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Des budgets d’autonomie

— Par Roland Tell —
La politique économique des Collectivités de la Martinique reste fondée sur le déficit budgétaire, et sur la précarité de l’emploi. Les charges de remboursement des dettes contractées, au lieu d’entrainer une politique d’austérité sur le plan de l’emploi continu, notamment au sein des administrations et des services des dites Collectivités, sont à leur tour financées par de nouveaux emprunts, ou par des augmentations d’impôts, dont font d’ailleurs partie les tout récents endettements.
L’Etat Français, pratiquant de plus en plus une politique récessionniste, réduit ses aides et ses investissements. D’où l’entrée dans un nouveau cycle de développement, dans un nouveau régime de gestion, voire d’autogestion, ardu, héroïque, exigeant, mais fort propice et indispensable pour aller jusqu’à considérer l’économie et le social comme des dépendances de l’action politique. La société martiniquaise peut-elle devenir soudainement une société immédiate à elle-même ? Le paradoxe caractéristique de la non-consommation des fonds structurels européens dans l’oeuvre commune à accomplir pourrait le laisser croire. Est-ce donc le seul intérêt politique régional, qui règle les rapports sociaux, strictement fondés sur l’assistanat ? Le vote populaire, est-ce la main invisible du régime d’état social ?

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EDF Martinique : le coup de grâce

— Par Yvon Joseph-Henri, président de A3C —

L’électricité peut tuer, tout le monde le sait, au moins depuis le décès de Claude François électrocuté pour avoir voulu changer ou manipuler une ampoule défectueuse tout en étant encore dans son bain.

EDF Martinique fait mieux : elle tue les entreprises.

Mme H tient un commerce artisanal de glace à dans le Sud de la Martinique. Le passage de Matthew, il est vrai peu prévisible à cette période de l’année provoque une coupure de courant. Qu’à cela ne tienne : les congélateurs de Mme H peuvent tenir 8 heures.

Las ! C’est 30 heures que dure la coupure ! Son stock de glace, 320kg détruits, elle doit le placer dans un camion frigorifique pour tenter de le sauver. Rien ne la sauve. On ne recongèle pas un produit dégelé et surtout de la glace en Martinique. Outre le montant enduré de la perte exploitable, celui de la location du camion frigorifique, la facture de la décharge le refus de son assurance de la couvrir et des banques de l’aider, elle se voit au RSA et perd tout son travail !

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S’il te plaît, raconte-moi des histoires : Le bruit de la neige – Max et Louise.

— par Janine Bailly —

Bienheureux les enfants de Martinique en ce mois de décembre, à qui l’on offre contes et spectacles, dans des lieux aussi divers que médiathèques, écoles et théâtres !

Le bruit de la neige, tel est le titre, intrigant et poétique, choisi par la conteuse Virginie Komaniecki, pour l’Heure du Conte qu’elle offrait aux « petites et grandes oreilles », ce mercredi, à la médiathèque de Rivière-Salée, dans le cadre des animations proposées avec une belle régularité par l’association Virgul’. Apporter sur notre île « de sables et de palmiers », en cet Avent de Noël, la blancheur exotique de la neige et, pour nous réchauffer le cœur, nous venir parler du froid qui là-bas, de l’autre côté de l’eau, glace jusqu’aux os, voilà une idée peu banale, et propre à ravir un public curieux, enfants et parents venus ensemble prendre là, en ces temps de fête, leur part légitime de rêve.

Et c’est par le chant que nous sommes conviés à entrer dans le monde blanc de la neige, à suivre la voix, d’une douceur affirmée, aux notes parfois graves et parfois cristallines, qui nous guidera dans le labyrinthe des contes, que nous sommes conviés à ouïr cette averse de grains de riz, devenus flocons, qui nous fera entrer dans la grotte aux histoires, lieu que tout un chacun, petit ou grand, a imaginé un jour habiter !

