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Qu’en est-il et quels choix, pour une politique de la sécurité et de la santé au travail en Martinique?

— Communiqué des Ouvriers Agricoles de la CGTM —

Les Nations Unies ont décrété que le 28 avril prochain sera la Journée Mondiale de la sécurité et de la santé au travail. Un vaste programme, mais gageons, que le quotidien des travailleurs dans les entreprises en Martinique, ne s’en trouvera pas changer pour autant!

Le fait est qu’il existe de nombreuses résolutions et intentions proclamées dans les séminaires et forums officiels, dans les documents administratifs tels que les Plans Santé Travail Martinique, Les Plan Chlordécone 1 ; 2 ; 3; 4, sans négliger l’action des institutions ou Associations tels que: la Sécurité Sociale; la DEETS; l’ARACT-Martinique; la Médecine du Travail.

Pourtant la dénonciation des effets du travail sur la santé constitue l’une des premières préoccupations lors des mobilisations syndicales.

La responsabilité sociétale des entreprises

Au coeur de cette préoccupation de sécurité et de la santé au travail, se trouvent les entreprises. La loi, la réglementation, les nombreux décrets, mais également la RSE, qui n’est pas qu’un simple concept, puisque devenu une obligation légale, depuis 2019 avec l’adoption de la loi Pacte, tous ces textes précisent que :  » toutes les entreprises françaises sans exception, doivent « prendre en considération » les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités  » .

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Après le deuxième tour des élections présidentielles

— Communiqué de Combat Ouvrier —
En Martinique, Guadeloupe, Guyane, Marine Le Pen est arrivée très largement en tête. Il s’agit surtout d’un vote de rejet contre Macron et sa politique. Il y avait Macron et un opposant. La population a voté pour l’opposant. La hausse des prix, la loi du 5 août 2021 qui suspend les travailleurs soignants non vaccinés, l’augmentation de la pauvreté, les services publics défaillants comme celui de l’eau, l’empoisonnement de la population par le chlordécone, le chômage de masse, tout cela a largement compté dans le vote de rejet.
Déjà, Jean Luc Mélenchon était arrivé largement en tête au premier tour. Au deuxième tour, le vote Mélenchon s’est porté sur Marine Le Pen avec un apport supplémentaire.
Pour une fraction de l’électorat, le vote fut un vote d’adhésion en particulier sur la question de l’immigration.
La misère croissante pousse aussi un certain nombre de pauvres à rendre les immigrés responsables de leurs problèmes et à rejoindre le programme anti immigré de Marine Le Pen. Mais cette dernière divise la classe des travailleurs. En s’attaquant aux immigrés elle s’attaque à tous les travailleurs.

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Enlever tout oxygène à l’extrême droite !

— Par Serge Letchimy, Président du Conseil Exécutif de la Martinique, Président du Parti Progressiste Martiniquais —

L’extrême droite qui s’envenime, ne constitue pas une opinion politique ni même une quelconque vision alternative du monde. C’est, avant tout, l’involution totale. La négation des bases élémentaires d’un digne vivre-ensemble. Nous, Martiniquais.es, avons connu cela durant les périodes sombres de la colonisation et de son corollaire esclavagiste. Je m’associe au front républicain qui doit se dresser face à cet inacceptable.

La fulgurante galopée de l’extrême-droite l’amène aujourd’hui aux portes de la Présidence de la République. En Europe, les dynamiques d’autoritarismes, parentes de l’extrémisme, s’affirment dans un contexte où les instances de médiation (partis politiques, syndicats, médias…) ou de protection des droits fondamentaux (justice, séparation des pouvoirs, droits humains) sont de plus en plus empêchées, récusées ou simplement invalidées. 

Les déviances néolibérales ont conduit à de profondes et diverses régressions, la pauvreté, la misère, les précarités devenues structurelles, qui portent atteinte aux valeurs démocratiques et républicaines — et nourrissent le pire. L’extrême-droite qui s’envenime, ne constitue pas une opinion politique ni même une quelconque vision alternative du monde.

