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La Catalogne et du bon usage du référundum

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Le référendum catalan est évidemment illégal mais la victoire du OUI pourrait avoir transformé l’illégalité en légitimité. D’ailleurs, y a-t-il d’indépendance légale ? Lorsqu’elle n’est pas obtenue par la violence elle fait souvent l’objet de bricolage juridique susceptible de la légitimer. La légitimation n’est-elle pas finalement le maître-mot en la matière ?
L’indépendance de la Catalogne me rappelle, en effet, le cours de droit constitutionnel du professeur Claude Emeri sur le référendum. Il nous indiquait que le referendum était le mode de scrutin suprême en démocratie en ce qu’il faisait appel au vote de tous les Français. Il se référait au référendum de 1962 sur l’élection du président de la république au suffrage universel direct et sur les controverses qu’il avait suscitées. De nombreux juristes estimaient que ce référendum était anticonstitutionnel. C’est à cette occasion que le général de Gaulle mît en disgrâce le président du Sénat, le Guyanais Gaston Monnerville. En effet, le second personnage de l’Etat avait marqué son opposition à cette initiative en faisant usage du mot « forfaiture ». Il devenait ainsi le leader des opposants à l’organisation du référendum de 1962.

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L’absence de la Droite de la scène politique martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux —

« Une « droite de gauche ». Je viens d’entendre cette expression de la bouche d’un politologue, elle désignait le parti d’Emmanuel Macron, La République en marche (LREM). La droite martiniquaise n’est-elle pas plus proche de Macron que de Wauquiez ? Les dirigeants martiniquais de LR devraient y réfléchir. C’est en tout cas cette droite de gauche qui a mis en place la départementalisation sociale pendant les 20 années (sur les 70) où elle a été au pouvoir. C’est cette droite de gauche qui fait de La Rivière-Salée l’une des villes martiniquaises les mieux dotées en équipements sociaux de qualité et sans déficit. Je me répète : le principal allié de cette droite fut le Parti communiste martiniquais, par l’entremise de son syndicat, la CGTM. Tandis que le premier prônait l’autonomie le samedi soir sur les tréteaux, le second militait dans les rues le jeudi pour l’extension des droits sociaux.

On peut mesurer la perte d’influence de la droite bien que c’est sur ses fondamentaux, encore présents dans l’opinion publique, que la gauche s’appuie pour prospérer. En effet, celle-ci vit particulièrement bien l’assimilation et, au moindre souci domestique, se retourne vers l’Etat.

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Oui, « la mauvaise foi érigée en mode de vie »

— ParYves-Léopold Monthieux —

J’approuve totalement l’article paru dans Montraykreyol : « La mauvaise foi érigée en mode de vie ». Je le répète : je ne suis nullement choqué que des parlementaires français soient assistés par des auxiliaires français. Il ne fait pas de doute qu’en raison de la débâcle électorale du parti socialiste, les élus pro-socialistes d’outre-mer aient été sollicités par les députés battus pour recaser leurs attachés. Cependant je ne trouve pas dans le papier de Confiant la réponse à ma question, comme m’y invite une amie de Facebook, : pourquoi un Martiniquais doit-il refuser d’être ministre ?
Je trouve aussi de la mauvaise foi chez ceux qui disent ou qui approuvent leurs partis lorsque ceux-ci l’enseignent, qu’il est inadmissible pour un Martiniquais d’exercer la fonction de ministre français. En effet, tous les arguments utilisés pour justifier que 4 parlementaires martiniquais fassent appel à 4 attachés parlementaires métropolitains valent pour toutes les autres fonctions publiques exercées par des Martiniquais dans l’Hexagone. Qu’on me dise où est la cohérence.
Je refuse donc de m’embarquer au tollé de contestations contre ceux qui se disent choqués par la photo parue.

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La Martinique n’est pas la Catalogne, on n’y trouve pas les mêmes indépendantistes

— Par Yves-Léopold Monthieux —

(Cet article a été écrit avant l‘acte d’indépendance manqué du mardi 12 octobre 2017 du président de l’assemblée de la Catalogne).

