines et de leurs histoires, pour mieux aborder ensemble à la multiplicité du Tout-Monde.
Dans cette époque encore, où les principes d’identité ont inspiré les libérations les plus éclatantes et motivé les intolérances les plus meurtrières, les pays de la Caraïbe se rassemblent autour de la conviction que leurs identités particulières sont inaliénables, mais qu’aussi bien elles sont complémentaires les unes des autres.

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Sony Labou Tansi : une œuvre majeure d’une évidente actualité

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Le Tarmac : Pouvez-vous nous dire comment est née l’idée de ce spectacle ?

Bernard Magnier : C’est une commande du comédien et metteur en scène Hassane Kouyaté qui souhaitait depuis longtemps aborder l’œuvre de Sony Labou Tansi. Nous en avons parlé et de cet échange est née l’idée d’un spectacle qui présenterait l’itinéraire de l’écrivain et tenterait une traversée de l’œuvre. En outre, pour le 20e anniversaire de sa mort, il me semblait important de saluer cet écrivain qui, en quelques années de création romanesque et dramaturgique, a bouleversé la scène littéraire africaine.

Comment avez-vous rencontré Sony Labou Tansi ?

J’ai lu en 1979, son premier roman, La Vie et demie. Ce fut un choc. Il y avait là quelque chose de neuf, tant dans le propos que dans la manière de le dire ou, plus exactement, de le crier. J’ai tout de suite souhaité entrer en contact avec l’auteur pour un entretien et lui demander des poèmes car je constituais à l’époque une petite anthologie pour la revue Encres Vives. Je lui ai écrit par l’intermédiaire de son éditeur.

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Suzanne Césaire, fontaine solaire

Les 11 & 12 décembre 2015 à 20h au Tropiques-Atrium.

Suzanne Césaire— Par Selim Lander —

Les textes les plus saillants de Suzanne Césaire choisis par Daniel Maximin (l’auteur de Suzanne Césaire : le grand camouflage. Écrits de dissidence (1941-1945), Le Seuil, Paris, 2009), interprétés par trois jeunes comédiennes dirigées par Hassane Kouyaté : telle est la fête à laquelle nous sommes conviés en cette fin de semaine. Suzanne Césaire est un météore des lettres martiniquaises. Elle connut Aimé Césaire, son mari, pendant leurs études à Paris. De retour à Fort-de-France pendant la deuxième guerre mondiale, ils ont lancé avec quelques autres la revue, l’aventure de Tropiques. Par la suite, tandis qu’Aimé Césaire connaissait le destin politico-poétique que l’on sait, Suzanne Césaire, installée à Paris avec ses enfants, semble avoir déserté les lettres, à l’exception d’une pièce de théâtre au titre évocateur : Aurore de la liberté. Ses articles dans Tropiques n’en font pas moins date. Ils sont les plus marquants, les plus engagés, on sent à les lire une femme de caractère aux idées claires et aux convictions bien ancrées.

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« Apocalypse » le nouvel album de Factor Will

— Dossier de presse —

apocalyspeOriginaire de Martinique, avec un père musicien, FACTOR WILL baigne dans le milieu de la musique depuis son plus jeune âge. Il grandit dans une cité de Fort-de-France, vivier de nombreux artistes.
Il commence par pratiquer le piano et la guitare. Éclectique dans ses gouts musicaux, son style s’affine au fur et à mesure des années pour se définir comme musicien Reggae-Dancehall, mais sans oublier ses racines en interprétant encore du zouk : FACTOR WILL est martiniquais, mais avant tout, caribéen !
La musique a toujours été pour lui un moyen de défendre des messages positifs. Son respect pour les générations précédentes qui l’ont initié et lui ont permis d’évoluer dans le milieu de la musique, l’ont tout particulièrement aidé à se construire en tant que personne, mais aussi en tant qu’artiste.
Il fait ses premiers pas très jeune sur scène (sound system et fêtes de quartiers). En 1993, après l’écoute du premier album de Mc Janik , il décide d’écrire ces propres textes. Sur la scène Reggae-Dancehall antillaise depuis 1995 à l’âge de 14 ans, son parcours, déterminé dans l’underground et ses participations à de nombreuses compilations, l’ont conduit à son deuxième album solo en 2009 « My Life », original et plein de bonnes « vibes ».