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État des lieux des droits des femmes guadeloupéennes

— Par Claudine Blasco, membre de la Ligue des Droits de l’Homme en Guadeloupe —

Article basé sur le rapport 2021 du ministère chargé de l’égalité femmes hommes,

8 Mars 2022 État des lieux des droits des femmes guadeloupéennes

« Vers l’égalité réelle entre les hommes et les femmes »

Aujourd’hui les femmes guadeloupéennes représentent 52,8% de la population de la Guadeloupe.et 40% d’entre elles ont plus de 50 ans d’après le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies.

Droits politiques et économiques et sociaux

Elles sont donc majoritaires sur nos îles et pourtant d’après le dernier rapport du ministère français chargé de l’égalité entre les hommes et les femmes, dans les Outre-mer, le taux d’emploi des femmes est partout inférieur à celui des hommes. Elles sont minoritaires en tant que maires, mais majoritaires en tant que mères seules, deux fois plus qu’en métropole. Et qui dit mère isolée dit précarité, chômage, temps partiel, difficultés dans la vie quotidienne.

Aux hommes le pouvoir politique et économique aux femmes le silence et la pauvreté .

Droit à la santé

Le recours à l’IVG est plus fréquent chez nous qu’en métropole.

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La pollution en Martinique en question.  

— Par Florent Grabin, Président de l’association écologique P.U.M.A. —

En matière de pollution chimique la Martinique n’est pas face à une page blanche, durant des années nos agriculteurs ont épandu sur leurs propriétés des produits dangereux, Pierre DAVIDAS (actuellement décédé) Robert RANCIO et Florent GRABIN votre serviteur, ont, avec l’association écologique APPELS pris de grands risques pour faire comprendre qu’il fallait passer à des méthodes alternatives ; nous avons été vilipendés, traînés dans la mangrove de la discrimination, du dénigrement, mais nous avons résisté, nous, PUMA, avons le devoir moral de ne pas laisser travestir l’Histoire sur la question de l’usage des pesticides, tant chez nous qu’au niveau international.

Sans tenter de chercher à comprendre, certains récupérateurs ont fait de la Chlordécone leur fond de commerce, d’autres se sont autoproclamés grands sachants. Profitant de la division ambiante entre importateurs, utilisateurs et consommateurs, l’Etat nous a enfermés dans le couloir de cette seule molécule.

Constatant qu’il y avait de la part de l’État un refus catégorique de parler de l’ensemble des pesticides, nous avons toujours refusé de participer aux différents plans Chlordécone en Préfecture, où les Services de l’État se servent des participants comme faire valoir et caution dans ce mensonge politique et scientifique.

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Guadeloupe : du passe vaccinal au conflit social

Alors que le couvre-feu décrété par le gouvernement pour lutter contre la propagation du variant Omicron a encore été avancé à 20h, les Enjeux mettent le cap sur l’île où les oppositions au passe vaccinal se transforment en un mouvement social puissant, qui semble appelé à durer.

La Guadeloupe est dans une phase de fortes réactions face au durcissement des positions Covid. Si la mobilisation s’est toutefois apaisée sur le plan des tensions liées aux barrages, elle reste importante. Retour sur ce mouvement porté par le collectif LKP, parti des problèmes liés à l’hôpital.

Avec Olivier Dehoorne, géographe, spécialiste du développement insulaire et maître de conférences à l’Université des Antilles.

Un lieu cristallise toutes les tensions, le centre universitaire hospitalier de Point-à-Pitre.“imaginer que ce lieu puisse être contrôlé par des forces de police dans le contexte guadeloupéen, puis des Antilles représente en fait des forces coloniales qui contrôlent l’accès à ce centre de santé. C’est quelque chose qui est insupportable. » dénonce Olivier Dehoorne. Le personnel soignant est lui-même peu vacciné « selon les chiffres officiels plus de 90% du personnel est vacciné mais selon les syndicats, seulement 8 à 18% le serait. 

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Nou doubout ! Lanmess la pa dit’ !

— Communiqué de la CDTM  et de la CGTM —

Vendredi 17 décembre, Castex a franchi un nouveau pas en annonçant un durcissement de la loi instituant l’obligation vaccinale, en mettant en place un « pass vaccinal » qui s’appliquerait à tout le monde dès janvier 2022, et plus seulement aux professionnels de santé. Olivier Véran a déclaré : « le pass vaccinal est une forme déguisée de l’obligation vaccinale ».