Au moment où la revendication indépendantiste de la Généralité de Catalogne fait chanceler l’Espagne et trembler les autres Etats européens, on est en droit de s’interroger sur le silence abyssal des partis indépendantistes martiniquais. On n’ose penser que la « tremblade » touche aussi ceux qui ont toujours inscrit leur raison d’être de militant politique dans la lutte pour l’accession de la Martinique à l’autonomie ou à l’indépendance. Tout au plus, quelques intellectuels présomptueux trouvent des similitudes entre la Catalogne et la Martinique. C’est peu dire qu’ils ne sont pas entendus au sein des nombreux partis indépendantistes et autonomistes et par les élus qui les représentent au sein des instances locales et nationales.

L’autonomie et l’indépendance, une affaire de riches

Au-delà de la question identitaire qui la sous-tend, l’indépendance des  régions est une question essentiellement économique. Toutes les revendications séparatrices s’appuient sur un substrat identitaire, mais seules souhaitent se détacher de leurs métropoles respectives, ou menacent de temps à autre de le faire, les régions qui s’estiment assez riches pour faire vivre leurs populations.

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IRMA : Cette idée vous appartient, prenez-là

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Il est possible d’organiser une opération T’SHIRT de grande envergure qui regrouperait tous les clubs service, et au-delà, avec les collégiens et les lycéens de Martinique en vue d’une levée de fonds en faveur des sinistrés.

C’est simple :

Des T’SHIRT portant la mention, en couleurs et avec un graphisme adéquat :

 

St Martin 

St Barth lévé !

 ou  Solidarité

Avec dans le dos le nom de l’établissement scolaire : (ex Lycée Schoelcher ou Collège de Basse Pointe)

La vente de ces T’SHIRT pourrait se faire par les scolaires au sein des établissements et dans leur environnement familial ainsi que par les clubs service dans les centres commerciaux, qui pourraient se charger de la fabrication et de la logistique. Déjà, que chaque élève de la Martinique porte un T’SHIRT au nom de son école avec le message : « St Martin Lévé », ou un autre, ce serait une marque de solidarité.

Cette opération pourrait s’étendre aux commerçants : message devant et raison sociale dans le dos.

Une telle opération menée assez rapidement, il y a près de 30 ans par un club KIWANIS, uniquement avec les commerçants, avait connu un grand succès et permis de récolter des fonds substantiels qui avaient été, en plus des prix donnés aux motocyclistes vertueux, remis en partie à une école de Guadeloupe.

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Arthur Régis s’en est allé, il était un homme de conviction et d’engagement.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi donc disparaît l’un des derniers militants ayant œuvré, à côté d’Aimé Césaire, à la création du Parti progressiste martiniquais, en 1958. Sa première mission avait été d’encadrer les jeunes du parti. Après son départ du PPM, en 1980, sa vie politique fut quelque peu chaotique. Il n’exerça plus aucun mandat. Il fit un bout de chemin avec Guy Lordinot au Renouveau de Ste Marie puis rejoignit le RDM de Claude Lise.
La démission d’Arthur Régis, en janvier 1980, du mandat de conseiller général de Fort-de-France est très certainement la décision politique la plus importante prise par l’ex-militant du Parti progressiste martiniquais. Elle s’inscrivait dans l’atmosphère politique du parti à la fin des années 1970, où un certain nombre d’évènements traduisait l’orientation du PPM vers une franche radicalité. Déjà aux élections législatives de 1973, Aimé Césaire avait annoncé que si le gouvernement refusait de répondre à la revendication autonomiste il démissionnerait de son mandat. Le 13 novembre 1975, il prononça à l’assemblée nationale sa déclaration sur le génocide par substitution en Guyane, expression reprise par d’aucuns, notamment par Arthur Régis, pour qualifier la situation de la Martinique.