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La danse, comme une résurrection !

– Par Janine Bailly –

AnabelGUEREDRAT-BoxeValeska and you, présenté au centre d’un cercle magique sur le plateau de la salle Aimé Césaire, pour un public forcément restreint en raison de cette disposition particulière, ne ressemble à rien de ce que personnellement j’ai déjà pu voir dans le domaine appelé « danse ». Je pourrais donc qualifier cette performance à l’aide de l’expression  « Objet artistique non identifié ». De ce moment intense, on ne ressort pas indemne, mais bien plutôt interpellé (ainsi que le suggère déjà le titre), secoué, bouleversé dans ses certitudes et ses convictions. Et si l’art a pour fonction de nous réveiller, Annabel Guérédrat, « lanceuse d’alerte » par son corps, ses paroles, ses chants, par les textes aussi qu’elle choisit de nous dire, atteint cet objectif au-delà de toute espérance !

Aux pourtours du cercle attendent vêtements, chaussures et accessoires qui seront tour à tour et à tour de rôle utilisés puis rejetés, certaines scènes étant interprétées seins nus, et cette nudité voulue, en écho à l’énergie déployée, apporte au spectacle une intensité, une poésie et une émotion accrues.

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Jounen kréyòl touwonlatè 28 oktòb 2015

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 • JOURNÉE INTERNATIONALE DU CRÉOLE

• EN MARTINIQUE :
Au TOM (Téat Otonom Mawon), à la Croix-Mission, face au « cimetière des riches » à Fort-de-France, au bout du boulevard du Général de Gaulle, tous les premiers jeudis de chaque mois, à partir de 20 h, les amoureux de la parole libérée et du slam sont conviés avec leurs textes et (ou) leurs oreilles autour de Patrick Mathelié-Guinlet. Si tu slames, c’est gratuit, et si tu viens seulement pour te régaler de bonnes paroles nourrissantes, alors il t’en coûtera 5 €…
Contact : Abd-el-Slam au 0696268577.

 – 28 oktòb 2015/Hommage à Fanotte Fanon
Les associations co-signataires ont voulu placer les manifestations de La SEMAINE INTERNATIONALE DU CREOLE en Martinique en hommage à une vaillante militante de la cause du créole et de la culture martiniquaise récemment décédée : Fanotte FANON.

Fanotte FANON, décédée à lâge de 65 ans, après une longue maladie, avait été à la pointe du combat pour la langue et la culture créoles, dans des organisations comme BANNZIL KREYOL MATNIK, A.M,C.A.E. (Association Martiniquaise pour la Coordination de l’Antillanisation de l’Enseignement) Kontè Sanblè (Association de Conteurs de la Martinique).Reçu

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Splendeurs et misères. Images de la prostitution, 1850-1910

Au Musée d’Orsay.

« Pierreuses » officiant clandestinement sur des terrains vagues dans les profondeurs de la nuit, filles « en carte » et « insoumises » racolant dans l’espace public, « verseuses » employées par des brasseries à femmes, pensionnaires de maisons closes, courtisanes recevant leurs admirateurs dans leur luxueux hôtel particulier… au XIXe siècle, la prostitution revêt de multiples visages.

Ce caractère protéiforme et insaisissable n’a cessé d’obséder romanciers et poètes, dramaturges et compositeurs, peintres et sculpteurs. La plupart des artistes du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle ont porté leur regard sur les splendeurs et les misères de la prostitution, celle-ci devenant également un motif d’élection pour les media naissants, tels que la photographie puis le cinématographe.

C’est en particulier à Paris, entre le Second Empire et la Belle Epoque, que la prostitution s’affirme comme sujet dans des oeuvres se rattachant à des courants aussi divers que l’académisme, le naturalisme, l’impressionnisme, le fauvisme ou l’expressionnisme. La ville est alors en pleine métamorphose : nouvelle Babylone pour certains, « Ville Lumière » pour d’autres, elle offre aux artistes quantité de lieux nouveaux (salons de la haute société, loges d’opéras, maisons de tolérance, cafés, boulevards…) où observer le ballet codé des amours tarifées.