Indifférent aux craintes et aux doutes exprimés, le gouvernement montre sa volonté de maintenir, voire d’amplifier la répression : non versement de salaire et suspension de contrat, anti chambre de rupture de contrat ou « rupture conventionnelle », « forme déguisée » de licenciement. Quel mépris ! 

Tout comme le renvoi aux calendes grecques ou l’absence de réponses aux questions importantes portant sur la cherté de la vie, les salaires scandaleusement bas et bloqués, de l’empoisonnement par la chlordécone, entre autres.

Le gouvernement abat ses cartes et montre son visage anti-salarié et anti-populaire.

DE TELLES ATTITUDES ET PRESSIONS SONT IGNOBLES ET INACCEPTABLES.

Mercredi 22 décembre, lors d’un rassemblement à la Maison des Syndicats, les participants ont signifié que tous les points de la plateforme revendicative du 22 novembre 2021 étaient toujours à l’ordre du jour tandis que l’urgence reste la menace de sanctions (interdiction d’exercer son activité, interruption du versement de la rémunération).

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*Tous les Présidents et Premiers Ministres de la Caraïbe sont vaccinés*

— Par Raphaël Confiant —
Et ils ne l’ont pas fait anbafey, en catimini, comme la grande majorité de nos politiques martiniquais mais bien publiquement. Photos à l’appui !
Que ce soit dans la Caraïbe insulaire ou continentale TOUTES et TOUS les dirigeants de ces pays se sont fait vacciner depuis… février ou mars 2021.
Ce faisant, ils ont appelé leurs compatriotes à suivre leur exemple et ont lancé des campagnes de vaccination qui ont eu 10 mois plus tard des résultats probants puisque la moyenne des personnes vaccinés dans la Caraïbe en ce mois de décembre dépasse les 67% contre à peine 35% en Martinique.
Cela ne doit-il pas nous interroger, nous qui aimons à nous proclamer « Caribéens » à la moindre occasion ?

Sommes-nous plus savants ou plus intelligents que ceux que nous nous plaisons à appeler « nos frères caribéens » ? Car ces derniers n’ont pas fait dans le détail : ils ont utilisé aussi bien les vaccins à ARN Messager comme Pfizer, Astra Zeneca ou Moderna que les vaccins classiques comme le vaccin cubain Abdala, le russe Spoutnik V ou le chinois Sinopharm.

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Une troisième voix entre immobilisme et violence

Par Laurent Cypria, président du Forum territorial de la jeunesse martiniquaise —

À la suite de son conseil d’administration, le Forum territorial de la jeunesse martiniquaise (FTJM), appelle à la reprise de dialogue urgente entre l’intersyndicale, l’Etat et la CTM, ainsi que la mise en œuvre dans les plus brefs délais de l’ensemble des projets qu’elle porte depuis de nombreuses années. Il nous apparait urgent que tous les Martiniquais, quel que soit leur âge, leur couleur de peau, leur sexe, leur origine sociale, leur religion… prennent du temps pour se parler et de trouver des solutions aux maux de la société. Comme le disait le Docteur Aliker « les spécialistes de la Martinique sont les Martiniquais eux-mêmes ».

A l’heure des « négociations » sitôt ouvertes et sitôt fermée, nous craignons l’embrasement dans la nuit de la Saint-Sylvestre et un début d’année 2022 chaotique. Alors même que la Martinique doit faire face à une situation sociale et sanitaire d’une exceptionnelle gravité, un amer constat s’impose à nous. Seule la fureur, le bruit des balles, les incendies, les barrages et les pillages ont réussi à attirer l’attention de ceux-là même que nous avions alertés sur des sujets de fond.

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Commémoration des événements de Décembre 1959

— Introduction au débat présentée par Robert Saé —

Les événements de décembre 59 ne sont pas une simple explosion sociale qui aurait été provoquée par des difficultés conjoncturelles. Ils s’insèrent dans la continuité historique des luttes du Peuple Martiniquais.

Tout comme la révolution anti-esclavagiste de Mai 1848, l’insurrection de 1870, la grève des ouvriers agricoles de 1974 ou encore les mobilisations de 2009, ces événements sont surtout des manifestations des contradictions inhérentes à la société Martiniquaise et, en même temps, des marqueurs de mutations sociales imposées autant par des évolutions économiques que par les luttes populaires.