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Parutions : nouveautés du 28 novembre au 7 décembre 2016

Littératures et arts postcoloniaux dans l’émergence civilisationnelle caribéenne

Alexandre Alaric, Rodolphe Solbiac
Cet ouvrage examine le dynamisme des sociétés caribéennes postcoloniales par le biais de leurs différentes productions artistiques. Ces contributions révèlent un ensemble de productions littéraires, musicales, plastiques et performatives, de la région et de ses diasporas au XXème siècle. Les travaux passent en revue les démarches créatives et les conceptualisations qui contribuent à la construction du sujet caribéen et accompagnent son émancipation dans les champs littéraires anglophones, francophones et hispanophones. Ils examinent aussi les formes musicales populaires du reggae, du compass et du zouk.Broché(19 euros, 180 p., décembre 2016) EAN : 9782343107707
EAN PDF : 9782140024818 

 … Voir les nouveautés du 28 novembre au 07 décembre 2016…

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Martinique Jazz Festival 2016 J1 : un Antony Joseph « rhizomélique »?

— Par Roland Sabra —

anthony_josephOuverture en pédale douce du Martinique Jazz Festival 2016 à Sainte-Marie. Le public peu nombreux, une centaine de personnes tout au plus, a d’abord entendu Patrick Glady, le lauréat du Concours Émergence Musique Martinique 2015 dans la catégorie Jazz qui inaugurait la soirée dans une formation en quintet. Est-ce la timidité, le manque d’assurance, le trompettiste aux talents certains et reconnus semble encore en deçà de son potentiel. Une ligne mélodique plutôt intimiste dans son déroulé avec des hommages à ses proches et à Paco Charléry disparu en 2010. C’est peut-être à propos de ce dernier, percussionniste, mais aussi professeur multi-instrumentiste du SERMAC que Patrick Glady a livré un travail le plus abouti.

En deuxième partie, un tout autre univers est apparu. Antony Joseph,  de vert vêtu, un bouchon de prière musulmane sur la tête, le poète, romancier, musicien et chanteur britanno-trinidadien a donné un bel aperçu de son talent. Dans un registre identitaire à la fois très « roots » et très ouvert à l’ensemble du monde caribéen avec des textes pensés et réfléchis il invite au métissage de Trinidad, à la Guadeloupe en passant par Haïti dans une fusion jubilatoire de soul, de funk, de rock ou encore d’afrobeat, à tel point qu’on ne peut que regretter l’absence d’équivalent anglais pour rhizome, si cher à Glissant.

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Riches échanges autour de « Transfert et Lien Social » organisé par le Garefp

— Par Roland Sabra —

C’est à l’invitation de Marie-José Corentin-Vigon que je me suis rendu au Séminaire organisé par le GAREFP (Groupe Antillais de Recherche d’Etude et de Formation Psychanalytique) et dont le thème portait sur Transfert et Lien social. L’histoire de la psychanalyse aux Antilles commence avec la fondation du Garefp en 1975. L’originalité première de cette association comparée à d’autres est, ce qui en fait sa grande richesse à savoir, une ouverture, un appel permanent au dialogue et à l’échange avec l’hétérogène à partir d’une pratique analytique. J’avais été séduit par cette association où tout un chacun pour peu qu’il se soit frotter d’une façon où d’une autre à la psychanalyse avait la possibilité de dire et même de se faire entendre. C’était une époque ou tout un courant issu, parmi d’autres, des décombres, de l’ EFP (École Freudienne de Paris) professait un déclin généralisé de la symbolisation. Crise du principe d’Autorité, d’Altérité, au sein de la famille, de l’école, de l’État, affaiblissement de la fonction du Nom-du-Père  ect. Tout cela conduisant à l’apparition d’un homme « sans gravité » dans un « monde sans limite », de « nouvelles maladies de l’âme » et rien moins qu »une « nouvelle économie psychique ».

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Baâda le malade imaginaire : ou de l’assujettissement ?

— Par Roland Sabra —

argan__toinetteArgan :
Je lui commande absolument de se préparer à prendre le mari que je dis.
Toinette :
Et moi, je lui défends absolument d’en faire rien.
Argan :
Où est-ce donc que nous sommes ? et quelle audace est-ce là, à une coquine de servante, de parler de la sorte devant son maître ?
Toinette :
Quand un maître ne songe pas à ce qu’il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser.