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La droite martiniquaise hypnotisée par le discours identitaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —
C’était il y a une dizaine d’années. Des amis d’un parti de droite se plaignaient de l’absence de leurs élus aux réunions. La droite comptait encore quelques conseillers généraux et régionaux ainsi que 7 ou 8 maires, parfois les mêmes. C’est alors que, par provocation, je leur fis la suggestion de faire signer dorénavant les convocations par Serge Letchimy ou Alfred Marie-Jeanne. La proposition eut son petit effet, chacun trouvant que la réalité donnait du sens à ce mot d’humour. En effet, certains se délectent de la compagnie des présidents et proclament plus que de besoin leur « amitié » à l’égard des dirigeants du camp d’en face. De beaux gestes qui leur sont rarement adressés en retour. On entend souvent à droite du « mon ami Marie-Jeanne » ou « mon ami Letchimy » de la part de leaders de droite qui paraissent avoir partout des amis dignes de leur rang, sauf dans leur propre camp.
La fonction d’appoint de la minorité à un camp est de règle en démocratie
Il s’ensuit des situations irresponsables dont la pire s’est déroulée lors de l’élection de la dernière présidence de feu le conseil général, en 2011.

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Moralisation de la vie politique : refus de vote des députés de Martinique!

Large vote à l’Assemblée nationale en faveur des projets de loi pour la moralisation de la vie politique…

Pas un seul élu de Martinique n’a participé au vote! Voir l’analyse du scrutin ici :

Lire :La réserve parlementaire, instrument légal du clientélisme politique — par  Yves-Léopold Monthieux —

Les députés ont voté, dans la nuit de vendredi à samedi, les projets de loi de moralisation de la vie politique. Parmi les principales mesures: l’interdiction des emplois familiaux, la suppression de la réserve parlementaire ou encore une peine d’inéligibilité en cas de crimes ou de manquements à la probité.

Pratiques des élus

Interdiction des emplois familiaux de collaborateurs « pour la famille proche » (conjoint, partenaire de Pacs, concubin, parents et enfants ainsi que ceux du conjoint, partenaire de Pacs ou concubin) pour les ministres, parlementaires et exécutifs locaux, sous peine de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, avec restitution des sommes versées.

Pour l’emploi de toute autre personne ayant « un lien familial » (membre ou ancien membre de la famille), obligation de déclaration à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour les membres du gouvernement et exécutifs locaux et auprès de l’organe de déontologie de leur assemblée pour les parlementaires.

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La réserve parlementaire, instrument légal du clientélisme politique

— par  Yves-Léopold Monthieux —

La moralisation de la vie politique sur fond de l’affaire Fillon a été l’argument déterminant de la dernière campagne présidentielle. Elle a trait aux rapports des élus à l’argent public et concerne plus particulièrement les députés et les sénateurs. Il en est résulté le triomphe à l’élection présidentielle de celui qui incarnait les promesses de changement des mœurs politiques et une arrivée massive de nouveaux députés. Cependant, maintenant que ces derniers sont sous la douche des privilèges, leur ardeur s’est émoussée. Ils ne sont plus pressés de les supprimer. Mieux,  ces mesures auraient, selon eux, des vertus qui ne leur seraient pas apparues jusque-là. Notons que la première victime de la moralisation est le ministre qui avait été chargé de rédiger la loi.

Ainsi, le professeur Bernard Debré vient confirmer la vocation essentiellement clientéliste de la dotation parlementaire qui permet à chaque député de saupoudrer son électorat. Chaque aide financière accordée à une association, di-il, donne lieu à des  remerciements publics où les qualités du bienfaiteur sont soulignées, autant que possible devant les caméras de télévision.

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La RDLM ne doit pas être le J.O. de la CTM !