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De retour d’Avignon

— Par Dominique Daeschler —

avignon_2015_finCette cuvée 2015 du festival d’Avignon paraît décevante dans son ensemble. Beaucoup de témoignages (immigration et sans papiers, racisme, chômage, guerres et violences policières) qui ne passent pas la barre du théâtre et restent dans une dimension « reportage » ou « jeu au public » abordant la fable brechtienne dans son aspect le plus élémentaire sans apport spécifique de mise en scène et de dramaturgie. Enfin, l’altérité édictée en credo n’atteint pas toujours son but dans des spectacles redondants (Retour à Berratham), hétéroclites (Cuando vuelva a casa), brouillons(le bal du cercle).

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Dinamo (in)

Trois argentins (C Tolcachir, M Hermida, L Perotti) membres du théâtre école Timbre 4 cosignent texte et mise en scène d’un huis clos entre trois femmes dans une caravane : Ada chanteuse en mal d’inspiration et de contrats, Marisa sa nièce ex championne de tennis et Harima clandestine planquée dans ce petit espace. Toutes trois sont confrontées à la solitude, au manque d’avenir, aux réminiscences obsessionnelles du passé. C’est Harmina qui parle une langue inconnue (petit clin d’œil à l’espéranto) qui i rassemblera le trio dans la possibilité de vivre au présent.

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Avignon 2015 (15) : Stig Larsson monté par Lavelli, Ahmed El Attar

Par Selim Lander

Deux pièces sur l’incommunicabilité, l’une dans le OFF montée par Lavelli, l’autre dans le IN du metteur en scène égyptien Ahmed El Attar.

On ne l’attendait pas

on-ne-lattendait-pas Dans un précédent article consacré à Crises de Lars Noren, nous écrivions de cet auteur qu’il se rattachait à une tradition psychologique typiquement suédoise depuis Strindberg et Bergman. On peut dire la même chose de Stig Larsson, né en 1955 (qu’on ne confondra pas avec Stieg Larsson, l’auteur de Millenium). Sur une grande scène de Présence Pasteur, un lieu du OFF installé dans un lycée privé, un plancher rond en bois clair délimite l’espace de jeu. A la périphérie du cercle, quelques rares meubles également en bois clair : au fond un banc, à jardin deux fauteuils, à cour un autre fauteuil sur lequel se trouve assise, de dos, une femme, la mère. Debout de l’autre côté, la fille.

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Les outre-mer au Festival d’Avignon 2015

outre-mer_avignonLa présence des compagnies des Outre-mer dans le OFF d’Avignon progresse d’année en année. Pour cette édition 2015, dix-sept compagnies sont présentes dans le OFF. Nous ne pouvons que nous en féliciter. C’est une belle opportunité pour découvrir la singularité de leurs créations. D’un territoire à l’autre, le brassage des cultures nourrit les imaginaires de ces créateurs, porteurs d’identités fortes.

Greg GERMAIN, Président

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Créée en 2013, l’Agence de promotion et de diffusion des cultures de l’Outre-mer travaille à la visibilité et à la circulation de la création ultramarine : patrimoine, arts de la scène, arts visuels, littérature, cinéma et audiovisuel. Elle accompagne les créateurs et porteurs de projets culturels en matière d’ingénierie et de développement de projets, de production et de diffusion, de formation et d’information. Elle favorise la mise en réseau, la coopération des opérateurs culturels et les projets multilatéraux, d’Outre-mer à Outre-mer, d’Outre-mer à l’Hexagone, et d’Outre-Mer à l’international. L’Agence vient de lancer son site internet cultures-outre-mer.fr autour de trois fonctions :

 – une « vitrine » d’information sur les actualités culturelles dans tous les territoires

 – un centre de ressources, à destination du grand public et des professionnels, qui a vocation à présenter tous les acteurs culturels et le patrimoine des territoires

 – une plate-forme de travail et d’échanges pour l’espace pro.

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Lamentin Jazz Project 13ème Edition : 19 mai – 24 mai 2015

lamentin_jazz_project— Dossier de presse —

La création et la pratique de la musique de Jazz ainsi que les espaces de spectacle sont nombreux dans la Caraïbe. Nous citerons par exemple les festivals de Jazz suivants :

Martinique : Matinik Jazz Festival, Lamentin Jazz Project et Biguine Jazz,
Guadeloupe :Ilojazz,
Sainte-Lucie : Jazz in the South, Saint-Lucia Jazz and Arts Festival,
Haïti : Festival International de Jazz de Port-au-Prince,
Barbade : NANIKI Caraïbes jazz Safari,
Trinidad and Tobago : Trinidad and Tobago Jazz Experience,
Dominique : Dominicas ‘ jazz’ N créole …

– Les musiciens de jazz caribéens sont nombreux et leur talent indéniable est démontré sur bien des scènes internationales!