 

L’encre de Molière n’est pas encore sèche. La Compagnie Marbayassa dans Baâda le malade imaginaire en fait la démonstration. Le spectacle s’est joué à guichets fermés deux années de suite à Avignon, il a fait stade comble à Bamako, il s’est produit à La Réunion , en Guyane, à Ouagadougou, Francfort, Bruxelles… et Fort-de-France. Comme toutes les œuvres fortes, elle donne lieu à une foison de clés de lecture. Celle que nous propose la compagnie Marbayassa peut-être même à l’insu de l’intention première de la mise en scène, et qui semble émerger du jeu des comédiens est celle d’une dialectique entre maître et servante (Argan et Toinette), et au-delà d’une façon plus globale d’une problématique de l’assujettissement.

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Ça ira (1) Fin de Louis : 1789 comme au premier jour !

— Par Roland Sabra —

ca_irai_fin_de_louisELLE est constitutive de notre imaginaire collectif. ELLE est là tapie au fond de nos mémoires, silencieuse quand tout va bien, faisant retour insistante et omniprésente dans les périodes de crises. ELLE a donné au théâtre quelques uns de ses plus beaux monuments : au 19ème siècle Georg Büchner (1813-1837) nous fit don de « La mort de Danton », au 20è siècle le Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine nous offrit 1789, en ce début de 21 ème Joël Pommerat nous gratifie de Ça ira (1) fin de Louis. ELLE va advenir d’une crise financière (1787) à laquelle s’ajoute un sur-endettement de l’État proche de la faillite. ELLE, la Révolution, française par son lieu de naissance, universelle par son interrogation centrale autour de la démocratie est encombrée de représentations, de figures qui prennent le pas sur ce qu’elles ont aujourd’hui encore à nous dire et nous empêchent ainsi de les entendre. C’est sans doute pourquoi Joël Pommerat dans le travail collectif d’écriture et d’improvisation anonymise les personnages à l’exception de Louis XVI et de Marie-Antoinette respectivement dénommés Louis et la reine.

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« Le bel indifférent » : pathétique !

— Par Roland Sabra —

le_bel_indifferent-2Un grand fauteuil, incommode sans doute. Une petite table basse avec un téléphone. Elle est déjà là, robe rouge seule sur le plateau noir. Seule c’est ce qui la définit le mieux. Elle attend. Le public entre s’installe, se salue, parle, papote comme si elle n’était pas là. Elle compte pour si peu. On le sait déjà. Imperceptiblement la lumière décline. La frontière entre l’avant et le début du spectacle est brouillée. Cette histoire n’a pas de commencement, ni de fin. Elle est de toujours, de toute éternité, sans époque et sans lieu. Une tragédie. Une tragédie de l’attente, de l’attente de l’autre, de l’amour pour l’autre, de l’amour bafoué, de la jalousie, de la solitude. Elle l’attend. Elle guette les bruits de l’ascenseur, de la cage d’escalier. Il arrive, s’installe dans le fauteuil, lit son journal. Sans un mot. Elle, elle parle, elle parle. Elle soliloque. Elle réclame. Elle menace. Elle dit aussi le mépris, la déchéance, l’obsession, l’argent, la violence et la haine, la mendicité amoureuse. Elle dit : « je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime ».

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« Dom Juan 2.0 », un parcours plaisant de la comédie à la farce

— Par Roland Sabra —

dom_juan-2_0-bLa pièce a été créée il y 9 ans et profilée de nouveau en 2014. Elle a son compteur un nombre respectable et enviable de représentations. Sa longévité est gage de qualité. C’est une adaptation réussie du Dom Juan ou le festin de pierre de Molière. La pièce on le sait a un statut d’hybridité. Elle ne respecte pas la règle des trois unités chère au théâtre classique. On ne sait pas toujours à quelle catégorie l’affecter. On l’évoque  donc quelques fois comme une tragi-comédie. Tous les metteurs en scène qui ont voulu ne s’en tenir qu’au texte rien qu’au texte ont été confrontés à cette hybridité, valorisant selon le cas tel ou tel aspect. Toute liberté prise avec le texte ne fait qu’amplifier, voire démultiplier ce questionnement.  Adaptation et / ou réécriture ? Le Robert définit l’une comme la « traduction très libre d’une pièce de théâtre comportant des modifications nombreuses qui la mettent au goût du jour ou la rajeunissent ». On peut l’entendre comme une tentative de réappropriation culturelle d’une œuvre culturelle ayant déjà une identité qui lui est propre.