On peut illustrer cette réalité en établissant un parallèle entre les événements de décembre 59 et ceux de ces derniers mois. ! Comment a-t-on expliqué l’explosion sociale des 20, 21 et 22 décembre 1959 ? Par le chômage et l’exaspération de la jeunesse, par la vie chère, par le comportement raciste des « métropolitains ». 62 ans après, ce sont les mêmes causes qui sont invoquées pour expliquer la présence des jeunes sur les barrages.

Les contradictions inhérentes à la société Martiniquaise, qui la minent et génèrent épisodiquement de telles explosions sociales, sont liées au fait que notre pays vit sous la domination de l’état français et de la caste béké.

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Comment l’État a contribué à transformer les Antilles en dynamite

Un regard sur les finances des communes des DOM à la lumière de la révolte antillaise

— Par Mireille Pierre-Louis, experte en finances locales (contribution à titre personnel) —

  • Un désengagement budgétaire de l’Etat disproportionné dans les DOM
  • L’exemple d’une pression fiscale démesurée, la Guyane
  • Les effets irrémédiables de la baisse des dotations des communes
  • Un mea culpa de l’Etat… sans véritable remise à niveau des dotations de péréquation
  • L’étau se resserre autour des communes antillaises
  • Ajustements structurels/Chaos : un remède étendu aux DOM?
  • Les enseignements de la crise de 2009
  • Une pénurie de fonds publics?
  • La jeunesse antillaise laissée pour compte…
  • Le marché de l’emploi se restreint …pour les Antillais
  • Des « préjugés officiels « en guise de diagnostic
  • Une carence de l’Etat à garantir l’équité sur tout le territoire

  • Annexe : Le motif de la « vie chère »… pour parachever une mainmise?

La révolte actuelle aux Antilles, provoquée par le refus de la vaccination obligatoire des soignants et du passe sanitaire, et dont les enjeux dépassent leurs frontières, fait, à maints égards, écho à celle de 2009 dans les 4 DOM, puis à celles plus récentes à partir de 2017, en Guyane, Mayotte, et à la Réunion.

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Des défaillances de l’État à l’impossible autonomie

— Par Michel Herland —

Les violents mouvements sociaux à la Martinique et à la Guadeloupe, un peu plus d’une décennie après ceux de 2009, illustrent une fois de plus l’impasse dans laquelle se trouvent tant les ultramarins que le gouvernement de la France. Contrairement à la Grande-Bretagne qui a su faire en sorte que ses colonies soient autonomes financièrement, la France a laissé s’installer des habitudes de dépendance des colonies par rapport à la Mère patrie. C’est sans doute pourquoi nul n’a vu d’objection, en 1946, quand les habitants des quatre « vieilles » colonies (Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion) de tous les bords politiques ont demandé par la voix d’Aimé Césaire, alors député communiste, leur transformation en départements. La France se trouve dès lors dans la situation pour le moins anachronique d’être légalement souveraine de territoires tropicaux peuplés majoritairement par des citoyens de couleur issus d’ancêtres esclaves, des citoyens habiles à mettre en avant ce passé douloureux pour faire pression sur un gouvernement adepte du « pas de vagues ». Conscient du rapport de force en leur faveur, les Antillais usent de la violence pour appuyer leurs revendications.

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Crise sanitaire ou crise de la représentation politique ?

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

La Martinique, après la Guadeloupe connaît depuis ce mois de novembre 2021 une crise sanitaire majeure consécutive à l’application de l’obligation vaccinale et du pass sanitaire. Cette crise sanitaire est sous-tendue par une crise sociale mettant en évidence les nombreux problèmes affectant ces sociétés: chômage et exode des jeunes, vieillissement démographique, inégalités criantes, malaise identitaire et pollutions diverses dont notamment celle liée à la chlordécone. Mais il est un autre aspect, plus politique celui-la qui ne doit pas être négligé ; ce que cette crise a mis en évidence, c’est l’inadéquation du système institutionnel mis en place par la loi du 27 juillet2011 ayant crée la collectivité territoriale de Martinique ( dualité de Présidence entre l’ Exécutif et l’Assemblée et Proportionnelle assortie d’une prime majoritaire de onze sièges ), qui n’a fait qu’accentuer la crise fondamentale de sa représentation politique. L’examen des résultats de la consultation électorale des 20,et 27 juin 2021 pour le renouvellement des instances de la CTM est à cet égard édifiant : la liste gagnante, avec un seul siège de majorité ( 26 / 25 ), ne totalise en tout et pour tout que 50 104 voix sur les 306 500 électeurs inscrits sur les listes électorales, soit moins de 16,35 % ; on mesure par là la très faible représentativité pour ne pas dire légitimité des actuels dirigeants de la CTM,et ceci d’autant plus que le total des voix des trois listes ayant obtenus des sièges au second tour est largement supérieur à celui de la majorité ( 82741 contre 50104, soit 32637 de plus), le taux d’abstention dépassant lui les 55%.