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Il est salutaire que la presse relève la défaillance incontestable qui a conduit à l’abandon d’archives scolaires dans les locaux à détruire du Lycée Schoelcher. Mais il n’est pas normal qu’elle laisse dire ou suggérer que la Collectivité territoriale de Martinique puisse en porter la responsabilité. En effet, il est impossible à tout esprit averti d’ignorer que les auteurs d’une telle faute ne peuvent être recherchés qu’au sein de l’administration du lycée. Même si la Martinique était indépendante c’est cette administration qui serait responsable.
En revanche, la RLDM est la radio d’un parti politique, laquelle porte donc une parole militante. Il n’est pas normal que ce vecteur partisan soit considéré comme le journal officiel de la Martinique qui, chaque samedi, porterait la parole de la collectivité. Le président de la CTM s’honorerait en prenant congé de la radio de son parti durant sa mandature, sauf en période électorale. D’ailleurs, une décision de ce genre aurait de la gueule. De même, les alliés du MIM, du Gran Sanblé et de Ba péyi-a an chans, que la parole et le comportement du président engagent, feraient preuve de responsabilité et de non-complicité en invitant ce dernier de se remettre sur les rails de la démocratie au nom de laquelle ils ont été élus.

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Adieu, Émile Désormeaux, mon Ami.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Ce samedi de week-end de la Fête des Mères, il est seize heures trente, dix-sept heures. Je me retrouve au quartier Grand-Case chez mes amis Patrice et Sylvia, dans leur jardin. Nous sommes tout à coup attirés par deux silhouettes qui avancent plutôt gaillardement sur la voie intérieure du quartier, peu passante. Plus surprenant, je suis interpellé par les gestes appuyés de la main en notre direction, de l’un d’entre eux, souriant, en qui je crois reconnaître Émile Désormeaux.
C’est bien lui. Émile habite non loin. Je le sais malade.
Dans un instant d’inconscience je suis épaté qu’il me reconnaisse, surtout à une telle distance. Je me précipite vers lui, l’entoure de mes bras. Puis, ramené à la réalité, je lui fais une bise sur le front et, réprimant une larme, invite les deux hommes à poursuivre la promenade.
Il nous quittera le surlendemain.
En réalité, ses beaux gestes et ses sourires étaient destinés à tous. N’étaient-ce pas ses derniers adieux au Monde ?
  

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Zéro ministre : la Martinique tient à son record !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

En permettant à l’un de ses enfants de devenir ministre de l’Etat français, la Martinique aurait-elle peur de perdre sa pureté identitaire ? L’identitarisme serait-il aussi fragile que les idéologies défaillantes auxquelles il a succédé ? Par ailleurs, n’ayant jamais fait la révolution et n’ayant aucun héros connu comme sa sœur, la Guadeloupe (Delgrès), et sa cousine de référence, Haïti (« la première république nègre »), il ne resterait plus à la Martinique qu’à donner, par ci par là, quelques coups de menton, dans l’espoir de faire trembler l’ancien, que dis-je, le néo-colonisateur.
En effet, c’est à celui qui coupera la tête de la statue de Joséphine ; c’est à qui expliquera que sans les incidents du 21 mai 1848, l’abolition n’aurait pas été décidé 3 mois plus tôt, en février 1848, et signé le 27 avril 1848, le mois précédant celui du jour de gloire. Tuer en effigie une impératrice, assassiner le système esclavagiste une fois qu’il y a été mis hors d’usage, ces morts impossibles sont l’apanage des révolutionnaires martiniquais qui sont aussi virtuels que leurs actes manqués.

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La droite et la gauche entre 1946 et 2011

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ce n’est pas la première fois que […] [ Raphaël Confiant ] affirme, ce que je réfute, l’assertion que la droite a été au pouvoir sans partage pendant 40 ans. Cela m’étonne de la part d’un témoin aussi scrupuleux de notre temps. De 1946 à 1958, le pouvoir était aux mains de la gauche, aussi bien en France qu’en Martinique. La droite n’avait pratiquement aucune existence en Martinique où la SFIO et le Parti communiste se partageaient le pouvoir. Il est vrai que ceux qui ont porté la départementalisation ont à ce point échoué à faire évoluer leur enfant que dès 1957 sont apparus les concepts d’autonomie puis d’indépendance. Le Réunionnais Paul Vergès l’a assez bien décrit dans sa conversation avec Césaire, en 2006. La Droite n’a été au pouvoir que de 1958 à 1981. C’est pendant ces 22 ans que la départementalisation a été mise en place. Pratiquement aucun des apports de cette période n’a été supprimé, à l’exception notable du BUMIDOM. Sauf que les jeunes s’en vont tout seuls à un rythme bien supérieur qui conduit, fait sans précédent, à une diminution de la population.