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RCI est les Antilles : une histoire mêlée

— Dossier de presse —

rci_carnets_secretsVous allez lire un livre passionnant.
La radio est un média magique : la musique fait partie de nos vies; les voix des journalistes et des animateurs parlent à l’intimité des auditeurs. La radio est partie prenante de la société.
Les radios sont aussi des entreprises, elles connaissent les difficultés économiques des entreprises.
Et puis la radio est un moyen d’influence, elle suscite les stratégies des politiques. Peut-être plus encore dans les outre mer, parce que des décideurs parisiens, gauche et droite confondues, recherchent surtout des créneaux d’emprise, ou de manipulation.
C’est tout cela que l’on retrouve dans ces Carnets secrets, sous la plume précise et alerte d’André Berthon, qui fut lui-même un pionnier de la captivante histoire de RCI Radio Caraïbes.
C’est l’Histoire, avec un grand H, des Antilles.
Ce sont aussi les petites histoires qui font la vie d’une radio, où les auditeurs retrouveront mille anecdotes, drôles ou tendres, sur les personnes qu’ils ont connues à l’antenne, sur leurs techniciens, leurs patrons.
L’auteur de cette préface s’est souvenu, dans ses années-lycée, avoir entendu souvent, sur Radio-Tanger, Michel Ferry, le fondateur de ce qui deviendrait RCI.

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Tartuffe en gospel singer?

— Par Roland Sabra —

gospelLa demande de réservation de la salle Aimé Césaire du Tropiques-Atrium avait été faite de façon orale en juin 2015 auprès de Steeve Zebina, renouvelée au téléphone en juillet et août 2015 auprès de Bernard Lagier puis par un mail privé le 17 septembre auquel il fût répondu le jour même que les dates des 13 et 14 novembre étaient retenues sous réserves d’identification précise de la demande. Le 12 octobre 2015, tout juste un mois avant les concerts, Daniel Robin, en tant que «simple bénévole» de l’Association Caribbean Gospel Festival mais par ailleurs Deuxième Vice-Président du Conseil Régional, Vice-Président de la commission des affaires financières et du budget, Président de la commission Éducation, Formation Professionnelle, Président du Centre caribéen des Arts et Directeur Général de Madiana, etc. dévoile le projet et se présente comme le seul interlocuteur et le garant financier des événements. Il s’agit bien de deux concerts de l’Association Caribbean Gospel Festival présidée par Jocelyne GOMA dont le site qu’elle dirige avec son pasteur de mari précise : « Après avoir commencé une carrière dans le commerce international, elle se consacre pleinement à sa vocation de pasteur aux cotés de son mari avec qui elle fonde le Centre du Réveil Chrétien, le Gospel Festival de Paris et le Caribbean Gospel Festival.

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R.C.M. 2015 : impressions fragmentaires avant clôture!

— Par Roland Sabra —

Impressions est le mot qui vient à l’esprit après une semaine intense en projections de films divers et variés.

Impressions tout d’abord et avant toute autre chose pour la belle rétrospective Hong Sang-soo, qui lentement a su mobiliser un public que rien de prédisposait à la découverte d’un cinéaste coréen, plus connu en France que dans son propre pays et totalement ignoré en Martinique, à l’exception de la poignée de spectateurs qui avaient eu la chance de voir  « Haewon et les hommes » il y a deux ans de cela. Impressions donc parce que, c’est devenu un truisme que de l’écrire, Hong Sang-soo s’inscrit dans la veine du cinéma impressionniste. Il est de ceux à l’identité suffisamment charpentée qui peuvent accueillir l’autre. Il reconnait volontiers la dette qu’il a vis à vis d’auteurs occidentaux qu’il s’agisse de Robert Bresson, d’Éric Rohmer, de Luis Buñuel, de Jean Vigo, de Friedrich Wilhelm Murnau, de peintre comme Cézanne, d’écrivain comme André Gide. Son troisième film qu’il réalise en 2000 s’intitule  « La vierge mise à nu par ses prétendants », comme un clin d’œil à l’œuvre de Marcel Duchamp « La mariée mise à nu par ses célibataires, même » .