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Les trompettes de la renommée sont soufflées par nous-mêmes

Par Yves-Léopold Monthieux

Il en est des affaires des pays ce que sont les secrets de famille. Ces derniers sont réglés entre soi et, quelle que soit l’intensité des différends domestiques, la réserve prévaut vis-à-vis du voisin ou de l’étranger. De même il n’est pas sans intérêt pour les États, les pays ou collectivités d’adopter une pareille retenue lorsqu’il peut y en avoir besoin pour se présenter aux autres. La crise sanitaire, sociale et politique qui traverse nos territoires et portée par un malaise quasi-structurel, mettent en évidence un goût surprenant pour l’exposition de nos déboires sur la place publique étrangère. Nous n’aurions donc plus la fierté de notre image à l’étranger. Au vu de la situation de dépendance totale de nos territoires, on pourrait comparer cette disposition à l’autodénigrement ostentatoire à une joyeuse tentation suicidaire.

Il ne peut pas être reproché au Martiniquais ou au Guadeloupéen de méconnaître l’histoire de la colonisation et de l’esclavage des Noirs aux Antilles. Faisons honneur aux historiens qui se sont appliqués à combler depuis la fin des années 1950 les lacunes de l’histoire.

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Communiqués de l’Intersyndicale de Martinique

Le 3 décembre 2021

La grève continue

Mercredi 1er décembre, le préfet a lancé ses gendarmes mobiles à l’assaut d’un piquet de grève à l’entrée du port, gazant les personnes présentes. Les soi-disant excuses qu’il a bafouillées à la suite de cette intervention traduisent sa crainte que les travailleurs qui exercent sur le port, en particulier les ouvriers dockers, ne rejoignent réellement le mouvement. L’Intersyndicale condamne fermement cet acte qui confirme la duperie de l’État. Par cet acte, l’Etat a fait le choix de compromettre la démarche qui visait, en concertation avec les ouvriers dockers, à permettre la sortie du port de produits, alimentaires notamment.

Loin d’une recherche d’apaisement réclamé par certains, la destruction violente des barrages par les blindés de la gendarmerie et la procédure judiciaire lancée par la direction du Grand Port de Fort-de-France assignant en référé d’heure à heure le 1er, puis le 3 décembre 2021 les syndicats CGTM, FO STIS et UGTM constituent une provocation supplémentaire, une obstruction intolérable à la recherche de solutions. L’audience se poursuivra samedi 4 décembre 2021 à 9 heures.

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Indignation & Poésies

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

DOM-TOM !

DOM comme un pays DOMiné,
par la perte d’identité et la misère miné…
TOM comme un oncle casé, encayé, confiné…
Quand cesserons-nous pour de bon d’être des bois-bois et de danser
au rythme de l’autre qui tient nos fils entre ses mains ?
Quand aurons-nous enfin ce courage de couper
ces pseudo cordons censés nous relier
à une mère-patrie que nous n’avons pas choisie ?
Quand allons-nous cesser de décompter les jours étrangers
pour arriver à l’heure de nous-mêmes comme le souhaitait Aimé ?
En fait, depuis quand avons-nous cessé de nous aimer ?
Nous sommes une île, une entité,
pas un département ni un territoire
appartenant à d’autres au loin et en dépendant…
DOM comme “DOMi”!
TOM comme aTOMisé !
Il faut se réveiller
maintenant, aujourd’hui !
Notre vie en dépend,
demain sera déjà trop tard !…

 

DES TERRES MINÉES, DÉTERMINÉES !