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La cuisine créole d’Arthur H et Nicolas Repac

Par Selim Lander

arthur h l'or noirOn apprend par les gazettes (Le Monde des Livres du15 mai) que Maryse Condé vient de publier un livre pas vraiment de mais sur la cuisine (Mets et Merveilles, J.-CL. Lattès, 2015). On se demande ce qu’elle penserait de la drôle de tambouille poético-musicale à base d’ingrédients (principalement) antillais concoctée par deux Français de France. Rien à dire en ce qui nous concerne, sinon des éloges, sur les ingrédients : les textes de Césaire (tirés du Cahier, des Armes miraculeuses, de Corps perdu) sont « étranges et pénétrants » comme il se doit ; et ceux qui l’accompagnent sans être aussi puissants (comment se comparer à Césaire ?) méritent néanmoins d’être entendus. On remarque en particulier, pour leur originalité, l’humour macabre d’Amos Tutuloa (L’Ivrogne dans la brousse traduit Raymond Queneau) ainsi qu’une définition de l’amour vrai comme l’art du voyage à motocyclette par Édouard Glissant (Marie-Galante). Rien à dire non plus, sinon des éloges, sur le chef, le nommé Arthur H (comme Higelin), lequel, incontestablement, sait dire des textes : mieux que ça, sa manière concentrée et inspirée, ménageant là où il faut les silences qu’il faut, est celle d’un maître.

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Réel Merveilleux, Réalisme Merveilleux, Réalisme Magique et Baroque (III)

reel_&_realismeUniversité des Antilles – Faculté des LSH – Campus de Schoelcher
Séminaires thématiques du CRILLASH 2014-2015
*
Journée d’étude interdisciplinaire Jeudi 7 mai 2015
coordonnée par Charles W. Scheel
Réel Merveilleux, Réalisme Merveilleux, Réalisme Magique et Baroque (III)
Focus :
Jacques Stephen Alexis et Haïti in diaspora
Amphi Sellaye
Programme détaillé des communications
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9h30 : Jean-Durosier DESRIVIÈRES (Écrivain) : La poétique du Mystère dans la composition dramatique et la prose poétique de Faubert Bolivar. Lecture de La Flambeau, Jesika ou Bousiko et Sainte Dérivée des trottoirs
Abstract : Par quelle mathématique des signes le jeune auteur haïtien, Faubert Bolivar (1979), nous donne-t-il à saisir l’univers dramatique singulier de ses pièces de théâtre, La Flambeau et Jesika ou Bousiko, et l’espace fictionnel énigmatique de son récit poétique, Sainte Dérivée des trottoirs ? Comment évaluer cette expression littéraire qui semble toucher le possible extrême de certaines réalités haïtiennes connues, et pourtant si peu vraisemblables pour une catégorie de lecteurs, et la relation que développent les personnages de Bolivar avec ces topos récurrents dans son écriture livrée aux jeux de langage et d’onirisme avéré : la folie, l’intime et le cosmique (ou le religieux) ?

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« L’habitation n’était pas un camp de concentration »

Jeudi 23 avril 2015 18 h à l’Atrium

Docteur en histoire, Bruno MAILLARD est chercheur associé au CRESOI-Université de la Réunion, chargé d’enseignement à l’université de Paris-Est Créteil. Il co-signe avec Frédéric RÉGENT, maître de conférences en histoire à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et avec Gilda GONFIER, directrice de la médiathèque du Gosier (Guadeloupe), ce livre-évènement « Libres et sans fers, Paroles d’esclaves français » qui donne enfin la parole aux esclaves.

Ces trois chercheurs ont pu retrouver des témoignages inédits d’esclaves s’exprimant « libres et sans fers », selon l’expression consacrée des tribunaux, lors de procès tenus en raison de larcins, de rixes, de mauvais traitements, parfois de meurtres, entre 1787 et 1848, soit les cinquante dernières années de l’esclavage. Grâce à des interrogatoires et des dépositions d’esclaves qui n’avaient jamais été exploités jusqu’à présent, ces historiens ont pu reconstituer le quotidien de ces hommes, femmes et enfants en Martinique, à La Réunion et en Guadeloupe au XIXe siècle. La majorité d’entre eux travaillaient dans les champs ou les plantations.