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RCM 2015 : « Turning gate » une porte ni ouverte, ni fermée !

— Par Roland Sabra —

turning_gate-400Le quatrième film de Hong Sang-soo que l’on a pu voir en France mais deuxième dans l’ordre de programmation des RCM 2015 est sans doute un des plus réussis du réalisateur coréen. On y retrouve des thématiques déjà déclinées qui sont celles d’un refus de la classification et de ce qu’elle implique comme catégorisation, hiérarchisation pour ne pas dire simplification réductrice. Hong Sang-soo cultive l’art de la disjonction inclusive avec pour conséquence de mettre ses personnages dans l’impossibilité de prendre une décision.
Gyung-soo est comédien dans la trentaine à qui l’on vient de refuser un rôle à Séoul. Désoeuvré il répond favorablement à l’invitation téléphonique quelque peu avinée d’une vieille connaissance lui proposant de venir le voir en province. Il lui présentera une amie proche, une danseuse qui dit-il l’apprécie beaucoup. Apprécier est un mot bien faible. La belle Myung-sook se révèle être raide dingue de Gyung-soo qui en retour n’éprouve pour elle qu’un désir vite déclinant⋅ Quand il découvre que son ami est lui véritablement amoureux de cette femme il décide de fuir par le train chez ses parents et c’est au cours de cet autre voyage qu’il rencontre une autre femme qui connait sur le bout des doigts sa carrière, les films qu’il a tourné, les pièces de théâtre qu’il a jouées.

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Les séances en VO en avril 2015 à Madiana

 mardi 28 / mercredi 29
LA PROMESSE D’UNE VIE
Synopsis
La Promesse d’une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Après la mort de sa femme, Joshua Connor, un paysan australien, embarque pour la Turquie sur un bateau. Son but ? Rejoindre ses trois fils et les convaincre de revenir chez eux. En arrivant à Constantinople, le paysan est subjugué et envoûté par la grandeur de la cité, une splendeur qu’il n’imaginait pas, un tourbillon d’animation et de vie, bien loin de sa vie rurale. Pourtant c’est une terre hostile qui a englouti ses enfants. Il est aidé dans ses recherches par un jeune garçon, Orhan, et sa mère, Ayshe. Joshua doit parlementer et convaincre les troupes britanniques d’accéder au champ de bataille pour trouver ses fils parmi des milliers de cadavres. Une quête dont l’aboutissement est le deuil .
Cinéman
La Promesse d’une vie se regarde comme une grande et belle carte postale, dans le format et les couleurs du cinéma américain populaire. Au menu donc : de beaux paysages australiens et turcs, un héros en creux qui a renié Dieu, un bambin pour l’humaniser, un climax spectaculaire pour redynamiser la chose, sans oublier la mention « histoire vraie » en ouverture et une amourette poussive pour le happy end.

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Derrida et la question juive

 

— Par Nicolas Dutent —

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Le Dernier des juifs,
de Jacques Derrida,
Editions Galilée, 144 pages, 22 euros.

«Tu vas rentrer chez toi, mon petit, tes parents recevront un mot. » Ce matin d’octobre 1942, sous le soleil trompeur d’Alger, les mots que Jackie reçoit du surveillant du lycée de Ben Aknoun ont l’effet d’un tremblement de terre. « Le pourcentage de juifs admis dans les classes algériennes vient d’être baissé de 14 à 7 % : une nouvelle fois, le zèle de l’administration a dépassé celui de Vichy », situe Benoît Peeters dans sa riche biographie (Derrida, Flammarion) consacrée à l’intellectuel des marges. L’étude du rapport que Jacques Derrida cultiva avec le thème de la judéité, entreprise qui fait l’objet d’un ouvrage audacieux aux éditions Galilée, est une belle aventure. Elle n’en demeure pas moins risquée tant les liens que le penseur entretient avec son éducation et sa culture juives – sans même statuer sur l’assignation incertaine à une essence – sont profonds et complexes⋅ Ce travail est indissociablement introspectif et conceptuel⋅ Il impose déjà, en vue d’atteindre ce que Sartre appelle la profondeur du vécu, de renouer avec une approche biographique sans laquelle une blessure, disons originelle, ne peut s’apprivoiser.