Des terres minées par le chlordécone…
Déterminés, oui nous le sommes
en Martinique, terre des hommes,
pays dominé qu’on nomme DOM-TOM,
étouffé de contraintes qui nous assomment,
contraires aux droits de l’homme en somme !

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Entre le désir d’égalité et la volonté de rupture c’est le chaos.

Par Yves-Léopold Monthieux

Quand cessera-t-on de faire croire aux Martiniquais que l’égalité complète entre les Antilles et la France est possible ? A 8000 kilomètres, une île de 1000 km2, une terre européenne en milieu tropical dont aucune production sortie de terre ou fabriquée par des mains de Martiniquais européens ne peut rivaliser avec la concurrence. Cela n’a jamais été possible et ne le sera pas, le croire a toujours été et sera toujours source de frustrations, le prétendre encore c’est tromper les Martiniquais. Cette persévérance après tant d’échecs ne peut que mener au pire.

La départementalisation administrative et sociale a été en grande partie réussie au terme des 20 années qui ont suivi les incidents de décembre 1959. La dernière mesure emblématique avait été la loi dénommée en Martinique « Femmes seules ». Cette disposition n’avait pu qu’aider au score martiniquais de Valéry Giscard d’Estaing à l’élection présidentielle de 1981. En 1995, l’alignement du SMIC domien sur celui de la métropole était salué comme l’achèvement de cette égalité sociale.

En revanche, l’égalité économique dans les DOM a toujours été en recherche de solutions.

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Guadeloupe grève toujours, responsables jamais !

— Par Dominique Domiquin —

— Avant-propos de Jaky Dahomay —

Je vous transmets ce texte que m’a communiqué Dominique Domiquin et qui me semble bien exprimer l’état dans lequel nous sommes plongés.
J’en profite pour exprimer mes regrets concernant ma dernière prestation télévisée. J’avoue que j’avais du mal à saisir la pertinence des questions de la journaliste.
Je remercie Dominique Domiquin de me considérer comme un Ancien. Il y a là le témoignage du respect dû à un ainé. Cela tranche avec les qualifiquatifs qu’on m’a jetés antérieurement ; Il y a 15 ans Gaby Clavier m’avait mis dans une ambulance « on ne tire pas sur une ambulance » avait-il déclaré me concernant. Puis en 2009, Domota m’avait qualifié d' »intellectuel moribond ». Aujourd’hui, un brillant intellectuel, le dénommé Georges Boucard, surgi d’on ne sait où, écrit me concernant: « M.Dahomay est plus près du trou que du berceau, il est plein de morbidité. ». Je ne sais pas ce qu’il entend par « trou » mais depuis je ne cesse de chanter -et je ne sais pourquoi- un air sur lequel on dansait quand nous étions plus jeunes : »Sé manzel Nana qui ni on gran twou…si ou vwè ou tombé an twou a Nana, ou pa sèten soti la vivan.. 

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Covid 19 : aménager l’application du “pass sanitaire” aux Antilles

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Soyons réalistes et ne perdons pas de vue que la politique, quelle soit sanitaire ou autre n’est jamais que l’art du possible, L’État s’est pris les pieds dans l’application du”pass sanitaire” en Outre-mer, notamment aux Antilles et singulièrement au CHU de la Martinique ; ce pass est une construction ambivalente à la fois obligation vaccinale et en même temps liberté de choix du mode de protection par le biais de tests de dépistage (PCR ou antigénique). ou encore d’attestation de non- positivité. On reconnaît là la marque distinctive du macronisme : une chose et son contraire. En réalité, comme chacun l’a compris, c’est le moyen astucieux inventé par nos gouvernants pour inciter fortement à la vaccination sans risquer d’encourir les foudres des gardiens de la Constitution et surtout sans s’exposer à un soulèvement général de la population qui pourrait leur être fatal. Reste que si la manœuvre a particulièrement bien fonctionné dans l’hexagone ( 85% de personnes vaccinées, bon gré mal gré, après l’allocution Présidentielle du 12 juillet 21), il n’en est pas de même en Outre-mer en particulier aux Antilles ; c’est que ces territoires traînent après eux l’héritage d’un lourd passé colonial dans les fers de l’esclavage, réactivé plus récemment par le scandale de la Chlordécone,resté à ce jour sans véritable solution, en dépit des espoirs qu’avait fait naître la reconnaissance par le Président Macron, de la responsabilité de l’État dans cette tragédie, lors de sa visite à la Martinique en date du 27 septembre 2018.