 « Le travail que nous avons mené est d’inscrire ces esclaves dans leur humanité »

 Ces précieux textes nous éclairent sur les conditions de vie des esclaves dans les habitations et en dehors, sur les liens qui les unissaient entre eux (solidarité mais aussi violence) ou à leurs maîtres et commandeurs, leur culture et les moments privilégiés où ils pouvaient échapper aux impératifs de leur statut.

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« Penser le nazisme » : Johann Chapoutot publie La loi du sang.

la_loi_du_sangDevant l’ampleur et le caractère inédit des crimes nazis – qu’ils soient collectifs ou individuels –, les historiens butent sur la causalité profonde, qui reste obscure.
Ces comportements monstrueux s’appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique qu’il faut prendre au sérieux. C’est ce que fait ici Johann Chapoutot dans un travail de grande ampleur qui analyse comment les philosophes, juristes, historiens, médecins ont élaboré les théories qui faisaient de la race le fondement du droit et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout : la procréation, l’extermination, la domination.
Une profonde intimité avec une immense littérature publique ou privée – correspondances, journaux intimes –, avec la science et le cinéma du temps, rend sensible comment les acteurs se sont approprié ces normes qui donnent un sens et une justification à leurs manières d’agir. Comment tuer un enfant au bord de la fosse peut relever de la bravoure militaire face à l’ennemi biologique.
Si le métier d’historien consiste à comprendre et non à juger, ou à mieux comprendre pour mieux juger, ce livre jette une lumière neuve et originale sur le phénomène nazi.

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Polémique autour du dernier ouvrage de J-F Niort

code_noir_jf_n_trueLe Texte de Danik Zandronis

 Salut JF

Mon avis est que tu « vends »  et ‘expose » très mal tes recherches, l’impression qui subsiste dans le « mouvement », est que tu as opéré un changement d’optique et que tu te rapproche consciemment ou non  des  thèses   » borderline » de Regent..

Ta (re) lecture  au XX1e siècle du Code Noir ne peut pas être seulement neutre et « scientifique », car tu semble oublier que le Code Noir , l’esclavage sont encore des blessures vives dans notre mémoire active.. 

 Dans le contexte actuel ( Stèle, affaire Chaulet) ton discours relativement maladroit dans l’expression ( Cf ton émission à    Guadeloupe  1ere et  avec moi a CANAL) peut laisser penser que tu  essaie de donner  ( je reprends tes mots) de l’humanité » a un texte qui est une  horreur.

Cela est d’autant plus mal ressenti, que  les offensives des « blancs créoles d’une  justification de la colonisation rejoignent OBJECTIVEMENT ces  travaux sur le Code Noir.. 

Comment vivant  en Guadeloupe, pouvais  tu me dire ( Canal IO) ne  « rien savoir » de l’affaire  de la stèle, alors que depuis des semaines, TOUT le monde  en  parlait, que  toutes les organisation anti colonialistes avaient pris position..et

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Lire et Dire pour le plaisir 2015 : honneur à Frantz Fanon

Du mardi 7 avril au samedi 18 avril 2015

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Un écrivain incontournable de la Martinique mis à l’honneur : Frantz FANON
Cinq Femmes Artistes :
Halima HAMDANE, Maroc
Samia DIAR, Algérie
Kalthoum BEN M’BAREK, Tunisie
Nathalie DEBENNE, France
Yawa, MartiniqueDes représentations sur toute la Martinique autour des écrits de Frantz FANON durant dix jours
Un plateau exclusivement féminin entièrement dédié à l’œuvre de Frantz FANON
Une (re)découverte de ce grand penseur, parfois méconnu dans notre Ile
Le contraste de mots forts, vrais et parfois durs par des voix de Femmes
Fanon est né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France et décédé le 6 décembre 1961 à Bethesda aux États-Unis.
C’est un psychiatre et essayiste français martiniquais fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.
Il est l’un des fondateurs du courant de pensée tiers-mondiste.
Durant toute sa vie, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé.
Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologique, philosophique et psychiatrique.