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Retour sur le roman « L’esclave » de Michel Herland.

— Par Roland Sabra —
l_esclave_herland-400Dans le roman « L’esclave » de Michel Herland, il y a peu de personnages positifs. Une figure centrale apparaît sous des identités différentes, Michel essentiellement, Emmanuel un peu moins, animée par un solide égo-centrisme qui n’est pas un égoïsme. Ce n’est pas un « moi d’abord » qui prévaut mais plutôt un « moi aussi ». Il ne s’agit pas tant de s’aimer plus que les autres, ce qui est assez banal, que de s’aimer dans le regard que les autres portent sur soi sans pour autant s’aimer véritablement. Cela paraît un peu compliqué mais que l’on se rassure Piaget définit l’égocentrisme comme un stade normal du développement. Il y a bien quelques personnages qui pourraient endosser la défroque du héros mais ce sont des personnages secondaires. L’histoire ou plutôt les histoires s’ordonnent autour de cette figure centrale, bien dessinée par M. Herland dans le personnage de Michel dont la philosophie est largement teintée d’utilitarisme.

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Le Sorelle Macaluso

le_sorelle— Par Michèle Bigot —

Le Sorelle Macaluso
Texte et mise en scène : Emma Dante
Festival d’Avignon, in, Gymnase du Lycée Mistral, juillet 2014-07-15

Spectacle créé à Naples en janvier 2014, Le Sorelle Macaluso arrive à Avignon dans le festival in où il rencontre un succès sans pareil. Née en 1967, figure primordiale de la scène internationale, Emma Dante à fondé à Palerme, en 1999, sa compagnie Sud Costa Occidentale. Emma Dante, auteure et metteure en scène sicilienne n’a pas tourné le dos à son Palerme natal. Récompensée par les plus grands prix internationaux lors des festivals de théâtre européens, elle a aussi dirigé récemment Carmen de Bizet à la Scala de Milan.
En France elle est une habituée du théâtre du Rond Point où elle a donné en 2008-2009 mPalermu (« à Palerme », en dialecte palermitain) et La Trilogia degli occhiali lors de la saison 2011-2012. Cette dernière proposition, déclinait en trois volets des visions fantasmagoriques sur l’humain dépossédé, la solitude d’un homme démuni de ses biens et abandonné des siens, la détresse d’un enfant attardé, relégué dans un état catatonique, le désespoir amoureux d’un couple de vieillards.

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Madiana : les séances en V.O. jusqu’au 03 juillet 2014

seances_vo_juin-2014Voir la programmation.

THE ROVER
 
Réalisé par David Michôd
Avec Guy Pearce, Robert Pattinson, Scoot McNairy

STATES OF GRACE
Destin Cretton
Avec : Brie Larson, John Gallagher Jr., Kaitlyn Dever
Genre :Drame
Nationalité : Américain

NIGHT MOVES

Réalisé par Kelly Reichardt
Avec :Jesse Eisenberg, Dakota Fanning, Peter Sarsgaard plus
Genre :Drame , Thriller
Nationalité :Américain

JOE

Réalisé par David Gordon Green

Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler plus
Genre Drame
Nationalité Américain.

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Un débarquement américain qui n’eut pas lieu

—Par Robert Mardochée —

debarquement
La France vaincue était occupée par l’armée allemande. Le Maréchal Pétain, installé à Vichy, était à la tête de ce qui restait de la France Libre. La Martinique, colonie française, vivait dans une semi-indépendance. Les communications maritimes avec la Mère Patrie étaient réduites. Les navires de commerce français n’osaient guère s’aventurer sur l’ Atlantique fréquenté par de nombreux sous-marins allemands. Nous vivions des heures sombres. Plus de pain dans les boulangeries, la plupart des produits de première nécessité manquait Tout était rationné dans les commerces où les gens faisaient de longues queues. Les pétroliers étaient rares. L’Amiral Robert était le maître incontesté de île de la Martinique. Il avait pour mission de protéger notre colonie d’une agression américaine . Toute la réserve d’or de la France était gardée en lieu sûr par les militaires français.
Chaque matin, je me rendais à l’école de garçons du Gros-Morne. Cette grande école avait été amputée des cours complémentaires supprimés par décret gouvernemental. Nous travaillions dans des conditions épouvantables.