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Le président Emmanuel Macron devra éviter la « chienlit »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Les 9 et 10 janvier, en deux tribunes successives parues, ici et là, notamment sur mon mur, j’avais posé la question suivante : « Macron aura-t-il un destin national ? ». Au vu de l’évolution des évènements, j’avais, fin février, soumis ces articles à la presse pour une parution commune. La question n’était pas totalement idiote puisque 3 mois plus tard, c’est Macron lui-même qui répond à mon interrogation en se faisant porter au sommet de l’Etat par le peuple français. Non seulement il a eu un destin national, celui-ci a été plus précoce que prévu.

Ma question pouvait paraître prétentieuse à un moment où tous les observateurs regardaient de haut celui qui voulait devenir le plus jeune président de la république française. Au point qu’au lendemain de ma tribune du 9 janvier 2017, pour répondre à certaines critiques, je dus ajouter une suite. Il est vrai que la mise en perspective des faits politiques n’a guère droit de citer en Martinique, le délayage du connu et les ressucées de l’archiconnu étant plus confortables. J’ai pris la voie de l’analyse en essayant de prévoir l’avenir avec des risques d’erreur assumés.

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Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Alfred Marie-Jeanne ira voter samedi à l’élection présidentielle. Il ne met pas son mouchoir dans sa poche car il l’a perdu depuis longtemps. Pour l’histoire, rendez-vous est donné à la presse ce samedi 6 mai 2017, jour de l’élection, à une heure précise à son bureau de vote de Rivière-Pilote. Rarement on aura vu un atterrissage politique à ce point porté en fanfare. Ce sera bien entendu le point fort de la journée électorale. Juste, peut-être, avant le score de Marine Le Pen en Martinique que le geste du Président devrait pousser à la baisse.
 

Que de chemin parcouru et, dans son sillage, que d’adeptes inconditionnels malmenés ! Parti de la SFIO en 1971, Alfred Marie-Jeanne revient au point de départ. Il rejoint donc le front républicain français qu’a refusé Mélenchon au terme d’un tour complet de l’échiquier politique martiniquais duquel il tire néanmoins le titre d’homme vertical. Une performance quasi-inégalable.

C’est d’abord le crescendo révolutionnaire : tour à tour socialiste départementaliste, autonomiste pro-PPM (« la parole au peuple »), indépendantiste (MIM), anti-élections présidentielles, anti-élections européennes (« voici le loup !

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Cinquième République : après la cohabitation, la coalition majoritaire?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

En 2018, la Cinquième république aura rattrapé en longévité la Troisième, 70 ans. Sans doute, a-t-il fallu apporter des ajustements à la constitution de 1958. A ce titre, la classe politique eut parfois la main lourde, notamment lors de l’instauration du quinquennat. Ainsi, depuis une trentaine d’années, à la veille de chaque élection présidentielle, des projets de changement de république sont annoncés. Et pourtant, née dans la crise de l’Algérie, la loi fondamentale a montré l’étendue de ses ressources à faire face aux crises politiques. Cette revendication récurrente sert souvent aux candidats à masquer leurs insuffisances. Mais jamais les contours d’une nouvelle constitution n’ont jamais été vraiment esquissés.