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An nou sanblé pou baré tout violans anlè fanm

Par l’Union des Femmes de Martinique —

Ce 25 novembre 2021, journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, est particulièrement marqué par les multiples violences de la situation actuelle aux-quelles sont exposées les femmes.

A l’Union des Femmes de la Martinique, nous

Continuons résolument à lutter contre les violences faites aux femmes de toutes formes et en tous lieux

Soulignons la nécessité de continuer à lutter ensemble car ces violences concernent de trop nombreuses femmes chez nous, et ont des conséquences sur elles-mêmes, mais aussi sur toute la société

Disons NON à l’obligation vaccinale, bien qu’ayant pris position pour la vaccination. Les femmes sont majoritaires dans les professions concernées par l’obligation vaccinale, qui en-traine des pertes d’emploi

Disons NON à ces menaces qui viennent s’ajouter à une situation économique, sociale, envi-ronnementale (vie chère, précarité, chômage, chlordécone, vulnérabilité exacerbée…) particu-lièrement sévère pour les femmes et la jeunesse

Condamnons les violences et débordements de ces derniers jours

DENONCONS AVEC FORCE les agressions sexuelles dont ont été victimes des femmes sur les barrages : c’est inadmissible et cela doit être puni !

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Voilà où nous sommes rendus

Par Marie-Laurence Delor —

Constat 1

« Nous n’accepterons pas que de gens vivent leur vie alors que nous sommes en train de souffrir ». Cette phrase prononcée par une leader syndicale du monde agricole est la pus terrible que nous ayons entendue. Terrible parce qu’elle exprime une frustration et une haine incandescentes et aveugles portées par cette alliance tacite entre syndicat et voyous ; terrible parce qu’elle dit l’intention de ces gens : établir la terreur, faire payer à tous ce qu’on a subi. Une terreur dont personne ne sait jusqu’à quelle extrémité elle ira et jusqu’où elle sera acceptée par ceux qui en sont victimes. Une terreur dont se félicite un généralissime de pacotille en Guadeloupe et dont un petit chef martiniquais affirme l’utilité pour faire céder l’ennemi.

Constat 2

Un Président en campagne qui pour ne pas faire de vagues ne pose pas les limites, biaise et louvoie. Le problème est que l’interprétation qu’en fait le bric-à-brac protestataire guadeloupéen et martiniquais est que le pouvoir hésite, il a peur. On a vu ainsi s’installer une situation surréaliste où la Martinique comme la Guadeloupe sont quasi sous contrôle d’individus improbables qui en plein délire de toute puissance décident selon leur bon plaisir sur des barrages de ceux qui passeront ou pas tandis que d’autre brûle et pillent la nuit tombée.

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À propos du protocole sanitaire : des réactions…

Appel de Combat Ouvrier

Aux travailleurs, à la jeunesse, à la population de Guadeloupe !

Poursuivons la lutte jusqu’à la victoire !

La révolte sociale actuelle est profonde et était prévisible ! Mais l’État joue à l’aveugle et au sourd. Le brûlot qui a provoqué l’incendie est la répression brutale contre les travailleurs de la santé, les pompiers, certains personnels de l’éducation nationale, et des Ehpad. Ils sont suspendus, privés de salaire, avec des familles en grande difficulté, parce qu’ils ne sont pas vaccinés. On nous dit que c’est la loi, mais en réalité c’est une violence sociale énorme contre ces travailleurs ! C’est la violence sociale d’un Macron et son gouvernement qui veulent faire baisser la tête aux travailleurs, les dresser à obéir au gouvernement des riches, les dresser à obéir à leurs exploiteurs ! Combat ouvrier a toujours été favorable au vaccin mais opposé à l’obligation vaccinale assortie de sanctions graves contre les travailleurs. Si le gouvernement français était si soucieux de notre santé il aurait depuis longtemps fourni du matériel et des personnels supplémentaires aux hôpitaux. Il y aurait eu au moins un peu plus d’oxygène pour empêcher certains de mourir du COVID au mois d’août parce qu’il en manquait.