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« Le métro fantôme » dans le sombre tunnel de la dépendance / contre-dépendance

Le Métro fantôme les 30 et 31 mai 2014 à 19h 30 au Théâtre A.Césaire de Foyal

— Par Roland Sabra —

A la lecture de Leroi Jones on peut penser, sans se tromper que la binarité est sœur de la gémellité. L’auteur ne s’embarrasse pas de nuances. Il y a les bons et les mauvais, les noirs et les blancs. Comme le genre est aussi binaire il compose quatre catégories, quatre stéréotypes. Le « mâle » noir est bon s’il est militant, nationaliste culturel, musulman, fier d’être noir, black conscious,. C’est un modèle à suivre. La « femelle » du bon noir est une noire, bien sûr, qui représente la terre nourricière africaine dont elle porte les symboles vestimentaires, la coiffure. Mère avant toute chose elle accepte la domination de son homme devant lequel elle va jusqu’à se prosterner ( Madheart, Leroi Jones). Le « mâle » blanc est mauvais, fondamentalement pervers, c’est souvent un impuissant. La « femelle blanche » est souvent une garce, une putain castratrice ( Lula dans le Métro fantôme) qui n’hésite pas à tuer l’homme noir quand celui-ci ( Clay dans Le Métro fantôme) tente de s’évader de son rôle d’objet sexuel.

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Her : Ça s’est passé demain

HerUn codicille à l’analyse plus psychologique de Roland Sabra

Par Selim Lander – Un film hollywoodien situé dans le centre ville de Los Angeles qui constitue à lui seul un décor passablement futuriste : tours de bureaux, tours d’habitation, parvis piétonniers, métro impeccablement propre. Un futur très proche, néanmoins, où les innovations ne sont pas légion : les photocopieurs sont plus performants, les jeux en trois D sont sortis des écrans et entrés véritablement dans les salons. À part ça, tout est semblables à aujourd’hui, sauf les taxis qui ont rétréci.

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« La vie d’Adèle » : une si belle histoire d’amour

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 A Madiana : horaires décalés

—Par Roland Sabra —

Déjà dans « L’esquive » ( 2003) Kechiche rendait hommage à Marivaux. Des lycéens de banlieue s’essayaient à lire et à jouer, pour la fête de find’année, un extrait de la pièce « Le jeu de l’amour et du hasard ». La langue du XVIIIè et celle du 9-3. Carole Franck, la prof de français expliquait aux élèves qu’il n’y avait justement pas de hasard dans la rencontre amoureuse. Les maîtres avaient beau se déguiser en valets et les valets en maîtres, ils se reconnaissaient sous les habits empruntés, à leurs gestes, à leurs parlers, à leur manières d’être, en un mot à leurs habitus, dans la sociologie de Bourdieu. Dans « La vie d’Adèle » ( 2013) d’après la bande dessinée de Julie Maroh «  Le bleu est une couleur chaude », c’est le roman inachevé de Marivaux «  La vie de Marianne » qui est l’objet d’une tentative d’explication de texte. Le prof interroge sur la notion de coup de foudre et sur l’impression de prédestination parfois ressentie lors d’une rencontre.

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ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013

— Par Véronique LaRose —

elokans-360Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.

Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.

J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de

convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.

Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr

ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org

memoireoutremer@wanadoo.fr Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com

samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI

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ElokAnS n°55 : Aktialité -parution du 5 août 2013

elokans-360ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES
propose un programme dense –
contacts
89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71
76 57 / 02 40 69 07 50 –
memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr


Programme complet en ligne :
http://www.outremer44.com

fermeture jusqu’au 19 août
du 30 août au 1erseptembre : tenue d’un stand au 27ème Festival « les Rendez-vous de l’ERDRE »présentation :« un rassemblement entre le patrimoine maritime fluvial et les expressions du jazzrégional, national, international. Tout en déambulant parmi les villages associatifs e tculturels. » Informations : http://www.rendezvouserdre.com

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