Le président de la république, la clé de voûte de la constitution de 1958

La formule est juste : le président de la république est la clé de voûte de la constitution de 1958. Cette disposition essentielle vient en réaction à l’instabilité chronique du pouvoir exécutif sous la 4ème république. Le président de la république n’avait alors qu’une fonction représentative que Charles de Gaulle avait brocardée dans sa célèbre expression « inaugurer les chrysanthèmes ».

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Le Front national : à l’origine ou réceptacle du racisme martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Observant les récentes positions du comité « Marine déwo », je posais dernièrement la question de savoir ce qu’avaient prévu les partis politiques et leurs dirigeants dans l’hypothèse de la victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle. Et ce qu’ils comptaient entreprendre pour combattre la candidate du Front national. Mais personne n’attend vraiment de réponse à ce genre d’interrogations, ce qui atteste du manque d’intérêt pour un sujet qui ne compte pas pour la réélection des élus.
On peut aisément imaginer qu’une fois passée l’élection présidentielle, qui mesure tous les cinq ans le niveau de progression du lepénisme en Martinique, en donnant lieu à des surprises bien plus affichées que sincères, les autruches officielles continueront de mettre la tête dans le sable. Puisque l’identitaire martiniquais s’est substituée avec son sac de nœuds idéologiques à la plupart des mots d’ordre traditionnels, ils resteront vigilants à relever les outrances verbales venant d’ailleurs et à faire la leçon aux autres. Mais le phénomène domestique ressurgira toujours et, si l’on ne prend garde, éclatera au visage des politiques et des martiniquais, en général.

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« L’opposition ne sert à rien » : Et si Jean-Claude Duverger avait raison ?

— Yves-Léopold Monthieux —
Les démocraties sont ainsi faites que pour les rendre efficaces il convient de leur apporter des corrections. Celles-ci confinent parfois à des entorses. Au sein des assemblées, certaines mesures défavorables à l’opposition aident à la stabilité de la majorité qui est rarement majoritaire en voix. L’un des soucis des démocraties concerne l’étendue des artifices qui sont utilisés pour les faire fonctionner, lesquelles sont nécessairement injustes pour les minorités. De sorte que le degré de démocratie d’une institution peut se mesurer à l’aune du sort réservé aux élus de l’opposition. Ainsi donc, on peut comprendre que les opposants de l’assemblée de la collectivité territoriale de Martinique (CTM) se plaignent de la situation qui leur est faite. Cependant, l’actuel statut de l’opposition n’est-elle pas celle qu’avait voulue la majorité des élus, en particulier ceux qui ont inspiré la rédaction des statuts de la CTM ?
La récente tribune de Serge Letchimy le confirme, la désertion des bancs de l’assemblée par les élus d’EPMN est une décision qui vient d’en haut. De sorte que l’ « entier soutien » que le président du PPM dit apporter à son ami, le leader de l’opposition de la CTM, relève du pur euphémisme.

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Le Parti progressiste martiniquais, victime de son inexpérience de la défaite électorale

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Jamais depuis la création de la première assemblée de la Martinique, le conseil général, il y a 200 ans, une opposition aussi virulente ne s’était manifestée entre la minorité et la majorité. L’opposition vient de refuser de siéger à la dernière assemblée plénière pour dénoncer le sort à ses yeux antidémocratique qui lui est réservé au sein de l’hémicycle. L’ouverture des séances plénières à un public indiscipliné n’arrange pas les choses. Le maire de Ducos, conseiller territorial, l’une des dernières prises électorales, d’avant décembre 2015, de Serge Letchimy n’a pas craint de se donner en spectacle. Seul sur les bancs de l’opposition EPMN, c’est une singularité qui n’est pas sans rappeler cette élue qui, le jour même de son arrivée à la région, refusait d’occuper la place qui lui avait été réservée, à côté de ses colistiers. Combien de temps faudra-t-il à Charles-André Mencé pour frapper à la porte du Gran sanblé pou ba péyi-a an chans ? La majorité de la CTM serait-elle prête à l’entendre ?
Il fut une époque où rien n’entamait la solidarité du parti de Trénelle.