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Ou comment interroger l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre*

— Par Claire Diao —

acteursLundi 30 mars 2015, le Théâtre de la Colline de Paris, en partenariat avec la Fondation Edmond de Roschild et la Fondation SNCF, organisait une lecture de texte de la première promotion de sa formation théâtrale Ier Acte, précédée par une table-ronde autour de l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français. Compte-rendu d’un débat musclé.
Ils sont plusieurs centaines, en ce 30 mars 2015, les curieux et les passionnés, professionnels ou amateurs, acteurs, metteurs en scène, scénographes, techniciens ou simples spectateurs, à venir assister à une table-ronde sur l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français.

Dans la rue Malte-Brun du XXe arrondissement de Paris, les participants fument une cigarette, discutent, se saluent puis se pressent dans le hall et l’escalier pour faire la queue, retirer leur invitation, puis s’installer dans le Grand Théâtre de La Colline – théâtre national.

Sur la scène, Firoz Ladak, directeur général des Fondations Edmond de Rotschild; Zinedine Soualem, comédien de théâtre et cinéma; Frédéric Hocquard, directeur d’ARCADI Île de France (1); Monia Triki, chargée des mécénats à La Colline; Laure Adler, journaliste et modératrice de la table-ronde; Eric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris 8 et chercheur au Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS); Jean-Baptiste Anoumon, comédien; Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF et Stanislas Nordey, metteur en scène, directeur du Théâtre National de Strasbourg et directeur artistique du programme Ier Acte sont installés face à la salle.

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Métaspora : au-delà de l’identité ou l’ouvroir anthropologique de l’écrivain des Tropiques

— Par Paultre Pierre Desrosiers —

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« Celui qui n’a pas de patrie acquiert une autre liberté. »
– Stefan Zweig, Le Monde d’hier

Métaspora. Essai sur les patries intimes de Joël Des Rosiers est le fruit d’un long et pertinent travail de réflexion qui se donne pour ambition de s’ouvrir aux expériences sensibles, aux modifications des pratiques et des représentations que les « égarés » produisent, car issues des richesses inépuisables de la confusion du monde et de l’enchevêtrement des cultures. C’est que la mondialisation des idées, des biens et de la littérature est un phénomène déjà ancien. Goethe jadis rappelait son espoir de la transfiguration du réel par une Weltliteratur (littérature mondiale). De l’univers contemporain souvent hybride et animé de complexités diverses dont une histoire postcoloniale toujours pesante, Des Rosiers rapporte des utopies culturelles et des fulgurances esthétiques qui congédient la suprématie du local sur l’universel, de l’origine instinctive sur la pensée mûrie⋅ Au fil de lectures et de compagnonnages qui vont bien au-delà des références communes : de la philosophie à la littérature, de la peinture contemporaine à la photographie puis du cinéma à la musique urbaine et à la politique, l’auteur s’empare de toutes les formes de la culture dominante dans une érudition héritée de Borges, fragmentaire et profondément poétique⋅

Lire aussi : Tanella Boni : Métaspora.

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Aimé Césaire, une parole pour le XXIème siècle

Le samedi 28 février à 18h00 à la Salle des fêtes de Basse-Pointe

cesaire_voix_pour_le_21emeA partir du mois de mars dans le cadre de Ciné Bò Kay: « Le cinéma près de chez vous ! »   plusieurs projections en salles ou en plein air, seront programmées tous les week-ends sur l’ensemble du territoire de l’ile.

Cet élégant coffret devrait figurer dans toute dvdthèque. Il comporte les trois documentaires de 52 minutes Aimé Césaire, une voix pour l’Histoire d’Euzhan Palcy et un livret regroupant des extraits rangés par ordre alphabétique de thèmes des paroles de Césaire dans ces documents filmés. C’est une somme incontournable alliant entretiens, archives d’actualité et textes mis en images d’un homme qui a su allier écriture et engagement dans la Cité. L’exercice est délicat et Maryse Condé y rappelle qu’il résume ainsi les contradictions antillaises. Le premier film, L’île veilleuse, résume la vie, l’œuvre et l’action politique du poète. La mise en image des textes s’accroche aux paysages et au labeur des hommes. Le deuxième, Au rendez-vous de la conquête, approfondit l’éthique et la théorie de la Négritude. Il retrace les rencontres de Césaire étudiant à Paris avec les intellectuels de l’époque, et celle, déterminante, avec Senghor.