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Vitalité du théâtre en Martinique

— Par Selim Lander —

En Martinique on cultive les lettres de longue date et si elle sont moins connues que sa poésie, Césaire s’est également illustré par ses pièces de théâtre. Bien que les auteurs contemporains soient contraints de s’en tenir à des formats plus modestes que le maître, la tradition se perpétue avec de belles réussites. L’association ETC (pour Ecritures théâtrales contemporaines) – Caraïbe, présidée par Alfred Alexandre, lui-même auteur talentueux, est au service des dramaturges martiniquais, guadeloupéens et, dans une moindre mesure, conformément à sa raison sociale, caribéens. Elle a organisé les 9 et 10 novembre 2021, en relation avec l’Université des Antilles, des « Théâtrales » qui sont autant d’occasions de rencontres avec des auteurs et des textes d’aujourd’hui. Des Antilles ou d’ailleurs car les auteurs doivent s’ouvrir au monde, particulièrement sur une île. En l’occurrence, c’est un auteur venu de France qui est venu apporter le vent du large.

Chemin forgeant de Bernard Lagier

A tout seigneur tout honneur, il est logique de commencer cette brève revue par celui qui fait désormais office de doyen du théâtre martiniquais.

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Sur le refus de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe

Par Stéphanie Mulot, sociologue —

L’analyse du refus de la vaccination contre le Covid-19 en Guadeloupe ne peut se réduire à l’expérience traumatisante du chlordécone. Les résistances au vaccin, là où la mortalité hospitalière liée à la pandémie a battu des records, expriment une posture de « nationalisme identitaire », s’enracinent dans des idéologies néolibérales et des aspirations décoloniales spécifiques et mettent au jour, in fine, une démocratie sanitaire limitée.

Les crises sanitaires liées à la quatrième vague qu’ont connue la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane sont souvent présentées comme étant le résultat d’un faible niveau de vaccination et d’une défiance envers les autorités politiques.

Cherchant des spécificités dans ces territoires de l’Outre-mer, héritiers de la colonisation française, certains regards journalistiques tentent de faire émerger des points saillants et exclusifs que seraient d’une part, des expériences traumatisantes de la gestion politique et sanitaire par un État néocolonial, incriminant notamment le scandale du chlordécone et, d’autre part, des attachements fondamentaux à des recours thérapeutiques issus de la pharmacopée locale.

Pour sortir de ces visions réductrices – le matérialisme historique ou le culturalisme ordinaire – nous préférons considérer comme spécifique l’articulation d’une pluralité de facteurs (certains particuliers, d’autres communs à plusieurs sociétés), dans des territoires où ce qui est singulièrement réactivé et questionné, c’est l’autonomie, qu’elle soit politique, sanitaire ou subjective, et la posture de résistance qu’elle impliquerait.

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L’ enfer ce n’est pas forcément les autres

— Par Marie-Laurence Delor —

Tout autant que la détestation de E. MACRON, qu’ils partagent avec les « Patriotes » de PHILIPPOT, ce qui me paraît faire tenir l’agrégat des anti-vaccins, anti-passes, anti-masques, anti confinements et anti couvre-feux des Antilles françaises c’est le déni de réalité et conséquemment le refus obstiné de la règle élémentaire de l’objectivité : la critique de la gestion de crise est un exercice normal en démocratie, elle ne doit pas pour autant masquer notre part de responsabilité. A moins de penser que la santé des populations et des personnes ne dépend que de l’Etat et pas en partie d’elles-mêmes. A moins aussi d’ignorer l’incidence du comportement des citoyens et usagers sur le fonctionnement et l’efficacité du système de santé et de soin, et ce particulièrement en cas d’épidémie.

Récapitulons : vous vous en remettez, de fait, entièrement à l’autre tout en lui reprochant jour après jour de ne pas en faire assez ou de mal faire, en prétendant, par ailleurs, que vous auriez fait mieux. Nous percevons dans cette sur-dramatisation calculée du rapport déjà problématique à l’autre,non plus la figure du « colonisé partenaire » décrit par Auguste ARMET dans les années 1980 mais celle d’un « colonisé duplice ».

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