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Guyane – Martinique : il n’y aura pas de responsabilité politique sans le courage des élus et l’effort des populations

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Et voilà que la question institutionnelle s’invite au débat guyanais. En dépit de l’ampleur des mécontentements et de la présence du drapeau guyanais au cours des manifestations, il était apparu que les revendications s’inscrivaient dans le strict cadre d’appartenance à la république française. Les déclarations des communicants des « 500 frères » ne tarissaient pas de références à leur condition de Français. Devant l’échec des négociations une nouvelle revendication s’ajoute donc au cahier des doléances : la reconnaissance à la Guyane d’un nouveau statut politique. On est mal renseigné sur cette nouvelle donne, mais s’il s’agit d’un réflexe de dépit dû au moindre succès de la démarche, son expression était inévitable. En effet, ce n’est pas en deux ou trois jours, loin des bases du pouvoir de décision, que des sujets qui appellent une grande expertise et des accompagnements budgétaires significatifs, que des solutions définitives au problème soient proposées sans que le gouvernement ne soit accusé de démagogie. Par ailleurs, pour les partisans du progrès dans la République l’éruption guyanaise se produit au pire moment du calendrier politique, à moins d’un mois d’échéances électorales qui pourraient faire vaciller la 5ème République.

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En Guyane tout est vu, entendu et connu, sauf la solution

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Plus d’habilitations, plus de responsabilité, comme entendu de la bouche d’un sénateur guyanais, ne changeront pas grand chose à l’affaire, les pouvoirs locaux n’ont pas démontré leur aptitude à mieux faire que l’Etat lorsque l’occasion leur est donnée. Et puis, comme le dit un observateur guyanais, personne ne parle d’autonomie ou d’indépendance. Pour sa part, traduisant sans doute l’opinion dominante, un député ne cache pas son impuissance. Il ne voit pas, dit-il, comment les choses peuvent se régler. Donc pas de proposition autre que sectorielle : sécurité d’abord, santé, école, etc… la norme, en quelque sorte. Ce sont les désidératas auxquelles s’ajoutent, comme pour faire couleur locale, des susurrements identitaires.

Evidemment, les Guyanais auront des satisfactions et la grève générale sera levée comme toutes les précédentes. Mais quelles satisfactions et pour combien de temps ? Ils obtiendront des moyens nécessaires pour affronter les difficultés présentes qu’on peut résumer par un gros chèque. La situation de la Guyane ne sera pas réglée pour autant.

Car fondamentalement, (pourquoi se le cacher ?) c’est l’existence d’une Guyane française qui fait problème, en raison de son niveau de vie et de démocratie qui alimente des convoitises au sein des populations voisines, mais que les Guyanais, en tant que citoyens français assumés, entendent conserver, améliorer ou, à tout le moins, ne pas voir se détériorer.

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Disparition du père de la région monodépartementale

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Quelle empreinte aura laissé Emmanuelli sur le parti socialiste ? C’est la question posée ce matin après la disparition de l’ancienne figure du parti socialiste. Au moment où le passé de banquier d’un candidat à l’élection présidentielle anime la controverse, on rappelle que le dignitaire socialiste avait eu, lui aussi, de hautes responsabilités à la banque Rothschild avant d’embrasser une longue carrière politique. Sa réputation d’homme de gauche ne s’en sera trouvée nullement altérée. On pourrait également évoquer la condamnation judiciaire de l’ancien trésorier du Parti socialiste, sans pour autant lui reprocher sa probité personnelle. Mais pour un Martiniquais, le nom d’Henri Emmanuelli devrait avoir une consonance particulière.
En effet, s’il est vrai que le ministre de l’intérieur de l’époque, Gaston Defferre, est considéré en France comme le père de la décentralisation, c’est son jeune secrétaire d’Etat aux DOM, Henri Emmanuelli, qui a porté à bout de bras la régionalisation en outre-mer. L’étape inoubliable est la réaction de ce dernier suite au rejet par le conseil constitutionnel de son premier projet institutionnel qui consacrait le remplacement du département par une collectivité élue à la proportionnelle.