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« Faire l’apologie de l’esclavage n’est pas condamnable par la loi française »

— Par Élie Domota —

esclavage-400Monsieur Le Président de la République,

Un débat sur la liberté d’expression et le droit au blasphème agite la société française actuellement. Permettez moi de vous adresser ces quelques remarques, considérant le contenu répété de vos discours, et des membres de votre gouvernement, sur le vivre ensemble.
Vous le savez, l’esclavage et la traite négrière sont, depuis la loi TAUBIRA du 21 Mai 2001, reconnus comme crime contre l’humanité.

En 2009, M. Despointes, béké Martiniquais, descendant de propriétaire d’esclaves, tenait les propos suivants sur Canal plus :
«Dans les familles métissées, les enfants sont de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. Moi, je ne trouve pas ça bien. Nous (ndlr: les Békés), on a voulu préserver la race.» «Les historiens ne parlent que des aspects négatifs de l’esclavage et c’est regrettable» ……« les bons côtés de l’esclavage et les colons qui étaient très humains avec leurs esclaves, qui les ont affranchis et qui leur donnaient la possibilité d’avoir un métier ».

Ces propos ont déclenché la colère de milliers de Martiniquais et de descendants d’esclaves de part le monde.

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Représentation de Mahomet : « L’islam a perdu de vue sa propre histoire »

 — Par Bernard Genies —

Le Prophète apparaît dans de nombreux manuscrits. Sophie Makariou, spécialiste des arts de l’islam, déconstruit toutes les fausses idées véhiculées à ce sujet.

Conservateur du patrimoine, Sophie Makariou a rejoint les équipes du Musée du Louvre en 1994. Elle a été nommée à la tête du département des Arts de l’Islam créé en 2003 et dont les nouveaux espaces ont été inaugurés en 2012. En août 2013, elle a été nommée présidente du Musée Guimet, Musée national des Arts asiatiques à Paris. Entretien.

L’Obs Peut-on dire que l’islam interdit la représentation du Prophète et, par extension, de toute figure humaine?

Sophie Makariou Il n’y a pas stricto sensu de condamnation de la figuration dans le Coran. Ce qui est illicite, c’est l’adoration des images et des idoles. Dans l’arabe archaïque, qui est celui du Coran, on appelle idoles les objets tridimensionnels, donc les sculptures – les bétyles –, qui sont censées être le siège de divinités. Mais selon l’appartenance à l’une ou l’autre des familles musulmanes, les deux plus grandes étant le sunnisme et le chiisme, les modes d’interprétation peuvent différer.

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« Waka douvan jou » : chant pour hâter la venue de l’aube

Spectacle chorégraphique, théâtral et musical de Max Diakok  du 22 novembre (Fonds St-Jacques à 19h) au 6 décembre 2014 en Guadeloupe  et St-Martin

waka_douvan_jouVoir les dates et lieux en fin d’article

Yé krik !
Yé krak !
Un spectacle interactif dans lequel s’entrelacent la musique et la danse Gwoka avec les paroles poétiques charroyées (transportées) par le conteur.
Le fameux Yé krik ! Yékrak ! Yémistikrik !
Yémistikrak ! des contes antillais rythme le récit et teste l’attention de l’assemblée.
Ce conte s’inspire de l’histoire de la Guadeloupe et des interdits autour du tambour, etc. Sur fond de réalisme merveilleux caribéen et usant de certains créolismes (1), il invite au
rêve, à la créativité, au dépassement de soi, à la générosité et à la solidarité. (1) créolisme, un exemple : « le soleil midi » qui veut dire « le soleil de midi ».
Direction artistique
Création conte et Chorégraphie: Max DIAKOK
Durée : 60 minutes (tout public) / 45 minutes version jeune public
DISTRIBUTION : Philippe CANTINOL, conteur, Max DIAKOK, danseur, Rosy Leen (en alternance avec Lydie FESIN), danseuses, Emmanuel REVEILLE (dit Biloute), musicien Jony LEROND (dit Sòmnanbil), musicien Lumières : JP NEPOST (création / conduite) Production : Cie Boukousou & Mairie de Paris Mise en scène : Max DIAKOK & Daniély FRANCISQUE.

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