— Yves-Léopold Monthieux —
Même si les Cassandre accusent la mère-patrie d’abandonner ses enfants, la perspective d’une Martinique guérie de la pandémie Corid-19, alors que la Métropole ne le serait pas encore, est une hypothèse à prendre en considération. Nos frontières n’en resteraient pas moins fermées ou soumises au contrôle strict des personnes et peut-être des biens d’importation. A cet égard, la proposition des députés de la Délégation aux Outre-mer, présidée par le député guadeloupéen Olivier Serva, de permettre que les territoires ultramarins puissent «faire office de territoires pilotes en matière de dépistage généralisé de la population», est une initiative intéressante conforme au droit à l’expérimentation.
Il demeure qu’un confinement prolongé de l’Hexagone aurait des conséquences graves pour les territoires d’outre-mer. J’y vois un argument supplémentaire pour regretter que n’ait pas été mise en place ni ne soit envisagée une politique agricole martiniquaise orientée vers l’autosuffisance alimentaire. En plus de jouer au marronage sur le terrain régalien c’est bien à cette tâche que devraient s’atteler les élus martiniquais, laquelle ne serait pas, comme l’eau ou les transports – autres secteurs défaillants –, hors de la compétence de la CTM.