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Le TCSP se termine comme il avait commencé : par une menace européenne !

— par Yves-Léopold Monthieux —

On se souvient qu’au premier trimestre de l’année 2003, une réunion d’urgence des élus du conseil général et du conseil régional avait été fixée par le préfet Michel Cadot. Il s’agissait de répondre aux exigences de l’Europe qui trouvait long le temps de réaction des élus martiniquais à sa décision à prendre une part financière déterminante à la construction du projet de TSCP. En effet, la date limite pour la mise en place des procédures approchait et seul le préfet, apparemment, s’en était aperçu. Afin de déclencher les opérations, sous peine d’annulation du projet, le représentant de l’Etat prit l’initiative de réunir en toute hâte à la préfecture les élus des deux collectivités. La salle Félix-Eboué avait été préparée et équipée pour la circonstance du matériel de sonorisation et de projection nécessaire.

La séance allait débuter quand le président de la région prit la parole pour indiquer l’incongruité, selon lui, de la présence des élus martiniquais dans les locaux de l’Etat pour l’organisation de cette importante rencontre des élus martiniquais. Il invita sur le champ ses collègues des deux collectivités à se transporter au conseil général, à quelques centaines de mètres, pour continuer la séance de travail.

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Les partis politiques martiniquais doivent-ils ignorer Marine Le Pen ?

— ParYves-Léopold Monthieux —

Dans la chronique publiée sur divers supports, le 30 novembre 2015, je posais la question suivante : Que feront les martiniquais si Marine Le Pen devient présidente de France ? Je disais « des hommes politiques martiniquais, [qu’] ils seraient bien inspirés de se pencher sur la perspective de l’arrivée au pouvoir du Front national qui, comme l’explique l’historien François Durpaire, ne peut plus être considérée comme une vue de l’esprit. L’avenir de la Martinique mérite mieux qu’une ruée vers l’aéroport Aimé Césaire pour s’opposer à la descente de l’avion d’une présidente de la république ».

Nous sommes en mars 2017. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ». Cette citation pourrait s’appliquer au rapport de Marine Le Pen aux Antillais. Si cette dernière n’est pas venue aux Antilles, des Antillais sont allés à elle, à la Foire agricole de Paris, où ils lui ont offert l’un des meilleurs accueils. Aux résultats de la prochaine élection présidentielle, il sera possible de mesurer le nombre d’électeurs martiniquais approuvant l’évènement. Si la présence de Juvénal Rémir n’a pas surpris, des martiniquais sont consternés par celle de Jean-Charles Brédas.

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Macron aura-t-il un destin national ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je vous adresse une communication en deux parties que j’ai fait paraître sur mon mur facebook les 9 et 10 janvier 2017. Au moment où j’écris ce courrier, les deux textes ont été lus respectivement 201733 et 201716 fois. Ils m’ont été inspirés par trois idées.

La première est que la ligne de partage gauche-droite est obsolète (c’est manifeste en Martinique) et que s’y accrocher relève d’une forme de conservatisme voire de paresse. C’est ainsi que le repli identitaire remplit le vide de la pensée politique avec ses relents d’ostracisme et de xénophobie. Ce recul est classé à l’extrême-droite en métropole, à gauche en Martinique, preuve de la vacuité de ces notions.

Deuxième idée : la 5ème république est sur le point d’atteindre le record de longévité détenu par la 3ème république, 70 ans. Or elle s’essouffle : les modifications qui lui ont été apportées, le retour de la prépondérance des partis politiques ainsi que la détérioration des mœurs et des pratiques en ont altéré l’esprit et l’efficacité.

Troisième idée : au moment où des phénomènes politiques bousculent l’Europe et l’équilibre du monde, il m’est apparu que la France ne pouvait pas demeurer quasiment le seul pays occidental où il ne se passerait rien d’important au plan de son organisation politique.

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